La maison paternelle est un recueil de 4 nouvelles publié en 1981 par la nièce de l'auteur. Cette dernière a rédigé une intéressante postface. Elle réunit quelques éléments de biographie sur
Maria Messina. Atteinte de sclérose en plaque, l'auteur sicilienne est morte en 1944. Les textes datent donc d'avant les années 30. Ils ont été redécouverts par
Leonardo Sciascia.
C'est la condition de la femme sicilienne de l'époque qui constitue le sujet central des nouvelles. Sans surprise, c'est un état de soumission et de dépendance, d'humiliation et de sacrifice aussi, que connaissent alors une grande partie des femmes.
J'ai une préférence pour
La maison paternelle, qui donne son titre au recueil. Vanna, l'héroïne fait une tentative d'émancipation. le retour à la maison familiale, après trois années de mariage malheureux, s'avère bien décevant. Quelques beaux passages relatifs à la maison et à la proximité maritime sont à noter. La fin romantique est très sombre.
J'ai beaucoup aimé la troisième nouvelle, Les visiteurs. le texte est coloré et joyeux, en partie. le personnage mélancolique de Lucia, qui porte constamment le deuil d'un membre de la famille, est contrebalancé par sa tante Fifina, personnage solaire. Celle-ci a réussi à échapper au destin malheureux qui l'attendait grâce à un mariage réussi. Lucia ne semble pas suivre la même voie, malgré les efforts de Fifina pour la convaincre de s'émanciper.
L'écriture de
Maria Messina a un aspect un peu désuet, mais déploie beaucoup de sensibilité pour évoquer de véritables tragédies du quotidien. Ses personnages sont attachants. le genre de la nouvelle convient très bien au sujet, et donne à l'écriture une grande force.