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Critique de traversay


Quasi du jour au lendemain l'Ethiopie est passée, en 1974, de la terreur blanche du vieil empereur Hailé Sélassié à la bien plus atroce terreur rouge de la dictature communiste. C'est cette époque-là, une révolution sanglante qui fit des milliers de morts civils, dont de nombreux enfants, que raconte Maaza Mengiste dans son son premier roman, Sous le regard du lion. Un récit choral, qui évoque le destin de nombreux personnages et qui prend une famille moyenne comme symbole de la destinée de toutes ces vies brisées à jamais. D'une grande sobriété dans le style, le livre ne perd jamais de vue l'individuel face au collectif avec une densité et une ampleur de tragédie. Toutes les violences des régimes qui se succèdent y sont décrites avec un grand réalisme, sans apitoiement, avec des larmes sèches comme le climat d'Addis-Abeba. de la lutte clandestine d'un fils rebelle aux dernières heures de Sélassié, la plume de Mengiste a la précision du scalpel, sans sa froideur. Les grandes douleurs sont muettes, celles vécues par les protagonistes du roman de l'écrivain éthiopien sont écrites avec pudeur et une absence totale de pathos. Des dizaines de cadavres d'adultes et d'enfants gisent chaque soir dans les rues de la capitale. Quelques "inconscients" bravent le couvre-feu et les ramassent afin de leur donner une sépulture décente et les mettre à l'abri des hyènes errantes. Ces scènes, comme enregistrées par une caméra, sont livrées tel quel par Mengiste. Dans toute l'horreur qui était le quotidien de cette période maudite de l'histoire de l'Ethiopie.

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