AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,51

sur 75 notes
5
6 avis
4
9 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'entame est accrocheuse, elle capte immédiatement l'attention avec les armes du thriller alors que Les années sans soleil n'a rien du polar ou du roman à suspense. Si le récit a pour cadre la pandémie actuelle et ses multiples confinements, c'est pour nous refiler en contrebande un roman intimiste sur le désarroi d'un narrateur écrivain qui voit son cercle relationnel_famille, amis et collègues_fragilisé par les restrictions et les violences de toutes sortes.

Le roman séduit par l'élégance de son style, l'écriture adoucit délicatement les affects mais l'axe narratif se perd un peu au fil des pages. Vincent Message tente d'exploiter tous les signaux les plus bruyants qui occupent notre quotidien mais peine à établir un lien fort et obsessionnel entre tous les éléments constitutifs de l'intrigue.
Ce qui s'annonçait pour moi comme un récit montrant un écrivain à sa table de travail dans un contexte social anxiogène s'effiloche rapidement, les idées ne trouvent pas de cheminement intellectuel solide auquel se cheviller. Elle paraissent comme abandonnées au vent faute d'être arrimées à quelque chose d'ancré, comme si l'auteur ne construisait pas mais regardait ce qui s'offrait à lui dans une chronique du quotidien mouvante et indéterminée. Si c'était le projet de Vincent Message, il m'a clairement manqué quelque chose de l'ordre du scalpel caché de l'écrivain qui fait son miel d'un coeur entrouvert, ou les divagations aériennes d'un narrateur enclin à l'introspection.

Malgré des qualités de style évidentes, je referme Les années sans soleil avec le sentiment d'avoir lu un récit un peu vain, un peu superficiel, dans lequel on se contente de contempler son reflet dans le miroir.
Ça ne va pas abolir mes réticences concernant les fictions sensées capturer l'hyper contemporain : on a la sensation que tout cohabite mais tout se périme aussi vite qu'il est apparu. Finalement c'est le genre de roman qui conforte un peu plus la conviction qui est mienne : pour faire oeuvre de littérature, le réel a besoin de temps.
Commenter  J’apprécie          570
Ce livre fut pour moi un pays étranger et ses habitants également. Tous ces noms de personnalités pour moi inconnues, qui existent ou pas d'ailleurs. Pour le savoir, j'aurais dû maintes fois consulter le dictionnaire. Ce que je n'ai pas fait, tellement cela m'a paru fastidieux.
Quant au titre alléchant "Les années sans soleil" (535-536), qui devraient être le sujet principal du roman et la raison pour laquelle d'ailleurs j'ai emprunté ce livre, elles ne sont qu'évoquées et pas développées.
Donc, une déception.
Commenter  J’apprécie          280
Les années sans soleil est le quatrième roman de Vincent Message, auteur de Défaite des maitres et possesseurs, récit époustouflant avec un sixième chapitre d'anthologie...

Avec Les années sans soleil, Vincent Message surfe sur le thème du moment, le confinement. Il en profite pour parler de son amour des livres, des affres de l'écrivain, de la mutation de notre société et du défi écologique. Il ajoute au passage un fait historique méconnu qui plongea la Terre dans une longue période "sans soleil". Entre autofiction et militantisme, ce roman nous décrit la vie d'Elias, écrivain toulousain sans grande renommée et libraire à temps partiel pour payer ses factures, au moment où la population mondiale est confinée. Ses relations familiales se compliquent, en particulier avec sa fille Maud qui voit son avenir s'assombrir et découvre le militantisme écologique.

Les premiers chapitres sont prometteurs puisqu'en quelques mots, quelques phrases, Vincent Message plante le décor et nous replonge dans notre ébahissement du premier confinement. Il pose des mots justes sur nos ressentis et nos peurs indicibles. Il donne libre court à une réflexion mesurée sur les conséquences de cet enfermement. En parallèle, à travers Elias, l'auteur exprime sa passion des livres et de la littérature, la difficulté d'écrire et de vivre de sa plume. Là encore toute une réflexion intéressante sur le petit monde de l'édition.

Mais malheureusement, tout doucement, l'auteur s'épanche sur la vie de l'écrivain et ses états d'âme ; laissant la curieuse impression que derrière ce roman se cachent un militantisme béat, un livre de l'entre soi. L'intérêt en pâtit d'autant plus que les péripéties familiales sont dignes d'une mauvaise série B.

Heureusement l'érudition et la plume élégante permettent de passer un bon moment. L'histoire méconnue des années 535-536 apporte un petit plus et remet en perspective la situation actuelle mais l'audace ou un petit grain folie fait défaut dans ce récit.

Les années sans soleil parlera probablement plus aux écrivains et aux amoureux des livres, à ceux qui en vivent ou qui aimeraient en vivre. Ce roman fait la part belle à la création. Bien écrit, intelligent par certains aspects, il ne se démarque pas et tombe par moments dans la facilité.


Lien : https://les-lectures-du-maki..
Commenter  J’apprécie          71
Pour un public adepte des miroirs tendus à la banalité de nos vies - urbaines, familiales, passablement intellectuelles en l'occurrence - voici la chronique de quelques confinements, et de leurs conséquences.

Pour l'intellect : la référence à une hypothèse historique sur la chute de l'empire romain dans les années 530-650, sur fond de collapsologie ambiante.

Un roman complaisant donc, qui se lit certes aisément mais qui cède (encore) au didactisme, et parfois à la plus pénible tentation de professer un prêt-à-penser sociétal (de gauche, naturellement).
Commenter  J’apprécie          60
Le roman débute dans un petit brouillard psychologique angoissant. Un écrivain ayant peu de succès se trouve refoulé à son arrivée à New-York et repart pour la France pour retrouver sa famille ( une épouse, une ado et un jeune enfant) dans un appartement toulousain. Pas d'explications pour ce retour à la case maison mais un indice : tout le monde doit rester enfermé chez lui selon des ordres gouvernementaux. Evidemment cela rappelle des souvenirs récents même si la cause n'est jamais vraiment explicitée. Roman d'anticipation comme " Défaite des maîtres et possesseurs" ? A suspens ? Non, rien de tout cela mais sans doute le premier récit de confinement ( mot jamais écrit dans le livre) qui narre les pensées de cet auteur ( par ailleurs libraire à mi-temps) et les multiples questionnements que cette situation va apporter.
Disons-le tout net, par rapport à ses deux précédents romans, ces "années sans soleil" déçoivent un peu. Si l'on retrouve souvent une écriture inspirée, beaucoup de thèmes sont abordés mais ont du mal à s'amalgamer réellement. Les nombreux paragraphes autour des livres, du métier d'écrivains, des problèmes d'une petite librairie un peu marginale et de quelques auteurs connus, moins connus ou inventés, aussi pertinents soient-ils, présentent un intérêt inégal à l'intérieur d'un ensemble qui se veut une sorte d'état général d'une société durant un moment bien particulier voire marquant un réel tournant. le monde est en crise ( écologique ? sanitaire? ), le personnage principal aussi. Il va s'interroger sur sa vie, son métier d'écrivain, sur ses rapports aux autres ( famille, amis, relations plus lointaines). Il va éprouver cette violence sourde qui monte, surtout policière mais pas que. le roman avance un peu cahin-caha, de suspens psychologique il passera à une sorte d'essai sur pouvoir de la littérature dans coeur de ( certains) hommes, puis prendra un tournant historico-écologique avec des recherches via un ouvrage de Procope de Césarée sur la disparition du soleil pendant 18 mois vers 535 de notre ère, puis virera vers des problèmes de couple et d'ados traumatisés, pour s'achever dans un romanesque plus classique ( et pas vraiment inspiré).
Certes, il y a quelques belles pages, mais l'ensemble à du mal à passionner complètement, hésitant peut être trop entre essai et roman.
Commenter  J’apprécie          50
Le narrateur, Elias Torres, est un écrivain peu connu travaillant à temps partiel dans une librairie. Il vit à Toulouse avec Camille et ils ont deux enfants, Maud, 17 ans et Diego, 2 ans. Dans ce roman Vincent Message raconte les conséquences de la crise sanitaire de 2020 pour son personnage et sa famille. Les mots confinement ou covid 19 ne sont jamais employés mais c'est bien de cela qu'il s'agit.

Il est question de la difficulté à rester enfermé dans un appartement urbain, des relations parfois conflictuelles avec une adolescente privée de voir ses amis. Alors Elias s'évade. Il s'aménage un coin à la cave et se lance dans des recherches sur Les années sans soleil quand, en 535-536, le soleil a cessé de briller pendant 18 mois, entraînant famines et épidémies.

La quatrième de couverture m'avait amenée à imaginer que j'allais trouver un point historique sur cette période. Assez peu en fait. Il s'agit plutôt pour l'auteur, à travers le personnage d'Elias et celui de Maud, adolescente en colère, de nous faire part de ses inquiétudes à propos de l'époque contemporaine : la crise écologique ("les alertes des scientifiques feraient toujours moins parler que la façon dont se fringuent les femmes") et la répression policière ("je ne suis pas spécialiste du maintien de l'ordre, j'avoue, je laisse volontiers ça à d'autres, et il y avait peut-être des trucs qui m'échappaient, mais les mecs qui intervenaient me paraissaient être de vrais branques, suivant une sorte de manuel pour être sûrs que toutes les personnes présentes détestent la police pour le restant de leurs jours").

Me situant, semble-t-il, du même côté politique que Vincent Message et partageant plus ou moins ces mêmes inquiétudes j'ai apprécié ce roman dont j'ai trouvé la lecture plaisante. Ce qui a joué aussi c'est le fait qu'il se déroule à Toulouse, ville où j'ai fait mes études et que j'aime. Je ne crois pas cependant qu'il me laissera un souvenir impérissable.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
Commenter  J’apprécie          30
C'est avec beaucoup de curiosité que j'ai commencé « Les années sans soleil ». J'ai découvert Vincent Message avec « Cora dans la spirale », un roman brillant, juste et bouleversant. Ici, le narrateur, un écrivain passionné de littérature et de poésie nous raconte les difficultés qu'il rencontre lors du confinement, avec son couple, sa fille adolescente, son métier d'écrivain et de libraire… Il s'interroge sur le changement climatique, l'avenir de notre planète et de l'humanité. Mais très vite le récit prend une tournure politico sociétal avec un parti pris évident qui se résume à « tout est de la faute du gouvernement, des flics et du système… vivement la révolution ! ». C'est dommage. C'est un roman merveilleusement bien écrit, ultra contemporain, mais le récit manque de sens et de profondeur…
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (167) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
254 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}