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EAN : 9782266160384
112 pages
Pocket (08/12/2005)
3.58/5   949 notes
Résumé :
Carmen, histoire espagnole? Pas dans l'esprit de Mérimée, qui contourne avec ironie l'hispanisme castillan des romantiques et montre les confins de la péninsule: en Andalousie, entre Séville et Gibraltar, l'amour fou d'un Basque déraciné pour une enfant de Bohème, sans patrie ni attaches. Passion des extrêmes: José, brigadier-brigand, et Carmen, actrice aux visages multiples.
Passion pour la liberté, qui en cache une autre, plus profonde, que révèle cette nou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (74) Voir plus Ajouter une critique
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sur 949 notes
La belle Carmen ne meurt pas à la fin!
"L'amour est un oiseau de Bohème
Il n'a jamais, jamais eu de loi
Et si tu m'aimes, prends garde à toi!"
Maria Callas fit un joli lapsus en chantant "L'amour est enfant de Bohème."


Carmen est une gitane, et charme tous les hommes qui la regardent. Elle a un joli décolleté et des beaux appas... Est-ce de sa faute si tous les hommes sont si bêtes... Dès qu'ils veulent trousser une fille, ils lui promettent mille et un choses qu'ils ne tiendront jamais...


Carmen est une femme libre! Ce qu'elle ne peut gagner en roulant des cigares, sur sa cuisse fuselée, dans la promiscuité et la chaleur de Séville, elle le volera!


Don José est vaniteux et stupide, car Carmen n'a jamais promis de rester avec lui... En charmant Lucas, le picador, Carmen sait qu'elle entame une terrible corrida avec Don José. Mais pourquoi rester avec un homme jaloux, qui a déjà tué ?


Carmen est une femme libre qui refuse la loi des hommes. Et, pour cela, elle doit mourir...


Seul, le metteur en scène Léo Moscato changera la fin, à l'Opéra de Florence, le 07/01/18.
Quand Don José s'avance avec son couteau, Carmen s'empare de son pistolet et le tue, refusant la fatalité...


Je préfère cette vision, car tant de femmes meurent encore sous les coups de leur amant ou mari. Tandis que d'autres vont devoir se voiler et rester cloîtrées, au nom d'une religion qui refusent tout droit d'être humain, aux femmes ...


"C'était une beauté étrange et sauvage...Ses yeux avaient une expression à la fois voluptueuse et farouche."
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Dans l'art de nous embarquer dans les folies des femmes fatales, celles qui savent user de leur pouvoir de séduction pour mettre le monde à leurs pieds, celles qui, conscientes de tous les atouts que leur dispose leur féminité, n'hésitent pas, alors sans pitié, à écraser les hautes épaules de l'homme qui tentera de se laisser éblouir par leur piège bien maquillé, celles qui savent poignarder en souriant, Carmen ne s'épargne pas à cette catégorie de femmes, il faut dire que l'auteur nous la sert avec autant de dextérité qu'on se demande à quelle époque appartient cette femme qui est meneuse de jeux dans ce monde des contrebandiers. En effet, Carmen est celle qui affronte en premier le danger dans sa bande de contrebandiers, elle initie les plans, détectent des proies potentielles d'autant plus qu'elle sait faire intervenir ses beaux sourires au moment qu'il faut, ce qui a justement fait tourner la tête à Jose de Maria, un brigadier qui s'est facilement converti en contrebandier ensuite en un assassin, simplement parce qu'il est tombé dans les mailles de cette séduction de Carmen, de cet amour naîtra une espèce de prison pour José de Maria, et aussi pour Carmen car cet attachement deviendra peu à peu source d'un crime passionnel...

Une facette bien dangereuse de la femme dangereuse auprès de laquelle la vie devient inévitablement dangereuse, une belle nouvelle qu'on lit avec plaisir tant le récit nous tient en haleine avec ce vilain personnage qu'est Carmen, qui, en fait ne représente qu'une mode de vie d'un peuple, les bohémiens, que, parfois, on est tenté de se demander, après avoir lu toute cette dernière partie sur les bohémiens, si Mérimée, lui-même n'était pas tombé dans le filets d'une bohémienne? et à quel degré?
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Je n'aime pas beaucoup l'histoire de Carmen.
Que ce soit l'opéra ou des films comme Carmen Jones, je n'ai jamais été attiré.
Mais je n'avais pas essayé la novella de Prosper Mérimée, alors que l'auteur lui-même m‘avait bien plu dans sa Vénus d'Ille. Tourneboulé par le virus comme je suis depuis un mois, je me suis dit « pourquoi pas ? »

Eh ben c'était pas si mal, en fait.

Evidemment, ce qui m'a plu n'a que peu de rapports avec Carmen et Don José. Comme dans Vénus, l'auteur se met en scène en tant que narrateur. Il est en Andalousie afin d'éclairer sa lanterne sur la bataille de Munda – qui opposa Jules César aux derniers Républicains. Et c'est en sa baladant au sein d'une vallée paumée qu'il rencontre Don José et va s'intéresser à son histoire.
Une histoire qui n'occupe que le chapitre 3 (sur 4). Celle-ci est toujours aussi pathétique. J'ai encore eu cette impression de voir Brigitte Bardot faire tourner en bourrique son amoureux fou dans La Femme et le Pantin. Dans les deux cas, un pauvre gars est pris dans les filets d'une femme qui est avant tout un esprit libre et refuse de se faire mettre en cage. Don José y joue sa carrière militaire, et perd. Pour accompagner sa belle, il se fera contrebandier, voleur, assassin. N'importe quoi pour voir la passion briller dans les yeux de Carmen.
L'auteur le retrouvera en prison, où Don José (qui n'est pas andalou mais bien Basque, cet aspect est bien utilisé dans l'histoire) lui racontera ses malheurs avant son exécution.

Autre qualité du récit : cette ambiance du sud de l'Espagne si étouffante et envoutante. Les rives du Guadalquivir, Cordoue, Séville. Les Anglais de Gibraltar (les Écrevisses, nommés ainsi à cause de la couleur de l'uniforme), la chaleur, les vallées de la Sierra Nevada.

Et aussi le milieu bohémien, jamais dénigré. Prosper Mérimée en fait le sujet de son dernier chapitre qui parut quelques temps après le reste.
Il aurait pu s'en passer à mon avis. Cela n'apporte rien au récit.

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Andalousie, 19ième siècle. Un jeune chercheur rencontre, près d'une source, un homme taciturne et méfiant à qui il propose un cigare. Il se doute rapidement qu'il s'agit du fameux bandit dont tout le monde parle: Don José. Curieux, il lie connaissance.
Quelques jours plus tard, dans les rues de Cordoue, c'est une jeune bohémienne, Carmen, qui le charme. Très vite il découvrira que ces deux personnages intrigants sont liés.
Ce n'est que plus tard encore, apprenant la condamnation à mort de Don José pour ses crimes, que le narrateur ira lui rendre visite en prison et que celui-ci lui racontera son amour pour Carmen, les intrigues de celle-ci et sa propre déchéance.
Roman court et concis, il se lit presque d'une traite. Il titille, bien sûr. Est-ce Carmen qui est diabolique, vile, manipulatrice? Ou bien Don José qui est faible et lâche? Les deux bien sûr, mais dans une Espagne du 19 ième siècle, je trouve Carmen bien courageuse et dotée d'un fort caratère indépendant, face à un Don José faible certes mais également dominateur et macho: "Je ne veux pas être tourmentée, ni surtout commandée. Ce que je veux, c'est être libre et faire ce qui me plaît. Prends garde de me pousser à bout. " Et si elle entraîne Don José à sa perte, il est pleinement conscient à chaque fois qu'il lui cède des conséquences que cela aura sur sa carrière et finalement sur sa vie. de plus, son désir de posséder Carmen totalement lui ôte tout autre sentiment et compassion pour autrui. Tous ses actes n'ont d'autres fins que de l'avoir, elle.
J'émettrais juste quelques réserves sur le dernier chapitre, une sorte d'essai sur les Gens du Voyage, leurs différents noms, leurs origines, leurs langues communes, mais aussi leurs caractéristiques physiques , leurs comportements et leur hygiène; bref il émet des jugements détonnants que je ne mettrais pas entre toutes les mains dans le contexte actuel...
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J'ai comparé les moments clefs de l'histoire entre la nouvelle de Mérimée et l'opéra de Bizet. Mérimée écrit à travers un récit "exotique" d'un voyageur rapportant lui-même le récit qu'il a recueilli, et notre perception de Carmen en est distanciée. Meilhac, Halévy et Bizet, sans négliger le pittoresque espagnol et gitan, nous mettent en la présence physique de Carmen et en font d'emblée un personnage universel de la femme séduite, abandonnée et fière. Cet universalisme explique peut-être que Carmen l'opéra soit connu et admiré dans le monde entier, tandis que dans le monde entier on ignore la nouvelle et le nom de Mérimée, alors que personne n'oublie que La Traviata nous vient de Dumas et Roméo et Juliette de Shakespeare !




Mérimée :
On ne s'ennuyait pas auprès de cette fille-là, je vous en réponds. le soir vint, et j'entendis les tambours qui battaient la retraite. - Il faut que j'aille au quartier pour l'appel, lui dis-je. - Au quartier? dit-elle d'un air de mépris; tu es donc un nègre, pour te laisser mener à la baguette? Tu es un vrai canari, d'habit et de caractère. Va, tu as un coeur de poulet.

Bizet :
CARMEN
Je vais danser en votre honneur,
Et vous verrez, seigneur,
Comment je sais moi-même accompagner ma danse.
Mettez-vous là, Don José, je commence!
La-la-la-la .

(Elle danse et fredonne en s'accompagnant des castagnettes. Don José la regarde en extase.
De très loin,on entend des claírons qui sonnent la retraite. Don ]osé prend le bras de Carmen et 1'oblige à s'arrêter.)

CARMEN
Au quartier! pour l'appel!
Ah, j'étais vraiment trop bête!
Je me mettais en quatre et je faisais des frais
Pour amuser monsieur! je chantais ... je dansais
Je crois, Dieu me pardonne,
Qu'un peu plus, je l'aimais _ . .
Taratata, c'est le clairon qui sonne!
Il part! il est parti!
Va-t'en donc, canari.
(avec fureur, lui envoyant son s/va/eo à la volée)
Tiens! Prends ton shako, ton sabre, ta giberne,
Et va-t'en, mon garçon, retourne à ta caserne.
(...)

Elle disait vrai. ]'aurais été sage de ne plus penser à elle; mais, depuis cette journée dans la rue du Candilejo, je ne pouvais plus songer à autre chose. Je me promenais tout le jour, espérant la rencontrer. J'en demandais des nouvelles à la vieille et au marchand de friture. L'un et l'autre répondaient qu'elle était partie pour Lalorol, c'est ainsi qu'ils appellent le Portugal. Probablement c'était d'après les instructions de Carmen qu'ils parlaient de la sorte, mais je ne tardai pas à savoir qu'ils mentaient.
DON JOSE
Tu me dis de la suivre
Pour que toi tu puisses courir
Après ton nouvel amant.
Non! non, vraiment,
Dût-il m'en coûter la vie,
Non, Carmen, je ne partirai pas,
Et la chaîne qui nous lie
Nous liera jusqu'au trépas ...
(...)

A présent (dit-elle), je n'aime plus rien, et je me hais pour t'avoir aimé. Je me jetai à ses pieds, je lui pris les mains, je les arrosai de mes larmes. Je lui rappelai tous les moments de bonheur que nous avions passés ensemble. Je lui offris de rester brigand pour lui plaire. Tout, monsieur, tout; je lui offris tout, pourvu qu'elle voulût m'aimer encore!
Elle me dit : - T'aimer encore, c'ešt impossible. Vivre avec toi, je ne le veux pas.

CARMEN
Tu me demandes l'impossible,
Carmen jamais n'a menti,
Son âme reste inflexible. Entre elle et toi, c'est fini
jamais je n'ai menti.
Entre nous, tout est fini!
DON JOSE
Carmen, il est temps encore,
O ma Carmen, laisse-moi
Te sauver, toi que j'adore,
Et me sauver avec toi.
CARMEN
Non, je sais bien que c'est l'heure,
Je sais bien que tu me tueras,
Mais que je vive ou que je meure,
Non, non, non, je ne te céderai pas.
DON JOSE
Carmen, il est temps encore,
O ma Carmen, laisse-moi
Te sauver, toi que j'adore,
Et me sauver avec toi.
CARMEN
Pourquoi t'occuper encore
D'un coeur qui n'est plus à toi?
En vain tu dis: je t'adore,
Tu n'obtiendras rien de moi.
C'est en vain.

La fureur me possédait. Je tirai mon couteau. ]'aurais voulu qu'elle eût peur et me demandât grâce, mais cette femme était un démon.
- Pour la dernière fois, m'écriai-je, veux-tu rester avec moi !
- Nonl non! nonl dit-elle en frappant du pied.
Et elle tira de son doigt une bague que je lui avais donnée, et la jeta dans les broussailles.
Je la frappai deux fois.

DON JOSÉ
Je suis las de te menacer.
CARMEN
Eh bien! frappe-moi donc ou laisse-moi passer.
CHOEUR
Victoire! victoire!
DON JOSE
Pour la dernière fois, démon,
Veux-tu me suivre?
CARMEN
Non! non!
Cette bague autrefois tu me l'avais donnée,
Tiens ...
(Elle la jette a la volée. )
DON JOSÉ
(en frappant Carmen)
Eh bien, damnée ...
(Carmen tombe morte. Fanfares et choeur dans
l'arène.)
(...)

Et Mérimée de conclure sur une morale bien conservatrice :

L'ermite était un saint homme. Il a prié pour elle ! Il a dit une messe pour son âme... Pauvre enfant! Ce sont les Calé qui sont coupables pour l'avoir élevée ainsi.


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Citations et extraits (61) Voir plus Ajouter une citation
Un soir, à l’heure où l’on ne voit plus rien, je fumais, appuyé sur le parapet du quai, lorsqu’une femme, remontant l’escalier qui conduit à la rivière, vint s’asseoir près de moi. Elle avait dans les cheveux un gros bouquet de jasmin, dont les pétales exhalent le soir une odeur enivrante. Elle était simplement, peut-être pauvrement vêtue, tout en noir, comme la plupart des grisettes dans la soirée. Les femmes comme il faut ne portent le noir que le matin ; le soir, elles s’habillent a la francesa. En arrivant auprès de moi, ma baigneuse laissa glisser sur les épaules la mantille qui lui couvrait la tête, et, à l’obscure clarté qui tombe des étoiles, je vis qu’elle était petite, jeune, bien faite, et qu’elle avait de très grands yeux. Je jetai mon cigare aussitôt. Elle comprit cette attention d’une politesse toute française, et se hâta de me dire qu’elle aimait beaucoup l’odeur du tabac, et que même elle fumait, quand elle trouvait des papelitos bien doux. Par bonheur, j’en avais de tels dans mon étui, et je m’empressai de lui en offrir. Elle daigna en prendre un, et l’alluma à un bout de corde enflammé qu’un enfant nous apporta moyennant un sou. Mêlant nos fumées, nous causâmes si longtemps, la belle baigneuse et moi, que nous nous trouvâmes presque seuls sur le quai.

Chap. II
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On ne s'ennuyait pas auprès de cette fille-là, je vous en réponds. Le soir vint, et j'entendis les tambours qui battaient la retraite. - Il faut que j'aille au quartier pour l'appel, lui dis-je. - Au quartier? dit-elle d'un air de mépris; tu es donc un nègre, pour te laisser mener à la baguette? Tu es un vrai canari, d'habit et de caractère. Va, tu as un cœur de poulet.

(...)

Elle disait vrai. ]'aurais été sage de ne plus penser à elle; mais, depuis cette journée dans la rue du Candilejo, je ne pouvais plus songer à autre chose. Je me promenais tout le jour, espérant la rencontrer. J'en demandais des nouvelles à la vieille et au marchand de friture. L'un et l'autre répondaient qu'elle était partie pour Lalorol, c'est ainsi qu'ils appellent le Portugal. Probablement c'était d'après les instructions de Carmen qu'ils parlaient de la sorte, mais je ne tardai pas à savoir qu'ils mentaient.

(...)

A présent (dit-elle), je n'aime plus rien, et je me hais pour t'avoir aimé. Je me jetai à ses pieds, je lui pris les mains, je les arrosai de mes larmes. Je lui rappelai tous les moments de bonheur que nous avions passés ensemble. Je lui offris de rester brigand pour lui plaire. Tout, monsieur, tout; je lui offris tout, pourvu qu'elle voulût m'aimer encore!
Elle me dit : - T'aimer encore, c'ešt impossible. Vivre avec toi, je ne le veux pas.
La fureur me possédait. Je tirai mon couteau. ]'aurais voulu qu'elle eût peur et me demandât grâce, mais cette femme était un démon.
- Pour la dernière fois, m'écriai-je, veux-tu rester avec moi !
- Nonl non! nonl dit-elle en frappant du pied.
Et elle tira de son doigt une bague que je lui avais donnée, et la jeta dans les broussailles.
Je la frappai deux fois.

(...)

L'ermite était un saint homme. Il a prié pour elle ! Il a dit une messe pour son âme... Pauvre enfant! Ce sont les Calé qui sont coupables pour l'avoir élevée ainsi.
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Nous passâmes ensemble toute la journée mangeant, buvant, et le reste. Quand elle eut mangé des bonbons comme un enfant de six ans, elle en fourra des poignées dans la jarre d'eau de la vieille. "C'est pour lui faire du sorbet", disait-elle. Elle écrasait des yemas en les lançant contre la muraille. "C'est pour que les mouches nous laissent tranquilles", disait-elle... il n'y a pas de tour ni de bêtises qu'elle ne fit. Je lui dis que je voudrais la voir danser; mais où trouver des castagnettes? Aussitôt elle prend la seule assiette de la vieille, la casse en morceaux, et la voilà qui danse la romalis en faisant claquer les morceaux de faïence aussi bien que si elle avait eu des castagnettes d'ébène ou d'ivoire. On ne s'ennuyait pas auprès de cette fille-là, je vous en réponds.
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je vis qu'elle était petite, jeune, bien faite, et qu'elle avait de très grands yeux. Je jetai mon cigare aussitôt. Elle comprit cette attention d'une politesse toute française, et se hâta de me dire qu'elle aimait beaucoup l'odeur du tabac, et que même elle fumait, quand elle trouvait des papelitos bien doux. Par bonheur, j'en avais de tels dans mon étui, et je m'empressai de lui en offrir.
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Jamais, à ce que j'imagine, reprit Préciosa, la jalousie ne laisse l'entendement assez libre pour qu'il puisse juger les choses comme elles sont. La jalousie regarde toujours avec des lunettes d'approche, qui font les petites choses grandes, les nains des géants et les soupçons des vérités.
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Vidéo de Prosper Mérimée
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Rubén Salgado Escudero met en scène des habitants des quatre coins du globe, dont la vie a été améliorée grâce à des panneaux solaires portatifs. Quant au Cambodgien, Philong Sovan, il utilise le phare de sa motocyclette pour photographier la vie nocturne et bouillonnante de Phnom Penh. 
Il arrive que la nuit devienne féérie lorsque les aurores boréales sont de la partie. Dans Hyperborea, la Russe Evgenia Arbugaeva nous fait découvrir l'extraordinaire magie des nuits polaires. Festive aussi, dans les photo-graphies de Ronan Guillou qui a relevé le défi de la Carte blanche lancée par la Communauté d'Agglomération de Cergy Pontoise en nous dévoilant les coulisses du spectacle flamboyant, Carmen Street, le chef d'oeuvre du compositeur Georges Bizet d'après la nouvelle de Prosper Mérimée. A l'approche de la fin d'année, la nuit se pare de ses plus beaux habits de lumière, comme le montrent les images de Laure Vasconi réalisées à Los Angeles. Là-bas, la tradition des décorations de Noël est une affaire sérieuse. Tout est dans la démesure, c'est à celui qui fera scintiller le plus d'ampoules ! Toujours sur le continent américain, Céline Croze nous emmène au Vénézuela. La photographe nous fait rencontrer les barons de la nuit de Caracas où elle séjourne pendant le tournage d'un film. Un univers de couleurs sourdes et de violence, qu'elle restitue avec force dans la série « Siempre que », présentée pour la première fois dans un festival. C'est également une première pour Françoise Evenou, et ses « Reinas del Bosque », portraits dignes et altiers des travailleuses du plaisir en périphérie de Paris. Enchaînement parfait avec la nuit sulfureuse vue par l'Américaine Merry Alpern qui, en 1993, va épingler les moeurs interlopes des traders de Wall Street dans un peep-show clandestin de New-York. Autre série culte qui interroge sur notre place de spectateur/voyeur : « The Park », du Japonais Kohei Yoshiyuki, décédé cette année, à qui le festival rend hommage.
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