AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,28

sur 724 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Derrière cette étrange couverture, qui me fait penser à celle de « La vie de Norman », l'excellente bande dessinée de Stan Silas, la femme en colère se nomme Mathilde Colignon. Agressée trois ans plus tôt par deux « hommes », elle s'est fait justice elle-même. En tant que médecin gynécologue, elle savait très bien où allait aboutir sa plainte et n'avait aucune confiance en la justice. du coup, c'est elle qui se retrouve sur le banc des accusés, risquant vingt ans de réclusion pour acte de torture et de barbarie, face à deux agresseurs transformés en victimes.

« Femmes en colère » est un roman #MeToo qui se déroule aux Assises de Rennes en juin 2020 et qui débute à la fin du procès, à l'heure des délibérations. le lecteur se retrouve en alternance dans le huis clos de la chambre des délibérations, où il assiste aux coulisses de ce procès d'assises, et dans la cellule de Mathilde qui, en attente du verdict, partage ses émotions et sa vérité.

À l'instar de « Un fils parfait », Mathieu Menegaux met en avant le combat de nombreuses femmes, impuissantes face à leurs agresseurs, et dénonce à nouveau les failles d'un système juridique français qui a tendance à se retourner contre les victimes d'abus sexuels. Au fil des pages, le lecteur découvre non seulement l'ampleur de la vengeance de Mathilde, mais également les actes immondes dont elle a été victime. À travers l'histoire de cette femme, Mathieu Menegaux invite à réfléchir sur une justice qui ne s'obtient pas uniquement dans les tribunaux, mais également dans les médias et sur les réseaux sociaux et donne surtout la parole à des femmes qui ont toutes les raisons d'être en colère tant que l'égalité n'est pas acquise.

Si vous aimez les procès, lisez également l'excellent « Article 353 du code pénal » de Tanguy Viel.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          863
Ce roman constitue en quelque sorte une réponse au de mon plein gré de Mathilde Forget.

Au Palais de justice de Rennes, se déroule le procès d'une femme accusée d'actes de barbarie et de torture. C'est du moins ce que le jury devra affirmer ou infirmer. Cette femme qui n'a rien d'une criminelle en série, qui exerçait le métier de gynécologue, et était appréciée autant par ses collègues que par ses patientes, a voulu se faire justice. A la suite d'un viol.

Les chapitres alternent le récit de l'accusée, qui explique comment elle en est arrivée à commettre son forfait, et le déroulé des délibérations.

Le débat est donc celui du traitement de ces affaires de viol dont le nombre est très certainement sous-estimé, tant les femmes évitent de déclarer ce crime. Et on les comprend, puisque déposer une plainte et s'en remettre à la justice est une épreuve insoutenable, avec un flou certain entre le statut de victime ou de coupable. C'est le seul cas où la victime devra prouver qu'elle n'est pas en fait la criminelle ! On passe sur l'humiliation de voir son intimité livrée en pâture sur la place publique.

Le roman est mené avec adresse, une progression dans la narration permet de découvrir peu à peu ce qui s'est passé, et le lecteur assiste au débat des jurés, et c'est l'occasion de mettre en avant les insuffisances de la justice en ce domaine, qui peut explique qu'on en arrive à se faire justice soi -même.

Court et efficace.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          771
Palais de justice de Rennes, 25 juin 2020. Après quatre journées de débats animés, Clément Largeron, le président de la cour d'assises de Rennes, met un terme aux débats. Chaque partie a défendu, autant que faire se peut, ses clients. du côté des parties civiles, les deux avocates sont confiantes en ce qui concerne la culpabilité de Mathilde Collignon. D'autant qu'elles sont presque sûres que le président et ses deux assesseurs feront pencher la balance en faveur de la culpabilité. Ce qui suppose alors que seuls trois jurés votent aussi pour. Une formalité selon elle. Si l'avocat général a requis une peine exemplaire, soit vingt ans, elles en espèrent quinze. Me Delannoy, l'avocat de Mathilde, déplore, quant à lui, le fait que sa cliente n'ait pas, au terme de sa déclaration, exprimé des regrets. Dans la salle de délibération où prennent place le président, ses deux assesseurs et les six jurés, chacun devra voter en son âme et conscience : Mathilde Collignon s'est-elle rendue coupable d'actes de torture et de barbarie ?
Pendant ce temps, celle-ci, dans la cellule des accusés, revient sur ce qui l'a conduite sur le banc des accusés...

Peut-on faire justice soi-même dès lors que l'on ne croit plus en la justice de notre pays ? Comment Mathilde Collignon, gynécologue de profession, divorcée et mère de deux filles, est-elle passée de l'état de victime à celle de bourreau ? C'est ce que nous révèle, dans ce court roman, Mathieu Menegaux, qui nous fait découvrir, au fil des pages, les raisons de ce procès très médiatique. Dans le post #metoo, l'auteur revient, avec force et fracas, sur un sujet sensible, à savoir la violence faite aux femmes. Il aborde, avec intelligence, tous les tenants et aboutissants d'un procès qui mènent au verdict et donne la parole aussi bien à Mathilde, aujourd'hui sur le banc des accusés, qu'aux personnes dans la salle de délibération. L'on assiste, ainsi, aux réflexions, au débat, au vote de chacun, tandis que l'on découvre, atterré, les raisons du geste dit barbare de la jeune femme. Un roman haletant, captivant, intelligemment construit, instructif mais aussi poignant qui met en lumière nombre de problèmes sociétaux. Un dénouement en joli pied-de-nez...
Commenter  J’apprécie          757
20 ans de réclusion, c'est la peine requise par le Procureur de la République aux Assises de Rennes en ce beau jour de juin 2020. Mathilde, agressée trois ans plus tôt par deux hommes, est l'accusée, les deux hommes en question sont sur le banc des parties civiles en tant que victimes. le monde à l'envers ? C'est le noeud du problème : Mathilde, par ailleurs mère et médecin bien sous tous rapports, s'est fait justice elle-même, convaincue que ni la police ni la machine judiciaire ne feraient leur travail.

L'heure du délibéré a sonné, et pendant que les jurés se retirent à huis clos pour décider de la culpabilité ou non et de la peine éventuelle, Mathilde se morfond dans une cellule du Palais de justice. Pour tromper l'attente et son angoisse, elle couche son ressenti sur le papier. Dans la salle du délibéré, un jury composé de trois magistrats et six jurés non professionnels tirés au sort (quatre hommes et cinq femmes) entament les débats. Mathilde a reconnu les faits, certes, encore faut-il qualifier ceux-ci, s'accorder sur leur nature, et déterminer la peine qui leur correspond. Juger en âme et conscience, selon son intime conviction, sur base des faits et rien que des faits, en faisant abstraction de l'émotion planétaire suscitée par cette affaire sur-médiatisée qui a déchaîné les passions et les réseaux sociaux, la mission est délicate et ne laissera personne indemne.

Dans la foulée du mouvement #metoo, ce roman développe toute la gamme des points de vue, des plus tranchés aux plus nuancés, montre les luttes d'influences au sein du jury, la pression médiatique et les réputations à perdre ou à gagner pour les professionnels de la justice, la difficulté de séparer l'affect et le factuel, oppose les émotions individuelles à la froideur du Code pénal. Faut-il préserver le droit et la morale et infliger une peine exemplaire ? Ou faut-il laisser parler la compassion au risque de valider la vengeance personnelle et la loi du talion et donc d'entériner l'échec de l'institution judiciaire ? Mais surtout : pourquoi en est-on encore là ? Pourquoi la voix des femmes victimes de violences n'est-elle pas davantage écoutée ? Pourquoi est-il si compliqué pour une femme d'affirmer qu'elle aime le sexe ? Pourquoi certains hommes ne comprennent-ils pas que "non, c'est non" et pas autre chose ? Pourquoi la liberté et la peur sont-elles si mal réparties entre hommes et femmes ?

Le déroulement du délibéré est expliqué de façon limpide, le suspense est savamment distillé, le texte se lit d'une traite et le twist final m'a fait sourire. Mais malgré la libération progressive de la parole et des corps, ce roman montre que l'égalité n'est pas acquise, et que les femmes n'ont pas fini d'être en colère.

En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.
#Femmesencolère #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          735
A la suite du long réquisitoire de l'avocat général qui se termine, après un long silence savamment entretenu (une aposiopèse) sur une demande de vingt ans de prison. L'accusée, Mathilde Collignon, se rend compte qu'elle avait sous-estimé son acte. On ne sait pas de quoi, il s'agit, car le livre commence sur ce réquisitoire.

Ensuite, le jury est appelé à se retirer pour délibérer sous la houlette du juge Largeron qui, entre parenthèses s'est rué sur le dossier pour faire un coup d'éclat. Nous aurons accès aux délibérations et en apprendre plus sur ce qu'a fait Mathilde.

Elle est gynécologue en milieu hospitalier, divorcée, mère de deux enfants et, ô scandale, elle aime le sexe via un site de rencontre sur une application. Un jour, elle se rend chez l'un des hommes avec lequel elle a pris rendez-vous, et va se faire violer par lui et son copain avec toute la violence qu'on peut imaginer, viol sodomie coups…

Elle a le courage de s'enfuir et sous l'effet du traumatisme, décide de ne pas aller raconter ce viol à la police, car elle n'a pas envie d'entrer dans certains détails, et sait par expérience (des patientes lui en ont parlé) que la bienveillance n'est pas toujours au rendez-vous et qu'au procès, si procès il y a les violeurs disent toujours que la victime était consentante. Elle va mûrir sa vengeance…

Mathieu Menegaux explore tous les tenants et aboutissants, les violeurs qui se présentent en victimes, les juges ou jurés qui pensent qu'elle a inventé le viol, pour s'en prendre aux hommes (me-too à l'envers), la notion de consentements, le fait de ne pas se faire justice soi-même. En tout cas, je vous laisse découvrir la manière dont Mathilde s'est vengée et ce qui en a découlé, avec une mise en accusation pour « torture et acte de barbarie ». c'est étrange, quand même de constater que le viol n'est pas considéré comme un acte de barbarie, alors qu'il a été largement utilisé pendant la guerre dans l'Ex-Yougoslavie par exemple pour réduire les femmes au silence et les briser à jamais…

Les échanges entre les jurées femmes et les hommes sont à la limite du supportable, tout comme le fait que ce sont des hommes qui ont mené l'enquête, mis en examen, emprisonné… Sans oublier que nous sommes à l'heure et l'ère des réseaux sociaux avec des échanges musclés des me-too balance ton porc d'un côté et les intégristes de la condition masculine de l'autre. Et cela a forcément des répercussions sur la réflexion du jury.

Ce roman fait donc réfléchir, on ne sait pas ce qu'on aurait pu faire, à la place de Mathilde, les trucider ou faire confiance à la justice ? Je suis passée par différents stades, la colère, l'empathie limitée à l'égard de Mathilde qui ne montre aucun regret ou remords, l'envie de frapper les deux hommes du jury : une femme dit aimer le sexe est forcément une folle dépravée, qui a bien mérité ce qui lui est arrivé (on est en 2021, il me semble, ou alors c'est ma mémoire qui me joue des tours ?) alors que dix minutes avant, les mêmes affirmaient qu'elle avait inventé le viol…

Moralité de l'histoire : comment gérer l'intime conviction ? Et juger en toute impartialité ?

C'est ma deuxième incursion dans l'univers de Mathieu Menegaux dont j'avais plutôt apprécié « Disparaître » et j'ai beaucoup aimé ce livre avec des rebondissements, une évolution des jurés (certains du moins !) au cours des délibérés avec un juge dont les certitudes vont être chahutées.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce livre et de retrouver son auteur.

#Femmesencolère #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          510
Mathilde Collignon attend.
Non pas ♫le joul et la nouit♪ mais la délibération de son procès.
Victime ou bourreau, les jurés devront statuer, il y va de son avenir, de celui de ses deux petites.

Sale temps pour les hommes de peu de foi.
Balance ton porc et #MeToo sont passés par ici, à moins que cela ne soit par là. Deux mouvements aussi nécessaires que dangereux quant à leurs dérives difficilement contrôlables.

Si l'auteur semble surfer habilement sur la vague du moment, il n'en reste pas moins un récit haletant, clivant, véritable pas de deux entre le délibéré d'un juré forcément divisé et une femme emprisonnée, écartelée entre colère et affliction, au futur plus qu'incertain sur lequel elle n'a plus aucune emprise.

Gros point fort de ce court roman, les arcanes d'un délibéré n'auront plus aucun secret pour vous.
Alice Coffin, mais si, vous savez, la gentille madame qui aurait traité Jadot de sexiste au seul motif qu'il ne se soit pas désisté face à une femme (double sic) a dû adorer.
MeToo, comme quoi un sujet terriblement casse-gueule parvient à rassembler deux parfaits opposés pour peu qu'il soit traité sans l'once du moindre parti pris tout en faisant la part belle au cheminement de chacun.

Peut-être pas la puissance légendaire de Douze hommes en colère mais celle d'une femme qui aura été au bout de sa logique vengeresque au risque de s'aliéner pour quelques mornes et grises décennies un riant futur incarnadin.

https://www.youtube.com/watch?v=T3cE3E2x6u8


Commenter  J’apprécie          452
A la Cour d'Assises de Rennes, en juin 2020, une accusée attend le verdict.
Lorsque les délibérations commencent, le lecteur n'a qu'une vague idée de ce qui s'est passé. Qu'a subi Mathilde et qu'a-t-elle fait subir à ses violeurs ? Il est donc difficile de juger de la pertinence des points de vue, ou du moins de savoir si nous aurions été d'accord.
Quand les faits sont enfin connus, des questions se posent. D'abord, Mathilde n'a pas porté plainte, elle a froidement exécuté une vengeance. Nul ne peut se faire justice soit même. En supposant que Mathilde n'ait pas cru que la justice poursuivrait ses violeurs, sa réaction a-t-elle été proportionnelle à ce qu'elle avait subi ?
En plus de ces points intéressants, le lecteur assiste à une description minutieuse d'un procès et c'est passionnant.
J'ai été un peu déçue par le verdict obtenu grâce à un twist de l'auteur. Encore qu'il y ait là une question supplémentaire sur l'incapacité de la justice à traiter les délits de viols.


Lien : https://dequoilire.com/femme..
Commenter  J’apprécie          442
Les coulisses d'un procès d'assise comme si vous y étiez !
Dans femmes en colère, 6 jurés (2 hommes, 4 femmes) et 3 magistrats sont réunis pour décider du sort de Mathilde, jugée pour s'être vengée, de manière particulièrement inventive, des 2 hommes qui l'ont violée. le texte nous plonge au coeur de leurs délibérations, impressions, réflexions, choix et votes.
C'est parfaitement documenté, intelligent, parfois révoltant, et, Mathieu Menegaux, toujours aussi efficace, assène quelques vérités bien senties.
En un mot, passionnant ! Dévoré en une soirée !
Commenter  J’apprécie          400
J'ai retrouvé ici le même appétit à lire que lorsque j'aie lu la première fois Mathieu Menegaux avec "Est-ce ainsi que les hommes jugent ?".
J'avais été quelque peu déçue par "Un fils parfait" que j'avais jugé peu crédible.

Dans femmes en colère, j'ai beaucoup aimé me mettre à la table des jurés qui doivent décider du sort de l'accusée qui suite à un "viol en réunion" s'est fait vengeance elle-même, persuadée que les auteurs resteraient impunis.

L'auteur intègre habilement dans cette décision à prendre la question symbolique d'un jugement. Quel message fait-on passer à la société suivant telle ou telle condamnation. Juge-t-on la nature des faits en laissant de côté nos affects, en tant qu'homme, en tant que femme, en tant qu'être humain avec son histoire, sa personnalité, ses valeurs,...
Ici, il est question de savoir s'il est acceptable de se faire vengeance, mais aussi de la question des femmes si souvent victimes de violences sexuelles. Quel message doit-il prévaloir ? Toute la question des circonstances, le livre nous le démontre, est primordiale pour y répondre.

J'ai trouvé très intéressant de connaitre le fonctionnement d'un jury populaire, de toute la procédure qui l'entoure et je me suis littéralement prise au jeu : j'étais la dixième jurée !
Et ma décision aurait pu me surprendre moi-même...

Le seul petit bémol me semble être le côté un peu tiré par les cheveux du crime dont il est question (dans la manière dont il a été commis), bien que cet élément apporte justement un éclairage différent à l'affaire et donc au jugement. (Je n'en dis pas plus pour ceux et celles qui ne l'auraient pas lu.)

Pour ma part, un très bon moment de lecture !
Commenter  J’apprécie          320
Une femme violée…
Une femme qui se venge…
Un procès…
Une histoire prenante où l'on se demande ce qui à bien put se passer, pour en arriver à une telle extrémité…
Des faits qui nous rappellent à quel point les femmes peuvent devenir des proies lors de certaines rencontres…
Je me suis mis à la place des jurées, de la femme en colère, et des hommes…
Lorsque j'ai terminé ce livre, je me suis dit « rien de fabuleux, rien d'étonnant, une fin évidente… »

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
Commenter  J’apprécie          320




Lecteurs (1545) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}