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Critique de Unhomosapiens


Merci à Fabinou 7@ de m'avoir fait découvrir cette auteure. Je ne connais pas beaucoup la poésie arabe mais ces poèmes sont de véritables brûlots contre ce qu'on peut qualifier de certaines "habitudes de vie" dans les pays arabes, bien souvent imposées par les traditions et perpétuées par les régimes autoritaires en place. Histoire de bien maintenir chacun à sa place ! Elle s'attaque en premier lieu aux rapports homme/femme. Certains poèmes disent tout haut ce qui se fait tout bas. Mais attention, ce n'est pas toujours contre les hommes, comme on pourrait le penser. Les femmes sont aussi largement critiquées. L'oppression suinte à chaque ligne. La difficulté de vivre transpire par tous les mots. Il est également question très souvent de la mort, naturelle ou provoquée, et de celle ou celui qui reste. Des enfants que l'on fait « grandir » à la guerre . ( cf l'adolescent dans « La malédiction des êtres minuscules). Iman Mersal prend le parti des gens ordinaires, toujours ceux qui subissent, ceux qui n'ont d'autre choix que de se taire et de s'exécuter. La souffrance fait aussi partie du lot. Souffrance que l'on retrouve partout, pour tout. Vous aurez compris que c'est une poésie terriblement humaniste mais également une poésie qui dénonce les déviances, les outrages, la cruauté. Les souffrances semblent parfois arriver « naturellement », comme si la vie s'acharnait sur les gens qui ne peuvent que subir ce qui leur arrive. Ce n'est pas sans rappeler parfois la poésie de Mahmoud Darwich, par la force de la dénonciation et le soutien apporté à l'opprimé.
C'est aussi une poésie du temps qui passe, des gravats qui restent après la destruction. Certains poèmes sont à ce titre largement autobiographiques. On tourne subrepticement la tête en arrière pour jeter un oeil sur ce qu'on laisse. Je comprends que Iman Mersal vive au Canada. Je ne suis pas sûre qu'en Égypte, elle aurait pu écrire cette poésie.
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