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R G Memory (Autre)
EAN : 9782492342080
258 pages
Drakkar éditions (29/03/2021)
4.36/5   18 notes
Résumé :
Les criminels ne sont pas tous comme vous les imaginez.

« Je m’appelle Jack. Je suis un tueur en série, mais j’aime plutôt à m’appeler un scientifique chevronné. »

Jack Shields nous livre ici son parcours de “justicier du web” au travers d'enlèvements, de séquestrations, et autres expériences.

L’œuvre qui lui tient à cœur ne vous sera pas inconnue : la violence verbale sur les réseaux sociaux.Comprendrez-vous le sens des ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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𝚂𝚒 𝚟𝚘𝚞𝚜 𝚜𝚘𝚞𝚑𝚊𝚒𝚝𝚎𝚣 𝚌𝚘𝚗𝚗𝚊î𝚝𝚛𝚎 𝚕𝚊 𝚛𝚎𝚌𝚎𝚝𝚝𝚎 𝚙𝚊𝚛𝚏𝚊𝚒𝚝𝚎 « 𝚍𝚎𝚜 𝚜𝚖𝚘𝚘𝚝𝚑𝚒𝚎𝚜 𝚜𝚊𝚗𝚐𝚕𝚊𝚗𝚝𝚜 » 𝚖𝚊𝚍𝚎 𝚒𝚗 𝙹𝚊𝚌𝚔 𝚂𝚑𝚒𝚎𝚕𝚍𝚜, é𝚌𝚊𝚛𝚚𝚞𝚒𝚕𝚕𝚎𝚣 𝚟𝚘𝚜 𝚢𝚎𝚞𝚡 𝚎𝚝 𝚙𝚕𝚘𝚗𝚐𝚎𝚣 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚕'𝚊𝚋î𝚖𝚎 « 𝗟𝗘𝗦 𝗠𝗔𝗨𝗫 𝗗𝗘𝗦 𝗠𝗢𝗧𝗦 » 𝗱𝗲 𝗥.𝗚. 𝗠𝗘𝗠𝗢𝗥𝗬 !
𝙹𝚊𝚌𝚔 𝚗𝚎 𝚜𝚎 𝚌𝚘𝚗𝚝𝚎𝚗𝚝𝚎 𝚗𝚒 𝚍'ê𝚝𝚛𝚎 𝚏𝚘𝚞, 𝚗𝚒 𝚍𝚎 𝚜𝚎 𝚌𝚘𝚗𝚜𝚊𝚌𝚛𝚎𝚛 𝚌𝚘𝚛𝚙𝚜 𝚎𝚝 â𝚖𝚎 à 𝚍𝚎𝚜 é𝚝𝚞𝚍𝚎𝚜 𝚙𝚜𝚎𝚞𝚍𝚘 𝚜𝚌𝚒𝚎𝚗𝚝𝚒𝚏𝚒𝚚𝚞𝚎𝚜 𝚖𝚘𝚛𝚋𝚒𝚍𝚎𝚜. 𝙸𝚕 𝚙𝚛𝚎𝚗𝚍 𝚕𝚊 𝚖𝚊𝚒𝚗 𝚍𝚎 𝚜𝚘𝚗 𝚕𝚎𝚌𝚝𝚎𝚞𝚛 _ 𝚙𝚊𝚛𝚍𝚘𝚗, 𝚍𝚎𝚟𝚛𝚊𝚒𝚜-𝚓𝚎 𝚍𝚒𝚛𝚎, 𝚙𝚘𝚞𝚛 𝚐𝚊𝚐𝚗𝚎𝚛 𝚍𝚞 𝚝𝚎𝚖𝚙𝚜 « 𝚟𝚘𝚝𝚛𝚎 𝚖𝚊𝚒𝚗 », 𝚎𝚗𝚏𝚒𝚗 𝚟𝚘𝚜 𝚢𝚎𝚞𝚡 ?
𝙼𝚊𝚒𝚜, 𝚒𝚕 𝚗𝚎 𝚜'𝚊𝚛𝚛ê𝚝𝚎 𝚙𝚊𝚜 𝚕à, 𝚒𝚕 𝚟𝚘𝚞𝚜 𝚖𝚊𝚕𝚖è𝚗𝚎, 𝚟𝚘𝚞𝚜 𝚒𝚗𝚟𝚎𝚌𝚝𝚒𝚟𝚎 𝚍𝚎 « 𝚕𝚎𝚌𝚝𝚎𝚞𝚛 𝚕𝚎𝚗𝚝 », 𝚟𝚘𝚞𝚜 𝚛𝚎𝚖𝚎𝚝 à 𝚟𝚘𝚝𝚛𝚎 𝚙𝚕𝚊𝚌𝚎 𝚌𝚘𝚖𝚖𝚎 𝚋𝚘𝚗 𝚕𝚞𝚒 𝚜𝚎𝚖𝚋𝚕𝚎 ! 𝙴𝚝 𝚖ê𝚖𝚎, 𝚜'𝚒𝚕 𝚓𝚘𝚞𝚎 𝚎𝚝 𝚜𝚎 𝚏𝚘𝚞𝚝 𝚍𝚎 𝚟𝚘𝚞𝚜, 𝚟𝚘𝚞𝚜 𝚕𝚞𝚒 ê𝚝𝚎𝚜 𝚒𝚗𝚍𝚒𝚜𝚙𝚎𝚗𝚜𝚊𝚋𝚕𝚎 !
𝙳𝚎𝚟𝚒𝚎𝚗𝚍𝚛𝚎𝚣-𝚟𝚘𝚞𝚜 𝚜𝚘𝚗 𝚊𝚖𝚒 ? 𝙹'𝚊𝚒𝚖𝚎 à 𝚌𝚛𝚘𝚒𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚎 𝚘𝚞𝚒, à 𝚖𝚘𝚒𝚗𝚜 𝚚𝚞𝚎 V . MARGY 𝚗𝚎 𝚜𝚎 𝚏𝚊𝚜𝚜𝚎 𝚕'𝚊𝚟𝚘𝚌𝚊𝚝 𝚍𝚞 𝚍𝚒𝚊𝚋𝚕𝚎 ! 𝙰𝚕𝚘𝚛𝚜, 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚌𝚎 𝚌𝚘𝚌𝚔𝚝𝚊𝚒𝚕 𝚍é𝚝𝚘𝚗𝚗𝚊𝚗𝚝 𝚍𝚎 𝚜𝚖𝚘𝚘𝚝𝚑𝚒𝚎𝚜 𝚜𝚊𝚗𝚐𝚕𝚊𝚗𝚝𝚜, 𝚜𝚎 𝚌𝚊𝚌𝚑𝚎 𝚊𝚞𝚜𝚜𝚒 𝚞𝚗 𝚙𝚊𝚙𝚊 𝚊𝚞 𝚌oe𝚞𝚛 𝚍𝚎 𝚐𝚞𝚒𝚖𝚊𝚞𝚟𝚎 _ 𝚘𝚞 𝚙𝚊𝚜 ?
𝙴𝚝 𝚜𝚒 V . MARGY 𝚊𝚟𝚊𝚒𝚝 𝚞𝚗 𝚍𝚎𝚛𝚗𝚒𝚎𝚛 𝚌𝚘𝚗𝚜𝚎𝚒𝚕, 𝚊𝚟𝚊𝚗𝚝 𝚚𝚞𝚎 𝚟𝚘𝚞𝚜 𝚗𝚎 𝚟𝚘𝚞𝚜 𝚕𝚊𝚗𝚌𝚒𝚎𝚣 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚕'𝚎𝚡𝚙é𝚛𝚒𝚎𝚗𝚌𝚎, 𝚎𝚕𝚕𝚎 𝚟𝚘𝚞𝚜 𝚍𝚒𝚛𝚊𝚒𝚝 : « 𝙼é𝚏𝚒𝚎𝚣-𝚟𝚘𝚞𝚜 𝚍𝚎 𝚟𝚘𝚜 𝚙𝚛𝚘𝚙𝚛𝚎𝚜 𝚌𝚘𝚖𝚖𝚎𝚗𝚝𝚊𝚒𝚛𝚎𝚜 𝚕â𝚌𝚑é𝚜 𝚜𝚞𝚛 𝚕𝚎𝚜 𝚛é𝚜𝚎𝚊𝚞𝚡 𝚜𝚘𝚌𝚒𝚊𝚞𝚡 ! »
𝙰𝚑, 𝚓'𝚘𝚞𝚋𝚕𝚒𝚊𝚒𝚜, 𝚍𝚎𝚛𝚗𝚒𝚎𝚛 𝚖𝚎𝚜𝚜𝚊𝚐𝚎 de 𝙹𝚊𝚌𝚔 : "𝙰𝙼𝙴𝚂 𝚂𝙴𝙽𝚂𝙸𝙱𝙻𝙴𝚂, 𝚂'𝙰𝙱𝚂𝚃𝙴𝙽𝙸𝚁 !"
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J'ai adoré ce thriller, ça faisait un moment que je n'avais pas eu un plaisir comme celui-là, pour ce style littéraire.

L'autrice a réussi à nous incorporer si on veut, au sein des réflexions et du moment de vie de Jack. Je n'ai eu aucun moment d'ennui, aucun moment où je me suis dit "mouais, OK".

Ce que j'ai le plus apprécié, c'est la vision que le personnage a des réseaux sociaux... Qui est presque totalement la même vision que celle je possède de ces derniers, ainsi que les discussions avec les victimes.

Je n'arrive pas à détester ce personnage possédant un humour noir, il a tellement de bonnes réflexions et il est presque attachant… Ce qui m'a fait penser que les victimes méritaient de mourir (d'une certaine façon). Est-ce que je suis maboule moi aussi ?

Oh, et puis tout les petits cochons qu'on retrouve dans ce roman donnent envie de les voirs en face de nous 😍 d'ailleurs, c'est quoi ce dénouement avec eux 😱
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Les maux des mots est un thriller écrit par l'auteure R.G. Memory qui raconte l'histoire de Jack Shields, un tueur en série qui s'attaque aux haters sur la toile.
Narré à la première personne du singulier, ce "je" crée une sorte de proximité immédiate avec le lecteur.
Jack s'adresse à nous directement, nous prend à témoin, nous titille, fait preuve d'un humour potache (vous ne souhaiterez plus vous faire un smoothie après avoir lu ce livre), assez noir souvent, parfois nous insulte, non sans être quelques fois méprisant ou bien même lourd dans sa répétition (un peu trop d'après moi, mais ça fait partie du personnage après tout et de toute manière, c'est lui qui raconte son histoire comme cela lui chante). L'auteure réussit à nous emmener dans la tête de ce type qui a des facettes attachantes tout comme d'autres assez dégoûtantes, s'en donnant à coeur joie avec un côté assez jubilatoire.
Le récit raconte comment Jack a découvert sa vocation, comment il a décidé de créer ce "projet" scientifique - un peu par hasard ou bien "sérendipité" comme il l'explique si bien - où sont étudiés (et découpés) des cobayes qui déversent leur haine bien au chaud derrière leur écran d'ordinateur. Jack répond par la violence physique à la violence des mots, un peu pour d'une certaine manière, rendre la monnaie de leur pièce à des gens qui manquent cruellement d'empathie. Une violence qu'il a connu tout jeune, encore bien avant l'époque des facebook, Instagram et autres twitter...
Car voilà, à travers cette histoire, le thème central de la violence verbale sur les réseaux sociaux est bien décrite, une violence bien souvent gratuite et stupide. Certaines réflexions sont d'une justesse millimétrée.
Au final, les maux des mots est un récit dérangeant écrit par un tueur en série dérangé. À lire pour les fans de thriller qui n'ont pas froid aux yeux et pour les fans d'humour noir.
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Nous voici ici embarqué dans l'oeuvre littéraire de jack, dans laquelle il a décidé de rapporter le pourquoi et le comment de ses recherches, celles qui devraient faire de lui le grand "Professeur Jack Shields".
Celles qui ont commencé après le suicide de sa collègue qui n'a pas supporter de lire sur les réseaux sociaux un "arrête de manger ou va te pendre".
C'est alors qu'il a réalisé tout l'horreur et la méchanceté qui peuvent vite se répandre sur les réseaux, et qu'il a décidé de comprendre pourquoi l'homme a de telles réactions face à certaines vidéos, pourquoi il véhicule tant de haine vis à vis d'une personne qu'il ne connaît même pas.

Dans ce roman on est complètement immergé, et on suit Jack et son oeuvre en même temps que lui, avec lui. D'ailleurs il s'adresse parfois au lecteur, l'interroge, le houspille, se moque de lui.
De l'humour savamment distillé dans ce roman noir.
Une plume qui réussit parfaitement à faire passer ses messages : quel est le pouvoir des mots, de quel droit juge-t-on la différence, quelles sont les conséquences de nos critiques ?

Malgré un personnage hors du commun, froid, calculateur, meurtrier sans remord, on s'attache pourtant à ce monstre.
Au fil de la lecture on oscille entre "il n'a pas tort" et "il est complètement barjo" ! Un exercice de style qui rend la lecture complètement jubilatoire.

Une écriture su fine que l'on s'imagine très bien les lieux, les personnages, les évènements, mais avec des mots noirs, acerbes, sarcastiques, perturbants.

Un très bon thriller psychologique qui nous maintient dans un état de curiosité jusqu'à la dernière page. Une dernière page avec d'ailleurs une fin remarquable et remarquablement bien imaginée.
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Aujourd'hui je viens  vous parler d' un thriller que j'ai cruellement adoré ; est un récit à la première personne  le « je » narrateur est Jack ; un jeune homme ordinaire avec un job ordinaire ; il surveille des bureaux à l'aide de son arsenal de caméras. Tout va basculer une nuit (après avoir posté  une vidéo sur le net)  Jack l'homme ordinaire se métamorphose en « professeur jack » .Il décide d'entamer une étude scientifique, sur les conséquences néfastes, meurtrières des réseaux sociaux sur le comportement humain et pour bien mener son étude  Le professeur Jack va recruter ses cobayes sur le net (évidemment). Mais voilà Jack  kidnappe et séquestre, analyse et tue ses sujets d'études : Vous l'aurez deviné, notre professeur Jack est un savant fou. Ainsi lors de la séquestration, jack essaie de comprendre, de décortiquer  le pourquoi de la méchanceté de certains commentaires : haineux,  racistes,homophobe, émis par ses prisonniers qui parfois poussent à la dépression, au divorce à l'extrême : le suicide (des points sensibles à méditer). Avec une plume exceptionnelle, l'auteure est arrivée brillamment à humaniser un monstre ; un sentiment d'empathie nous envahit et on arrive même à (nous lecteurs)  excuser ses crimes  pour justifier ses actes. : Jack est  le Dextre canadien, un justicier ; (pour le moment)  car avec la délicatesse d'un éléphant dans un magasin de porcelaine l'auteure  nous dévoiler le vrai visage de ce savant fou,une personne psychopathe égocentrique, un sociopathe, un violeur. Bref la pire espèce de sérial killer. Les seuls sentiments d'humanité et de compassion et même d'amour vont  exclusivement  à ses cochons : des cochons qu'il nourrit avec des plats à base de protéines bio qu'il prépare lui-même ; je vous laisse découvrir les recettes. Je dois allumer les Warnings. L'auteure ne fait pas dans la dentelle,  vocabulaire cru une description détaillée dure, harde : Il se lit facilement, un style direct ; net et clair. Pour les amateurs de thrillers psycho psychiatrique et de thrillers horrifiques dans le genre du silence des agneaux je vous le conseille vivement. Un récit exceptionnel, bon, un peu glauque mais additif.  
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Les cochons mangeaient tout. Ils ne laissaient rien. Et quoi de plus normal que de s’acheter un cochon lorsqu’on possède une terre agricole ? Ça me paraissait légitime. Un homme seul qui vivait dans une fermette, qui venait de perdre son emploi et s’ennuyait chez lui au beau milieu de l’hiver, décidait d’acheter un cochon pour lui tenir compagnie. Et s’il s’en sortait bien, il se lancerait peut-être dans un micro-élevage, pour passer le temps et gagner son pain. Ouais, ça sonnait vraiment bien à mes oreilles. Vraiment, vraiment bien. Personne ne soupçonnerait un homme de ferme d’enlever et de tuer des gens. Pauvre fermier, il se débattait corps et âme par temps calmes et par temps durs pour la survie de son élevage, pourquoi aller l’embêter avec des histoires de meurtres ?
Je bénissais la grosse Dame. En quête d’un moyen pour faire disparaître le corps de Marc, je me trouvais une toute nouvelle vocation pour l’élevage de porcs. Sérendipité.
 
***
 
Sur les sites de vente en ligne d’articles d’occasion entre particuliers dans la région de Trois-Rivières, il y avait effectivement des animaux de ferme. Plus que je ne l’aurais imaginé. Des vaches, des moutons, des poules par lot de dix, et… des porcs. L’annonce qui attira mon attention proposait trois cochons Berkshire et un Yorkshire : deux mâles noirs, une femelle noire et une femelle rose. Si je n’étais pas raciste, je me demandais comment se comportaient les cochons entre races et couleurs différentes. Le rose n’allait-il pas se sentir seul ?
Quoi qu’il en soit, ce qui me plut immédiatement, c’était que l’annonceur proposait la livraison. Le transport, pardon. Ce sont des animaux, pas des colis, bla-bla-bla. Cependant, j’avais du mal à m’imaginer mettre un cochon dans le caisson de mon Ford, et roule ma poule. Là, j’aurais eu une réelle raison de me faire arrêter par les flics et de me retrouver derrière les barreaux.
Après quelques recherches sommaires sur internet, j’apprenais qu’un porc adulte mangeait en moyenne un à deux kilos de nourriture par jour. Je fis un calcul rapide dans ma tête. En le gavant légèrement, je pouvais donner à un cochon deux kilos cinq par jour, et Marc devait peser pas loin de cent kilos. Un cochon est égal à quarante jours, deux cochons égale vingt jours, trois cochons treize jours, et quatre cochons dix jours. Fantastique. Je voulais faire disparaître Marc en vingt-quatre heures. Il m’aurait fallu pour ça… beaucoup de cochons. Néanmoins, acheter trop de porcs d’un coup éveillerait à coup sûr les soupçons. Je pouvais toujours abandonner l’idée de l’élevage mais, sérendipité, c’était ma nouvelle destinée.
Je me rendais sur le clavier de mon téléphone et composais le numéro de l’annonceur. Mon pouce droit n’était qu’à quelques millimètres du bouton vert qui enclencherait l’appel, lorsqu’une petite voix timide m’interpella :
— Monsieur ? On ferme dans cinq minutes.
C’était la caissière du restaurant, qui baissa les yeux au sol lorsque je me retournais vers elle.
— Oui, bien sûr. Excusez-moi, je n’avais pas vu l’heure. Je m’en vais.
 
Ça, pour ne pas avoir vu l’heure, je ne l’avais pas vue. J’étais tellement plongé dans mes pensées et obnubilé par ma découverte par sérendipité que le temps s’était arrêté autour de moi. Je m’apprêtais à passer un appel ô combien important à minuit moins cinq. Bah bravo Jack. Je manquais très visiblement et cruellement de sommeil. Je m’en allais donc rejoindre mon piètre pieu en m’excusant encore auprès de la jeune caissière en uniforme.
 
***
 
Le lendemain, je me levais tôt dans le petit matin. Mon application météo prévoyait des températures clémentes pour la journée, idéales pour s’atteler à l’aménagement d’une porcherie. J’étais tout excité par mon nouveau projet et, à peine debout, je m’en allais bricoler dans mon abri à chevaux. C’était une grande structure faite uniquement de bois et composée de six stalles divisées par des panneaux en aggloméré. Je comprenais très vite que je devrais fermer le côté qui restait ouvert et créer une entrée plus petite. Je partais acheter quelques matériaux et me mettais au travail aussitôt, accompagné de quelques tutos YouTube. Il m’avait suffi de taper les mots « abris » et « porcs » pour trouver toute une ribambelle de vidéos détaillées et inspirantes à souhait. J’installais tout le nécessaire : basses mangeoires, barrières, paille, système de fermetures, etc. Je délimitais l’enclos dans la neige et renforçais les clôtures. Je travaillais d’arrache-pied malgré ma cheville tordue. J’avais confectionné un bandage de fortune qui s’avérait porter ses fruits, car il me maintenait en place juste assez pour que je puisse me déplacer à ma guise sans trop souffrir. Mon membre était gonflé et le muscle très certainement enflammé, mais pas au point de m’en inquiéter.
J’avais contacté l’annonceur, — qui s’avéra être une annonceuse — dont le message mentionnait quatre porcs Berkshire / Yorkshire, et elle se présenta sur les coups de quatorze heures avec une bétaillère en piteux état. Elle m’aida à débarquer les cochons et nous les lâchions en liberté dans l’enclos. C’était une scène magnifique : quatre petits cochons pleins de joie qui couraient et se roulaient dans la neige, heureux comme des maringouins dans un club échangiste.
Tandis que les trois noirs calmaient leur euphorie et reniflaient le sol en quête de nourriture, le rose, dans un élan de gaieté, se ruait vers l’abri, glissait puis se vautrait par terre la tête la première, déclenchant un fou rire communicatif entre les deux humains qui les observaient. La fermière me prodiguait quelques conseils bienveillants.
J’avais des étoiles plein les yeux : j’étais devenu papa. Papa de quatre merveilles à museaux ronds et aux queues en tire-bouchon. À la fois une responsabilité, une fierté, et un honneur.
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J’avais lu un truc sur internet à propos du suicide. Non pas qu’il m’était venu à l’esprit de lancer des recherches sur ce sujet, mais plutôt lors d’une virée insomniaque dans les méandres d’internet, où je m’égarais sur des articles qui traitaient de psychologie, après un long détour par les vidéos de America’s Got Talent. J’avais été accroché par le show d’un hypnotiseur qui entourloupait le public, puis j’avais sauté sur une vidéo d’hypnose pour s’endormir, qui m’avait mené à un article sur les troubles du sommeil, qui m’envoyait à son tour sur des conseils de grand-mère contre l’anxiété avant de finir sur un article opinion à propos du suicide.
Selon cet article que j’avais lu sur internet, le suicide n’était pas une chose bénigne. C’était un acte longuement et mûrement réfléchi qu’on n’entreprenait pas sur un simple coup de tête. On y pensait une fois, on essayait, sans succès. Puis on y pensait à nouveau, deux fois, trois fois. On demandait de l’aide. Et si on n’obtenait pas ce que l’on cherchait, on y resongeait. Encore et encore.
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Je parle ici d’utilisation de Facebook, Instagram, YouTube, au minimum. Si aucun de ces noms ne vous parle, rendez-vous chez vos petits-enfants, arrière-petits-enfants, le voisin ou même la femme de ménage. Mettez-vous à la page. Nous sommes en deux mille vingt-cinq, bon sang !
S’il y a bien une chose qui nous différencie vous et moi, c’est que vous êtes libre. Vous êtes sûrement installé confortablement dans un lit douillet, un canapé moelleux ou assis sur une foutue chaise molletonnée avec un dossier et des accoudoirs en velours. Une lampe éclaire les pages de votre livre (mon livre), et un chauffage vous conforte. En fonction de la saison, vous pouvez observer les oiseaux gazouiller dans les arbres ou la neige d’argent tomber d’un nuage blanc pour se déposer au sol. Vous pouvez sentir le vent sur votre peau et le soleil brûler votre visage. Vous entendez la brise parcourir les feuilles, le lave-vaisselle qui tourne et retourne, votre voisin klaxonner votre âme sœur qui a (encore) foiré son créneau.
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Les gens rient pour rien, s’indignent de tout, et ils en redemandent encore et encore ! Ils sont éternellement insatisfaits. Éternellement à la recherche de l’énormément. Ils parcourent les informations comme on fait son épicerie ! Et comme toutes choses, quand il y en a trop, tout devient sans importance. Mais ça, mon p’tit Jack, c’est le côté spectateur. Et moi, j’veux basculer du côté obscur. Qui n’a jamais rêvé de devenir célèbre sur la toile en partageant une image qui ferait le tour du monde, hein ? Combien de personnes ont vu leurs vies changer du tout au tout grâce à une simple vidéo de chat, de bébé ou de découpage de viande ? Plus que tu ne peux l’imaginer dans ta p’tite caboche, face de tache. Le Buzz, ça fait partie intégrante de nos vies à tous. En tant que spectateurs bien sûr, pour la plupart. Mais les acteurs, eux, ils s’en mettent plein les fouilles ! Et maintenant, les devants de la scène sont accessibles à tous, grâce à ce puits sans fin qu’est internet.
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Bien qu’il n’ait tué personne de son propre chef, Marc fut pire assassin que moi. Il tua avec des mots. Aucun des plus nuisibles meurtriers que je côtoie présentement dans ma taule n’est capable d’un tel acte. Massacrer avec des mots est aussi ignoble qu’inqualifiable. Un petit mot, de simples lettres stupides qui se suivent à la queue leu leu, un verbe qui fanfaronne, un adjectif, une phrase abjecte, peuvent être plus douloureux qu’un accouchement sans césarienne de triplets siamois, ou qu’un pénible rhume masculin. Petite boutade bien placée peut se faire pire qu’un coup d’épée.
Vous me suivez ?
Je vais y aller par étape, je vous sais parfois lents.
Petite mise en situation.
Admettons que vous soyez la victime, une victime ou ma victime, même si ce dernier choix n’est guère la meilleure décision que vous puissiez prendre. Vous vous faites kidnapper au beau milieu de la nuit, chez vous, sur un parking, dans un parc ou dans la rue, comme vous souhaitez, je m’en fous, et votre ravisseur vous embarque sur son épaule (il est costaud) puis vous séquestre dans un sous-sol, un bâtiment désaffecté, une grange, ou tout ce qui vous ferait plaisir d'imaginer.
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