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EAN : 9782360131747
110 pages
Riveneuve éditions (22/08/2013)
3.5/5   2 notes
Résumé :
THÉÂTRE

Martin apprend qu'il est atteint d'une maladie grave, qu'il va être papa, qu'il ne lui reste que quelques jours à vivre. Tout à coup, pour lui et son entourage, la vie devient une urgence, une course folle dont le terme est connu niais dont le sens échappe toujours. Cette maladie plonge notre personnage dans une confusion entre rêves et réalité, rêves dans lesquels il rencontre un personnage énigmatique, qui se révèle être l'auteur de sa vie, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai couru comme dans un rêve relate l'histoire d'un homme, Martin, à qui on annonce que la vie va bientôt le quitter. A côté, une heureuse nouvelle l'attend : sa femme est enceinte. Que faire face à ce genre de situation, lorsque vous atteignez le bonheur et que vous ne pourrez même pas en profiter ?
Cette pièce de théâtre soulève la question avec humour et une touche d'absurdité. En effet, Martin réunit pour ses derniers jours son oncle, sa soeur, son frère et un ami très proche. Tous avec un caractère plus ou moins différent, on suit leur histoire à travers les yeux du malade qui de temps à autre s'écroule pour rejoindre le monde des rêves où la réalité se métamorphose en situation très étrange. Par moments, la scène est abracadabrante où le lecteur sourit à cette imagination débordante de vie, et parfois, il est touché par ce surplus d'émotion où il découvre comment les personnages font face à cette terrible nouvelle. Des réactions réalistes qui ne dénaturent pas la pièce et le message qu'elle véhicule.
L'intervention de Feodore, le dramaturge, dans les rêves, permet à Martin d'aller plus en profondeur sur ses pensées et au spectateur de mieux comprendre sa sensibilité et celles des autres. La construction d'une pièce fait parfaitement écho à la construction de la vie qui repose sur les mêmes piliers. le mélange du personnage et de son auteur dans le même livre est finalement très intéressant et apporte une harmonie entre les deux mondes.
La pièce est donc très agréable à lire, notamment grâce à la structure des chapitres. Une scène représentant un petit chapitre sans fioritures. Il n'est donc pas difficile de suivre l'histoire sans en perdre le dynamisme vivifiant.
S'ajoute à cela une très belle préface de Wadji Mouawad qui a su partager l'âme de la pièce à travers ses quelques lignes.
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Des personnes se présentent, qui sont-elles et que font-elles là ; c'est ce que nous allons découvrir petit à petit autour de Martin, trente ans, qui apprend le même jour qu'il va mourir rapidement d'une tumeur au cerveau contre laquelle on en peut rien faire et que sa compagne, Sarah, danseuse en tournée à l'étranger, attend un enfant de lui.
Que fait-il alors ? Il décide de se réfugier auprès des siens, ceux-là mêmes qui viennent de se présenter : son frère Gabriel, chanteur qui monte sous le nom de Tyson Gaby, sa soeur Blandine, cadre qui ne prend pas le temps de vivre, Joseph, l'ami d'enfance et l'oncle Ben's qui à élever les trois enfants suite à la mort de leurs parents dans un accident de voiture.
Et puis, il y a Fiodor, le meneur de jeu / metteur en scène, celui qui cadre et recentre les autres sur le questionnement qui les a réunis là.

Ce texte est "l'aboutissement" un projet collectif dont Igor Mendjisky, le metteur en scène, évoque la genèse dans un préambule intitulé "L'origine de l'écriture". Il a travaillé avec la Compagnie Les Sans Cous pendant six mois. Ils ont lu, écrit, chanté, improvisé, dessiné, dansé. Ils ont abouti à une trame qui leur a servi à improviser sur scène ; le texte qui nous est donné à lire est la retranscription d'un spectacle filmé en mai 2011.

Cette pièce pose des questions universelles sur le sens de la vie et le pourquoi de la mort, questions qui sont devenues cruciales pour Martin qui a l'impression de partir trop tôt et de n'avoir rien fait de sa vie justement et pour son entourage qui s'interroge sur les liens qui les unissent les uns aux autres.
Le texte, introduit par une très belle préface de Wajdi Mouawad, m'a semblé quelque peu décousu et parfois émaillé de poncifs ; je me suis cependant laissée emporter par une succession de moments drôles et émouvants, dans une traversée du réel ponctuée de beaucoup d'onirisme.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Joseph - Je suis désolé, je n'ai encore jamais vu quelqu'un marcher sur l'eau, je n'ai jamais vu quelqu'un accoucher en étant vierge et je n'ai jamais vu quelqu'un ressusciter de la mort, d'accord ? Moi ce que je crois c'est que mon ami il est là, et il va mourir ! Alors je suis désolé j'en ai pas vingt-cinq, j'en ai un et il va mourir ! Et moi je serai tout seul. Alors je ne dis pas que d'un point de vue architectural ou pictural il y a des trucs supers, je ne dis pas. Mais ce que je crois c'est que quand on est en vie, on n'est pas mort, et que quand on est mort, on n'est plus là. Alors qu'on ne vienne pas me raconter n'importe quoi sur le paradis, la beauté de la mort, l'apaisement dans la mort. La beauté de la mort faut quand même la vendre l'idée. Alors à la limite vous avez qu'à me prendre moi, puisque moi j'y crois pas !
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Martin - Je suis désolé de revenir là-dessus mais c'est des trucs qui me perturbent, je veux dire, il y a une sorte de, on communique, on communique pas, je sais pas, en même temps, tout est fait pour la communication. Il y a une sorte de, je le vois bien, les gens, tu essaies de leur parler, mais ils sont bloqués. J'ai des exemples, des exemples concrets, je veux dire au travail, je suis avec des gens que je connais pas, on a juste le temps de parler à la pause déjeuner, mais non, ils préfèrent passer du temps sur leurs téléphones portables, c'est très clair, il y a un côté où tu parles plus vraiment aux gens. Je veux dire, il faut se rendre compte des choses, l'objet en plastique devient plus important que la personne que t'as en face de toi. C'est comme écrire des lettres, c'est tout con, mais les gens ne le font plus, je veux bien les mails, l'écriture rapide tout ça, mais je sais pas, écrire une lettre, quand on prend un stylo à plume, je veux dire, ça raconte aussi quelque chose l'écriture des gens, après quand on reçoit la lettre on ressent quelque chose.
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Féodor
on reste pas en vie parce qu'on a peur de la mort, on reste en vie, parce qu'on l'aime cette putain de vie parce que le sublime est partout, le sublime il est entre nous, entre nos regards, entre nos corps [...] Le sublime il est dans notre espérance !
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Martin
Tu sais ce que c'est d'être à l'école et les gens ils t'expliquent mais toi tu comprends pas, tu comprends rien, tu comprends pas parce que t'es pas à ta place, t'es jamais à ta place, t'es le dernier, le dernier de la famille, le dernier à l'école, ça va trop vite.
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Aussi nous nous sommes aperçus que nous ne voulions pas simplement pointer du doigt la maladie de notre époque mais que nous voulions en faire surgir la beauté cachée.

(A l'origine de l'écriture, de Igor Mendjisky )
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