Avec l'Idole, Robert Merle nous confirme une fois de plus qu'il est un excellent auteur de romans historiques.
dans l'Italie du XVI°eme siècle, il nous raconte le destin d'une femme, Vittoria Accoramboni, dont la beauté va déclencher bien des passions.
A travers le récit de différents personnages qui vont la côtoyer de près ou de loin, on découvre le portrait d'une femme qui , victime de sa beauté, va devoir subir les intrigues et manipulations des hommes qui l'entourent.
Le statut des femmes à cette époque est loin d’être enviable et elles sont quelquefois juste considérées comme de la marchandise, tout juste bonnes à faire un beau mariage quand on à la chance d’être aussi belle que celle que l'on surnomme l'idole.
Une magnifique restitution de cette époque riche en couleur, bravo monsieur Merle !!
Challenge ABC 2014/2015
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De nos jours, Vittoria eût été une star, et il ne lui serait rien arrivé de pire (mais c'est déjà assez pathétique) que de perdre en vieillissant ses adorateurs. Vittoria, vivant au au XVI ème siècle, eut une tout autre vie. Elle fut vendue en mariage à un homme qu'elle n'aimait pas. On veilla âprement sur sa vertu. Elle fut séquestrée à deux reprises et, pendant quelques mois, emprisonnée au château Saint-Ange. Elle fut épiée, surveillée, trahie par son confesseur. Son nom, publiquement sali. Son second mariage, cassé par un pape.
Avant-propos
Jamais il ne l'avait tant contemplée, et avec une attention plus profonde. On aurait dit que sa beauté était devenue le seul lien qui le rattachât à la vie. Toutefois, même dans son état de faiblesse et de dépendance, il n'était pas égoïste et insistait pour qu'elle reprît, seule, ses promenades quotidiennes à cheval, jugeant que l'exercice lui était salutaire.
p.437
De nos jours, Vittoria eût été une star, et il ne lui serait rien arrivé de pire (mais c'est déjà assez pathétique) que de perdre en vieillissant ses adorateurs. Vittoria, vivant au XVI° siècle, eut une tout autre vie. Elle fut vendue en mariage à un homme qu'elle n'aimait pas. On veilla âprement sur sa vertu. Elle fut séquestrée à deux reprises et, pendant quelques mois, emprisonnée au château St Ange. Elle fut épiée, surveillée, trahie par son confesseur. Son nom, publiquement sali. Son second mariage, cassé par un pape.
Bref, c'était une femme seule contre une société tout entière et pour rendre tangible son destin, c'est bien évidemment ce milieu archaïque, brutal et persécuteur qu'il faut décrire...
(extrait de l'avant-propos inséré en début du volume de poche)
(...) Caterina le plaît assez. Elle apporte au déduit une joyeuseté populaire qui manque à Margherita. Et il n'est pas vrai qu'elle soit " stupide comme la lune ". C'est notre expression italienne qui est stupide. On tient la lune pour sotte parce que , quand elle est pleine, elle montre une face ronde et naïve. Mais sotte elle ne l'est pas, à en juger par le nombre de scènes d'amour qu'à la belle saison elle encourage, ou suscite, par sa seule présence.
Chapitre IV
Je dirais que je suis un volcan qui répand sa lave partout. Et que Vittoria est sereine comme un volcan éteint. Mais il ne faut pas trop s y fier:le bouillonnement est à l intérieur du cratère.
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https://www.laprocure.com/product/374972/merle-robert-la-mort-est-mon-metier
La Zone d'intérêt - Martin Amis - le livre de poche
La Mort est mon métier - Robert Merle - Folio
Quel est le lien entre “La Zone d'intérêt” de Martin Amis écrit il y a quelques années, et “La Mort et mon métier” écrit par Robert Merle en 1952 ?
On évoque un sujet d'une grande lourdeur. On est pendant la guerre dans le milieu concentrationnaire. Ce n'est pas un témoignage de la vie dans un camp de concentration, c'est presque pire que cela. C'est le quotidien de celles et ceux qui participent à faire en sorte que ce terrible rouleau compresseur qu'est le monde concentrationnaire, ils fonctionnent au quotidien (...). Des lectures qui semble nécessaire. Martin Amis, “La Zone d'intérêt” au Livre de poche. “La Mort est mon métier”, Robert Merle, chez Folio.
Stéphane, libraire à la Procure Paris
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