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EAN : 9782226229779
300 pages
Albin Michel (01/08/2011)
3.03/5   46 notes
Résumé :
Au début des années 1980, Yosef et Mariam, que la révolution éthiopienne a séparés pendant trois ans, se rejoignent aux États-Unis.

Pour célébrer leurs retrouvailles, ils s’offrent enfin un voyage de noces, à Nashville. Trente ans plus tard, Jonas Woldemariam, leur fils, en pleine crise existentielle, revient sur leurs pas.

Entre de vagues souvenirs d’enfance et le silence de ses parents sur le drame qui les a menés aux États-Unis, il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai commencé par penser que je ne lisais pas ce roman américano-éthiopien au bon moment pour l'apprécier pleinement mais en lisant les avis, la construction (alternance entre deux récits par une même personne - ce que l'enfant d'immigrants réécrit de l'histoire de ses parents mis en parallèle avec son histoire de couple - découpée en 3 partie mais pourquoi ?!) et des longueurs y sont pour beaucoup. La faute aussi au fil conducteur lui-même : difficile de s'attacher à des personnages étant comme à côté de leur vie... Car ne pas se fier à la couverture du livre de poche : ce n'est pas un road trip amoureux mais toute la difficulté, abordée par un biais psychologique inhabituel, de l'intégration dans un pays étranger méconnu et dans la vie elle-même quand on doit tout inventer...
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Dinaw Mengestu, Ce qu'on peut lire dans l'air, Albin-Michel

« Il voyait le monde comme une succession de pièges devant lesquels il fallait qu'il se montre vigilant, parce que la menace, il en était convaincu, pouvait venir de n'importe où ».

L'auteur évoque ainsi l'attitude de son père, il parle aussi du couple parental agité dont il est issu, et cet examen lui permet de faire le point sur ses propres attitudes, façons d'agir et de mener des relations amicales ou sentimentales avec autrui.

Avec Mengestu on comprend de l'intérieur les craintes, les hésitations, et les préjugés du nouvel arrivant, partagé entre la volonté de s'intégrer, par la langue ou la connaissance du pays, et le repli sur soi.

L'humour et le mensonge président à différentes versions de sa propre histoire, celle qu'il délivre à son auditoire de l'Académie (le collège privé huppé où il enseigne), en développant les clichés et stéréotypes attendus sur l'Afrique, celle qu'il reconstitue pour le lecteur, sans pour autant en certifier l'exactitude. Smile

Je vois quelque chose de touchant dans l'attitude du narrateur qui ment pour se faire accepter, pour sauver son couple qui bat de l'aile, etc.

La lecture de ce récit est aisée, amusante, mais derrière cet aspect attrayant, on perçoit un fond de inquiétude : le charme de l'écriture de Dinaw Mengestu est difficile à analyser, (quand l'analyse est trop facile ne craindrait-on pas de mettre à jour des« procédés » ?) ;

j'aime beaucoup cet auteur et j'ai toujours autant de plaisir à lire ses histoires
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Jonas, jeune américain d'origine éthiopienne retrace la vie de ses parents, immigrés éthiopiens, telle qu'elle fût à l'arrivée de sa mère rejoignant son mari aux États-unis et ceci essentiellement par le prisme de leur voyage de noces vers Nashville, capitale de la musique country dont le père est adepte. Jonas nous apprend qu'il est marié mais que son union avec Angela sa femme est au point mort. Il fait parfois allusion à son enfance au milieu d'un père violent envers sa femme, donc sa mère.

L'écriture est fluide, pourtant j'ai eu parfois du mal à me situer par rapport au temps : situation présente ou passée. L'attachement au personnage principal Jonas a été aisé car il se dépeint avec de nombreux côtés positifs : loyal et érudit, curieux de son histoire familiale et faisant le maximum pour sauver son couple. Tous ses souvenirs restent approximatifs et vagues qu'ils soient d'un proche ou lointain passé.

Cette lecture fût plaisante mais malheureusement le récit est trop décousu pour être apprécié plus profondément.
Ma curiosité me poussera tout de même à lire d'autres romans de cet auteur !
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Mélancolique, indolent, nostalgique et fataliste : les qualificatifs qui venaient à l'esprit à la lecture de Les belles choses que porte le ciel, premier roman de Dinaw Mengestu, sont toujours valables pour son second, Ce qu'on peut lire dans l'air (le genre de titre qui ne veut rien dire), 4 ans plus tard. A la différence que ce nouveau livre est plus ambitieux dans sa construction, plus touffu et que, finalement, il se révèle plus détaché, moins touchant, cédant parfois à une sorte de cynisme désabusé qu'on ne connaissait pas à l'auteur. Ce qu'on peut lire dans l'air est, somme toute, l'histoire de deux mariages ratés : celui du narrateur, Jonas, que Mengistu ne ménage pas, velléitaire et mythomane, et celui de ses parents, rapidement séparés pour de bon aux Etats-Unis, après l'avoir été, contre leur gré, en Ethiopie. le pays d'origine est d'ailleurs moins présent que dans son précédent livre, si ce n'est pour évoquer le départ du père en clandestin et ses difficultés à destination, quand on ne parle que l'amarhique en Amérique. A travers ses deux histoires de déchéance d'un couple, qui s'imbriquent au fil des pages, Mengistu retrouve petit à petit une petite musique qui lui est propre, modeste et triste, qui fait que l'on suit sans déplaisir ce récit intime où, évidemment, les thèmes de l'exil, du déracinement et de la violence s'inscrivent en filigrane. Mais avec moins de réussite et d'évidence, répétons-le, que dans Les belles choses que porte le ciel.
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Dans ce roman, le narrateur est Jonas, un jeune homme dont les parents sont tous les deux des immigrés éthiopiens arrivés aux États Unis à la fin des années 1970.

Jonas, dans ce roman est plus qu'un narrateur, c'est un conteur, un affabulateur qui réinvente son histoire familiale, la relation de ses parents, leur passé et qui dans le présent, avec sa propre femme, ne peut s'empêcher de mentir, d'améliorer, d'embellir ...presque malgré lui.

Plusieurs périodes sont évoquées : les relations entre ses parents faites de silence et de violence. Il revisite leur "lune de miel" lorsque après 3 ans de séparation ils se retrouvent aux États Unis. Il imagine les pensées de ses parents. Il conte aussi l'histoire de son père entre son départ d'Éthiopie et son arrivée en Amérique. Il transforme son père indifférent en un homme en qui il aurait pu croire.

C'est une histoire sur la place que l'on a dans un pays qu'on n'a pas forcément choisi, dans un couple qui ne devrait sans doute pas être ensemble. Sur la vie d'un homme qui s'est forgée sur une enfance entre parenthèses, toujours dans l'attente d'un drame potentiel coincé dans les silences des parents et qui ne sait pas trop comment vivre sa propre vie sans y ajouter de la fiction.

J'ai beaucoup aimé ce roman au style agréable et fluide. J'ai aimé naviguer entre les époques, les bribes de réalité réécrites par Jonas.
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critiques presse (5)
Bibliobs
27 décembre 2011
Après «les Belles Choses que porte le ciel», Dinaw Mengestu poursuit l'exploration de ses thèmes : l'exil, l'errance, la quête du bonheur, la transmission des désillusions, les fêlures des déçus du rêve américain. En dépit de sa gravité, ce livre est porté par une grâce qui fait de son auteur de 33 ans un grand espoir de la littérature américaine.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
03 octobre 2011
Un roman poignant, où le désamour et le déracinement se mêlent pour former une seule histoire, celle que partagent tous les exclus du rêve américain.
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LaLibreBelgique
13 septembre 2011
Remontant le fil de la destinée de ses parents, un fils s’offre une filiation. De l’Ethiopie à l’Amérique, Dinaw Mengestu investit de lourds silences.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeSoir
12 septembre 2011
Ponctué par de brillantes réflexions sur la dispute, l'adolescence ou la fausse intégration des Africains (et des autres communautés) aux Etats-Unis et ailleurs, Ce qu'on peut lire dans l'air est un roman magistral, qui se referme avec une tirade sur l'amour qui prendrait à la gorge les plus costauds d'entre nous.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeFigaro
02 septembre 2011
La narration linéaire de son premier livre, la tendresse juvénile qui s'en dégageait ont fait place à la maturité d'un écrivain trentenaire, qui ose plus, s'interroge sur le pouvoir curatif de l'imaginaire, et parvient à nous émouvoir avec cette double histoire de couples à la dérive, et d'exil interminable et douloureux.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
... Il y a cette discrète nausée qui noue le ventre de ma mère, et le fait que mon père a besoin de lunettes depuis des années, mais refuse de l'admettre.
Chacun de ces signes, à lui seul, aurait dû suffire à avertir mon père que les problèmes s'accumulaient peu à peu, de la même façon qu'une tempête met parfois du temps à rameuter de lointains nuages avant de donner libre cours à sa furie. Le vacarme de tous ces éléments pris ensemble aurait dû quasiment assourdir un homme qui avait prétendûment passé sa vie d'adulte a prêter attention aux discrètees vibrations annonciatrices du danger imminent. Comment avait-il pu les rater, alors ? Simple. Il avait fermé les yeux. Il s'était bouché les oreilles et avait déployé des efforts désespérés pour être heureux. Il s'était regardé de loin et n'avait vu qu'un homme au volant d'une assez jolie voiture accompagné d'une belle femme par un après midi du début de l'automne au milieu d'un pays qui promettait la liberté, la démocratie et des perspectives d'avenir ; ce faisant, il avait évité un zoom délicat sur des détails qui lui auraient tous signalé que quelque chose allait clocher, que c'était écrit. S'il s'était montré plus vigilant, il aurait pilé et aurait fait demi-tour. Il serait rentré tout droit à Peoria, pied au plancher, sans fournir la moindre explication à sa femme. Mais, faute de savoir tout cela, il avait poursuivi sa route, bêtement convaincu que des jours meilleurs les attendaient enfin.
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Sept cent soixante-dix-huit kilomètres séparaient la maison de mes parents, à Peoria, Illinois, de Nashville, Tennessee, distance qu'une Monte Carlo rouge vieille de sept ans et roulant à cent kilomètres à l'heure environ pouvait parcourir en huit à douze heures, selon que l'on prenait en compte certaines variables telles que le nombre de pancartes proposant un détour vers un haut lieu historique ou la fréquence à laquelle ma mère – Mariam – devait se rendre aux toilettes. Ils avaient qualifié ce voyage de vacances, mais c'était seulement parce que ni l'un ni l'autre ne se sentait à l'aise avec l'expression lune de miel qui, en réunissant deux mots sans aucun rapport et dont ils comprenaient le sens pris séparément, semblait suggérer un luxe qu'aucun des deux n'était prêt à accepter.
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Tandis que mon père conduisait, absorbé par ses réflexions sur l'histoire américaine et sur Nashville, ma mère avait la nostalgie des montagnes. Elles avaient toujours été là, à garder les quatre coins de la ville éthiopienne où elle était née et avait grandi, ni imposantes ni protectrices mais néanmoins saillantes. Ce n'étaient pas des montagnes qui inspiraient la crainte révérencielle ou l'émerveillement. Inégales, rabougries et dénuées des sommets enneigés requis, elles s'élevaient autour des limites de la capitale par groupes de trois ou quatre qui, soir et matin, attiraient les nuages. Parfois, quand on se rend compte de ce qui nous manque, de ce qu'on a toujours aimé, c'est déroutant, songeait-elle.
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J'ai dit plus tôt que je ne me rappelais pas ce qui était arrivé à ma mère la nuit avant qu'elle m'emmène à l'école, et c'est peut-être vrai. Peut-être que je ne peux pas m'en souvenir, pas plus aujourd'hui qu'avant. Pourtant je savais bien, déjà à l'époque, que les femmes étaient facilement victimes de choses terribles quand on les perdait de vue. Elles recevaient des coups violents et, après, elles venaient dans votre lit, où vous pouviez les protéger.
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... le couple qui se coucha ce soir-là n'avait rien à lire. Allongés côte à côté, ils se parlèrent longuement de banalités, depuis les tableaux accrochés au mur jusqu'à l'exceptionnelle pression d'eau de la douche. Ils s'embrassèrent avec affection sur les lèvres et risquèrent même un "je t'aime" un brin maladroit, mais pas dénué de sincérité. Ils laissèrent une lumière allumée jusqu'à ce que la femme s'endorme, la tête sur le torse de son mari, positon qu'elle conserva jusqu'au petit matin alors qu'elle souffrais normalement de troubles du sommeil et avait tendance à se lever en pleine nuit et à s'agiter sans cesse.
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Vidéo de Dinaw Mengestu
Bret Anthony Johnston et Dinaw Mengestu à la librairie Millepages pour le festival America le 13 mai 2016
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