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Jean-Yves Lacroix (Traducteur)
EAN : 9782844852991
63 pages
Allia (22/01/2009)
3.43/5   14 notes
Résumé :
Au milieu d un paysage campagnard par ailleurs remarquablement décrit s élève le chant d un coq. Banal au demeurant, sauf que ce chant-là, puissant et incroyablement mélodieux, prend des airs de cantiques et possède l étrange vertu de chasser la moindre idée noire de quiconque viendrait à l entendre. Hilarant et loufoque, le récit de Melville nous entraîne sur les talons du protagoniste, homme endetté et buveur invétéré, dans une truculente course au coq dont la con... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
POUR LES CHANCEUX, LE COQ LUI-MÊME POND (Proverbe Grec)

Dans l' «atmosphère morveuse» d'une campagne humide, un homme, buveur invétéré, lettré mais peu besogneux, harcelé par ses créanciers, criblé d'hypothèques, et parfaitement désespéré par les développements incessants du progrès technique et industriel en cours à l'époque -chemin de fer en tête- retrouve l'espoir grâce au chant en tout point fabuleux, et digne du mythique Stentor, d'un coq.

Dès lors, notre oisif pèlerin campagnard n'aura de cesse de retrouver ce merveilleux gallinacée virtuose, songeant d'abord qu'il appartient à une certaine espèce venue de Chine -un "shangaï"-. Hélas, après en avoir découvert une demi-douzaine chez un gros -dans tous les sens du terme- propriétaire terrien infatué de sa personne et de ses trésors à plume, nos tire-au-flanc va immédiatement comprendre qu'il ne peut s'agir là de son coq au souffle si puissant.
Il découvrira notre fier animal un peu plus tard chez un certain scieur de bûche répondant au nom surprenant de Joyeux Musc, à qui notre perpétuel endetté doit encore quelque menue monnaie pour le fruit de son labeur.
L'homme vit non seulement dans une pauvreté crasse mais son épouse est lourdement handicapée et ses enfants tous plus ou moins cacochymes. Mais baste ! le chant de ce coq-là, puissant et incroyablement mélodieux, prend des airs de cantique et possède l'étrange vertu de chasser la moindre idée noire de quiconque viendrait à l'entendre. Jusqu'au plus sordide, que ses vocalises parviendraient presque à faire passer pour de la faribole amusante et gaie...

Dans cette nouvelle en tout point jubilatoire et inattendue, écrite en 1853 (tout juste deux ans après son immense et universel chef d'oeuvre Moby Dick), Hermann Melville caricature l'insupportable optimisme d'une certaine Amérique qui, à défaut d'idéal, se réfugie dans une idolâtrie de bazar. Cette perte du sacré est d'ailleurs le seul dénominateur commun entre les différentes classes sociales, représentées ici par le riche -quoi qu'endetté- flâneur et le bûcheron sans le sous et seul soutien d'une famille nombreuse.

Il aura cependant fallu attendre un siècle (et deux années) pour que le public français découvre enfin ce conte mi-rural, mi-cynique, d'abord sous la signature de Pierre Leyris. Mais c'est dans une nouvelle et vive traduction que les élégantes éditions Allia nous donnent à redécouvrir, sous la forme d'un délicieux petit opuscule à prix très abordable, ce texte aussi bouffon et drôle que critique sur le matérialisme alors encore passablement neuf à l'époque mais dont on peut aisément reconnaître qu'il aura fait de nombreux petits depuis. Pour le meilleur et pour le pire, selon.
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Une nouvelle de 63 pages, réédité en 2009 dans un tout petit format par les éditions Allia.
Un homme, un peu alcoolique, très endetté, vit à la campagne et entend un chant de coq extraordinaire.
De fermes en fermes, il cherche ce coq. C'est certainement un shangaï, de la race de l'empereur de Chine.
Son chant a des pouvoirs, en particulier celui de procurer le bien être..
Publiée pour la première fois en 1853, cette nouvelle évoque le progrès et ses méfaits, la recherche du bonheur.
D'une écriture agréable, elle se lit très facilement et n'a pas vraiment vieilli.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ecoutez ! Là, encore ! Une bénédiction ! Jamais, avant, on n'a entendu un coq claironner comme ça sur la terre ! Le cri est clair, perçant, plein de cran, plein de feu, plein d'entrain, plein d'allégresse. Il dit haut et fort : "Jamais ne faut désespérer !" Mes amis, voilà qui est extraordinaire, non?
(Page 15)
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L'air était froid, brumeux, humide, désagréable. La campagne avait l'air mal cuite, son jus cru giclait tous azimuts.
Page 7
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- Un pauvre homme tel que moi ? Pourquoi dites-vous que je suis pauvre ? N'est-ce pas mon coq qui glorifie ce maigre pays, par ailleurs stérile et sans gloire ? N'est-ce pas mon coq qui vous donne du courage ? Et c'est moi qui vous dispense gratis tous ces bienfaits. Je suis un grand philanthrope. Je suis un homme riche, un homme très riche et parfaitement heureux. Chante, Trompette !
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Je ne peux pas payer cet homme ; et pourtant on dit qu'il n'y a jamais eu autant d'argent sur le marché, que c'est une drogue qui court les rues ; et bien, blâmez-moi si vous voulez, mais je n'arrive pas à me procurer le moindre gramme de cette drogue et Dieu sait que jamais malade n'a eu autant besoin que moi de ce type de médecine ; on nous ment : l'argent ne court pas les rues : vous n'avez qu'à venir tâter mes poches.
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C'est ça, c'est cette malheureuse propension à réparer des haies pourries avec leurs propres piquets pourris qui est cause de l'internement en asile de tant de fermiers.
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Herman Melville n'a jamais su que le roman qu'il avait écrit à l'âge de 31 ans deviendrait un jour l'un des livres les plus célèbres du monde. Il est mort dans la misère et son chef-d'oeuvre, « Moby Dick », n'est devenu un succès que près d'un demi-siècle après sa disparition.
« Moby Dick » d'Herman Melville, à lire dans sa nouvelle traduction chez Gallimard
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