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Citations sur Fortune de France, tome 1 : Fortune de France (62)

Élevé comme je le fus entre deux religions, et amené à choisir l'une d'elles par une pression qui ne fut pas petite, je ne puis haïr celle que j'ai abandonnée, ni détester ses «erreurs» autant que le faisait mon père ni croire que ceux qui de bonne foi les partagent soient voués à l'Enfer, et ma pauvre mère moins qu'une autre. Mais bien peu de gens, hommes et femmes, se trouvaient en ces temps-là dans des dispositions aussi tolérantes, comme la suite le fit bien voir.
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- Moussu Lou Baron, reprit Coulondre, est-ce que désormais on fêtera les fêtes des saints,à Mespech comme on a fait jusque là ?
On se regarda, et mon père hésitant à répondre, Sauveterre dit d'un ton sec :
- Il n' y a pas de raison de fêter désormais les fêtes des saints puisque dans la religion réformée, nous n'en célébrons pas le culte.
- Je me le pensais aussi, dit Coulondre, d'un ton funèbre, et il ferma les yeux.
Tous les regards convergèrent vers lui, et un silence désolé s'abattit sur la table. Il y eut parmi nos gens une telle consternation et un si grand ébahissement qu'ils ne surent plus - si j'ose dire- à quel saint se vouer. Ils venaient de comprendre qu'ils avaient perdu, en cette seule soirée, une bonne cinquantaine de jours chômés par an.
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C'est à cela, à mon sentiment, que sert l'histoire : elle nous apprend que les mêmes problèmes se posent à nous qu'à nos ancêtres, quoique en des formes différentes.

Préface.
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- En vérité, je n'ai point agi dans une mauvaise intention. Je désirais appeler sur vous la protection de la Vierge.
- Christ ne vous suffit donc pas! s'écria mon père d'une voix irritée. Et qu'avez-vous besoin de l'intercession de vos petits dieux et déesses? Ignorez-vous ce qu'en vaut l'aune? Et qu'il n'y a rien là que superstition païenne, puanteur d'idolatrie, ignorance pestiférée de la parole de Dieu? Je vous l'ai mille fois expliqué, madame, et vous qui avez le bonheur de savoir lire, pourquoi vous refusez-vous à aller puiser la parole de Dieu là où elle se trouve, dans les Saintes Écritures, au lieu de vous fier, comme une aveugle, aux fables de votre curé?
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Ceci se passait l'année où notre grand Roi François Ier décida par ordonnance la levée d'une légion dans chaque province du royaume, sage mesure qui, si elle avait été continuée, nous eût dispensé, pour nos guerres, de faire appel à ces Suisses qui, certes, se battaient fort bien quand ils étaient payés, mais qui, dès qu'ils ne l'étaient pas, pillaient le malheureux laboureur de France tout aussi bien que l'ennemi.
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Quelques semaines après le retour de mon père, Isabelle de Siorac conçut, et dès qu'elle en eut la certitude, Barberine quitta Mespech le jour même pour aller se faire faire un enfant au plus vite par son mari, puisqu'il était entendu qu'elle nourrirait celui de ma mère. Quand on s'y arrête et quand on y pense un peu, c'est un bien étrange état que celui de nourrice, ses grossesses étant régies par celles de sa maîtresse. Le reste du temps, éloignée de son époux, Barberine devait rester aussi chaste que Jonas dans sa grotte, car il eut été désastreux, en son office, d'avoir du lait à contretemps, et d'être tarie quand il en fallait.
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- Les pauvres ont un certain courage, brutal et insouciant, qui naît de leur état. Et certes, ils en ont besoin plus que d'autres, car il est faux de dire, comme je l'ai entendu, que la contagion frappe également riches et pauvres. Vos bourgeois étoffés, à la première alarme, appliquent à la lettre le célèbre précepte de Galien en cas de peste : "Pars vite, va loi, et reviens tard." Mais les pauvres restent en lieux infects, n'ayant nulle part où aller. Et en raison de la saleté où le sort les entretient, mal nourris et comme entassés l'un sur l'autre, la maladie rafle tout.
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Telle qui est douce comme miel le jour des noces a langue de vipère huit jours après. La femme, c'est le contraire de la châtaigne : tout le doux est dessus et les piquants dessous. Je ne m'y fierai pas davantage qu'à un tonneau sans ses cercles.
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C'était vraiment grand-honte et pitié qu'il y eût tant de gars privés de filles, alors que tant de filles dans nos campagnes entraient au couvent, faute d'un époux terrestre. Je fais ces réflexions à un âge où moi-même, qui suis né pourtant au sein d'une famille riche, mais ne suis qu'un cadet, ne peux épouser une demoiselle dont je suis ensorcelé, faute d'un établissement suffisant. Ainsi, c'est toujours ce maudit argent qui tout commande, y compris la douceur de la vie.
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Un langage n'est pas neutre. A chaque époque, il charrie un accent, une couleur, une émotion, une attitude envers la vie.
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