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Pierre Leyris (Traducteur)
EAN : 9782070338092
128 pages
Gallimard (11/05/2006)
3.73/5   24 notes
Résumé :

Loin du paradis tropical, les îles des Galápagos sont de gros rochers volcaniques peuplés de tortues, de serpents, d'araignées, de mouettes et de pélicans...

Et pourtant, grâce au talent de Melville, elles deviennent les " îles Enchantées " où folklore et récits de marins s'entremêlent pour envoûter voyageurs et lecteurs.

Dans une suite d'esquisses, l'auteur de Moby Dick nous entraîne dans un voyage poétique et exotique.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Qui n'a pas encore lu Melville et souhaite avoir quelque idée du génie de l'écrivain américain, avant de se hisser sur le dos énorme de Moby Dick, lira avec profit ces Îles Enchantées. En Dix Esquisses précédées chacune de quelques vers de poésie à la beauté sombre et envoûtante , l'auteur dresse le portrait géologique, mythologique et historique des îles Galapagos où il fit escale quelques années après Darwin, dans les années 1840.
Dans la veine de "L'Histoire générale des plus fameux pyrates" de Daniel Defoe, se pressent dans dans ce désert de lave flibustiers, boucaniers, ermites ou souverains d'une république éphémère. Melville ajoute à ces galerie les portraits plus contemporains des baleiniers venus quérir le spermaceti des cachalots. Echouent aussi sur ces îles inhospitalières des Indiens Cholos, débarqués pour chasser la tortue.
Mais à par ceux qui y possèdent leur épitaphe, la plupart ne font qu'une halte dans ce Tartare de scories, tant les ressources y sont précaires. Les seuls hôtes immémoriaux de ces îles sont les tortues, les iguanes et les innombrables espèces d'oiseaux marins qui peuplent le Roc Rodondo ("la volière de l'océan", Esquisse troisième) sur plusieurs étages à la manière de sculptures sur une cathédrale. Comme dans la Genèse, les animaux précèdent les humains dans ces dix chapitres. L'écriture de Melville est enchanteresse : on y trouve la précision du naturaliste, la verve d'Edgar Allan Poe et la beauté funeste des Fleurs du Mal.
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Désigner les les îles Galápagos comme "enchantées" pourrait surprendre de prime abord, tant ces énormes rochers volcaniques plantés dans le Pacifique font en premier lieu penser à des terres oubliées de Dieu et des hommes. Peuplées de tortues, de mouettes, de pélicans, de frégates ou de fous à pieds bleus, ces îles perdues ont un aspect antédiluvien qui semble éloigné de l'image figée et surannée d'une île "enchantée", telle qu'ont peut se la figurer sur une carte postale... L'écriture de Melville nous donne à découvrir, au travers de ces courts récits de mer, toute leur beauté sauvage et unique. A petites touches, Melville nous amène sur leurs rives exquises, où le temps n'a pas prise. Tel Ulysse, Melville a été pris par la musique particulière qui règne en ces lieux perdus du Pacifique, au large de l'Equateur, où l'homme n'est invité que pour saisir l'intemporalité de ces terres. Melville, dans des esquisses exquises, nous entraîne dans son rêve éveillé, qui lui fit dire: "alors, je ne puis me défendre d'éprouver qu'en mon temps j'ai vraiment dormi sur une terre malignement ensorcelée".
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En dix esquisses, Herman Melville dépeint les Galápagos comme "hideuses" ou "très horribles". Les premières esquisses, plus attachées à une description physique des îles, sont assez ennuyeuses, surtout quand on s'aperçoit de l'exagération de l'auteur. Les dernières esquisses en revanche, qui présentent les populations humaines qui ont tentées de coloniser ces îles, sont bien plus captivantes. Chaque personne présentée (marins, ermites, naufragés, femmes) a un destin tragique, soit en raison de l'inhospitalité des îles, soit en raison de leur nature humaine. L'Homme ne peut être que de passage en ces lieux.
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Dans une belle langue classique, Herman Melville nous conte en dix courts récits ou "esquisses" l'archipel des Iles enchantées (que l'on appelle aujourd'hui les Galapagos) où il a bourlingué dans sa jeunesse. Si les tout premiers récits sont un peu austères par leur caractère géographique ou botanique prononcé, la suite devient de plus en plus intéressante avec de belles et parfois terrifiantes histoires de boucaniers, de naufragés solitaires, de repris de justice en vadrouille - telle cette histoire du "roi des chiens" sur l'île de Charles. Ma préférée est la huitième esquisse, intitulée "L'île de Norfolk et la veuve Chola" où l'auteur se trouve lui-même impliqué.
Agréable à lire, ce petit livre donne un autre éclairage sur l'auteur de Moby Dick.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dans cet obscure vallon où ils ont pénétré
Ils voient ces malheureux assis là sur le sol,
Roulant sombres pensées dans son esprit morose ;
Ses cheveux répugnants pendaient longs et défaits
Recouvrant ses épaules en désordre emmêlé
Et cachaient son visage où perçait un oeil creux
Jetant un regard fixe, égaré de stupeur ;
Ses joues qu'avaient creusées privations et douleurs
Semblaient collées à l'os tant il ne mangeait plus.
Il n'avait pour habits que haillons et lambeaux,
Attachés l'un à l'autre avec rudes épines,
Dans quoi il recouvrait part de sa nudité.
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Les vestiges d'ermitages et les bassins de pierre ne sont pas les seules traces d'humanité disparue qu'on trouve dans les îles. Et, curieusement, le lieu le plus animé de toutes les autres communautés établies présente, dans les Îles Enchantées, le plus lugubre des aspects. Et, bien qu'il puisse paraître fort étrange de parler de bureaux de poste dans cette région déserte, il est cependant vrai qu'on y trouve parfois des bureaux de poste. Ceux-ci consistent en un pieu et une bouteille. Les lettres n'y sont pas simplement cachetées, mais bouchées. Généralement déposées par les capitaines des baleiniers de Nantucket, elles sont adressées aux pêcheurs de passage et rendent compte de leur bonne ou mauvaise fortune à la chasse à la baleine ou à la tortue. Il arrive fréquemment, toutefois, que des mois, de longs mois, des années entières s'écoulent sans qu'aucun destinataire ne se présente. Le lieu pourrit et s'écroule, un spectacle fort peu réjouissant.
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Nul ne parlait. Je portai mon regard sur la plage, puis sur Hunilla, mais son visage était empreint d'un calme sévère et sombre. [...] Pas une fois elle ne jeta les yeux derrière elle, mais resta immobile jusqu'à ce que nous eussions doublé un promontoire qui déroba à notre regard toute vue et tout bruit de la côte. Il semblait qu'après avoir enduré la plus aigüe des angoisses mortelles, elle consentît à se voir briser une à une toutes les fibres plus ténues de son cœur. La souffrance paraissait à Hunilla si nécessaire que les autres créatures - siennes pourtant par l'effet de la sympathie et de l'amour - devaient à ses yeux l'endurer sans plaintes. Cœur nostalgique dans une charpente d'acier. Cœur de terrestre nostalgie, glacé par le givre qui tombe des cieux.
La suite sera bientôt dite. Après une longue traversée [...]
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A peine l'hameçon touchait-il la mer qu'une centaine de fous empressés luttaient pour l'honneur de la capture. Pauvres poissons du Rodondo ! Votre confiance fatale vous met au nombre de ceux qui se livrent inconsidérément à la nature humaine sans la comprendre.
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Herman Melville n'a jamais su que le roman qu'il avait écrit à l'âge de 31 ans deviendrait un jour l'un des livres les plus célèbres du monde. Il est mort dans la misère et son chef-d'oeuvre, « Moby Dick », n'est devenu un succès que près d'un demi-siècle après sa disparition.
« Moby Dick » d'Herman Melville, à lire dans sa nouvelle traduction chez Gallimard
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