AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Dautresplumes


Peu de personnes y croit mais la santé peut être étroitement liée à votre vie, vos émotions, vos doutes, vos peurs… Enzo Titre souffre depuis toujours d'une hyperréactivité dermique : la moindre de ces émotions se retranscrit sur sa peau sous forme de rougeurs, de plaques, de démangeaisons incontrôlables. Ses parents, ne sachant plus comment gérer la maladie de leur fis, se déchirent continuellement et ne savent plus comment s'aimer ni comment aimer leur fils. Désormais adolescent, Enzo va faire la rencontre d'une jeune fille très étrange, la seule personne sur terre qui saura voir celui qui se cache sous cette peau lunatique. Et si c'était son coeur et son âme qu'il fallait panser pour soulager sa peau ?

Ce livre m'a été envoyée dans le cadre de la dernière masse critique de Babelio. Je remercie donc le site et la maison d'édition de m'avoir permis de découvrir ce très beau livre. Plus qu'une belle histoire, c'est une leçon qui nous est offerte, et pour mon âme de scientifique (et de professionnel de santé surtout), c'est une nouvelle manière d'envisager la maladie et la santé. Cette histoire accessible à tous, saura bouleverser bon nombre d'entre vous.

Le thème principal de ce livre est la maladie d'Enzo. Ce jeune homme souffre depuis toujours de sa peau hyperréactive, ce qui a fini par non seulement lui gâcher la vie, mais également celle de ses parents, de leur couple, et de leur relation avec leur fils. Pourtant, ce thème reste très sous-jacent durant toute la lecture. La maladie est là, constamment, mais elle se laisse deviner uniquement. Ne craignez pas de lire une histoire où le personnage ne fait que de se plaindre, passe son temps chez les médecins etc, loin de là. Nous assistons juste à l'histoire d'Enzo qui est le seul à réussir à accepter et gérer sa maladie. Bien que jeune, il sait relativiser comme un adulte, et même utiliser sa maladie pour en faire une force. Passionné de gym, il se réfugie dans les entrainements pour devenir un vrai champion, pour se prouver mais surtout prouver à ses parents, et à tous ces camarades de classe qui l'ignorent royalement, qu'il est quelqu'un, et pas juste un ado malade.

Mais le plus touchant reste sa relation avec Opale, ou devrais-je dire, Opale Monika Louisiane (oui rien que ça !). Cette jeune fille qui débarque dans la même école qu'Enzo, n'arrive pas vraiment avec toutes les cartes en main. Elle maitrise très peu la langue française, est fille de tatoueur, et elle ne mâche pas ses mots. C'est en découvrant Enzo en train d'exécuter quelques figures de gym, qu'elle se fascine pour ce garçon qu'elle ne lâchera plus. Censé lui apprendre à parler français, un vrai lien, d'abord amical puis amoureux, va lier nos deux ados. Opale aide un peu plus Enzo à vivre avec sa maladie et va miraculeusement devenir son remède, celle qui apaisera sa peau et son coeur.
Et finalement, cette histoire reflète très bien la réalité. Ayant eu, malheureusement, l'occasion de côtoyer à plusieurs reprises des enfants malades, je me suis rendue compte que finalement, ce sont eux qui savent le mieux gérer la maladie, que ce soit eux même le malade, ou quelqu'un qui leur est proche. Je pense que cette force et cette lucidité réside dans leur espoir qui les suit partout, leur volonté, la force de toujours avoir la vie devant soi, quelque soit sa durée. L'auteur retranscrit très bien cela dans la relation et la maturité dont font preuve Enzo et Opale.

guillemet-ouvrant1Enzo l'écoutait, surpris plus encore que tout à l'heure. Elle avait parlé de beauté à son propos. Il n'était pas sûr du reste mais ce mot, « beauty », l'avait frappé.

Alors, l'histoire ne se résume pas à cette relation, puisqu'Opale, qui a déjà vécu dans de nombreux pays, vit avec un passé difficile et la perte mystérieuse de sa mère. Son père qui fait tout pour la protéger, reste muet sur les détails mais bien vite, les questions ressurgiront et la vérité éclatera et projettera quelques éclaboussures… Mais je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher la lecture. Je préciserai juste que ce petit suspense amène un certain rythme à l'histoire qui en manquait peut-être un peu au départ.

Côté personnage, bien qu'Enzo et Opale soient très touchants, j'ai vraiment beaucoup aimé Patrick-Louis (décidément, les prénoms ne sont pas bien simples à porter dans ce livre !), le papa d'Opale. Ce tatoueur pourrait souffrir du cliché basique : le mec costaud, crâne rasé, piercé, tatoué de la tête aux pieds, sur qui tout glisse comme sur du verre. Maisnon, on nous décrit simplement un père aimant, prêt à tout pour sa fille, et terriblement sensible. Et j'avoue, ça le rend encore plus émouvant !

J'admire la délicatesse avec laquelle l'auteur a abordé ce sujet de la maladie. Certes, on ne parle pas de cancer ou autre maladie grave mais pour autant, c'est abordé avec doigté, voire même presque poésie, puisqu'un lien est amené entre la maladie d'Enzo, qui trace sur sa peau toutes ses émotions, et le tatouage, art dont Opale connait tous les secrets. de plus le style de l'auteur est très abordable et fluide, les pages défilent vraiment très vite. le seul bémol que j'y mettrai, ce sont au niveau des dialogues. Opale maitrisant très peu le français, les dialogues sont un mélange de franglaisgnol (comprenez français/anglais/espagnol) qui donne parfois des moments drôles mais qui alourdit vraiment le tout.

Un livre que je recommande à tout le monde, qui peut se lire à l'adolescence mais également à l'âge adulte.
Lien : http://dautresplumes.fr/a-fl..
Commenter  J’apprécie          10







{* *}