Région niçoise.
Les Chrysanthèmes de l'Esterel, vous connaissez ? Non ? Normal, vous êtes encore jeunes et bien portants. (En tout cas, je vous le souhaite.) C'est dans cette maison de retraite que monsieur Vadim s'est retiré. Après de nombreuses années passées à la Légion étrangère, le décès de sa femme, puis celui de sa fille, son arthrose aidant, ayant toujours vécu au sein d'un groupe, il y passe des journées tranquilles. Pas question pour lui de rater à 14 :45 le feuilleton télévisé « Les coquillages de l'amour ».
Une pénible nouvelle attend monsieur Vadim lorsque l'assistante sociale, accompagnée de policiers s'en vient le trouver. Monsieur Vadim se retrouve sans un sou ! Il va devoir quitter sa maison de retraite n'ayant plus aucun moyen pour régler la facture. Il a été victime d'un escroc, monsieur Canesta, qui, profitant de son état au lendemain de son AVC, lui a fait signer des documents lui donnant carte blanche pour gérer ses biens. En clair, cette fripouille de Canesta a tout détourné, y compris sa pension de retraite de la Légion.
Ne disposant plus que de quelque menue monnaie, se retrouvant à la rue, le ventre vide, monsieur Vadim entre dans un snack belge, le Noir Jaune Rouge, et demande ce qu'est une « mitraillette », spécialité bien belge, une demi-baguette de pain avec viande et sauce au choix et garniture de frites. Il est occupé à régler sa commande lorsque trois malfrats cagoulés pénètrent dans l'établissement et exigent la caisse, les portefeuilles des clients et tout ce qu'ils ont dans leurs poches. L'un des gangsters menace directement monsieur Vadim avec son arme…
Critique :
La morale de cette histoire pourrait être : « Faut pas faire ch… les vieux ! ».
Gihef, scénariste et dessinateur de bandes dessinées belge est à la base de ce très original scénario qui voit un paisible retraité de la Légion étrangère reprendre du service, malgré lui, dans le milieu du grand banditisme sur la côte niçoise. L'humour est omniprésent tout en offrant un scénario finement construit digne des meilleurs polars. Les dessins du Toulousain
Morgann Tanco illustrent parfaitement les aventures géniales que le senior vit malgré lui. Cerise met le tout en couleurs dans des tons qui conviennent particulièrement à cette atmosphère très Côte d'Azur. le tout en immersion dans la « culture » belge puisque l'un des protagonistes, appelé simplement « le Belge », nous abreuve de formules venues du plat pays. Il mélange allègrement expressions flamandes et wallonnes et il est propriétaire de deux snacks bien « belches » où il ne vend pas que des frites… Ce qui lui vaut quelques ennuis avec la toute puissante « Trinité », une organisation mafieuse gérée par trois hommes aux profils très différents qui ont la police et toutes les autorités à leur botte.
L'aventure n'est pas terminée au terme de ce premier tome, bien au contraire. Les deux premiers tomes étant parus maintenant, je ne puis que vous en recommander l'achat simultané car vous vivrez une grande frustration à la fin du premier volume si vous ne pouvez enchaîner avec le deuxième !
Ce polar efficacement construit et plein de surprises, drôle et fort bien mis en images devrait toucher un très large public. Régalez-vous ! C'est du bon, c'est du franco-belge !