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Ce livre contient quatre nouvelles extraites du recueil que l'auteur avait intitulé Mosaïque et qu'on ne trouve plus guère de nos jours qu'accompagnant la nouvelle Colomba, qui ne faisait pas, originellement, partie de ce recueil.

Mateo Falcone est une courte mais puissante nouvelle qui a pour décor le maquis proche de Porto-Vecchio en Corse au XIXème siècle. Mérimée a le talent de savoir évoquer en peu de mots tout un univers corse de cette époque-là, qui est resté bien ancré dans l'imaginaire populaire des non-Corses (et peut-être même des Corses eux-même) et dont Goscinny et Uderzo ont tiré un merveilleux album en les caricaturant et en les tournant en dérision dans Astérix en Corse.
Ici, un bandit est vigoureusement poursuivi par des gardes corses et vient demander asile à la maison de Mateo Falcone, un fier corse réputé pour sa poigne et son coup de fusil sans pareil. Sorti, Mateo laisse sa maison aux bons soins de son fils de 10 ans. Celui-ci, déjà bien roublard pour son âge négocie son aide au fuyard et finit par accepter de le cacher moyennant une belle pièce. Viennent les gardes, sauront-ils amadouer le garçon comme il convient ? Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, je vous laisse découvrir la chute, pour le moins... explosive !

Tamango est une nouvelle impitoyable d'un tout autre type, mais absolument flamboyante. Celle-ci aborde avec beaucoup de modernité dans l'analyse la question de la traite des noirs au XIXème siècle. On y voit un certain capitaine Ledoux, vétéran des guerres napoléoniennes, s'établir dans un commerce alors devenu plus délicat que quelques siècles auparavant en raison de la montée croissante des mouvements de protestation contre l'esclavage. Mérimée sait, sans manichéisme, dénoncer farouchement l'esclavage et le laisser-faire des autorités sensées l'interdire, mais aussi montrer que de telles pratiques n'eurent point été possibles sans les connivences et la cupidité des chefs noirs locaux qui témoignent encore plus de mépris pour les esclaves qu'ils vendent que les acheteurs, ce qui n'est pas peu dire. Mérimée nous offre, sans aucune longueur, le détail des marchandages, le rôle de l'eau-de-vie dans les tractations. Pour une histoire de femme, Tamango, le chef indigène qui vend les gens de son peuple sans vergogne, souhaite récupérer l'une de ses femmes qu'il avait abandonnée sous l'emprise de l'alcool. Il va donc poser le pied sur le navire négrier déjà proche du large. Les blancs, vu la carrure athlétique de Tamango, vont songer à l'enchaîner et à en faire un esclave de plus dans la cargaison. Je vous laisse découvrir la suite qui n'est pas sans rappeler l'esprit du personnage de Bug-Jargal de Victor Hugo. En tout cas, une nouvelle féroce et sans compromis d'aucun côté qui est positivement à mettre au crédit de son auteur, tant pour sa dénonciation d'un système que son impartialité dans le traitement du sujet. C'est mon coup de coeur sur les quatre nouvelles.

Avec La Partie de Tric-Trac, on reste dans l'univers maritime. Un lieutenant à l'honneur irréprochable va à la fois se compromettre avec une actrice sulfureuse et dans une interminable partie de tric-trac avec un capitaine hollandais à l'issue de laquelle, pour éviter de tout perdre, il va, lors d'un des tours tricher pour finalement par la suite tout regagner. le hollandais, beau joueur, accepte sa défaite mais se suicide dans la foulée. Notre valeureux lieutenant s'en trouve fort dépité. Mérimée nous offre une montée en puissance bien orchestrée, par contre une fin bâclée très décevante que je vous laisse découvrir.

Enfin, le Vase Étrusque est une histoire d'amour compliquée d'orgueil dans le Paris mondain du XIXème siècle où ce simple objet va prendre des proportions dramatiques jusqu'à sceller tragiquement le destin de deux êtres que tout prédestinait au bonheur. Une sorte de conte de la jalousie ordinaire, à méditer.

En manière de conclusion, j'assigne un quatre étoiles à l'ensemble, ce qui ne signifie pas grand-chose pour un assemblage aussi hétérogène. Individuellement, Mateo Falcone tournerait à mon goût autour de 4 ou 5, Tamango, 5 sans hésitation, La partie de Tric-Trac, à peine 3 et le Vase Étrusque de même, 2 à 3 étoiles. Mais ce n'est bien sûr que mon avis, qui n'engage que moi, autant dire pas grand-chose.
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Très belle nouvelle au ton tragique, qui parle de l'honneur, du respect de la parole donnée, du sens de l'hospitalité et de la sanction qui punit celui qui ne respecte pas ces principes sacrés dans la Corse du 19 ème siècle. Un très grand classique qui entraîne le lecteur dans le maquis aux alentours de Porto-Vecchio.
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Pour apprendre l'honneur à son fils, un corse n'hésita pas de tirer sur lui, une nouvelle frémissante!
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Une nouvelle surprenante, tout commence comme un jeu d'enfants, on se laisse gagner par les positions un peu naïves de Fortunato, l'enfant de Matéo, mais déjà on voit qu'il s'initie à bien négocier les affaires surtout à satisfaire les plus offrants, et puis survient comme une subite pluie de pierre, un père qui n'a pas froid aux yeux de brandir son fusil sur son fils et de tirer à bout portant répondant nettement à sa femme qu'il vient de faire justice à son fils traître pour avoir trahi un bandit auprès des gendarmes, ce qui est un déshonneur pour un corse surtout pour un montagnard...
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Mateo Falcone est une belle nouvelle : brève, mais efficace. En quelques phrases, en quelques événements, Mateo Falcone conte une petite histoire, travaillée, pleine d'inattendu. Cela fait une histoire bien plaisante.
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Sans doute un des premiers auteurs à avoir parlé de la Corse et de ses moeurs, Matéo Falcone est sans doute exagéré, même si 'lauteur à voulu montrer que l'honneur était une valeur au dessus de tout compromis...belle histoire tout de même...
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J'aime les classiques de la littérature, mais j'avoue que Mérimée n'entre pas réellement dans mon quartier d'auteurs de classiques dont je suis friande. Ce recueil de nouvelles ne compte pas parmi mes préférés, et pourtant, il a quand même de bonnes choses pour se faire apprécier.

Le style est celui de Mérimée, donc un style propre à son époque, ce qui s'avère encore plus complexe lorsqu'on lit toutes ces références au monde égyptien antique ou contemporain ou encore espagnol. Toutefois, on ne pourra pas reprocher à l'auteur de ne pas connaître ce dont il parle, c'est juste au lecteur de s'adapter, mais je peux comprendre que la lecture devienne compliqué.

Pour cette chronique, je pense que je vais parler de mes impressions nouvelles après nouvelles, ce sera certainement plus simple pour vous faire une meilleure idée de ce recueil. Chacune de ses nouvelles présentes son lot de hauts et de bas, c'est ce qui a rendu ma lecture si mitigée et pourtant, je me rends compte que je n'ai pas été déçue, c'est le principal, non ?

Mateo Falcone : Quelle surprise, c'est l'une de mes nouvelles préférées de ce recueil, même si la fin m'a laissée pantoise. J'ai dû relire la fin deux fois pour être sûre de l'avoir bien comprise, c'est tellement triste et cependant, j'ai envie de dire quelle fin. J'ai apprécié le maquis corse décrit par Mérimée.

Vision de Charles XI : Nous passons de la Corse à la Suède, et nous passons à un registre plus fantastique, proche de Poe. Cette vision m'a énormément plu, elle est glaçante et terriblement effrayante, un vrai bijou pour le genre.

L'enlèvement de la redoute : Cette nouvelle traite d'un officier découvrant la guerre et ses horreurs. Les scènes de batailles sont très bien décrites, la guerre dans tous ses états, elle a le mérite d'être réaliste d'où mon sentiment de compassion à l'égard de cet officier légèrement insouciant.

Tamango : Une nouvelle très appréciée. J'ai adoré la manière dont Mérimée décrit la traite négrière et la révolte de Tamango, un protagoniste fort et atypique. Bien sûr, l'époque justifie la façon dont on parle de la traite négrière, il ne faut pas passer à côté de cette histoire.

Federigo : Une nouvelle très amusante, la plus drôle du recueil. J'ai adoré cette manière avec laquelle Federigo se joue de la mort en utilisant ses voeux obtenus par le Christ, ça me rappelle le conte des Trois frères de J. K. Rowling.

Le vase étrusque : On y parle d'amour et de jalousie. Je la trouve belle et sympathique, elle a un certain charme et on se laisse entraînée dans les sentiments de Saint-Clair pour sa belle, ses doutes comme sa passion. J'ai bien aimé les références de Mérimée sur sa vie (il a était inspecteur des Monuments Historiques) notamment en évoquant l'Égypte ou le vase étrusque (la civilisation qui précéda nos Romains).

La partie de trictrac : Ah, les jeux d'argents, je m'aperçois avec force que même à l'époque de Mérimée, les jeux d'argents causaient d'importants dégâts. L'amour et la triche sont au coeur de cette nouvelle, qui m'a tantôt emportée, tantôt laissée indifférente.

Lettres d'Espagne : Peut-être la nouvelle que j'ai le moins appréciée, je la trouve très longue et peu aisée à la compréhension. Toutes ces références à la culture espagnole sont très intéressantes pour la passionnée d'histoire et d'histoire de l'art que je suis, mais on parle beaucoup de la corrida. Dans tous ses détails. Je suis pour les traditions, mais certaines me gênent. La deuxième lettre parle d'une exécution, elle est plus touchante je trouve, quant à la dernière elle évoque les voleurs et m'a peu intéressée.

En résumé, ces nouvelles sont très disparates et il est difficile de pouvoir noter l'ensemble, elles sont à traiter au cas par cas. J'ai mes préférées pour des raisons de trame scénaristiques, comme Mateo Falcone ou Federigo ; pour des raisons de genre, comme le fantastique avec La vision de Charles XI ; ou pour des raisons de thèmes comme le vase étrusque et Tamango. Elles présentent toutes des univers et des personnages bien précis et propres, comme elles possèdent leurs atouts et leurs défauts. Ma lecture fut sympathique, même si ce n'est pas mon oeuvre de classique préférée.
Lien : http://la-citadelle-des-livr..
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Je découvre la plume de Prosper Mérimée et j'ai apprécié. L'écriture est simple mais très bien écrite, on reconnait bien le XIXème.
Les différentes courtes nouvelles de ce recueil sont assez différentes tout en dépeignant chacune des hommes à fort caractère. Celle de Mateo Falcone est sans aucun doute la plus marquante par l'horreur et la froideur qu'il en ressort.
Tamango et l'esclavagisme où l'on ressent bien la position de l'auteur sur la question....

Petit recueil comme des tranches de vie qui se lit d'une traite.

Je recommande.
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Je vais vous parler de la nouvelle de Mérimée s'appelant " Mateo Falcone " Cette nouvelle se déroule dans le maquis de Porto-Vecchio ( en Corse ), un lieu fait de mystères. le thème principal étant abordé est l'honneur, le respect et la loyauté envers une personne.
J'ai tout d'abord bien aimé cette nouvelle car elle est très captivante et l'on se met très vite dans le contexte de l'histoire et dans la peau du personnage qui doit choisir entre soit être loyal ou soit saisir à la tentation ( étant le choix de Fortunato, fils de Mateo Falcone et étant tout le but de cette nouvelle )
Le faite qu'elle soit très captivante, les lignes se défilent sans que l'on les remarque. On est totalement immergé dans l'histoire et c'est cela qui est pour moi très important. Cependant je trouve la nouvelle un petit peu courte.
Les personnages : le personnage de Mateo Falcone est droit dans ce qu'il fait, c'est un homme dur et stricte et n'échoue pas ce qu'il entreprend.
Contrairement au personnage de Fortunato qui lui est lâche, un traitre mais qui est tout de même un enfant et les enfants sont influençables au belles choses ( comme la belle montre qui est démontrer comme un dilemme pour Fortunato)
C'est pour cela que j'ai une certaine forme de pitié envers lui.

Cette fin est pour moi brutale et pouvant ne pas être comprise par beaucoup de personnes mais elle démontre bien le faite qu'il faut être digne et loyal et garder ses promesses et ne pas les trahir. Cependant, cette fin est tout de même triste d'un certain point de vue.
Je classerai cette nouvelle comme étant une nouvelle agréable à lire et je recommande grandement aux personnes lisant beaucoup comme à ceux ne lisant pas beaucoup. C'est une nouvelle simple, sans vocabulaire très complexe. Libre à vous de le lire maintenant.
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Mateo Falcon une nouvelle réaliste, simple a comprendre mes très bien écrite .Les personnages son bien décrit ainsi que les décors/lieux ,l'histoire elle est accrocheuse l'on a envie de découvrir le dénouement .le seule bémol que je lui trouve est que la fin est un peux trash mais elle accentue la chute donc elle est compréhensible .c'est une nouvelle intéressante et plaisante a lire
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