Jean Merrien/5
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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En 1953, après avoir été bousculé par un cyclone, un jeune capitaine au long cours originaire de Chateaulin, Gildas Quémener, est bloqué, à bord d'un vapeur vide et muet, au fond du port de Boston.
Il y attend dans l'inaction que des financiers lointains, en réglant les frais de son sauvetage, lui fasse reprendre la mer.
Il se serait vite ennuyé s'il n'avait pas retrouvé là, Jobic, un vieil ami de son père ...
Jobic est "Centennial Salt-Fish*".
Il est, à 95 ans passés, une des gloires dont s'enorgueillit Boston.
Il a été, durant de nombreuses années, l'as des as des pilotes du port.
Et le port de Boston, s'il est bien abrité est aussi très encombré par un fouillis d'îles et de presqu'îles.
Des rochers et des bancs de sable y jouent à cache-cache dans la marée changeante ...
Ce livre de Jean Merrien est une petite pépite.
C'est un véritable roman tissé de souvenirs.
On y trouve, échoué sur un fond de fiction, un récit passionnant : l'histoire des "fous" qui, à la fin du XIXème siècle, en solitaires ou dans d'insensées petites barcasses, ont tenté de traverser l'Atlantique.
Le parti-pris de l'auteur est astucieux et original.
Il fait raconter à ses personnages une odyssée baroque mais bien réelle.
Comme à l'accoutumée, Jean Merrien sait trouver les mots pour chanter l'amour de la voile et l'envoûtement de la mer.
Et même si son roman est écrit aux couleurs de l'Amérique, il y souffle pourtant un agréable petit vent d'amont venu de Bretagne ...
Après l'héroïque première traversée de Johnson, la ville de Boston s'est passionnée pour toutes les tentatives de traverser "la mare" ... qu'elles soient tentées en solitaire, à l'aviron ou dans des embarcations défiant tout bon sens marin !
"Boston-Matin" n'a-t-il pas offert 2.000 dollars au gagnant de la première régate transatlantique en solitaire ?
Et toutes les marines du monde, à cette occasion, ont été informées :
"les autorités américaines interdiront DÉFINITIVEMENT l'entrée aux États-Unis à tout capitaine et à tout équipage de navire qui aurait chargé puis remis à la mer plus loin l'embarcation d'un concurrent ou pris en remorque cette embarcation !
Et ceci afin de décourager toute supercherie ...
* Poisson salé centenaire
Il y attend dans l'inaction que des financiers lointains, en réglant les frais de son sauvetage, lui fasse reprendre la mer.
Il se serait vite ennuyé s'il n'avait pas retrouvé là, Jobic, un vieil ami de son père ...
Jobic est "Centennial Salt-Fish*".
Il est, à 95 ans passés, une des gloires dont s'enorgueillit Boston.
Il a été, durant de nombreuses années, l'as des as des pilotes du port.
Et le port de Boston, s'il est bien abrité est aussi très encombré par un fouillis d'îles et de presqu'îles.
Des rochers et des bancs de sable y jouent à cache-cache dans la marée changeante ...
Ce livre de Jean Merrien est une petite pépite.
C'est un véritable roman tissé de souvenirs.
On y trouve, échoué sur un fond de fiction, un récit passionnant : l'histoire des "fous" qui, à la fin du XIXème siècle, en solitaires ou dans d'insensées petites barcasses, ont tenté de traverser l'Atlantique.
Le parti-pris de l'auteur est astucieux et original.
Il fait raconter à ses personnages une odyssée baroque mais bien réelle.
Comme à l'accoutumée, Jean Merrien sait trouver les mots pour chanter l'amour de la voile et l'envoûtement de la mer.
Et même si son roman est écrit aux couleurs de l'Amérique, il y souffle pourtant un agréable petit vent d'amont venu de Bretagne ...
Après l'héroïque première traversée de Johnson, la ville de Boston s'est passionnée pour toutes les tentatives de traverser "la mare" ... qu'elles soient tentées en solitaire, à l'aviron ou dans des embarcations défiant tout bon sens marin !
"Boston-Matin" n'a-t-il pas offert 2.000 dollars au gagnant de la première régate transatlantique en solitaire ?
Et toutes les marines du monde, à cette occasion, ont été informées :
"les autorités américaines interdiront DÉFINITIVEMENT l'entrée aux États-Unis à tout capitaine et à tout équipage de navire qui aurait chargé puis remis à la mer plus loin l'embarcation d'un concurrent ou pris en remorque cette embarcation !
Et ceci afin de décourager toute supercherie ...
* Poisson salé centenaire
Citations et extraits (5)
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... Les pêcheurs de flétan qui allaient sur les bancs de Terre-Neuve, hiver comme été, tirer de l'eau glacée leurs poissons plats de 200 kilos prétendaient que, eux, étaient les seuls vrais marins et qu'on ferait mieux de raconter leur vie ...
Les cap horniers qui faisaient tout le tour de l'Amérique, en doublant, presque dans les glaces du pôle-sud, le terrible cap avec leur trois-mâts à voiles carrées, haussaient les épaules et gueulaient ferme qu'eux seuls avaient le droit de cracher au vent ...
Les longs-courriers qui portaient du bois en Australie, qui en ramenaient de la laine en Angleterre, et revenaient avec des tissus ou du charbon, bouclant ainsi le tour du monde à bord de leurs merveilleux clippers, traitaient les autres de gamins ...
Enfin, un pêcheur de langoustes, un chasseur de phoques et un baleinier se jetaient à la tête les dangers des roches parmi lesquelles il fallait circuler, le scorbut qui faisait tomber les ongles et dents pendant les campagnes lointaines, et le terrifiant péril des montagnes flottantes de glace dérivant dans la brume ...
Les cap horniers qui faisaient tout le tour de l'Amérique, en doublant, presque dans les glaces du pôle-sud, le terrible cap avec leur trois-mâts à voiles carrées, haussaient les épaules et gueulaient ferme qu'eux seuls avaient le droit de cracher au vent ...
Les longs-courriers qui portaient du bois en Australie, qui en ramenaient de la laine en Angleterre, et revenaient avec des tissus ou du charbon, bouclant ainsi le tour du monde à bord de leurs merveilleux clippers, traitaient les autres de gamins ...
Enfin, un pêcheur de langoustes, un chasseur de phoques et un baleinier se jetaient à la tête les dangers des roches parmi lesquelles il fallait circuler, le scorbut qui faisait tomber les ongles et dents pendant les campagnes lointaines, et le terrifiant péril des montagnes flottantes de glace dérivant dans la brume ...
Il y avait là, au milieu des "mammas" mafflues et des adorables négrillons déguenillés, un "débit", un vrai "débit de boissons" à la manière bretonne, tenu par un certain Guyomar, de Recouvrance - ( pas de Brest même, de Recouvrance) -, vieux matelot tatoué qui avait jadis épousé en Géorgie-du-Sud une sémillante négresse ... devenue imposante matrone.
La négresse, et ses enfants café au lait ou lait au café, parlaient breton en élidant les "R" et en omettant, bien entendu, les "C'h", mais avec volubilité et grande richesse de vocabulaire, enrichi d'anglais et d'espagnol, ce qui donnait un sabir étonnant et réjouissant.
On y buvait du cidre approximatif, et du muscadet véritable.
On y mangeait des crêpes parfaites, du fare et de la bouillie, des sardines grillées et de l'andouille, du homard à l'armoricaine -(qui, pour une fois, était bien américain !) -, et des palourdes farcies ... dix fois grosses comme en Bretagne.
On s'y retrouvait entre bretons ... de toutes couleurs, car il y avait aussi la descendance d'un gabier de Morlaix qui avait épousé une chinoise, et la délicieuse vahiné ramenée de Tahiti par un timonier d'Auray.
Laissons, ceci nous emmènerait trop loin, c'est bien le cas de le dire ...
La négresse, et ses enfants café au lait ou lait au café, parlaient breton en élidant les "R" et en omettant, bien entendu, les "C'h", mais avec volubilité et grande richesse de vocabulaire, enrichi d'anglais et d'espagnol, ce qui donnait un sabir étonnant et réjouissant.
On y buvait du cidre approximatif, et du muscadet véritable.
On y mangeait des crêpes parfaites, du fare et de la bouillie, des sardines grillées et de l'andouille, du homard à l'armoricaine -(qui, pour une fois, était bien américain !) -, et des palourdes farcies ... dix fois grosses comme en Bretagne.
On s'y retrouvait entre bretons ... de toutes couleurs, car il y avait aussi la descendance d'un gabier de Morlaix qui avait épousé une chinoise, et la délicieuse vahiné ramenée de Tahiti par un timonier d'Auray.
Laissons, ceci nous emmènerait trop loin, c'est bien le cas de le dire ...
La mode avait alors tourné.
Le public ne s'intéressait plus guère aux voiliers ; tout était pour le nouveau né, le moteur.
Et, bien entendu, la presse emboîtait le pas, selon la célèbre formule "je suis leur guide, il faut bien que je les suive".
Elle affectait de mépriser les "marins ancienne manière", pour mettre au pinacle les novateurs, les "gens du boucan, de la mauvaise odeur, et du va-tout-droit", les "marins de ferraille", les "conducteurs de tramway", comme disaient les vieux de la voile ...
Le public ne s'intéressait plus guère aux voiliers ; tout était pour le nouveau né, le moteur.
Et, bien entendu, la presse emboîtait le pas, selon la célèbre formule "je suis leur guide, il faut bien que je les suive".
Elle affectait de mépriser les "marins ancienne manière", pour mettre au pinacle les novateurs, les "gens du boucan, de la mauvaise odeur, et du va-tout-droit", les "marins de ferraille", les "conducteurs de tramway", comme disaient les vieux de la voile ...
Ils vivaient avec la mer.
Ils n'étaient pas sur la mer, ils étaient une partie de la mer ...
Ils n'étaient pas sur la mer, ils étaient une partie de la mer ...
Jobig-Coz est mon ami.
Assurément pas mon ami d'enfance ; il s'en faut, car il pourrait aisément être mon grand-père.
Mais il fut d'abord l'ami de mon père qui le connut là-bas en 1891 ...
Assurément pas mon ami d'enfance ; il s'en faut, car il pourrait aisément être mon grand-père.
Mais il fut d'abord l'ami de mon père qui le connut là-bas en 1891 ...
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Jean Merrien : Dictionnaire de la mer
Depuis COLLIOURE, dans les Pyrénées-Orientales, Olivier BARROT présente le livre "Dictionnaire de la mer, le langage des marins, la pratique de la voile", de Jean MERRIEN, réédité par Omnibus. Dessins en banc-titre.
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