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Marguerite Pozzoli (Traducteur)Annie Messina (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782868693310
94 pages
Actes Sud (30/11/-1)
4.25/5   12 notes
Résumé :
Maria Messina avait la fragilité d'une personne "menue, avec un petit visage pâle aux grands yeux lumineux, encadré par une masse de fins cheveux châtains"... La nièce de l'écrivain, notant ce détail en postface, ne pouvait mieux suggérer l'alliage de douceur et de révolte, de délicatesse et de gravité qui caractérise l’œuvre de Maria Massina. Ici, en quatre nouvelles brèves, émouvantes, c'est presque à pas feutrés qu'elle accompagne ses personnages - femmes ou enfa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La maison paternelle est un recueil de 4 nouvelles publié en 1981 par la nièce de l'auteur. Cette dernière a rédigé une intéressante postface. Elle réunit quelques éléments de biographie sur Maria Messina. Atteinte de sclérose en plaque, l'auteur sicilienne est morte en 1944. Les textes datent donc d'avant les années 30. Ils ont été redécouverts par Leonardo Sciascia.

C'est la condition de la femme sicilienne de l'époque qui constitue le sujet central des nouvelles. Sans surprise, c'est un état de soumission et de dépendance, d'humiliation et de sacrifice aussi, que connaissent alors une grande partie des femmes.

J'ai une préférence pour La maison paternelle, qui donne son titre au recueil. Vanna, l'héroïne fait une tentative d'émancipation. le retour à la maison familiale, après trois années de mariage malheureux, s'avère bien décevant. Quelques beaux passages relatifs à la maison et à la proximité maritime sont à noter. La fin romantique est très sombre.

J'ai beaucoup aimé la troisième nouvelle, Les visiteurs. le texte est coloré et joyeux, en partie. le personnage mélancolique de Lucia, qui porte constamment le deuil d'un membre de la famille, est contrebalancé par sa tante Fifina, personnage solaire. Celle-ci a réussi à échapper au destin malheureux qui l'attendait grâce à un mariage réussi. Lucia ne semble pas suivre la même voie, malgré les efforts de Fifina pour la convaincre de s'émanciper.

L'écriture de Maria Messina a un aspect un peu désuet, mais déploie beaucoup de sensibilité pour évoquer de véritables tragédies du quotidien. Ses personnages sont attachants. le genre de la nouvelle convient très bien au sujet, et donne à l'écriture une grande force.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Au loin, sur les tuiles inondées de soleil, un tesson étincelait. On ne pouvait pas regarder. C'était peut-être un petit soleil tombé sur le toit ?... On voyait bouger une lueur rouge, comme une flamme. C'était une autre enfant, dans une autre soupente. Elle, elle avait une maman, puisqu'elle était habillée en rouge... Personne n'était mort dans la maison de cette petite fille... Mais son visage s'animait de nouveau. Il y avait des fleurs sur une terrasse, des fleurs blanches et bleu foncé, immenses, merveilleuses. En avoir une, rien qu'une ! Elles étaient si grandes qu'une seule, à coup sûr, aurait rempli la soupente. Mais non. Ce n'était que du linge étendu. Un coup de vent lui avait fait entrevoir une chemise, un tablier...

(Lucciuzza)
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Au fond d'elle-même, elle sentait que la maison paternelle, changée, transformée, la rejetait peu à peu.
— On ne revient pas en arrière ! susurraient les roses en lui effleurant les cheveux, molles et parfumées.
— On ne revient pas en arrière ! grondait la mer au loin, en jetant sur le rivage des paquets d'écume argentée, comme si elle avait voulu atteindre la terrasse.
— On ne revient pas. Tout change.

(La maison paternelle)
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Sa mère l'accompagna tout de suite dans la "chambre du chat", une pièce immense, autrefois vide, ainsi nommée parce qu'un chat tigré, mort de vieillesse, avait coutume de dormir sur le bord de la fenêtre.
Quand Vanna était petite, chaque pièce avait un nom. Un fait qui se répétait ou excitait l'imagination des enfants suscitait des noms étranges et nouveaux. Il y avait ainsi la chambre "des figuiers de barbarie", celle "des livres", celle "couleur de rose".

(La maison paternelle)
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C'était le même facteur, un peu vieilli, qui lui apportait autrefois les lettres de son fiancé. Elle l'avait attendu tant de fois sur la terrasse ! Les matinées étaient alors si belles, le soleil si lumineux, la mer si bleue et les bruits qui venaient du ciel, de la mer et de la route étaient aussi profonds et tumultueux que les battements de son cœur. Tout était joyeux et frais comme ses lèvres qui répétaient : "Seigneur ! Faites qu'il m'écrive !"

(La maison paternelle)
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Elle était toujours là, devant la porte ou près de la cheminée, occupée à habiller sa poupée, à la bercer, à lui raconter tous ses chagrins et tous ses rêves, dans un murmure léger, aussi léger que le bourdonnement d'une abeille qui se pose sur une fleur.

(Lucciuzza)
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