Citations sur Jeudi noir (21)
"Aucun film au monde, aucune pièce ne saurait transmettre autant de courants contradictoires, autant d’émotions que la demi-finale perdue de Séville." Michel Platini
À ma droite, des journalistes jouent des coudes en vue d’obtenir la meilleure photo. Avec l’évacuation de Patrick, ils n’ont pas raté leur soirée. Ces hyènes ne vivent que pour le scoop, si possible le plus macabre. Ce sont eux qui ont tué Romy. Notre meilleure actrice, la femme ultime. Son gosse empalé sur la grille, ça ne suffisait pas, alors ils ont poussé le vice jusqu’à se déguiser en infirmiers pour le photographier sur son lit de mort. Pourritures.
Vie/mort, victoire/défaite, tout ça est arbitraire – juste une question de point de vue.
L’important n’est pas d’être français, mais de s’accepter comme tel. S’accepter pour mieux accepter l’autre, qu’il soit allemand, malien ou je ne sais quoi. En finir avec ces barrières inutiles que sont le racisme, les religions, l’exclusion. Noirs, Blancs, catholiques, musulmans, juifs, hétéros, homos… on est pareils. Tous mortels. Alors, qu’on arrête nos conneries et qu’on profite de la vie, ensemble.
À ma droite, des journalistes jouent des coudes en vue d’obtenir la meilleure photo. Avec l’évacuation de Patrick, ils n’ont pas raté leur soirée. Ces hyènes ne vivent que pour le scoop, si possible le plus macabre. Ce sont eux qui ont tué Romy. Notre meilleure actrice, la femme ultime. Son gosse empalé sur la grille, ça ne suffisait pas, alors ils ont poussé le vice jusqu’à se déguiser en infirmiers pour le photographier sur son lit de mort. Pourritures.
À notre apparition, le stade rugit entre cris, applaudissements et cornes de brume. Soixante-dix mille gueulards : écrit dans un article ou un bouquin, ça ne veut rien dire. Le lecteur pense juste : « Il y a beaucoup de bruit. » Mais c’est bien au-delà du bruit. Ce qui se passe ici ne peut être réduit à un simple mot. Il n’en existe aucun pour exprimer l’intensité de ces milliers de bouches dissonantes. Ce que je sais, c’est ce que je ressens : un mélange entre migraine, ventre noué et plaisir masochiste.
À mesure qu’on foule la pelouse, les gradins s’enfièvrent. Ne pas regarder. Fixer le dos de Michel et son numéro 10. Pas de noms sur nos maillots ; ils sont mieux dans la bouche de nos supporters. Et je lève les yeux, découvrant tous ces gens. Français, Espagnols, Allemands et j’en passe. Les trois quarts du public sont venus assister à notre mise à mort dans cette corrida déguisée. Notre drame : toutes les nations reconnaissent notre talent, mais ne veulent pas qu’on gagne. Jamais.
Brassens est mort. Dieu est mort. Et nous, on est vivants. Bien vivants, avec la France derrière nous. Tous les Français. Même ceux qu’elle n’assume pas, ces enfants d’immigrés que certains appellent bougnoules alors qu’ils sont aussi français que nous. Dans notre équipe, il y a du sang algérien, espagnol, italien… La France d’aujourd’hui, celle de Mitterrand. Tout ce rouge en nos veines, sous le bleu de nos maillots. Pour nous, ce soir, c’est « liberté, égalité, amitié ».
À ma droite, des journalistes jouent des coudes en vue d’obtenir la meilleure photo. Avec l’évacuation de Patrick, ils n’ont pas raté leur soirée. Ces hyènes ne vivent que pour le scoop, si possible le plus macabre. Ce sont eux qui ont tué Romy. Notre meilleure actrice, la femme ultime. Son gosse empalé sur la grille, ça ne suffisait pas, alors ils ont poussé le vice jusqu’à se déguiser en infirmiers pour le photographier sur son lit de mort. Pourritures.
L'arbitre Corver troque son néerlandais pour nous accueillir en français. Il est cool, à l'instar de son peuple. Cool et considéré comme l'un des meilleurs arbitres du monde. Nos journaux l'ont dit, alors ça doit être vrai. C'était après notre victoire face à la Bulgarie; bel exemple d'impartialité journalistique.