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Critique de Funrider


Surpris que ce soit moins un roman de pure fiction qu'un roman historique relatant, sur fond de fiction, ce qu'était la pêche à la baleine dans la première partie du 19ème siècle. L'auteur se fait même le défenseur de cette activité qui, aujourd'hui, est jugée moralement inacceptable par nombre de nos contemporains, en commençant par l'association Greenpeace.

On y trouve donc une description presque encyclopédique de la famille des cétacées, telle que l'auteur la conçoit à l'époque de l'écriture du roman. On trouve aussi plusieurs descriptions de ce qui compose une baleine, son anatomie interne et externe, leur couleur. Et puis bien sûr on trouve la description de leur capture, du moment où les baleinières sont mises à l'eau jusqu'à la découpe de la baleine tuée pour en extraire la précieuse huile, et le fameux spermaceti, avec tous les détails techniques…
A se demander parfois si le fil rouge du roman c'est la fiction autour du capitaine Achab et Moby Dick ou bien si l'oeuvre entière n'est pas dédiée à enseigner comment devenir un bon pêcheur de baleine. J'ai appris, après quelques recherches, que le premier titre de l'oeuvre en 1851 était « le livre sur la baleine » (The Whale), on comprend mieux la part importante que représente la description de cet animal, objet certainement de fascination de l'auteur.

Mis à part ces passages « descriptifs » (qui représentent quand même une bonne moitié du roman - il me semble) l'auteur relate, avec une belle force émotionnelle et un langage poétique, presque romantique, la terrible histoire qui lie le capitaine Achab et le monstre Moby Dick. Mais le roman c'est aussi l'histoire des hommes d'équipage du Péquod (seconds, marins et harponneurs) entrainés sans le savoir sur ce navire maudit dont le capitaine s'est enfermé dans une folie meurtrière : se venger du cachalot qui lui a broyé la jambe. Une course nautique à travers le monde qui s'accélère dans les toutes dernières pages avec le dénouement tragique que l'on connait (ou pas).

Derrière le roman d'aventures marines, on trouve un conte philosophique : le combat de l'homme contre des forces supérieures ; la baleine, et surtout le cachalot Moby Dick, étant vu par les hommes comme une représentation du léviathan, ce terrible monstre marin qu'on trouve dans les références bibliques. Et Hermann Melville use de son talent de romancier, de poète, de ses connaissances de la mer et de ses connaissances théologiques et philosophiques pour rapprocher sa fiction de cette référence biblique, de ce combat entre l'homme et le diable (lui-même ?) qu'on retrouve dans bon nombre d'épopées de la littérature.
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