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Critique de Roggy


Robert Merle a cette capacité de peler les histoires à vif pour n'en garder que la substantifique réalité. Pour raconter l'histoire d'un des plus grands criminels de guerre de tous les temps il était alors obligé de basculer dans l'horreur, dans l'indicible et l'insoutenable, afin de respecter la rigueur historique.

Il nous invite à l'expérience dérangeante et perturbante de se mettre dans la tête d'un nazi. On comprend la mécanique de la froideur, du manque d'empathie et de l'incapacité à déroger aux ordres. Mais il est tout simplement impossible d'intégrer l'insensibilité et la déshumanisation.
Certains passages sont à la limite du soutenable, de véritables concentrés d'horreur, qu'on aurait préféré ne jamais avoir eu connaissance tellement on sait que ces phrases vont hanter nos pensées.

Rudolph Hoess aurait agi pour ainsi dire sans mobiles, sans conflit de conscience, en fonctionnaire zélé et obéissant qui ne pense pas une seconde aux finalités de ses actes. Seule l'aurait intéressé la raison instrumentale qui domine sa tâche : comment organiser au mieux le rendement de l'extermination dans les camps de concentration.

Himmler disait : « Un SS doit être prêt à exécuter sa propre mère si un ordre lui en est donné »
Rudolf Hoess a obéi.

L'émotion palpable qu'éveille ce roman constitue un témoignage universel contre la barbarie de tous les temps.
Une lecture éprouvante mais nécessaire pour ne jamais oublier.


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