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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Week-end à Zuydcoote ». Avec un tel titre, on pourrait penser que le roman porte sur un séjour dans une station de la mer du Nord... Alors oui, « Il y a le ciel, le soleil et la mer», mais ce week-end se déroule aux heures les plus tragiques de notre Histoire. C'est la « débâcle », les troupes britanniques et françaises, coupées de leurs arrières par l'Armée allemande, sont prises en étau dans la poche de Dunkerque. L'objectif est de rapatrier les soldats en urgence, sous le feu allemand.

Des soldats désarmés et isolés de leur unité s'acheminent en longues files vers la plage dans l'espoir d'être embarqué vers l'Angleterre. La hiérarchie n'est plus écoutée. Les règles ont disparu. Maillart, le personnage principal, déambule au milieu de ce chaos. La guerre se montre nue , dans sa laideur et sa cruauté.

Tout n'est qu'angoisse... Les troupes allemandes sont à dix kilomètres, les obus sifflent et frappent aveuglément, les chasseurs de la Luftwaffe bombardent en piqué en faisant hurler leurs sirènes. Quand ce ne sont pas les Allemands, ce sont les soldats français qui se livrent à des exactions. La mort est partout et peut frapper chacun, à tout moment.

Mais surtout, la guerre est absurde. Maillart fait des rencontres improbables. Une jeune femme reste dans sa maison contre toute logique, malgré les dangers. Des hommes se terrent dans un abri de fortune. Des soldats se résignent à l'incendie de leur navire et ne cherchent pas à s'enfuir.

Face à de tels événements, chacun réagit à sa manière et selon son tempérament. Maillart occupe une roulotte avec plusieurs copains de fortune. le cupide trafique et combine pour obtenir des profits immédiats. le prêtre se recueille et se pose des questions morales. Un soldat héroïque tire sur les Stukas au fusil mitrailleur sans craindre leurs représailles. Un Sétois fait la popote en évoquant les doux souvenirs et les projets familiaux. Et Maillart lui promène son désespoir et subit le spectacle de l'absurdité du monde.

L'évacuation de Dunkerque va revenir à l'ordre du jour cette année avec la sortie prochaine d'une superproduction signée Christopher Nolan : "Dunkerque". On peut déjà imaginer les scènes réalistes et spectaculaires bourrées d'effets spéciaux. Mais « Week-end à Zuydcoote » apporte à ces événement tragiques un regard plein de questionnement philosophique. A mes yeux, ce roman ce situe entre « Kaputt » de Malaparte et « l'Etranger » de Camus. Il y a d'une part des scènes cruelles et morbides, de l'autre ce désarroi de l'homme qui se sent étranger dans un monde et une existence dont il ne saisit plus le sens.
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A Dunkerque, c'est la débâcle en ce mois de juin 1940... au moment où les files de militaires anglais s'accumulent sur la plage pour être rapatriés par leur armée, un groupe de soldats français tente de survivre et d'échapper aux tirs de l'armée allemande. Quatre soldats au profil différent, qui ne se seraient peut-être pas fréquentés dans la vie civile, entre le prêtre et le combinard, le désabusé un peu amer et le brave type qui pense à sa femme mais qui fantasme sur le moindre jupon.
Au fur et à mesure des situations et des rencontres, c'est la réalité au jour le jour que Robert Merle décrit, le temps d'un weekend, une réalité où chacun essaye de trouver des solutions pour survivre - s'abriter, se nourrir, croire encore à la liberté, garder confiance en l'homme, une réalité qui montre le spectacle de cette humanité confrontée aux situations les plus extrêmes, certains comme les médecins du sanatorium préservant les vies, d'autres se livrant à des exactions, viol, vol, pillages ou se livrant au marché noir.
En alternant moments de calme et de peur, Robert Merle pousse ses personnages et notamment Maillat, un peu dilettante, dans des sentiments extrêmes.Les nombreux dialogues permettent de cerner les personnages et de rendre vivantes les rencontres et ressentir la violence - les personnages sont livrés à eux-mêmes et agissent selon leur personnalité révélant le meilleur comme le pire, évoluant tantôt sous les tirs de l'aviation allemande, tantôt déambulant dans les petites rues où s'alignent les villas cossues...Une alternance de situations qui perturbent Maillat, qui devient le témoin philosophe, entre humour pour mieux se jouer de la réalité et désespoir pour mieux rebondir, qui tente de comprendre et d'affronter l'absurdité de la guerre mais se comportera lui aussi violemment.
Ce premier roman de Robert Merle a été porté à l'écran très fidèlement par Henri Verneuil, impossible d'oublier Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle ou Pierre Mondy qui y tiennent les rôles principaux.
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Robert Merle a reçu le prix Goncourt en 1949 pour son premier roman Week end à Zuydcoote.

Le récit se déroule sur le temps restreint d'un week-end, quatre chapitres correspondant à quatre demi-journées, à Zuydcoote, commune française du département du Nord, bordée par la mer du Nord, au cours de l'Opération Dynamo, sans qu'elle soit jamais nommée et décrivant notamment, sur le samedi après-midi, le bombardement d'un navire qui s'inspire également de faits réels.

Historiquement, du 26 mai au 4 juin 1940, en raison de l'avancée rapide des forces militaires allemandes, les troupes anglaises, ainsi que des divisions françaises et belges se trouvent encerclées. La retraite est organisée en urgence vers le Royaume-Uni avec des rembarquements dans une zone de conflits aériens et terrestres. Si 338 000 hommes seront rembarqués, 35 000 soldats, majoritairement français, seront capturés et d'autres trouveront la mort. Durant cette opération, un bateau « le Crested Eagle » sera bombardé, avec un bilan de 300 morts. L'épave est toujours visible sur la plage de Zuydcoote.

Durant deux jours, on suit Julien Maillat, soldat français, parlant bien anglais, dans ses rencontres et dans son lien à trois autres soldats très différents, mais que la guerre a rapprochés. C'est oppressant, car l'échappatoire recherchée n'existe pas. C'est violent, comme toute guerre, avec ses morts, ses viols, ses pillages. C'est intense, car ce qu'on a, à un moment donné, peut ne plus exister quelques heures plus tard.

Robert Merle a vécu cette période et ces événements. Cette première découverte de cet auteur me donne envie de poursuivre, même si ce n'est pas immédiatement par « La mort est mon métier », sur un autre pan de la deuxième guerre mondiale.
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La poche de Dunkerque, de sinistre mémoire…

« Week-end à Zuydcoote » est le premier ouvrage de Robert Merle, Prix Goncourt 1949 (pour un coup d'essai… ). Trois cent mille hommes sont cernés dans la poche de Dunkerque. Une seule voie de salut pour ces troupes vaincues, s'embarquer à bord de navires anglais qui font les allers-retours dans le détroit. Robert merle nous décrit ce « sauvetage » sous les attaques incessantes de l'aviation allemande.

A circonstances exceptionnelle, personnages exceptionnels. On suivra les tribulations de Julien Maillat, sergent et personnage principal du livre. de Pierson, aussi, le curé ; et d'Alexandre, l'ingénieur en céramique, de Dhéry, aussi…

Un week-end d'ennui et de danger pour ces hommes qui n'avaient le choix qu'entre un hypothétique embarquement ou la captivité, ou une mort inutile autant qu'absurde.

Adapté au cinéma, impossible d'oublier l'interprétation de Maillat par Jean-Paul Belmondo.
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Dans ce bref et terrible roman, son premier, écrit en 1949 et prix Goncourt, Robert Merle raconte 48 heures dans la vie de Julien Maillat et de ses compagnons, alors qu'en 1940 l'armée franco-britannique est refoulée jusqu'à la Mer du Nord par les «Fritz». Sous les bombes, les Britanniques organisent l'évacuation par la voie des mers, tandis que les Français attendent d'être faits prisonniers... L'écriture de Robert Merle est très immersive, le rythme est lent, et l'on éprouve avec Maillat la peur, l'impuissance, l'horreur qu'ont vécues ces hommes ordinaires exposés à la souffrance, la mort violente et à ces bombardements terrifiants. J'ai réalisé après ma lecture que l'auteur a lui-même vécu cet épisode douloureux et je comprends d'autant mieux pourquoi ses descriptions sonnent aussi juste. J'ai aussi une pensée pour les Ukrainiens sous les bombes en ces jours sombres.
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« Week-end à Zuydcoote ». Pour son premier roman, Robert Merle ne raconte pas la seconde guerre mondiale, il n'en dévoile qu'un bref moment, le tout début : 1940, la poche de Dunkerque où se trouvent acculés les soldats français et britanniques qui ne savent trop comment résister au tir des stukas allemands. Leur seul espoir, l'embarquement sur les bateaux qui pourraient les désenclaver par la mer. Les embarcations britanniques semblent venir, les françaises se font attendre.
Dhéry, Alexandre, Piersons et Julien Maillat, quatre compagnons d'armes français popotent sur un bout de plage en attendant la délivrance. Un week-end à tenir. Un week-end à Zuydcoot, entre Dunkerque et Bray-dunes, ce n'est pas une destination de rêve pour un city-trip mais ces derniers n'existaient pas encore. A l'époque, nos quatre lascars n'étaient pas en vacances mais en guerre !
Et Robert Merle de l'aborder par le petit bout de la lorgnette, celui qui est le plus proche des gens. En observateur, il essaye de comprendre le pourquoi de cette guerre, de ce carnage inutile. En entrant dans l'Histoire par le côté désuet des faits et gestes quotidiens que les soldats devaient accomplir pour manger un bout, se réchauffer, trouver où dormir et créer du lien social pour tenir le coup, l'auteur souligne aussi l'absurdité de la guerre, la petitesse des actes de bravoure et les lâchetés qui émaillaient ces jours de repli, de fuite, de manque de moyens et de perte d'illusions.
J'ai aimé cette approche de l'auteur soulignant les nombreux temps morts qui ponctuaient la vie des combattants de Dunkerque. Leur immobilité frisant l'insouciance qui n'était due, en fait, qu'à un manque d'anticipation de l'ingénierie de guerre, un manque de moyens, une logistique qui, déjà, ne suit plus, une force militaire dépassée par les évènements. C'est donc davantage le vide que la bravoure que raconte Robert Merle. Ecrire de cette façon, en 1949, alors que la France était victorieuse et distribuait ses médailles a dû s'appuyer sur une certaine force morale chez l'auteur. Il récidivera, par ailleurs quelques années plus tard, en écrivant un roman coup de poing, « La mort est mon métier » où il prend pour personnage central un officier allemand nazi qui aura la conviction de bien faire en s'engageant entièrement au service de la destruction totale des juifs. Sans jamais se faire le chantre de la guerre, des violences et des revendications suprématistes des uns ou des autres, à travers la gouaillerie de Julien Maillat dans ce roman comme à travers la rigidité de Rudolf Lang dans « La mort est mon métier », Robert Merle soulignera la petitesse, l'étroitesse de vue dans laquelle la guerre enferme ses combattants. Un Goncourt qui peut encore se lire aujourd'hui, sans aucun doute !
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Prix Goncourt 1949, « Week-end à Zuydcoote » de Robert Merle est un roman d'inspiration autobiographique. L'auteur, prisonnier de guerre à l'occasion de l'évènement qu'il décrit (la débâcle de Dunkerque), en offre un témoignage de première main malgré sa part de fiction embarquée.

La « Drôle de Guerre » a pris fin à la mi-mai 1940. Une semaine et demi plus tard, sous la poussée irrésistible du Blitzkrieg, les troupes anglaises et françaises en déroute sont acculées à la Manche dans « la Poche de Dunkerque ».

« C'est un petit bout de France qui trempe dans la flotte et qui rétrécit au lavage »

Les troupes alliées, tant bien que mal, rembarquent pour l'Angleterre sur des rafiots de fortune réquisitionnés. « Anglais à droite, Français à gauche ». Pris au piège, des milliers de Tommies et plus encore de soldats français vont trouver la mort dans les dunes, en mer (à moins de 18 kms à vol d'oiseau des côtes anglaises), dans les jolies villas de la station balnéaire de Bray-Dunes ... Priorité à la survie sous les obus crachés par l'artillerie ennemie de plus en plus proche. La mort surgit sous les torpilles et la mitraille lâchées par les Stukas qui, en vrilles savantes contre l'azur du ciel, ciblent les flancs des cargos et leurs ponts surpeuplés, le sanatorium et ses brancards de fortune, l'enfilade des plages où les soldats se jettent face contre terre n'espérant que la chance d'y réchapper une fois de plus.

Des milliers d'hommes, la vie, la mort, à pile ou face … Les seules alternatives étant l'embarquement pour Albion ou se constituer prisonniers quand les allemands seront là.
Robert Merle suit les destins parallèles et croisés de quelques soldats français perdus dans la tourmente, le temps d'un court week-end de printemps ensoleillé et chaud. Welcome in Zuydcoote, le soleil est de la party, isn't, ironisent les Tommies tout humour british dehors, froid et détaché. La Manche est calme et belle, propice aux bains de mer (carte postale idyllique) … si ce n'est qu'elle recrache les morts de la crête écumeuse des vagues vers les plages. Noyés, blessés, brûlés, étripés, décapités, agonisants, chairs déchirées, regards hébétés… Les dunes de sable blond se teintent d'écarlate. Les soldats meurent sans combattre, les yeux ouverts, rivés sur un ciel sans nuages. le titre du roman, « Week-end à Zuydcoote », est trompeur (voire ironique) ; derrière des promesses édéniques d'affiche touristique, se dessine un enfer truffé de plomb, de poudre et de feu, de sang et de vies gâchées.

Le paysage proposé est digne de J.G. Ballard. C'est un gigantesque cimetière d'engins militaires immobilisés, inutiles, abandonnés, ensablés, incendiés, figés dans une attente vaine. « Il … [leur] … manquait une roue, quelquefois deux. Les petites Austin n'en avaient plus du tout. Elles gisaient sur le dos comme des scarabées kaki qu'un enfant se serait amusé à retourner du plat de la main ». Les événements décrits cousinent avec les apocalypses lentes que l'auteur anglais affectionnera.
Des villas en ruines, pillées, laissées en l'état par des vies effacées ou en fuite côtoient un sanatorium inutilement bombardé et des dunes trompeusement protectrices. Dans ce décor, il y a peu touristique et enchanteur, apocalyptique désormais, errent des hommes en promesse de trépas éclair ou en survie chanceuse. Ils sont tous en perte de repères, si ce n'est ceux nouveaux, éphémères et instables qu'impose une situation qu'ils ne maitrisent plus. Les règles changent, les hommes s'adaptent, espèrent ou se résignent :

Dhery, combinard, débrouillard et opportuniste, entrevoit un « après Dunkerque » lucratif pour peu d'y survivre, un marché noir peu ragoûtant mais florissant ; il pressent la collusion dans l'air du temps à venir, se place par anticipation sous le vent mauvais d'une Occupation en approche rapide ; son cas préfigure la Collaboration et ses heures sombres. Robert Merle tisse du soldat un portrait qui se veut débonnaire, presque amical ; mais sous le vernis d'écriture, l'auteur se fait critique acerbe d'un homme qui ne voit en l'amitié qu'un levier à ses ambitions. C'est l'antipathique de sortie…

Pierson, prêtre aux armées, questionne sa foi à l'épreuve de la guerre et de ses ambigüités, la confronte à l'anticléricalisme d'Alexandre et à l'agnosticisme de Julien Maillat, s'y accroche tant bien que mal, prie pour le salut des hommes mais enterre son arme dans le sable. Les dialogues, si présents et si habiles au coeur de l'ouvrage, se prêtent au jeu des conceptions différentes de la vie, dévoilent des antagonismes qui sauront, plus tard, se muer en fraternité pour qu'enfin se dénoue le conflit.

Pinot (« … un des gars de Bezons ..! ») soupçonne l'infidélité de son épouse (là-bas, dans un autre monde, celui civil et maintenant si lointain) ; en contrepartie à sa frustration, il mitraille de son FM les Stukas en piqués (« Aussi sec .. ! »). Silhouette haute en couleurs, forte personnalité, propos taillés dans un parler populaire brut, il est une des figures inoubliables du récit.

Jeanne, qui ne se résigne pas à abandonner sa maison sous les bombes, qui a l'impression que sa demeure résistera tant qu'elle sera là pour la protéger, qui joue un drôle de jeu avec Julien Maillat, entre amour et intérêt. C'est la part féminine du récit, mais aussi celle par qui les évènements se précipitent.

Alexandre attend l'arrivée des allemands pour, fataliste, se rendre. Il tient la popotte dans les dunes, un fourgon-ambulance, où en mère-poule pour ses amis il organise un semblant de quotidien retrouvé, trompeur, fragile mais rassurant, presque intemporel. Pour lui, l'amitié n'est pas un vain mot ; il prend le rôle du sacrifié.

Et puis il y a Julien Maillat. Sans doute un autoportrait de l'écrivain. C'est un électron libre, de pensées et d'actes. Un être énigmatique, détaché de lui-même et des autres, empathique ou pas rien n'est sûr, capable néanmoins de s'insérer dans le huis-clos de l'ambulance. Il est parti en guerre plutôt qu'en désertion, porte sur l'absurdité de la guerre et de ses acteurs un regard désabusé et fataliste. Forcé et contraint, c'est l'élément survivaliste du groupe, non pas tant pour continuer à se battre ailleurs que pour simplement ne pas mourir. Il jette aux autres des réparties sèches mais bienveillantes, teintées d'humour distant et froid. C'est le personnage le plus fouillé, disséqué, raclé jusqu'à l'os dans ses hésitations, ses faiblesses et ses forces.

J'avais jadis été séduit par le regard porté par Henri Verneuil, en 1964, sur la Poche de Dunkerque, via l'adaptation ciné qu'il fit du roman. le cinémascope alors à la mode (lire le 16/9ème) se prêtait au grand spectacle de la guerre, offrait des scènes dantesques pour le moins réalistes. le long métrage est très fidèle au texte (Merle eut son mot à dire), des scènes surajoutées émergent néanmoins de ci-delà mais restent dans la logique de l'histoire écrite. A noter que les épilogues divergent du lu au vu sans, qu'à mon sens, il me soit possible d'en privilégier l'une ou l'autre.

« Week End à Zuidcoote » est, après « La mort est mon métier » mon second Robert Merle lu. de nouveau le fond et la forme s'unissent pour rendre la lecture faussement aisée au service d'une réflexion acérée sur certains questionnements qu'apporte la guerre.

A lire et à voir. Absolument.

Lien : https://laconvergenceparalle..
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Superbe livre qui relate la vie de soldats défaits et en attente d'embarquement dans la poche de Dunkerque le week-end de l'opération Dynamo côté français.
Une écriture simple et touchante, des dialogues fabuleux, et un contraste saisissant parfois entre l'horreur de la guerre et le calme de l'attente.
Une réflexion sur l'absurdité des guerres en général.
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Cela me fait toujours du bien de relire la prose des temps passés.
On y retrouve souvent un vocabulaire perdu, mais surtout une vision des choses, un peu perdue aussi, sur les évènements racontés.

J'ai beaucoup aimé cette lecture, qui au travers d'un temps court, deux jours, retrace l'absurdité de cette drôle de guerre de 1940.

Tout au long du bouquin, je n'ai pu m'empêcher de superposer le visage de Bébel sur celui de Maillat, et cela m'a donné envie de voir le film.

Premier bouquin ? Prix Goncourt ? Je connaissais Robert Merle, mais pas celui-ci, et franchement il est à découvrir !
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Nous sommes en mai-juin 1940. Les troupes franco-britanniques sont coincées dans la poche de Dunkerque entre la Manche et l'armée allemande. Chaque jour, la poche se rétrécit. L'armée française a disparu depuis longtemps. Plus d'ordres, plus de QG, plus d'officiers. Quatre d'entre eux ont élu domicile dans une roulotte aux abords du Sanatorium de Zuydcoote. N'étaient les sirènes des Stukas qui, de temps à autre, arrosent de bombes les maisons et les plages, on pourrait se croire en ce week-end ensoleillé au milieu des dunes aux prémices de la saison touristique.
La vie s'organise dans les popotes. Chacun s'accommode de la situation comme il peut. Tandis que certains se sont résignés à la défaite, d'autres à l'instar de Julien Maillat cherchent à s'embarquer pour l'Angleterre. Mais les Anglais n'embarquant que les Anglais, il faut ruser.
Robert Merle raconte dans ce roman le point de bascule où les soldats, débris d'une armée en pleine débâcle, livrés à eux-mêmes, désorientés, doivent désormais imaginer seuls leur avenir. Les quatre compagnons d'infortune savent que leur camaraderie n'est qu'un havre précaire. Sobre, économe dans les descriptions, nourri de dialogues au ton très juste, ce livre, le premier de l'auteur, traduit très bien, dans un genre plus romanesque, "L'Etrange défaite" si bien expliquée par Marc Bloch.
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