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Critique de Khalya


1430, les anglais jubilent d'avoir capturé (enfin, plutôt de s'être fait livrer) Jeanne d'Arc. Ils ne le savent pas encore, mais la guerre de 100 ans entame sa dernière phase, celle qui va les conduire à la défaite.
Pour l'heure, ils multiplient attaques et embargo sur la forteresse du Mont-Saint-Michel où ne vit plus qu'une poignée de moines, des soldats et quelques laïcs.
Claude Merle mêle personnages historiques comme Jeanne D'Arc, Yolande d'Aragon ou encore l'abbé Jolivet à d'autre inventés de toute pièce comme Héloïse ou l'abbé Richard de Mantoue.
L'introduction de ce dernier parait logique pour l'histoire car, dans la réalité, l'abbé qui a succédé à l'abbé Jolivet a été Guillaume d'Estouteville qui était le frère de Louis d'Estouteville, capitaine du Mont-Saint-Michel et héro, si j'ose dire, de notre histoire. Or une grande partie de l'histoire repose sur le fait que Louis ne sais pas si l'abbé lui cache ou non des choses… Si ce dernier avait été son frère, ils auraient eu une relation différente qui n'aurait pas forcément servi le roman.
Claude Merle simplifie les choses en plaçant Richard de Mantoue à la place de l'abbé Jolivet, passé à l'ennemi (en réalité c'est Jean Gonnault, vicaire qui le remplaça), tout en précisant qu'il occupe la place d'abbé sans qu'aucun vote n'ait eu lieu.
Pour moi Louis d'Estouteville est un peu un anti-héro : il est violent, orgueilleux, très fier de son rang de noble et n'accordant qu'un regard méprisant à tous ceux qu'il juge inférieur à son rang (en gros, presque tout le monde). Il n'hésite pas à recourir à la torture pour obtenir des aveux, ce que ne manque pas de lui signifier discrètement l'abbé Richard, qui lui laisse entendre que des aveux soutirés dans ces conditions ne peuvent guère être considérés comme solides.
Dans l'affaire à laquelle il est confronté, on a l'impression qu'il est plus énervé de voir un meurtrier lui échapper et donc porter atteinte à son honneur, à son autorité et à sa réputation, qu'affecté par les morts qui s'accumulent.
Le style de Claude Merle est clair, les chapitres sont assez courts pour donner un rythme soutenu aux évènements, le texte, émaillés de données historiques qui l'étoffent sans l'alourdir.
Bien qu'à aucun moment, tout comme Louis d'Estouteville, je n'ai suspecté de cause surnaturelle aux meurtres perpétrés, j'ai été incapable de déceler le moindre indice, mes soupçons ne se portaient vraiment sur personne. La seule chose dont j'étais sûre était que chaque meurtre avait été perpétré parce que la victime avait vu ou entendu quelque chose susceptible de démasquer le coupable.
Pourtant, quand enfin on connaît le fin mot de l'histoire, j'ai trouvé ça tellement logique que je me demande encore comment j'ai pu ne pas avoir de doutes.
Un livre assez court, mais qui ne bâcle aucun détail de son histoire.
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