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Winckler Martin (Antécédent bibliographique)
EAN : 9782803677139
240 pages
Le Lombard (23/04/2021)
4.62/5   1265 notes
Résumé :

Jean, major de promo et interne à l'hôpital, doit faire un stage en soins gynécologiques aux côtés du docteur Karma.
Mais elle veut faire de la chirurgie, et non écouter des femmes parler d'elles-mêmes et de leur corps ! Elle se désespère de passer son temps auprès de ce médecin qui privilégie l'écoute à la technique. Contraception, maternité, violences conjugales, avortements... de consultations en témoignages, Jean pourrait bien pourtant changer sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (188) Voir plus Ajouter une critique
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On va suivre une jeune interne des hôpitaux en gynécologie. Elle doit exercer pendant six mois dans une unité dédiée à la médecine des femmes ce qui va à l'encontre de son envie.

Cependant, progressivement, elle se rend compte de toute la richesse et la complexité de son métier entre avortement, contraception, violences conjugales, maternité des jeunes adolescentes et accompagnement des cancers gynécologiques en phase terminale. J'ai bien aimé la progression de cette jeune interne qui croyait tout savoir car elle était major de sa promotion. Il y a tant de choses différentes sur le terrain. Cela va la transformer en un médecin plus humain.

C'est l'adaptation assez touchante d'un livre de Martin Winckler superbement mise en image par Aude Mermilliod avec une illustration pleine d'émotion. de l'avis général, c'est une franche réussite. Je n'ai pas lu le roman mais j'ai bien aimé cette BD. Il y a effectivement une très belle sensibilité des personnages. C'est une lecture qui ne peut faire que du bien et c'est tout à fait louable.

Un mot sur le graphisme pour souligner la douceur du trait. J'ai beaucoup aimé cette ligne claire ainsi que la couleur. Cela ajoute à la lisibilité de l'ensemble et cela contribue au dynamisme de ce récit documentaire.

La puissance de cet ouvrage m'a marqué entre respect du patient et écoute face à la maladie mais surtout ce final en apothéose. Je ne suis pas le seul d'ailleurs. Evidemment, je ne peux qu'ajouter ma voix à ce concert de louanges pour une BD maintes fois coup de choeur.
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Ce livre est l'adaptation graphique du roman de Martin Winckler, qui porte le même titre : "Le choeur des femmes". Nous y suivons le docteur Jean Atwood qui, pour pouvoir valider son internat, doit travailler six mois dans une section particulière : le MLF ou Médecine de la Femme, ainsi le docteur Franz Karma nomme-t-il son unité. Alors que Jean se voit un éminent chirurgien dans un avenir proche, elle va devoir apprendre désormais à écouter et entendre ses patientes, tenir compte de leurs avis autant qu'apprendre à ne pas les juger.

Pour qui a déjà lu le roman de Martin Winckler, les thématiques ne sont pas une surprise : les femmes avant tout, dans toutes leurs différences et similitudes, ainsi que la gynécologie et les différentes manières de la pratiquer. Aude Mermilliod y ajoute sa touche personnelle, en choisissant de mettre systématiquement en avant les différents états d'âme de Jean. Hormis des dessins assez minimalistes en ce qui concerne les décors et tout ce qui entoure les personnages, elle ne lésine pas en revanche sur les différentes émotions par lesquelles ils passent.

Cette adaptation permet de donner à nouveau la parole aux femmes, quels que soient leur âge, leur milieu social, leur situation familiale, leurs croyances, leur vécu ou leurs caractéristiques physiques. Leur est donnée l'occasion de s'exprimer et d'être écoutées et entendues jusqu'au bout, de se libérer ou du moins de mettre en mots leur colère, leur incompréhension, leur douleur.

Toujours aussi percutant grâce à toutes ces femmes qui croisent le chemin de Jean, grâce à Jean aussi qui doit elle-même faire face à ses propres déboires, ainsi qu'au docteur Franz Karma, ce récit mélange histoires féminines personnelles et histoire de la gynécologie. Il fait s'effondrer un à un tous les préjugés qui, encore de nos jours, prédominent. Il y est notamment question d'éthique, de respect, de confort et d'écoute que, souvent encore aujourd'hui, la plupart des médecins mettent de côté au profit de leur pratique et de leur propre confort. Mais il est aussi question d'accouchement, d'avortement, de contraception, de menstruations, ou encore d'intersexuation, de genre ou d'orientation sexuelle.

Cette histoire est toute de bienveillance et d'humanité, de sensibilité, autant qu'elle nous jette à la figure toute la colère des femmes, leur ras-le-bol quant à la manière dont elles sont traitées et jugées par des professionnels qui ne se donnent même pas la peine de les connaître ou du moins de les comprendre.

Je n'avais pas souvenir d'un langage aussi familier, j'y ai retrouvé en revanche les personnages tels que je les avais imaginés, ainsi que la même ambiance au sein de cette unité spéciale, les mêmes messages, les mêmes cris de colère.

Une histoire puissante, très animée aussi, lumineuse autant que révoltante, qui prêche la tolérance et met l'accent sur l'acceptation de ses différences, aussi bien physiques que psychiques.

Une très très chouette adaptation.
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"La médecine a fait des miracles depuis un siècle, inventant par milliers des maladies nouvelles." Louis Scutenaire.
La jeune Jean ( prononcez Djiin) Atwood, interne et 4 fois major de sa promotion, doit se résigner à faire un stage de 6 mois, chez " Barbe Bleue" gynécologue, le docteur Franz Karma dans son unité "Médecine de la femme".

Barbe bleue séduit sans vergogne les malades et les infirmières, mais est sans pitié pour les internes sous ses ordres... Jean veut faire de la chirurgie et non pas écouter les malades se plaindre ou parler d'elles- mêmes!
Alors que le docteur Karma prend son temps, écoute et refuse les diktats des pontes de la médecine..." qui se prennent pour Dieu."

Il laisse même Catherine , une malade en phase terminale, occuper une chambre... sans jugement, ni état d'âme
-" Mais combien de temps?" Demande Jean.
- "Tu sais. Je ne suis pas devin. Par principe , je ne fixe jamais l'heure de décès avant de l'avoir prononcé." répond le docteur Karma

Combien de femmes ont servi de cobayes, à des pratiques douteuses?
"Sabrina avait 14 ans et désirait un moyen de contraception et le médecin (un homme)à posé la pire question, à une adolescente:
- Avez vous déjà des rapports sexuels?"
- Pourquoi la pire question ?" demande Jean.
-L'activité sexuelle des femmes ne nous regarde pas. Si elles en parlent spontanément, ok. de quel droit devions savoir avec qui elles baisent, à quelles fréquences et dans quelles positions?"
- Mais savoir si elles ont des relations est utile au diagnostic!" s'énerve Jean.
-Quel diagnostic? Une femme qui veulent une contraception , n'est pas malade."fait Franz Karma...

Une relation médecin-malade mise à l'honneur, dans la dignité des femmes et du corps humain. On aimerait que "Djiin" Atwood exauce nos 3 voeux: qu'elle ouvre les yeux sur la difficulté d'être une femme,
"Vous ne pouviez pas apprendre avec des lunettes noires" avec son cortège de problèmes. Ou de subir des médecins qui veulent aller le plus vite possible, avec morgue et suffisance, lors des consultations...

" La pince Pozzi n'est pas nécessaire pour poser un stérilet. Les stérilets sont en plastique souple, ils plient et se déforment pour s'insérer facilement."
Inutile de maltraiter les femmes...
-" Je n'ai jamais entendu ça, ni lu dans aucun bouquin" avoue Jean...
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Jean est loin d'être enthousiaste à l'idée de passer les 6 derniers mois de son internat en gynécologie obstétrique. Bien au contraire ! D'autant que le stage se passe au coeur du service du docteur Franz Karma, surnommé Barbe Bleue, et qui a renommé sa section « Médecine de la Femme ». Elle ne manque pas, d'ailleurs, de bien l'informer qu'aussitôt après ce stage, elle retourne directement en chirurgie. Dès que les premières patientes franchissent la porte de son bureau, Jean ne peut s'empêcher de souffler, de s'impatienter, de s'énerver parfois, de sourire ironiquement devant les méthodes employées par le docteur Karma, qui, lui, favorise le dialogue. S'il a bien remarqué son comportement, il lui demande de changer et d'arrêter de juger les femmes. Aussi lui propose-t-il une semaine à l'essai. Elle n'aura qu'à le suivre, observer, noter, faire ce qu'il lui demande, adopter une attitude plus indulgente envers les patientes. Si elle pense que leurs visons des choses est trop différente, il la laissera partir en validant son semestre...

Jean Atwood, brillante élève qui a terminé major de sa promotion, ne se doute pas un seul instant que son stage effectué au service gynécologie obstétrique du docteur Karma va changer aussi bien sa vie que sa conception de la médecine. Cet album, adapté du roman éponyme de Martin Winckler, se concentre, d'une part, sur la vie de Jean, que l'on découvre peu à peu, notamment les raisons qui la poussent à s'orienter vers la chirurgie gynécologique, d'autre part, sur toutes ces femmes dont le témoignage (certainement authentique) est tout aussi touchant qu'émouvant puisque concernant une partie très intime et complexe d'elles-mêmes. S'il y est question d'avortement, de contraception, de maternité, l'album traite également de sujets plus profonds tels que les pratiques gynécologiques abusives ou traumatisantes, les nouvelles façons d'aborder la médecine (basée sur l'écoute et l'empathie) mais aussi l'intersexuation. le résultat n'en est que plus poignant, très intéressant, et en rien plombant tant le duo formé par Jean et le docteur Karma est pétillant et haut en couleurs. Graphiquement, Aude Mermilliod, avec ses planches aérées au trait fin, apporte de la légèreté et du dynamisme au récit.

Un roman graphique tendre et profondément humain...

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J'ai déjà lu et apprécié le roman du même nom de Martin Winckler. Aussi, quand il y a quelques temps ma meilleure amie m'a offert cette bande dessinée directement inspirée du dit roman, j'ai été ravie.
Je me suis laissé le temps de trouver le bon moment pour la lire, et ce week end était pour moi propice pour la lecture de cette très belle bande dessinée.
Je ne peux que saluer le talent d'Aude Mermilliod qui a su restituer avec finesse et sensibilité l'âme du roman et surtout en faire une oeuvre vraiment aboutie.
Que ce soit au niveau du dessin ou du scenario, il n'y a absolument rien à dire car tout sonne tellement juste.
On ne peut qu'être touchée par cette histoire qui est à mettre entre toutes les mains.
Une réussite.
Merci ma Véro !


Challenge Multi-Défis 2022
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critiques presse (5)
LaPresse
09 septembre 2021
Choc des cultures. Choc personnel. Et choc à la lecture, soyez avertis. Certains passages sont durs, les images y sont crues, tandis que d’autres segments sont terriblement touchants. Et dérangeants : « Vous voulez être quel genre de médecin, vous ? Une soignante ou un flic ? » C’est ce que lui demandera le médecin chargé de la superviser pendant six mois, une question qui en dit long sur le cheminement que l’étudiante aura à faire et sur toute l’éducation ici nécessaire.
Lire la critique sur le site : LaPresse
BDGest
25 juin 2021
Une adaptation sensible et puissante du roman culte de Martin Winckler.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDGest
22 juin 2021
Avec cet album sensible, touchant, drôle, effrayant parfois, Aude Mermilliod expose une évidence : elle est une artiste à part dans la BD.
Lire la critique sur le site : BDGest
SudOuestPresse
21 mai 2021
Aude Mermilliod a adapté le roman à succès de Martin Winckler. Un album illustré sur la médecine gynécologique qui, parfois encore, accorde plus de place à l’acte qu’à l’écoute des patientes.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LigneClaire
04 mai 2021
Son livre fait du bien parce que le héros, Barbe Bleue, est un chic type auquel on a envie de croire, et que son élève Jean sera, évidemment, une disciple qui prendra sa relève.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
— Depuis 20 ans, à chaque fois que j'accueille une femme enceinte qui a oublié sa pilule, elle le dit avant même que j'ai posé la question parce qu'elle s'en veut. Elle se sent coupable et elle a besoin de le dire. Mais celles qui ne l'ont pas oubliée sont en colère. Parce qu'elles ont tout fait correctement. Comme cette jeune femme. Les ovulations sans oubli ça existe. C'est démontré. Désolé que vous ne le sachiez pas.
— OH, MERDE À LA FIN !!! J'ai été major de ma promo cinq années de suite !! J'ai une mémoire photographique !!! J'ai enregistré tous les cours qu'on m'a donnés, toutes les conversations que j'ai eues avec mes profs ! Comment c'est possible que je ne le sache pas ?!
— Vous ne pouvez pas savoir ce qu'on ne vous a pas appris ! Et vous ne pouvez pas apprendre avec des lunettes noires !!!
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— Elle est vraiment tombée enceinte sans avoir oublié sa pilule ???
— Bien sûr puisqu'elle nous l'a dit!
— Mais comment savoir qu'elle dit la vérité ?!
— Mais bon sang, réfléchissez deux secondes !!! On ne peut pas soigner les gens en partant du principe qu'ils mentent !!!
— Parce que vous pensez que vos patientes ne vous mentent jamais ?
— Depuis 20 ans, à chaque fois que j'accueille une femme enceinte qui a oublié sa pilule, elle le dit avant même que j'aie posé la question parce qu'elle s'en veut. Elle se sent coupable et elle a besoin de le dire.
Mais celles qui ne l'ont pas oubliée sont en colère. Parce qu'elles ont tout fait correctement. Comme cette jeune femme.
Les ovulations sans oubli, ça existe. C'est démontré. Désolé que vous ne le sachiez pas.
— OH, MERDE À LA FIN !!!
J'ai une mémoire photographique. J'ai été major de ma promo cinq années de suite. J'ai enregistré tous les cours qu'on m'a donnés, toutes les conversations que j'ai eues avec mes profs! Comment est-ce possible que je ne sache pas ?!
— Vous ne pouvez pas savoir ce qu'on ne vous a pas appris! Et vous ne pouvez pas apprendre avec des lunettes noires !!!
— Qu'est-ce que vous racontez encore ...
— Je parle de la morgue. De la vanité qu'on vous a inculquée après vous avoir soigneusement humiliée. Je vous parle de la façon dont les patrons à qui vous avez eu affaire vous ont déformée pour vous transformer en robot...
Voilà de quoi je vous parle.
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– J’ai pas vu beaucoup de mecs lire ça… « Le carnet d’or » de Doris Lessing… Chapeau !
– Oh ça… C’est juste par intérêt professionnel…
– Tu fais quoi ?
– Psychologue clinicien et… 3/4 de mes patients sont des patientes. Donc bon… Faut bien que j’essaye de comprendre ce qu’elles ont en tête…
– En lisant Doris Lessing ?
– En lisant des romans.
– Hum… Woolf ? Beauvoir ?... ou Cartland ?
– Celles-là, et aussi Bukowski, Miller, Roth, Updike…
– Lire les hommes, ça t’aide à comprendre les femmes ?
– Les deux mon capitaine !

(p. 128)
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- Les situations d'intersexualité sont des variantes du développement sexuel, pas des maladies. Des variantes qui compliquent beaucoup la vie en raison des conventions sociales, culturelles ou religieuses. Mais vous n'êtes ni malade ni un monstre, et ne laissez personne dire une chose pareille à votre sujet ! [...] C'est pour ces mêmes raisons que je ne peux pas vous dire si vous êtes un homme ou une femme. Vous seule le savez.
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Aujourd'hui, alors que les femmes ont les mêmes droits et obligations devant la loi que les hommes, alors que personne n'a le droit de les asservir ou de les infantiliser, elles sont encore contraintes lors de chaque examen gynécologique de s'allonger sur le dos, cuisses écartées, sexe exposé, dans une position humiliante imposée par les médecins sans aucune nécessité médicale.
La posture dite "à l'anglaise" (sur le côté) permet tous les gestes gynécologiques courants, ainsi que de procéder à des accouchements en toute sécurité et est pratiquée dans de nombreux pays du monde.
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Vidéo de Aude Mermilliod
La première émission live des éditions du Lombard.
Pour cette première édition animée par Aurélie Blonde, nous avons souhaité vous présenter les 8 romans graphiques qui rythmeront cette année 2021 en présence de leurs auteurices. Au programme : interviews, dessin live, visite d'ateliers.
retrouvez, dans l'ordre d'apparition : - Judith Vanistendeal - La baleine bibliothèque - Simon Spruyt - le tambour de la Moskova https://www.lelombard.com/bd/le-tambour-de-la-moskova/le-tambour-de-la-moskova - Alix Garin - Ne m'oublie pas https://www.lelombard.com/bd/ne-moublie-pas/ne-moublie-pas - Quentin Zuttion - La dame blanche - Sylvie Roge et Olivier grenson - La fée assassine - Thomas Cadène et Joseph Falzon - Alt-Life 2 - Grégory Panaccione - Quelqu'un à qui parler - Aude Mermilliod - le choeur des femmes https://www.lelombard.com/bd/le-choeur-des-femmes/le-choeur-des-femmes
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