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Arlette Rosenblum (Autre)
EAN : 9782277135579
312 pages
J'ai lu (04/01/1999)
3.68/5   66 notes
Résumé :
Au cœur des à-pics glacés et des neiges éternelles de l’Alaska, Leif découvre une étrange vallée que le temps semble avoir oubliée. Il y rencontre la belle Evalie, mais aussi la sorcière Lur, une guerrière redoutable qui reconnaît en lui l’incarnation d’un grand roi du temps jadis : le terrible Dwayanu. Et bientôt, celui-ci surgit des ombres de son inconscient, s’emparant de l’esprit de Leif… Il va pourtant falloir faire face, car la guerre fait rage à présent. Mais... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes dans l'entre-deux-guerres et une poignée d'auteurs à l'imagination fertile s'émancipent du positivisme, de l'ésotérisme et du romantisme historique pour offrir de nouveaux univers de grande aventure.
Zou, musique d'ambiance ! https://www.youtube.com/watch?v=1_xgecR0ifo
Dans ce roman d'Abraham Merritt paru en 1932, un héros qui s'ignore s'en va au bout du monde connu découvrir un monde perdu, et va devoir se muer en guerrier pour mener un coup d'Etat puis en guerrier de l'esprit pour mener une révolution contre une élite dépositaire de tous les vices du pouvoir qui exploite les peuples quand il ne les dresse pas les uns contre les autres… Un immense potentiel de supracoolitude pour les lecteurs de l'époque coincés entre les forces occultes du Grand Capital et celles de la Bête Immonde !


Dans le Livre de Khalk'ru :
Nous suivons Leif Langdon, être hors de son temps, véritable viking né dans une famille de bourgeois matérialistes, voué à devenir comme tous les mâles de sa famille un gratte-papier… Lors d'une expédition scientifique en Mongolie, son physique et son don des langues le rapproche des nomades de la steppe infinie qui lui apprennent l'art du combat à l'épée… Mais les Ouïgours reconnaissent en lui leur héros messianique Dwayanu, et le confient aux bons soins d'un vieux prêtre qui l'initie aux mystères plein de démons et de merveilles de Khalk'ru le Grand Dissolveur (on t'a reconnu Cthulhu ! ^^)

Dans le Livre du Mirage :
Dans cette phase très lovecraftienne du récit, avec une narration à la première personne intimiste mais débarrassée des gimmicks du Maître de Providence, nous suivons l'expédition en Alaska de Leif Langdon le wasp et de son ami à la vie à la mort James T. Eagle le cherokee (argh les mixophobes s'arrachent les cheveux… bien fait pour eux !). Les habitués des livres de Jack London seront ici à la fête, avant que Leif attiré par l'Appel de Khalk'ru ne découvre dans les montagnes du cercle polaire arctique une vallée perdue tropicale et leurs habitants hors du temps…

Dans le Livre d'Evarie :


Dans le Livre de la Sorcière :


Dans le Livre de Dwayanu :


Dans le Livre de Leif :


Au bout du chemin, à la toute fin, après tant d'épreuves Leif Langdon doit faire un choix : une vie modeste et simple avec la douce Evalie en tant que Leif, ou une vie aventureuse et trépidante avec l'ambitieuse Lur en tant que Dwayanu… Il va sans dire que le héros en plein crise existentielle est fortement soumis à la tentation ! Oh que oui, Mon Précieux !!!
La nouvelle édition réalisé par Callidor a la belle intelligence d'offrir à la fois la fin voulue par l'auteur (du sang et des larmes, car nous sommes dans la tragédie !), et la fin voulue par l'éditeur (happy end gnagnagna la morale est sauve gnagnagna tout est bien qui finit bien gnagnagna… Soupirs)


"Les Habitants du mirage" sont une oeuvre pionnière de la Fantasy à une époque où les liens entre science-fiction et fantastique étaient encore très forts. Ici nous sommes au point d'équilibre parfait entre l'horreur à la H.P. Lovecraft et la sword & sorcery à R.E. Howard. La force du roman est d'ailleurs aussi une de ses limitations (avec ce triangle amoureux bancal dont l'un des angles repose sur une romance à l'eau de rose) : nous sommes à l'aube de ce genre, et l'auteur bascule de la science-fiction au fantastique sans jamais véritablement choisir, opposant aux éléments surnaturels des explications rationnelles en laissant constamment planer le doute (schizophrénie, possession, métempsychose ?)… Il ne ménage ainsi pas ses efforts pour ancrer son récit dans le réalisme : géologie, climatologie, géographie, histoire, études ethnographiques, mythologies comparées, recours aux travaux de Sigmund Freud et Carl Gustav Jung… franchement, à ce niveau-là c'est du bel ouvrage !
Entre le petit peuple de JRR Tolkien, allégorie presque caricaturale de la gentry anglaise, et le petit peuple d'Abraham Merritt, peuple premier qui lutte vaillamment pour sa survie face à plus puissants que lui, mon choix est vite fait (sans parler des Ayjirs qui annoncent carrément avant l'heure les Melnibonéens de Michael Moorcock !)… Car oui, je suis encore obligé de préciser que la Fantasy moderne n'apparaît pas en 1937 avec "Le Hobbit" : d'ailleurs, elle existe avant et en dehors de l'oeuvre de l'universitaire d'Oxford.

On ne va pas tourner autour du pot : au-delà d'un classique qui a bien vieilli avec sa belle prose d'une autre époque littéraire, une oeuvre majeure du genre indispensable pour tous les amateurs des genres de l'imaginaire et de belles aventures !
Et pour ne rien gâcher la nouvelle édition réalisée par Callidor est superbe : l'imprimeur lithuanien Standartu Spaustuve a réussi à nous offrir un libre-objet d'un très appréciable rapport qualité/prix, le préface d'Alain Zamaron et en postface l'article de l'auteur qui était journaliste avant d'être écrivain apportent un plus bienvenu, et les belles illustrations, superbes même parfois, de Sébastien Jourdain nous envoient directement dans un univers of High Adventures ! (surveillez-le bien celui-là, il pourrait vous surprendre ^^)… Cela me navre au plus haut point qu'en termes de qualité de travail une Small Press se place bien au-dessus des gros éditeurs dont on taira les noms par pure charité chrétienne.
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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Quelque part entre Robert Erwin Howard (Conan) et Howard Phillips Lovecraft (le mythe de Cthulhu), c'est là qu'on peut situer approximativement Abraham Merritt. Un petit peu moins doué, sur le plan de l'écriture, que ces deux auteurs (mais dans le domaine des « pulp magazine », cette notion n'est pas capitale), il a du premier le goût de l'héroïc fantasy avec des héros d'une grande force physique (à la Schwarzy), évoluant dans un milieu à la fois violent et fantastique, d'où la magie n'est pas exclue ; du second il a le goût des mondes perdus, bizarres, hors du temps, maudits, peuplés de créatures étranges et dangereuses, de démons qui reviennent à la vie, et de dieux monstrueux. Les romans de Merritt ont souvent pour héros un costaud scandinave ou européen du nord (jamais latin, par exemple), confrontés à des situations impossibles dans des mondes improbables (ou le contraire). Une imagination fertile, jointe à une plume alerte et vive, donnent à ces romans un goût de « fantastique à portée de la main » qui n'est pas désagréable.
Le Mirage est un de ces mondes imaginaires, coincé entre « ailleurs », « je ne sais pas où » et « nulle part », dans une vallée perdue qui ressemble à l'Alaska, bref, un endroit où vous ne partiriez pas en vacances, même à l'oeil. Leif, un homme comme vous et moi, mais en plus grand, plus beau et plus costaud, débarque un jour dans le Mirage, avec Jim, son copain Cherokee (vous vouliez de l'exotique, en voilà), et les ennuis commencent. le Mirage est peuplé par les Ayjirs, un petit peuple primitif mais sympa, qui lutte pour sa survie. Leif a de la chance il tombe sur Evalie, une chouette fille, jolie et pas bête (il aurait pu tomber pire) et une romance s'engage entre les deux jeunes gens. Mais tout le monde n'est pas aussi accueillant : la sorcière Lur croit reconnaître en lui Dwayanu, un ancien prince de la région, cruel despotique, et accessoirement son amant. Et du coup, elle se met à imaginer un plan machiavélique pour faire revenir Dwayanu dans l'enveloppe charnelle de Leif. Comment notre viking va-t-il se sortir de ce guêpier ? Ne comptez pas sur moi pour vous le dire, c'est bien plus agréable de le découvrir par vous-même.
Il y a réellement de la magie dans ce roman. A l'intérieur du roman, vous vous en doutez, puisqu'il y a une sorcière qui veut réincarner un prince mort depuis longtemps, et dans l'écriture même de l'ouvrage où l'auteur arrive à combiner tous les éléments fantastiques dont nous avons parlé, avec une certaine cohérence, un certain sens du rythme et, disons-le, une certaine poésie. L'ensemble reste très facile à lire.
Pour être tout à fait honnête, le lecteur exigeant n'aura pas trop de mal à mettre en avant les défauts d'un tel ouvrage, qui souffre des impératifs du genre : hégémonie des forts contre les faibles, rôles des femmes restreint à celui de femmes fatales ou femmes soumises et transparentes (encore qu'ici, Merritt fait des portraits de guerrières assez réussis), et psychologie réduite à son strict minimum. Ajoutez à cela les impératifs d'écriture des « pulps » : travail « à la machine », voire « à la chaîne », au jour le jour, avec une continuité aléatoire que l'inspiration ne suffit pas toujours à compenser, et qui fatalement, se ressent dans l'écriture (mais on retrouve ces défauts chez tous les auteurs de « pulps » depuis Edgar Rice Burroughs), et dans ce roman, globalement, Merritt ne s'en sort pas trop mal.
Les amateurs de fantasy se régaleront. Pour ceux qui ne connaissent pas ce genre, mais qui aimeraient en connaître un peu plus, ils pourraient trouver avec ce roman la porte d'entrée pour ce monde fabuleux et c'est le moins qu'on puisse dire, dépaysant.

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Peu après la fin de la première guerre mondiale, Leif part avec un groupe de scientifiques en expédition. Arrivé en Mongolie, il se retrouve au coeur d'une expérience terrifiante où un groupe de ouïghours le considère comme la réincarnation du guerrier Dwayanu. Pour oublier cet épisode, il part en randonnée en Alaska, avec son ami d'enfance Jim, un cherokee familier du mysticisme. Ils découvrent un monde perdu et sympathisent entre autres avec la jeune Evalie. Rapidement, Leif est isolé et rattrapé par ce qui s'est produit en Mongolie. Il est aux prises avec la sorcière Lur et pour survivre, doit convaincre qu'il est Dwayanu. Ce besoin vital permet à Dwayanu de refaire surface et de prendre le pouvoir du corps. Leif/Dwayanu va prendre part à la bataille contre le peuple d'Evalie. Comment va-t-il gérer cette situation ? C'est à ce moment-là que l'intrigue quitte une aventure implantée dans le réel pour tendre vers ce qui deviendra l'heroïc fantasy avec un personnage fort et de la magie. Ce roman a un déroulé linéaire et très descriptif. C'est un procédé où le lecteur est pris par la main pour entrer facilement dans l'histoire qui est fréquent dans les pulps. L'écriture est puissante, même sans informations sur qui est aux commandes du corps, le lecteur sait à chaque instant s'il a affaire à Dwayanu ou à Leif, rien qu'à la façon dont l'histoire est rédigée. L'influence mutuelle entre Merritt et Lovecraft est évidente dans ce roman, en particulier avec le dieu pieuvre khalk'ru.
Il faut noter la présence de personnages féminins nombreux et plutôt bien construits. Si elles ont une fâcheuse tendance à être dénudées et à souhaiter mettre le héros dans leur lit, elles ne sont pas uniquement présentes pour servir de fantasme ce qui pour l'époque est une relativement bonne surprise et permet de considérer que malgré ses 90 ans ce récit est encore plutôt actuel.
Parler un peu du travail d'édition semble important car on est face à un magnifique objet-livre avec rabats, et dorures. Les illustrations d'origine de Virgil Finlay sont présentes dans le corps de texte et les illustrations de Sébastien Jourdain qui parsemaient la précédente édition française chez callidor sont reproduites dans le dossier à la fin de l'ouvrage. Cette édition regroupe la fin publiée dans le magazine pulps de l'époque mais aussi la fin alternative, celle qui avait la préférence de l'auteur mais n'avait pas convaincu l'éditeur. Je rejoins Abraham Merritt, sa fin était bien plus puissante.
Les écrits d'Abraham Merritt peuvent se séparer en deux groupes distincts, les textes d'horreur fantastique comme dans Brûle, sorcière, brûle ! et ceux dans la veine de la nef d'Ishtar. Les lecteurs ne sont pas forcément sensibles aux deux styles. Avec cette histoire, on se rapproche clairement des codes utilisés dans la nef d'Ishtar. C'est un récit plutôt onirique et qui laisse une place de choix à la sexualisation des personnages féminins.
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Si vous voulez débuter avec une oeuvre de d'heroic fantasy, lisez Les Habitants du Mirage d' Abraham Merritt.

Pionner dans ce genre littéraire, l'auteur pose les bases qui inspireront les romans des générations suivantes.

Nous découvrons des personnages dans un univers fantastique où se mêle aventures, batailles, amours, drames.
Nous faisons la connaissance de Leif, héros de l'histoire qui est lié à destin où il se trouve être Mêlé à Dwayanu qui est en lien avec Khalk'ru faisant référence au Kraken dans l'oeuvre de HP Lovecraft.

S'engouffrant dans ce monde, Leif, avec son ami indien Jim, rencontre le peuple Ayjirs et Evalie une jolie jeune femme où une romance se développe entre les deux personnages. le héros fera aussi la connaissance de la sorcière Lur où il tombera également sous son charme mais la sorcière à des intentions beaucoup plus sombre pour le héros.

Beaucoup de référence à la mythologie sont évoquées dans ce roman, l'auteur utilise un nouveau chapitre consacré au personnages en compagnie de Leif ou de lui même, de plus se sont plus les femmes qui sont au premier plan : de part Evalie et Lur qui ont chacune un rôle majeur dans l'histoire mais aussi les guerrières qui accompagnent Leif dans son périple.
A certain moments j'ai pensé à une ressemblance avec Conan le Barbare.

Même si l'écriture parait d'un autre temps, les Habitants du Mirages reste une oeuvre incontournable. de plus l'édition Callidor possède une fin alternative non voulue par l'auteur mais j'en dis pas plus. l'édition est également agrémenté de dessin réalisé par Sébastien Jourdain pour illustrer un peu plus l'histoire et qui sont agréables à regarder.
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Je termine "Les habitants du mirage".
On entre dans une histoire écrite dans les années 30, dans la lignée du "Monde perdu" écrit 20 ans plus tôt. Les deux héros foncent tête baissée (ou plutôt au bout d'une longue glissade) dans la découverte de ce "nouveau monde" perdu au milieu de l'Alaska, où le cycle des jours et des nuits est un seul changement de luminosité dans le halo nuageux qui recouvre le pays. Une société de femmes guerrières, issue d'une ancienne peuplade qui a migré dans les temps reculés du désert de Gobi. Des peuples isolés de notre univers qui vivent encore selon des traditions ancestrales; le culte d'un dieu cruel; des tensions entre ces communautés et des luttes de pouvoir.
Une certaine idée de l'hégémonique désir des forts sur ceux qu'ils considèrent faibles, une dénonciation comme une sorte de rappel à la grande guerre.
L'originalité tient à l'idée de réincarnation d'un héros ancien dans l'actuel qui résoudra la prophétie.
L'écriture est descriptive, onirique, agréable à lire.
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critiques presse (1)
Syfantasy
20 juillet 2023
Meritt lorgne autant sur l'horreur façon Lovecraft que sur la sword and sorcery de Robert Howard, déployant autant d'arguments scientifiques pour distiller l'imaginaire que d'éléments magiques nous enfonçant pleinement dans la fantasy pure et dure.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il était tout à fait certains que les Ases, les dieux et déesses de la mythologie nordique – Odin et Thor, Frigg et Freyja, Frey et Loki, dieu du feu, et tous les autres – avaient un jour existé. Nul doute qu'ils avaient été les guides d'une longue et périlleuse migration. Après leur mort, ils avaient été déifiés, comme ce fut le cas pour de nombreux héros et héroïnes similaires au sein d'autres tribus et d'autres races. Les ethnologues s'accordaient à dire que le peuple nordique originel venu s'installer au nord-est de l'Europe provenait d'Asie, comme d'autres âryens. Leur migration avait sûrement eu lieu pendant une période s'étalant entre mille et cinq mille ans avant l'ère chrétienne. Et aucun fait scientifique ne contredisait le fait qu'ils soient venus de la région de l'actuel désert de Gobi, ou qu'ils avaient été la race blonde que les Ouïghours actuels considéraient comme leurs ancêtres.
Personne, continua-t-il, ne savait exactement à quelle période le Gobi était devenu un désert, ni quelles étaient les causes de cette transformation. Certaines parties du Gobi et l'ensemble du Petit Gobi pouvaient bien avoir été encore fertiles il y a deux mille ans. On ignorait la nature de ce changement, ses causes et le rythme auquel il s'était produit ; néanmoins, il expliquait parfaitement la migration d'Odin et des autres Ases, laquelle avait débouché sur la colonisation de la péninsule scandinave. J'avais manifestement hérité de la physionomie de mes ancêtres maternels d'il y a mille ans. Rien n'excluait que j'aie hérité de celle des anciens Ouïghours — s'ils étaient bel et bien le peuple nordique originel.
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La peur ! Bien sûr que c'était la peur qui avait rendu mes mains moites, et qui m'avait serré la gorge au point de faire battre le sang à mes oreilles comme un tambour.
Comme un tambour... Oui
Mais... pas comme ces tambours dont le roulement nous était parvenu avec le vent du nord. Leur cadence évoquait des pieds d'hommes et de femmes, de jeunes et d'enfants, courant toujours plus vite et gravissant la paroi d'un monde creux pour plonger rapidement dans le vide... se dissolvant dans le néant... disparaissant dans leur chute... se dissolvant... avalés par le néant...
Comme ces tambours maudits que j'avais entendus dans le temple secret de l'oasis du désert de Gobi, deux ans plus tôt !
Déjà à l'époque, cela n'avait pas été que de la peur. C'était de la peur, certes, mais mêlée de défi... Défi de la vie face à sa négation... Une montée violente de rage vitale... la révolte frénétique du noyé contre les eaux qui l'étranglent, la rage de la flamme de bougie contre l'éteignoir...
Y avait-il donc si peu d'espoir ? Si ce que je soupçonnais était vrai, une telle pensée revenait à s'avouer vaincu dès le départ.
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Khalk'ru était le Début-sans-Début, tout comme il serait la Fin-sans-Fin. Il était le Vide Sombre et Éternel. Le Destructeur. Le Dévoreur de Vie. L'Annihilateur. Le Dissolvant. Ii n'était pas la Mort — la Mort n'était qu'une partie de lui. Il était vivant, parfaitement vivant, mais son existence était l'antithèse de la Vie telle que nous la connaissons. La Vie était un intrus, troublant le calme sans âge de Khalk'ru. Les Dieux et les hommes, les animaux, les oiseaux, et toutes les créatures, la végétation, l'eau, l'air et le feu, le soleil, les étoiles et la lune, tous étaient destinés à être dissous en Lui, le Néant Vivant, si tel était son désir. Mais qu'ils continuent encore quelques temps. Pourquoi Khalk'ru devrait-il s'en soucier quand en fin de compte il ne resterait que... Khalk'ru ! Qu'il se retire des endroits désolés pour que la vie puisse s'y insinuer et s'y épanouir à nouveau. Qu'il ne frappe que les ennemis de ses adorateurs, pour que ceux-là soient grands et puissants, preuve que Khalk'ru était le Grand Tout. Tout cela ne durerait que le temps d'un souffle dans l'étendue de son éternité.
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J'étais le cadet, et un intrus désagréable, comme un changelin. Ce n'était pas ma faute si j'étais venu au monde en arborant les traits des ancêtres vikings de ma mère, leurs cheveux blonds, leurs yeux bleus et leurs muscles saillants. Rien à voir avec un Langdon. Les Langdon étaient bruns et minces, avaient les lèvres fines et étaient saturniens, tous faits dans le même moule depuis des générations. Les portraits familiaux me regardaient de haut, moi, « l'enfant substitué », avec une hostilité dédaigneuse, légèrement amusée. Exactement comme mon père et mes quatre frères, tous de vrais Langdon, me dévisageaient lorsque je m'asseyais à leur table, mal à l'aise.
Cela m'avait rendu malheureux, mais avait aussi poussé ma mère à m'envelopper d'affection. Comme souvent, je me demandai pourquoi ma mère s'était offerte à l'homme sombre et égocentrique qu'était mon père, alors que le sang des Écumeurs de Mers chantait dans ses veines. C'était elle qui m'avait baptisé Leif — un nom tout aussi incongru pour un Langdon que l'était ma naissance dans leur famille.
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Le Kraken ! L’ancienne légende des mers du sud parlait de la Grande Pieuvre, endormie, attendant son heure pour détruire le monde et toute la vie qu’il porte. Et à quatre mille huit cents mètres d’altitude, la Pieuvre Noire est taillée dans les falaises des Andes ! Les Scandinaves… les insulaires des mers du sud… et les Andins ! […] C’est le Kraken – ce monstre marin maléfique et très rusé qui fait partie de la mythologie nordique. Vous voyez, il y a bien douze tentacules, et non huit. Il n’a jamais été représenté avec moins de dix tentacules. Il symbolise le principe antagoniste à la Vie… pas vraiment la Mort, plutôt le néant.
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