La question est bonne et méritait d'être posée.
L'auteure, professeure des universités en psychologie sociale dont les travaux ne sont plus à commenter tant leur qualité est grande, y répond avec l'humilité propre aux esprits brillants tout en soulignant la difficulté de la réponse.
La Psychologie navigue depuis toujours entre sciences humaines, sciences sociales et sciences "dures", souffrant parfois d'un complexe d'infériorité par rapport à la psychiatrie ou aux neurosciences, accusée d'être spéculative, subjective, interprétative, nécessitant de tuer le père,
Freud, et sa psychanalyse embarrassante qui colle aux psy comme la misère aux pauvres, elle fait pourtant partie intégrante de nos moeurs et de nos pratiques. Trop?... peut-être...
Dans une vraie démarche épistémologique, P. Mercader donne des réponses étayées par son expérience de terrain et éclairées par des concepts scientifiques certes mais aussi philosophiques et humanistes.
Elle convoque l'art, la littérature, l'histoire et le contemporain pour nourrir et faire vivre sa réflexion.
Un essai d'une grande qualité, abordable sans verser dans la vulgarisation, réflexif et très intéressant dans les questionnements qu'il ne manque pas de soulever chez le lecteur.
Je suis, cela dit, assez perplexe que ce livre ait fait l'objet d'une masse critique non fiction chez Babelio car, sans condescendance aucune de ma part, c'est une publication scientifique et, en tant que telle, elle peut dérouter le grand public (voir certains commentaires et notes sur #babelio). C'est une lecture qui, sans être ardue, reste scientifique et loin des dossiers psycho de Femme actuelle... Il est dommage dans ce cas que le jugement porté sur cet ouvrage le dévalorise (3,67/5) alors qu'il est assurément excellent. (C'est l'universitaire qui parle ici !)
Je vous laisse juge si la question vous intéresse, elle ouvre d'ailleurs celle de la légitimité des "critiques" non professionnelles et de l'impact sur les auteurs et leurs ventes, mais c'est un autre débat... Que tu peux lancer en commentaire... Ou pas ...
Merci à Babelio pour cette belle et riche lecture
aux presses universitaires de Lyon.