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Le petit Peter a pas eu la vie très facile. Un papa cocu, violent et porté sur la boisson; une maman qui a quitté le foyer en compagnie de ses trois autres gamins et qui a fait la pute pour subvenir aux dépenses; une phobie des araignées depuis son plus jeune âge. Installé dans un petit studio de 10 m², très peu d'amis et renfermé sur lui-même, son arachnophobie plus présente que jamais le poussera à violenter le petit épicier du coin qui ne voulait pas lui faire crédit de ces bombes. Un séjour en taule et une rencontre improbable en la personne de Witcliffe alias L'éventreur du Yorkshire...
... arrêté, il y a 20 ans, par Mark et ses collègues, promu aujourd'hui superintendant. Mais, voilà bientôt que le cauchemar recommence avec ce crime commis sur une prostituée, retrouvée une flèche dans le front et les seins et le ventre lacérés...

D'une période allant de 1969 (la naissance de Peter) à 2001, l'on suit parallèlement la vie de Peter, jeune homme aussi insensible qu'étrange, sa passion étant celle des tueurs en séries, avec une petite préférence pour Witcliffe, et les agents Mark et Cooper, chargés de l'enquête du tueur à l'arbalète. L'on plonge littéralement en chacun d'eux, l'on découvre petit à petit leurs forces, leurs faiblesses mais aussi leurs peurs, véritable personnage à part entière qui habite ce roman, et leurs folies. Tous les personnages haut campés et au fort caractère seront amenés jusqu'au bout de leur propre limite.
Bien plus qu'un roman policier, ce polar s'inscrit dans L Histoire, l'auteur s'arrêtant ici ou là sur quelques événements, tragiques le plus souvent, et nous implique encore plus. Ce roman noir, policier et social bénéficie, qui plus est, d'une narration millimétrée et maîtrisée, les points de suspension, souvent présents, apportent un certain rythme. Rythme déjà présent grâce aux nombreuses références musicales. Avec une écriture ciselée et finement travaillée, l'auteur nous offre un sombre roman intelligent et prenant.

L'auteur s'est librement inspiré de l'histoire de Stephen Griffiths, surnommé "Le cannibale à l'arbalète", qui défraya la chronique anglaise en 2010. Homme solitaire, cultivé (il s'est lancé dans un doctorat en criminologie) et passionné par les homicides du XIXè siècle, il a assassiné trois prostituées à Bradford, entre 2009 et 2010.

Adieu demain nous prend dans ses filets!
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Mention poursuit sa plongée en eaux troubles dans le petit monde chatoyant et féérique des tueurs en série.

Où l'on retrouve Mark Burstyn, qui officiait déjà dans Sale Temps Pour le Pays, bien décidé à surmonter un traumatisme, occasionné quelques deux décennies plus tôt, en élucidant cette toute nouvelle affaire le mettant aux prises avec un dangereux tueur récidiviste.
Promu superintendant, c'est aux côtés de l'inspecteur Cooper qu'ils vont tous deux brainstormer comme des fous histoire de mettre les mimines, avec une nette préférence pour les menottes, sur ce nouvel ennemi public numéro 1.

Peter, lui, est dans l'oeil du cyclone. Dans le viseur de la police serait plus exact.
Faut dire que le gamin, désormais devenu adulte, a pas vraiment eu une enfance facile. Pourrie jusqu'à l'os serait ce qui s'en rapproche le plus. Phobique et à la personnalité hors norme, il pourrait bien représenter le plus gros gibier jamais pourchassé par la flicaille aux abois... ou pas.

Ici, point de course haletante, à la limite de l'échevelé effréné.
Non, Mention bâtit une intrigue originale sur des fondations psychologiques à la consistance inaltérable.

Une intro magistrale évoquant le calvaire de Peter gamin et l'on se retrouve direct accro à ce second volet d'un triptyque annoncé.
Sur une bande son de folie revisitée par un auteur très au fait de la chose, un jeu du chat et de la souris d'une tension extrême où chacun avance masqué, pensant être dans le rôle du chasseur tout en incarnant une proie potentielle qui s'ignore.

L'auteur effectue un long travelling avant de la fin des sixties au tout début des années 2000 tout en essaimant ça et là moult infos marquantes qui agissent comme autant de Madeleine de Proust sur le lecteur particulièrement concerné par cette période ciblée.

Ingénieux et novateur, ce second volet m'apparait comme supérieur au premier et n'appelle qu'un seul réflexe, me précipiter fissa sur... Et Justice Pour Tous !

4,5/5
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Il y a les livres que vous lisez avec intérêt, mais que vous oubliez très vite. Et il y a les autres, ils ne sont pas légion…

Ceux qui s'insinuent dans votre esprit ligne après ligne, page après page. Ceux qui vous obsèdent…

omniprésents

Ceux qui vous chamboulent…

différents.

Adieu demain est de ceux-là. Car ce roman de Michaël Mention mérite une palme dans la production noire actuelle !

Pas facile d'en parler et tant de choses à dire sur ce roman noir assez inclassable. A la croisée des chemins du polar, de la chronique d'actualité et du roman psychologique, il vous bringuebale et vous fait tanguer jusqu'à faire vibrer vos fondations les plus profondes.

Parce que le sujet central de ce roman noir est la :

Peur

Présente,

Dévorante,

Envoûtante.

Et la manière de traiter le sujet des névroses devient tellement intime que cette histoire vous prend aux tripes et vous place en position de Mentionnaire. Oui, on se sent ainsi littéralement acteur du bouquin (pourtant écrit à la troisième personne). Une sacrée performance.

Adieu demain est une sorte de suite de Sale temps pour le pays paru en 2012, un récit en parallèle plutôt. Une chronique de l'Angleterre à travers les meurtres de serial killers, mélange de réalité et de fiction. Mais j'insiste fortement : ce roman peut se lire individuellement.

On peut découper le roman en trois grandes parties, débutant comme un voyage dans le temps entre 1969 et le début du 21° siècle, se poursuivant par une enquête "classique" (à la poursuite d'un serial killer) pour s'achever par une plongée psychologique particulièrement douloureuse et vivante.

Un récit d'une intelligence rare, sur un sujet qui pourrait paraître conventionnel (ce qui est loin d'être le cas), sublimé par un traitement haut de gamme. L'écriture, le phrasé, la construction sont d'une vraie modernité, avec des trouvailles stylistiques et de conception à chaque page (ah, ces merveilles d'enchaînements de paragraphes et de chapitres).

Innovant, à l'image de cette volonté de placer la musique à chaque étape du récit et de sa progression temporelle. Musique des mots qui s'entrechoquent, se mêlent et fusionnent avec les sons (une vraie traversée de l'histoire du Rock).

Un récit viscéral, avec une émotion à fleur de peau, même dans les passages qui traitent de l'actualité. C'est une évolution (naturelle) chez Michaël Mention qui rend ce roman si addictif et si prenant. L'auteur y lâche clairement les chevaux et la cavalcade est, pour le moins, remuante.

Attention donc, c'est le genre de bouquin qui vous rend durablement accro.
Lien : http://gruznamur.wordpress.com
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Peter est né en 1969 au nord de l’Angleterre, a Leeds.Ce n'est pas le départ d'une vie érotique, loin de là:père cocu et alcolo, mère pute avec heures sup, crise économique, un frère et une sœur à aider; il s'en serait sorti pas trop mal sans une arachnophobie puissante qui lui fait tabasser un épicier qui refuse de lui prêter une bombe anti araignées : 4 ans en hôpital psy où il rencontre le célèbre tueur en série de son enfance: l'éventreur du yorkshire, en résulte une passion pour la criminologie et les sérial killer.

2 flics enquêtent sur un assassin qui commet plusieurs crimes sur des prostitués en utilisant une arbalète.

Roman noir: un vrai, un pur. La crise économique, les événements qui ont marqué Leeds de 1970 à 2005, les traces que laissent une jeunesse sans amour, la frustration qui s'abat sur les flics mis en échec par le tueur et la conséquence sur leurs proches sont beaucoup plus important que l'enquête en elle même.
Une amère chronique de la misère sociale , affective, et psychologique .

L'auteur est , malgré son pseudo et le lieu de l'intrigue,français. Encore une jeune romancier prometteur!
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L'éventreur de Yorkshire... "Bof, me disais-je, pourquoi s'attaquer à de si petits chiens ?? Où est le danger ? La prise de risque ?" L'éventreur de rottweiler aura plus de risques...

Oups, je vous présente mes confuses : ce n'est pas un roman sur l'éventreur DE Yorkshire (le chien), mais l'éventreur DU Yorkshire (région d'Angleterre). Une lettre qui change tout.

Voilà encore un livre qui pourra faire de sa gueule devant les autres, dans ma biblio, se vantant d'avoir été lu en seulement "deux coups"... 100 pages lors du début, et le reste (275 pages), d'une traite, lundi soir !

Il pourra aussi dire à mes autres livres que je l'ai ADORÉ mais que je ne savais pas trop comment écrire ma chronique car ce roman mélange les genres et nous fait du "Quatre en un".

Déjà, dans ce roman, on change souvent d'époque, passant de la naissance de Peter en 1969 (1ère partie), jusqu'aux années 2001, ce qui nous fait défiler des tas d'événements, du règne de la Dame de fer à la maladie de la vache folle (je ne sais si les deux sont liés, mdr).

Une chronique ? Oui, on aura droit à une petite chronique de l'Angleterre qui passera comme une lettre à la poste tandis que nous suivons les meurtres ou le personnage de Peter.

Un Roman noir ? Oui, le contexte social est miséreux au possible dans cette partie Nord de l'Angleterre. Grèves, chômage, licenciement, crise financière, alcool, drogues, femmes battues...

J'ai eu mal au coeur en suivant les premières années de vie du petit Peter, jusqu'à son adolescence. La vie ne lui a pas fait de cadeau...

Peter... Un personnage que j'ai aimé, tout comme les deux flics : le superintendant Mark Burstyn et son jeune inspecteur Clarence Cooper, aussi obsessionnel que son chef et prêt à tout pour coincer le nouvel éventreur du Yorkshire, celui qui fait "bis repetita", 20 ans après le premier.

Une enquête ? Bien sûr ! Cela fait vingt ans que la police a arrêté l'Éventreur du Yorkshire (1981 - histoire véridique) et les voilà avec un tout nouveau tueur.

Modus operandi ? Un peu changé puisque lui, il transperce les femmes avec des carreaux d'arbalète. le cauchemar recommence et personne n'a droit à l'erreur. Un vrai roman policier noir !

Tous les personnages sont bien campés, avec leurs soucis, leurs emmerdes, leurs problèmes en tout genre, sans tomber dans le pathos.

L'écriture est vive, rapide, elle coule comme un ruisseau pour terminer en torrent émotionnel.

Petit plus, certaines phrases de chapitres sont laissées en suspens et elles se terminent sur le chapitre suivant.

Exemple : (dernière phrase du chapitre 14 - 1997) "Pour qu'enfin, le vrai Peter naisse du déluge... " (début chapitre 15 - 1998)"... qui s'abat sur le Yorkshire".

Oui, ce livre a une mise en page parfois détonante, mais elle lui va comme un gant. Une vraie innovation et j'ai adoré.

Pour un roman écrit au présent (ce que je déteste au plus haut point), il était très bien écrit parce que je ne m'en suis pas rendue compte tout de suite qu'on était dans une narration au présent...

Roman psychologique ? Oh que oui !! On en apprendra plus sur les phobies... Là, on sentira sa douleur.

Rien oublié ? Si, un roman musical aussi car il y a de nombreuses références à des chansons, des groupes, dans ce roman policier noir phychologico-chronique-musical.

Du cinq en un !

Un roman qui m'a marqué et que je ne risque pas d'oublier de sitôt !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un bon polar nerveux, dans la continuité de "Sale temps pour le pays", 1er tome de la trilogie.
Vingt ans après l'arrestation de l'Eventreur du Yorkshire, on retrouve le détective Mark Burstyn, devenu superintendant, lancé à la poursuite d'un nouveau tueur en série. Et l'on croise toujours les mêmes villes grises, les mêmes habitants pauvres, les mêmes rêves brisés. A travers cette enquête, Michaël Mention raconte trente ans d'histoire de l'Angleterre, rythmée par les chansons et films de chaque époque, et plombée par le désastre économique et social amorcé par Thatcher et entretenu par ses successeurs.
L'influence de David Peace (auquel l'auteur se réfère, et qu'il mentionne dans son roman) est encore plus prégnante que dans l'opus précédent, ce qui n'est pas pour me déplaire -tant j'ai aimé la tétralogie de Peace. le style est vif, rapide, percutant, chargé d'adrénaline. Mais malgré tout, je n'ai pas réussi à adhérer totalement à ce roman ; ce n'était sans doute pas le bon moment pour le lire, et je le regrette.
Mais cela ne m'empêchera pas de lire le dernier tome de cette trilogie, car Michaël Mention écrit quand même drôlement bien !
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"Adieu demain" de Michaël Mention est la seconde partie d'une trilogie débutée avec Sale temps pour le pays se déroulant en Angleterre dans le Yorkshire.

Peter est né et a grandi dans le West Yorkshire, où a sévi le tueur Paul Witcliffe, dit "l'éventreur du Yorkshire", qui marqua la mémoire collective de la population. Son père, Jim, est violent, et une gifle de trop vient mettre fin à l'union de ses parents. Sa mère, Moira, quitte le domicile emmenant Peter, sa soeur et son frère. Cette fuite coïncide avec l'arrestation de Paul Witcliffe.
A dix sept ans, il quitte le domicile de sa mère car il étouffe dans un environnement devenu infernal : Moira, chômeuse, tapine pour nourrir sa famille.
A vingt ans, son arachnophobie, développée pendant ses premières années, l'amène à être interné quatre ans en hôpital psychiatrique, où il est déclaré "schizoïde psychopathe". Au cours de ce séjour, il va faire la connaissance de Paul Witcliffe...

Mark Burstyn, devenu superintendant, est appelé sur les lieux d'un crime. le corps d'une caissière, prostituée occasionnelle, a été retrouvé dans le stade de Soldier's Field, à Leeds; lieu où Paul Witcliffe a déjà tué, avec le même mode opératoire. Les vieilles blessures du passé sont ravivées car la traque de ce tueur a laissé de nombreuses cicatrices. Et bientôt, d'autres meurtres vont suivre...
Burstyn, découvrant que deux des victimes participaient à des séances de thérapie de groupe, envoie l'un de ses hommes, Clarence Cooper, en infiltration. Ce dernier va se retrouver entouré de phobies, mais surtout, il lui semble évident que le tueur se trouve parmi ce groupe, d'autant qu'un certain Peter participe aux séances...

Ce roman noir est un régal. Il débute en 1969 et nous fait traverser le temps jusqu'au début des années 2000. Sa chronologie est construite autour de faits marquants de l'histoire récente, collant parfaitement au sujet du livre : la peur et la manipulation.
Comme dans Sale temps pour le pays, l'atmosphère est brumeuse et l'action destructive. Nous suivons trois personnages principaux : Peter, que nous voyons naître puis se construire, Mark Burstyn, dont la carrière approche de la fin, et Clarence Cooper, jeune flic qui va se trouver happé par la phobie et la manipulation. Nous pouvons aussi ajouter un quatrième personnage, l'Angleterre, toujours pas remise de son K.O infligé par Thatcher, et enfin un monde qui n'arrête pas de sombrer...

Dans cet opus, Michaël Mention confirme son talent. On ne peut qu'être impatient de lire son prochain roman, Et justice pour tous, qui doit sortir en 2015 et conclure cette superbe trilogie.
YB.

Lien : http://dunoirdupolar.blogspo..
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Qu'est ce que la peur ? Un sentiment d'angoisse augmentant les pulsations cardiaques, une émotion rendant notre pilosité érectile, un atavisme déclenchant un instinct de survie et de défense.
Les serpents, le vide, la foule, les araignées, la mort enfin...La peur est personnelle et intime et oublie toute éducation, toute logique. Elle fait de nous des animaux, des êtres dénués de tout sens commun. Une régression violente.
Cette peur est la base du roman de Michael mention. Un fil conducteur intelligent que l'auteur déroule de 1969 aux années 2000. Une pelote emmêlée où les noeuds sont autant de scènes de notre quotidien, d'évolution musicale et scientifique qui placent la lecture et qui permettent d'être en immersion totale durant ces trente années que couvrent le récit.
Cette construction déroutante et séduisante, faisant appel à l'intime, est pour moi la plus grande qualité de ce roman. A cela s'ajoute un style scénaristique talentueux et l'art du fondu enchaîné ( art souvent utilisé mais rarement autant maîtrisé ). Aucune cassure, juste une suite logique d'événements reliés les uns aux autres, se chevauchant presque.
Pour autant, la séduction n'a pas été totale. La faute à ce je ne sais quoi qui m'empêcha de plonger à corps perdu dans une histoire où les hommes et femmes n'ont pas su stimuler mon amygdale. Une sorte de distance trop grande, un manque d'empathie qui n'a pas même réveillé mon arachnophobie.
Malgré tout, cela n'enlève en rien les qualités certaines d' »Adieu demain » et le talent affirmé de Michael mention et ne me freinera nullement pour la découverte de cet auteur dont le talent d'écriture est si particulier et unique qu'il aura titillé ma curiosité et mon admiration à défaut d'avoir réveillé mes peurs.

Lien : http://sous-les-paves-la-pag..
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Un deuxième opus à la hauteur du premier !
Basé sur des faits réels, l'auteur nous emmène cette fois-ci sur plusieurs décennies sur la traque d'un nouveau sérial killer.
On retrouve la plume sobre, directe de l'auteur, son style particulier qui mélange Histoire et Musique pour rythmer son récit, et cette fois-ci il nous entraîne dans l'horreur des peurs et des phobies. Une nouvelle enquête encore plus sombre que la précédente... Et encore un coup de coeur pour ce polar !
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Si je ne devais retenir qu'une chose de ce bouquin c'est qu'il suffit d'une petite bestiole pleine de pattes et de poils pour faire disjoncter une grande bestiole montée sur deux pattes jusque là sans histoire (ou presque)… Je reconnais volontiers ne pas raffoler des araignées mais pas au point de péter une durite. Non je déconne, dans ce bouquin il y a bien plus qu'une simple question d'arachnophobie. Même si la peur tient une place essentielle dans l'intrigue, et pas seulement chez Peter et sa phobie.

Pour son tueur, l'auteur s'inspire "très librement" du parcours de Stephen Griffiths, un tueur qui sévît dans le Yorkshire entre 2009 et 2010 (3 victimes, le minimum syndical pour devenir tueur en série). La réalité des faits est déjà bien glauque, mais Michäel Mention a pris le parti d'aller encore plus loin.

Bien qu'écrit à la troisième personne le bouquin réussit à nous plonger dans les méandres de l'esprit dérangé (phobique) de Peter, et croyez moi c'est une expérience pour le moins troublante. En fait l'auteur nous balade avec la même efficacité dans les têtes de Mark et de Clarence, certes le séjour est moins dérangeant (quoique… vous le découvrirez par vous même) mais on reste en totale immersion. Et ce n'est pas le seul tour de force de l'auteur, on vit littéralement son récit tant il est criant de vérité ; c'est presque comme s'il nous collait à la peau, visqueux et gluant à souhait (comme une toile d'araignée).

Michael Mention ne nous plonge pas directement dans le feu de l'action, il remonte d'abord à l'enfance puis à l'adolescence de Peter (de jeunes années qui ne furent pas un long fleuve tranquille) ; le personnage prend corps dans notre esprit, la graine est plantée. Et vous pouvez compter sur l'auteur pour la faire germer, lentement mais sûrement, insidieusement même. L'essentiel du bouquin et surtout de l'enquête du Yard se déroule entre mai et septembre 2001.

Entre Peter, Mark et Clarence on a le droit à trois fortes personnalités, trois personnages que l'auteur nous mitonne aux petits oignons, trois individus qui ont un trait de caractère en commun : ils sont tous obsessionnels. Je ne m'étendrai pas d'avantage sur les personnages (beerk… ça va pas non !), en dire plus serait trop en dire.

Non seulement l'auteur nous tient en haleine par son intrigue, parfaitement maîtrisée, parsemée d'indices et de fausses pistes, mais aussi par son écriture et la construction même du roman. Difficile à expliquer mais l'ensemble s'imbrique à la perfection, le bouquin vous prend aux tripes dès les premières pages pour ne plus vous lâcher avant la fin. Etripé, essoré, vidé…

Petit plus, pas indispensable mais bien agréable tout de même, au fil des pages l'auteur nous fait revivre quelques pages du passé, entre actualités internationales, faits divers anglais, sorties (et rétrospectives) musicales et cinématographiques. Pour ne rien gâcher dans ces derniers domaines l'auteur fait preuve d'un bon goût évident.
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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