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4,12

sur 663 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est un mariage parfait pour un couple parfait. Daphné et Maxime s'aiment, se le disent et se le montrent jour après jour. Deux enfants arrivent de cette union, Claire et puis Lucie. Deux fillettes parfaites, espiègles, mignonnes, insouciantes. Chacun gravit les échelons de leur vie, à l'image de leurs priorités respectives. Daphné, commerciale pense avec trop de facilités qu'il vaut mieux donner à ses enfants l'image d'une mère qui réussit professionnellement plutôt que l'image d'une mère au foyer accaparée dans son linge et ses casseroles. Elle est de plus en plus absente, souvent en déplacement à l'étranger. Elle voit peu ses enfants. Jamais tout à fait présente, toujours en partance. Maxime, lui, entre son travail à la banque et ses filles, semble s'en sortir comme un chef. Il est sur tous les fronts. Il gère le fils parfait.

Un soir où Daphné partage un de ces rares moments seule avec ses filles, l'aînée, Claire pleure dans ses bras. Elle sanglote, supplie sa mère de ne plus partir. Car quand elle s'en va, le loup arrive et elle a peur du loup.

Une histoire certes fictive mais qui n'est pas sans rappeler les six millions d'enfants victimes d'inceste en France.

Une histoire accablante qui met en exergue les différents visages de cette tragédie:

Le doute.
Comment croire une enfant de 11 ans accusant son père de l'obliger à bisouter son sexe... Aucune femme amoureuse de son homme ne peut l'imaginer en monstre. Alors Daphné doute, tasse les aveux de sa fille, finit par les oublier. Tellement plus confortable.

Le dégoût.
Une mère connaît sur le bout des doigts ses enfants. La vérité éclate. Les images de l'horreur pleurent sur cette mère coupable de non-assistance.

Affligeante justice.
Pour une simple gifle balancée à la gueule du monstre, Daphné est accusée, internée, mise sous muselière. Et le monstre court libre sous les jupes de ses filles.

Il faudra attendre 2016 pour qu'une loi passe enfin et incrimine tout acte sexuel sur un mineur de sa descendance. 2016! Pour six millions d'enfants victimes d'abus sexuels par l'un des leurs.
Six millions d'enfants qui grandiront meurtris et traumatisés, pour lesquels les chances d'une vie normale à l'âge adulte s'amenuisent à force d'une justice escargot, défaillante, à force de silences des siens, de peurs accumulées et ancrées viscéralement, à force de s'être persuadé qu'on doit aimer son père même nu, le sexe dur contre soi.

Elles n'avaient que sept et onze ans.
Elles n'étaient que confiance et amour.
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Ce que j'ai ressenti:…L'envers du décor d'une vie parfaite…

Déjà, la lecture de Je me suis tue avait été un choc, mais avec Un fils parfait, Mathieu Menegaux confirme son talent, et me renverse encore une fois, me bouleverse le coeur…Il choisit toujours des sujets difficiles, des personnages féminins, empreints de sensibilité qui subissent un raz-de marée dans leur quotidien, et nous livre avec pudeur, leurs intimes pensées…

Ce n'est pas le genre de lecture dont on ressort tout à fait indemne, on ne peut pas passer à autre chose, car même le livre une fois refermé, il vous reste encore cette sensation de malaise…Lire un livre de Menegaux, c'est ouvrir un témoignage qui a priori, est de la fiction, mais dont on sait qu'il ressemble que trop bien à cette réalité fracassante, et terriblement, fatalement, s'inspire d'un fait réel…Il a juste le pouvoir en tant qu'écrivain de donner une voix pour toutes ses victimes, et peut être une issue plus heureuse…

Avec ce fils parfait, on peut clairement s'apercevoir qu'il y a un certain problème dans la Justice, qu'elle a sans doute la vocation d'être impartiale, mais qu'elle est bien imparfaite, car faite par les hommes…Avec ce témoignage, on se rend compte de ses failles, et il me semble ahurissant que cette femme se retrouve ainsi démunie, face au système judiciaire, dans le combat qu'elle mène. Tout cela, à cause des non-dits, de tabous, elle se retrouve seule contre tous, et cette lettre qu'elle envoie est une bouteille à la mer, l'ultime cri de désespoir pour qu'enfin les mentalités et les lois françaises changent, protègent ce qui il y a de plus précieux en ce monde : l'innocence…

J'ai bien sûr, cru y laisser toutes mes larmes dans ses pages…Daphné croyait vivre un rêve éveillé, mais quand elle se rend compte que sa vie est un cauchemar, on n'a d'autre choix que de lire son expérience face à l'immonde, impossible de lâcher le livre, c'est ce qu'on peut faire de mieux, éviter à tout prix l'indifférence…

Ce livre sera en librairie le 1 février, et je vous conseille fortement, avec la gorge encore serrée, cette lecture, même si elle est bouleversante…

Lien : https://fairystelphique.word..
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La vie de Daphné est parfaite. Un mari parfait, qui lui-même est le fils parfait d'Elise, deux filles à croquer, un job épanouissant...

En apparence. Car, derrière cette façade si parfaite, il se passe des choses terribles, qui vont obliger Daphné à se battre pour sa vie et sa famille...

Je n'en dis pas plus sur l'histoire, car un des points forts du roman est cette montée insidieuse du malaise chez le lecteur, qui sent bien que quelque chose cloque, mais sans réussir à définir précisément quoi.

L'autre point fort, c'est cette exploration des émotions et pensées de Daphné. Pourtant, l'auteur est un homme. Mais, comme dans 'Je me suis tue', il réussit à nous faire vivre dans le coeur et la tête d'une femme.

S'il n'y a pas de fils parfait dans ce livre, Mathieu Meneaux est pour moi un auteur (presque) parfait !
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Plus qu'un roman, c'est un cri de révolte contre les aberrations de la justice.
Daphnée, maman De Claire et Lucie apprend par celles -ci que son mari Maxime, abuse de la confiance, de l'amour et de la naïveté de leurs filles en leur imposant des pratiques sexuelles. Déjà à ce stade, en tant que lecteur, on comprend l'état de panique, et le dégoût que Daphnée doit ressentir. Mais là où cela devient quasi-insupportable c'est lorsque Daphnée va avoir affaire à la justice.
On va encore une fois avoir une preuve que la machine judiciaire est lourde et comporte de nombreuses failles.
Ce roman, tiré d'une histoire vraie, se lit avec rage. Ce n'est pas un roman détente mais c'est un livre important, un livre écrit avec beaucoup d'émotions, de sensibilités. La psychologie des différents personnages est extrêmement bien décrite.
Mathieu Menegaux nous brosse les portraits des parents et de leurs enfants avec soin et beaucoup de justesse sans tomber dans la caricature. A lire.
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Daphné et Maxime, le couple parfait, ils s'aiment, se marient et ont deux enfants. La carrière de Daphné compte aussi et lorsqu'elle doit aligner les déplacements loin de chez elle, elle se dit que c'est pour le bien de ses filles. D'autant que Maxime la soutient vers sa montée vers un meilleur poste. Mais un soir, un mot de sa fille la déstabilise : l'inimaginable ? Elle a mal à se faire aux déclarations étonnantes qui remet sa vie de famille en cause....
Difficile de se mettre à la place d'une mère découvrant une telle vérité et pourtant, Mathieu Menegaux arrive parfaitement à exécuter ce tour de force. Daphné s'adresse à la mère de Maxime pour la convaincre que son fils n'est pas celui qu'elle imaginait. Elle raconte sa rencontre, ses filles, sa carrière, elle n'omet rien... elle raconte son impression de foncer dans un mur, son envie de sauver ses filles, son impuissance...
C'est tellement injuste de lire ce qu'il lui arrive, à elle et ses enfants, la justice semble tellement mal faite. Ce n'est pas qu'une fiction, c'est tiré d'un fait réel, que dis-je, sans doute de milliers de faits réels identiques ! La fin est brutale, elle arrive telle un boulet de canon mais la justice n'est forcément celle qu'on imagine... Un livre dur à lire mais qui montre les faces cachées de notre société. Un auteur à l'écriture puissante et efficace.
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Je sors de cette lecture absolument admirative.C'est rare! Je ne connaissais pas du tout cet auteur ..
Je suis épatée par sa façon d'aborder l'inceste .

Nous sommes dans le "beau monde":grandes études, beau mariage,belles situations professionnelles..
Et patatras!

On suit cette mère, dans ses doutes, ses peurs, ses révoltes,ses incompréhensions face à ..
l'envers du décor !
On avance,on piétine, on trébuche ,on se casse la gueule avec elle et on se relève..

L'adversité, c'est du granit dans du béton, inabordable ,inattaquable
Un festival de magouilles perverses.

Le rappel des textes de loi concernant l'inceste est sidérant.
L'épilogue me paraît cependant un peu "bricolé ",
ce sera là ma seule réserve.
Ayant travaillé 40 ans dans le social ,je retrouve toute la justesse de ce récit inspiré de faits réels.

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Après "Je me suis tue" je poursuis la découverte de cet auteur qui a le vent en poupe, et je confirme ma 1ere bonne impression.

Excellent roman sur un sujet particulièrement difficile: l'inceste. Je ne pensais pas avoir le courage de lire ce genre d'histoire, peur de me sentir mal à l'aise mais Ménégaux nous la livre avec beaucoup de pudeur et d'élégance.

Cet auteur semble aimer aborder des thématiques délicates, la sphère des non-dits, la culpabilité enfouie. Mais en plus il se met dans la peau d'une femme et réussi assez bien cet exercice.

Certes, le roman est court mais l'essentiel est là, on ne tourne pas autour du pot, le but est atteint: nous imprégner d'un sentiment d'impuissance face à une justice qui ne fait pas son travail, transformer chaque lecteur en maman poule prête à tout et nimporte quoi pour sauver la chair de sa chair.
Un très bon roman si le sujet ne vous fait pas peur.
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Daphné, une jeune femme, mère de 2 petites filles écrit à sa belle-mère , et lui raconte qui était vraiment son fils parfait.
Daphné a fait un vrai mariage d'amour partagé avec Maxime , une dizaine d'années de grand bonheur couronné par la naissance de deux fillettes.
Daphné retravaille, et d'un commun accord, le papa s'occupe de ses filles lors de ses déplacements.
Un soir, l'une des fillettes supplie sa maman de ne pas repartir, sinon le méchant loup va revenir la voir....
Panique, angoisse indicible, auxquelles répondra le père avec le sourire.
Il est pervers , culpabilise ses filles ; se met en marche la machine judiciaire, c'est la mère qu'on accuse , elle se retrouvera même en HP, et ce n'est qu'en fuyant loin de la France qu'elle trouvera le repos avec ses enfants.
Le dernier épisode concernant le père me semble un peu délirant , là on est vraiment dans un roman alors que toute la force du livre se trouve dans le témoignage émouvant d'une mère face à l'inceste et à la Justice qui fait plus que bégayer dans des moments aussi graves.
La conclusion est donnée sous la forme d'un article de journal : Maxime avait lui aussi été victime d'inceste dans son enfance.
Aucun doute que cette fiction ne soit en réalité le récit de faits réels.
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Maxime, polytechnicien brillant, cadre supérieur dans une banque est le mari aimant de Daphné et le père parfait  de leurs deux petites filles.

Diplômée de l'ESSEC, Daphné a accepté un job de commerciale sur le marché européen, en accord avec Maxime, job qui lui impose de parcourir l'Europe centrale quatre jours par semaine.

Tout se déroule au mieux, jusqu'à cette soirée funeste où, la box en panne prive Maxime du classico et que Daphné lui suggère d'aller essayer de trouver une place au marché noir.

Une soirée entre filles propice aux confidences ... et Daphné apprend l'impossible, l'indicible, le secret imposé par le père à sa fille aînée  ...

Croire l'enfant ? 

Confronter le père ?

L'engrenage dans lequel tombe Daphné a tout d'une descente aux enfers ! 

Dans ce roman construit comme une lettre à sa belle-mère, Daphné raconte sa vie, sa découverte de l'horreur, et comment l'affaire a trouvé une conclusion.

Une lente montée dans l'horreur, la police et la justice à deux vitesses, ... 

Un tout petit roman d'une force incroyable.

Mathieu Menegaux a le don de raconter les horreurs domestiques, avec des mots justes, dans des romans concis qui ont la force de pavés.

Un grand auteur, dont j'attend maintenant les prochaines productions.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Merci ! Merci ! Merci, Monsieur Menegaux pour ce livre qui dépeint si bien une réalité policière et surtout judiciaire. Malheureusement pour tous ces enfants, tout ce que vous décrivez est juste. Que ce soient les pensées de Daphné , le comportement de Maxime, le fonctionnement de la Police et de la justice, les paroles des fillettes, les réactions de l'entourage, tout est empreint d'un grand réalisme.


Merci à vous de dénoncer le retard de notre grand pays à ce sujet. Merci de révéler ces faits si effroyables et pourtant si vrais.


Même si la fin est surprenante et inattendue et que dans le cadre d'une fiction, j'y ai adhéré, à distance de ma lecture, je me surprends à espérer que vous puissiez écrire un livre décrivant le combat des vraies victimes, celles au premier plan, celles qui ont vécu cet enfer personnel et judiciaire. Vous avez tellement de talent pour retranscrire les pensées de vos personnages, vous êtes lu par beaucoup de personnes, que je me prends à rêver que vous puissiez être la voix de ces survivants.


Enfin, merci à cette dame qui a eu le courage de vous raconter son histoire.

Lien : http://www.valmyvoyoulit.com..
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