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EAN : 9782246817437
234 pages
Grasset (02/05/2018)
4.01/5   378 notes
Résumé :
Une journée particulière. Gustavo, père de famille, directeur financier, doit effectuer une présentation importante devant l’état-major de sa multinationale. Des mois de préparation, un tournant pour sa carrière.
Au lieu de l’heure de gloire espérée, la police fait irruption à son domicile, à l’aube. Perquisition, accusation d’homicide volontaire, indices concordants, Gustavo va être placé en garde à vue et traité sans ménagement. Heures sombres, qui vont dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (130) Voir plus Ajouter une critique
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Le dernier Mathieu Menegaux est un uppercut au coeur même de la machine judiciaire. Machine défaillante qui cherche à tout prix, peu importe la manière et les conséquences, le coupable d'un crime pour panser les cicatrices d'une victime, pour faire justice, pour amener le deuil et réparation.

Gustavo est un homme comme un autre, marié, père de deux enfants. Il a juste le malheur d'avoir dans son garage une Megane blanche ayant subi des réparations au pare-choc. C'est assez pour le considérer suspect d'avoir voulu kidnapper une mineure et tué volontairement son père trois ans plus tôt.

J'ai peut-être moins accroché à ce roman dont l'auteur affectionne les thèmes cauchemardesques de notre pauvre société. Parce que le ton sur les trois quart du roman est bien trop chirurgical à mon goût, dénué d'émotions. C'est au scalpel que se découpent toutes les bavures de la machine judiciaire, on en oublie bien trop les victimes de part et d'autre. Que ce soit la jeune Claire victime d'un enlèvement à treize ans ou Gustavo et les siens dans le tourbillon du réquisitoire et de la fouille du domicile conjugal. Sur ce même thème, ma préférence se porte sur le très grand roman de Alexandre Postel « Un homme effacé », selon moi bien meilleur.

Par contre, les dernières pages m'ont transcendée. Arrive un raz-de-marée apocalyptique auquel on ne s'attend pas.

Un roman qui met en lumière l'obsession et la folie de ceux qui cherchent à tout prix la culpabilité et la vengeance au détriment des innocents qui finissent salis et souillés, traités comme des coupables pour une mauvaise concordance de faits.
Troublant, trop actuel, qui accuser dans pareille dérive ? Ceux qui souffrent devant un meurtrier en liberté ? Ceux qui veulent une justice envers et contre tout ?

Ça fait peur des histoires pareilles car d'innocent à coupable, il n'y a parfois que quelques secondes, parfois qu'un fait insipide et votre vie ne sera plus jamais la même.
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Après la corvée des courses, Bertrand et sa fille Claire, bientôt 13 ans, ne manquent jamais d'aller fleurir la tombe de maman, décédée quelques mois plus tôt d'un cancer. Malheureusement, en ce samedi froid de janvier, elle ne sera pourtant pas fleurie. En effet, pour parer au plus vite, Bertrand demande à sa fille d'aller à la voiture emmener quelques sacs. Une fois les achats payés, il cherche Claire sur le parking. Introuvable jusqu'à ce qu'il l'entende hurler. Un homme tente de l'enlever. Réussissant à soutirer sa fille des griffes du kidnappeur, enragé, il veut le mettre hors d'état de nuire et lui flanquer une dérouillée. Mais il voit la voiture démarrer, veut lui couper la route et c'est le drame. le choc frontal. Fatal. Bertrand décède sur le parking tandis que le kidnappeur prend la fuite...
Trois ans plus tard, Gustavo se fait surprendre au lit par des coups frappés à la porte. Il n'est pourtant que 6 heures. On tambourine rageusement. Et la police s'annonce. Une fois la porte ouverte, plusieurs agents entrent précipitamment. Des ordres fusent. Il faut fouiller la maison de fond en comble, jeter un coup d'oeil à la voiture. C'est alors que le commandant Defils lui annonce qu'il est placé en garde à vue pour tentative d'enlèvement et homicide volontaire...

Une tentative d'enlèvement, un homicide volontaire, des années d'enquête et un désigné coupable que tout semble accuser. Gustavo, immigré argentin aujourd'hui promu directeur financier de la filiale française d'un géant suisse de l'industrie pharmaceutique, marié et père de deux fils, va se retrouver soudainement aux prises avec une terrible erreur judiciaire. Une voiture et une veste correspondant à celle du kidnappeur et la machine judiciaire est en route, rien ne semble pouvoir l'arrêter. Mathieu Menegaux, de par son style rapide et entrainant, décrit parfaitement la spirale dans laquelle Gustavo est aspiré, tout jouant contre lui. Aussi bien sa femme que lui restent hébétés, surpris, ne comprenant pas ce qui se trame autour d'eux, d'autant que l'on s'acharne, les médias et les réseaux sociaux s'en mêlant à coeur joie. le commandant Defils, lui, est sûr de son fait et soulagé d'avoir enfin pu mettre un visage sur le kidnappeur. Ce roman dépeint avec frénésie cette situation ô combien tragique aux rouages parfaitement huilés, la violence de cette accusation et ses retombées, ce désir de vengeance d'une victime, la psychologie des personnages. Un court roman prenant...
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Eprouvant. Horrible. Glaçant.


Ce roman est une plongée en enfer, premièrement à cause de la police.
Pourtant les policiers font leur métier, n'est-ce pas, quand ils arrêtent quelqu'un, persuadé qu'il est coupable.
Enfin, il y a plusieurs façons de faire son métier. En toute honnêteté, il faut l'espérer, pour des policiers. Mais si cette honnêteté est accompagnée de sentiments quelconques – le désir d'humilier, de se croire bon enquêteur, de faire plaisir à la victime, de passer à ses yeux pour un bienfaiteur, et que sais-je encore - , alors c'est devenu de la malhonnêteté .


Reprenons.
La victime : Claire Delmas. A 13 ans, orpheline de mère, choyée par son père, elle est happée à la sortie d'un centre commercial par un grand blond avec une veste en jeans. Happée, mais secourue rapidement par son père qui, plein de hargne, se précipite devant la Mégane blanche où le grand blond s'est réfugié. Claire se retrouve orpheline une deuxième fois car ce grand blond heurte sciemment et de plein fouet son papa.

L'accusé : Gustavo Santini. Homme sans histoires, marié et père de 2 garçons, il est accusé à tort, 3 ans plus tard, d'être ce grand blond à la veste en jeans et à la Mégane blanche.
La police l'emmène et le malmène. Pas physiquement, non, enfin, quoique .... Mais mentalement, ça c'est sûr.
Femme et gamins sont emmenés malgré eux dans la tourmente et même le doute.


Ce roman est une plongée en enfer, deuxièmement à cause des réseaux sociaux et des médias de tout poil.
Effrayant ! Bêtise de ces journalistes qui, parce qu'ils veulent être vus et adulés, proclament n'importe quoi et influencent gravement la foule. Lynchage, appel au meurtre, bêtise exemplaire de cette foule qui, parce qu'elle est nombreuse, parce qu'elle gobe tout ce qui est dit par écrans interposés, ne réfléchit pas, condamne sans appel.
Horrible.


Moi qui étais déjà sceptique quant au fonctionnement de « l'appareil de l'Etat » et encore plus sceptique quant au fonctionnement des médias, je n'arrive plus du tout à croire en l'honnêteté des gens publics.
Etre aimé, être considéré, être reconnu : c'est le désir de chacun. Mais quand ce désir touche particulièrement les policiers et les journalistes, cela devient un enfer.
Enfer entretenu par la foule des simples citoyens, eux aussi mus par le même désir.
Terrible cercle vicieux.
Horrible.
Glaçant.
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A la sortie d'un supermarché, Claire, 13 ans est victime d'une tentative d'enlèvement. Son père s'élance, la délivre et le ravisseur démarre en trombe au volant d'une Mégane blanche. Bertrand, le père De Claire est tué sur le coup.
Le commandant de police lui promet de retrouver le coupable.
Trois ans après, il a recueilli un faisceau de preuves suffisant pour faire irruption avec son équipe, à 6 heures du matin chez Gustavo Santini, père de famille, s'apprêtant à vivre une journée très importante dans son entreprise.
Gustavo est emmené au poste de police sans ménagement car le commandant est motivé par le fait de trouver le coupable pour rendre justice à la petite fille qui a perdu son père.
Sophie réussit à trouver une preuve pour le déculpabiliser mais c'est sans compter sur la haine De Claire, la fille de la victime qui a maintenant 16 ans et sait se servir des réseaux sociaux.
C'est par là que le poison arrivera avec une force terrible qui amènera une fin que je n'avais personnellement pas souhaitée.
L'auteur insiste sur la difficulté de trouver l'objectivité dans la justice quand elle est dominée par l'émotion du commandant et de la jeune victime qui hélas maîtrise les réseaux sociaux qui se laissent manipuler. Cela fait froid dans le dos.
J'apprécie beaucoup l'écriture de Mathieu Menegaux.
J'ai cependant préféré "Je me suis tue" à celui-ci.
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Le dernier roman de Mathieu Menegaux est écrit sur le même ton que les deux précédents. On est une fois encore face à l'incompétence et l'excès de zèle de la police. On ne peut alors que lire et vivre ce livre avec un sentiment de révolte exacerbé et une rancoeur envers la justice qui n'en a ici que le nom.
Mathieu Menegaux arrive à transporter le lecteur dans la peau de Gustavo. En tout cas, moi j'ai été tout au long de ma lecture, Gustavo, j'ai ressenti sans aucune difficulté son incompréhension , ses moments de doute, sa panique.
Le roman est très bien construit et mené comme les deux autres avec sensibilité. On ne peut s'empêcher de dire en fermant ce livre, " et si ça m'arrivait ?!!!)
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critiques presse (1)
Actualitte
09 mai 2018
Dans une écriture limpide et directe, Mathieu Menegaux parvient à faire germer l’inquiétude, l’empathie, et le doute. Le lecteur tente de rester impartial, mais est dérouté, sonné, jusqu’au dénouement qui, une fois encore, fait l’effet d’un terrible choc.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Face à lui, les policiers sont comme une meute de hyènes, excitées par l'odeur du sang, attaquant sans relâche une proie blessée, diminué, chancelante, dont elles savent d'instinct que la résistance ne sera plus que symbolique désormais.
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Trouver le coupable, voilà, ça c'est fait. Maintenant elle veut qu'il s'explique, qu'il paye.Elle veut le decorum, le punir, elle veut le cachot, l'isolement, le froid, la crasse;le questionnement fait place à un désir de vengeance, et c'est nouveau pour elle.Jusque là elle espérait obtenir justice, à présent elle voudrait qu'il souffre, et elle a honte de ce sentiment nouveau qui la dévore.
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Il aime la traque, la résolution d'énigmes, relier les points, remplir les blancs, reconstituer les tenants et aboutissants pour échafauder une histoire qui se rapproche le plus possible de la réalité. Il a renoncé à la recherche de la vérité, c'est inatteignable. Trop pur, trop parfait. On ne connaît jamais avec certitude tous les tenants et aboutissants d'une affaire.
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Monsieur le Président,

Je serai mort lorsque vous lirez cette lettre. Des milliers de Français réclamaient ma tête, je vous la livre. Le tribunal populaire a eu raison de moi. Un procès expéditif, sans défense, sans appel.
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Gustavo supplie Defils de na pas l'obliger à l'accompagner à l'intérieur. Il peut fouiller son bureau, interroger sa secrétaire, récupérer tous les papiers, se faire imprimer la copie de ses agendas mais par pitié, qu'il ne l'expose pas à ce "Défilé de la Honte ".
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