L'appel

Combat d'une mère qui tente de récupérer son fils parti en Syrie rejoindre les djihâds. Trop réel, trop actuel, trop dérangeant, trop linaire, trop froid, trop triste.

Nous sommes ici avec des dessins en noir et blanc qui vont plutôt bien avec ce que les auteurs nous narrent, nous suivons ici une mère qui est désemparé par le départ de son fils en Syrie, pourtant celui-ci adolescent n'a à priori aucune raison de parti là-bas.

Nous la suivons donc entre le passé et le présent afin de tenter de comprendre les raisons de ce départ, l'adolescence de son fils, ses copains, les réseaux sociaux ou il commence à converser avec des personnes qui le recrutent plus ou moins pour qu'il vienne les rejoindre.

Avec moultes promesses entre autre de vie idéale et de combat pour une "cause noble", la mère de Benoit qui se nomme Cécile va faire son maximum pour reprendre contact avec son fils, jusqu'à faire le voyage jusqu'en Turquie et fréquenter des personnes plus que douteuses.

Malheureusement on se doute rapidement de la fin de ce voyage comme dans beaucoup de cas similaire.

J'ai trouvé ce roman graphique vraiment différent de ceux que je lis habituellement, beaucoup plus sombre et tragique avec un sujet tellement d'actualité.

Le récit commence en 2014. Cécile est infirmière. Un jour, elle découvre une clé USB contenant une vidéo de son fils Benoît lui annonçant qu'il part en Syrie rejoindre les rangs de l'état islamique.

Désemparée, Cécile tente de comprendre, ce qu'elle a manqué, ce qu'elle n'a pas vu venir. Elle ne prévient pas la police, essaie de retracer ce qui a pu se passer tout en demeurant dans l'attente d'un contact avec son fils.

Cet ouvrage est bien mené pour montrer l'embrigadement, la manière employée dans le recrutement à distance de jeunes hommes ou femmes, l'impuissance d'une mère face à une telle décision. Au fil des pages, on découvre ce qui a pu se passer dans la tête de ce jeune garçon au moment où il a décidé de partir faire le djihad.

Un roman graphique intéressant sur le fond, mais j'ai eu du mal à rentrer dans les émotions des personnages.

Waouh ! On dirait que j'ai l'honneur d'être la première critique de cette BD.

Benoit, Bilal et Baakari sont amis depuis l'enfance. Peu importe leurs origines et religions, ils sont liés par une amitié sincère agrémentée d'une passion pour la boxe.

Bilal est un peu une petite "racaille", rien de bien méchant, des bêtises d'adolescents.

Un élément va bouleverser la vie des 3 potes mais aussi la mère de Benoit : Benoit s'est converti en cachette et est parti en Syrie pour faire le djiad.
On suit alors le combat d'une mère tentant de sauver son fils.

Je n'en raconte pas plus afin de vous laisser découvrir cette petite pépite !
L'histoire est touchante, poignante et d'actualité.

Lorsque l'on parle des jeunes qui partent faire le djiad, qu'ils soient musulmans ou non, je ne comprends pas. Au début, je pensais qu'il s'agissait des jeunes perdus dans les banlieues mais il s'avère (par l'actualité) que ce n'est pas forcément ni obligatoirement des jeunes sans ressource ni éducation. Un petit « détail » pour nous suffit parfois à faire basculer ces jeunes. Cette BD met bien l'accent sur cela.

Elle met aussi en exergue les techniques bien rodées par l'EI pour attraper ces victimes dans leurs filets et hop… des vies foutues !

Les leçons de morales sont aussi absentes de la BD. On sent l'incompréhension et la culpabilité de la mère de Benoit à plein nez.

Les dessins sont sombres, l'atmosphère lourde…

Cette BD m'a émue, m'a bouleversée et m'a énervée. J'ai adoré !

Une très belle BD qui questionne...
Bien sûr : comment est-ce que le fils de Cécile a pu se faire ainsi embrigader.
Et surtout, comment, nous en tant que parents, réagirions-nous ? Irions-nous jusqu'à aller sur place pour tenter de ramener notre enfant à la raison ? Que serions-nous prêts à faire ? Avec bien sûr une donnée propre à chacun ; puisse que Cécile est mère célibataire et n'a qu'un fils.

On suit l'histoire de Benoit qui va se faire embrigader par la force des réseaux sociaux et surtout pour suivre/venger son ami.

J'ai trouvé le personnage de Baakari très intéressant mais je n'ai éprouvé aucune émotion concernant le combat de Cécile (La mère de Benoît) pour retrouver son fils.

Je pense que l'histoire aurait dû être plus longue

Voir Benoît en Syrie, voir comment cela se passe, plutôt que d'avoir seulement le point de vue de sa mère (qui reste tout de même très intéressant).

Une BD qui raconte la découverte par une mère de la radicalisation de son fils. Un récit sobre et dur.
Le pouvoir de persuasion (d'embrigadement) est puissant ( comme une secte, est-il dit) : la deradicalisation n'en est que plus complexe.