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Critique de marina53


8 juillet 1982. Séville. 21 h approchent à grands pas. le public s'échauffe, ça chante et ça crie à tout va. Dans les vestiaires du stade Ramón Sánchez Pizjuán, sous l'oeil bienveillant de Michel Hidalgo, les joueurs finissent leurs étirements. L'équipe s'apprête à rentrer sur le terrain... Face à elle, la RFA. Une demi-finale qui s'annonce déjà difficile, l'Allemagne de l'Ouest étant favorite. À leur entrée, le public hurle, ravi de voir cette équipe française à ce niveau-là. Bientôt 21h, le thermomètre culmine à 33°. Chaque équipe prend place sur le terrain et se fait face. Corver, l'arbitre, regarde sa montre. Et donne le coup de sifflet... Les fauves sont lâchés !


La force de frappe de Mickaël Mention est de s'emparer d'un sujet aussi original qui, de prime abord, pourrait en rebuter certain(e)s. C'était évidemment sans compter sur cette narration à la première personne. le match, comme si on y était grâce à ce douzième joueur fictif sur le terrain qui narre, minute après minute, cette demi-finale ô combien capitale pour l'équipe de France. Une demi-finale sous tension comme il n'y en aura jamais d'autres. D'ailleurs, bien plus qu'un match, c'était presque une guerre, un combat à mort que se livraient ici ces 22 (ou 23) joueurs. Au-delà du sport, un enjeu évidemment politique.
Une retranscription, certes romancée, mais d'une grande justesse et d'une force incroyable. Pour cela, l'auteur s'est fortement documenté, que ce soit à partir de romans, d'interviews d'anciens joueurs de chaque équipe ou des commentateurs de l'époque, Thierry Roland et Jean-Michel Larqué. Il nous fait revivre, entre espoir, violence, injustice, une rencontre aujourd'hui devenue mythique. Il s'attarde, certes, sur le match, nous détaillant les blessures d'un Battiston ou d'un Rocheteau, les échanges ou encore ce coup violent de Shumacher, mais il nous fait également part du contexte politique, à savoir une France mitterrandienne et une RFA un brin complexée.
Que l'on aime ou pas le football, ce roman est passionnant, fort, parfois éprouvant et parfaitement séquencé, une écriture nerveuse et minutieuse, inspirée par la musique (de Deep Purple à Barbara en passant par Brian Eno ou Ferrat), donnant du rythme à cet événement d'anthologie.
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