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Citations sur Là-bas si j'y suis. Carnets de routes (24)

Aller voir là-bas si vous y êtes avec des convictions mais sans certitudes.
Voir avec les yeux de l'autre.
Partager.
Interpréter le réel avec intelligence et émotion.
Préférer toujours la parole au discours.
Chercher les lignes de force et les brèches dans l'inaperçu, dans l'inattendu, dans le terrain toujours vague de l'immédiat, dans une voix, dans un regard, dans un doute, dans un événement minuscule ou dans le panneau où tout le monde fonce en même temps.
Et tant pis si c'était un leurre.
Tant pis si ce n'était que le clinquant de l'instantané.
Tant pis si nous n'avons fait que partager l'ébriété du présent.
Tant pis si l'Humanité n'était que ça ...
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La Boétie ou Montaigne posent la seule question qui vaut aujourd'hui :
Pourquoi se laisser asservir alors que nous sommes nés pour être libres ? ...
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Avec qui boire, parler, apprendre, déconner ?
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nora
Pourquoi les Roms sont-ils nomades ?
Doucement, dans le noir, Nora me raconte.
Les Roms, eux aussi, avaient une écriture. C'est un oiseau qui l'avait inventée. Un oiseau migrateur qui n'avait pas migré cette année-là. Il avait une idée en tête. Quand la neige est venue, il s'est mis à danser sur la neige. Et la trace de ses pattes formait des signes, des mots, des phrases. C'était notre histoire, notre Livre. Nos vieux s'en souviennent. Et les beaux jours sont venus, la neige a fondu, l'oiseau est parti, et les Roms se sont mis en route espérant retrouver quelque part sur la terre l'oiseau du Livre.

7 novembre 1997
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« Le pire de tout, c'est lorsque les gens ne remettent plus en cause les conditions qui leur sont faites. Lorsqu'on ignore tout bonnement qu'on a droit à une vie meilleure, lorsqu'on ignore qu'une autre existence existe. Au moins la moitié de l'humanité vit dans cette absence totale de conscience. L'espoir, c'est quand les offensés ne rêvent pas de copier les maîtres. C'est rare, mais il arrive que les dominés s'inventent un autre devenir que de devenir dominant. »
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Quand il dit bleu je vois rouge.
Un autre voit jaune, ma sœur voit vert, mon voisin voit violet, mon chien voit tout en noir et ma mère tout en rose. Certains voient autre chose que des couleurs : des chansons, des saveurs, des gares, des lendemains, des moineaux, des citernes. Est-ce à dire que personne ne voit bleu quand il dit bleu ? Cela signifie que chacun voit son bleu à sa porte. Que le regard est plus important que la chose regardée, l’écoute plus importante que la chose écoutée, la lecture plus importante que le livre, le souffle plus important que le poumon. Que personne n’a jamais pu imposer son bleu à personne. Que les parleurs de bleu le veuillent ou non. Est-ce que toute parole est ainsi condamnée au malentendu ? Toute parole s’expose aux rires des dieux et à la liberté des hommes. Toute parole n’est qu’échange, commerce et grain à moudre. Mais toute parole est existence. Fais que ce grain soit le meilleur possible. Le plus plein, le plus odorant, le plus doré. Si tu es celui qui dit bleu, que ce bleu soit al poignante légèreté du ciel et le bleu ombrageux des flots, que ce bleu des rails et de l’encre, et de l’Orient et des volets et des lessives, et le bleu des yeux de ta mère, alors je verrai rouge, mais ce rouge, mon rouge, sera pivoine, désir, foulard, carmin, prénom, serment, fanal, que sais-je ? Le vert de ma sœur sera tout aussi imprévu pour elle. De son violet, mon voisin fera une douce consolation ; de son noir, mon chien fera un nouveau départ dans la vie. Et ainsi de suite. Plus profond sera ton bleu, plus fervent et plus vrai, plus tu éveilleras, plus tu révéleras en chacun sa couleur, sa vibration d'une couleur unique et qui jusque-là manquait à l’histoire des hommes.
Ainsi le monde semblera meilleur et peut-être même le sera-t-il vraiment.
Alors, soigne ton bleu, mon frère, creuse ton bleu, danse ton bleu, affûte ton bleu et parle-moi.
La prochaine fois, je te dirai rouge.

63 – [Presse Pocket n° 11049, p. 9]
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« Pour les radios commerciales, le but est clair : attraper des auditeurs par les oreilles pour les vendre à des annonceurs. »
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« Pour un malentendu, un rire au bord du Gange.
Du ciel, des buffles, des champs, des gens et un petit rire.
Un petit rire, ça rapproche.
C'est si loin, l'Inde, si grand, si méconnu, si exotique et si dédaigné. Alors, un petit rire, ça rapproche, on se serre la main.
Ah, surtout pas ! Surtout pas la main ! Ne touchez pas ! Ils sont intouchables. Impurs. Exclus.
Cent soixante millions en Inde. Les intouchables.
Exclus, nous aussi, on connaît ce mot, exclus. Les élus et les exclus ici. Là-bas, c'est les purs et les impurs.
Voyager, c'est changer de souillure. Chacun sa merde, en somme. (…)
On rame sur le Gange. En aval. Pas en amont, en aval. En aval, c'est-à-dire après Bénarès, parmi tout ce qui sort de Bénarès, qui nous semble absolument souillé, un monstrueux égout. Les cadavres noyés, les cendres des morts brûlés sur les espaces de crémation. Deux cents corps sont brûlés par jour et nuit au bord du Gange. Nous ramons avec notre ami le rameur sur ces eaux maléfiques, monstrueuses où se pose un énorme vautour à fleur d'eau. Sur quoi se pose-t-il, que picore-t-il et que déchire-t-il, ce vautour énorme ?
Un corps qui flotte.
Nous voguons sur le fleuve sacré. »
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Sois raisonnable, dit l'adulte à l'enfant. L'adulte, lui, est raisonnable, il mène une vie raisonnable. La raison n'est qu'une folie parmi d'autres. On pourrait dire que la raison est une folie qui a réussi. Elle s'est imposée, l'homme se l'est imposée, il l'impose à l'enfant. Mais n'y a-t-il pas quelque chose de tout à fait déraisonnable dans le fait d'imposer la raison ?
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Dans les chemins que nul n'a foulés, risque tes pas.
Dans les pensées que nul n'a pensées, risque ta tête ...
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