Le ciel plein d'étoiles répandait une douce lumière, et la maison de l'impasse paraissait moins triste. Son cœur débordait d'une tendresse presque angoissante, d'un grand besoin d'aimer, d'être aimée...
« Si au moins c’était un garçon, se dit- elle. Son sort serait plus facile .
Les femmes sont nées pour servir et souffrir .
Et rien d’autre » .......
« Le voyageur fatigué , qui arrive de nuit dans un village, a le cœur plus léger s’il voit un peu de lumière dans les maisons ...... »
En ce qui concernait ses habitudes, don Lucio faisait preuve du même ordre que dans ses comptes et ses objets personnels. Comme le débarras et les registres, sa vie était elle aussi divisée en de multiples cases, dont chacune contenait une occupation, une habitude ou une nécessité. L'avenir était bien tracé, sans aucune incertitude... Tout était méthodiquement décidé, prévu.
Que tenait-elle donc dans ses poings fermés? Peut-être le bonheur... Chacun de nous, en naissant, serre les poings pour ne pas laisser échapper un trésor qu'il ne retrouvera jamais...
Don Lucio sirotait son café voluptueusement .Rassasié, satisfait ,il ne désirait rien d'autre;l'absence de son fils lui était complètement sorti de l'esprit ,et il ne remarquait pas l'anxiété qui pâlissait les deux visages.
Si au moins c'était un garçon, se dit-elle. Son sort serait plus facile. Les femmes sont nées pour servir et pour souffrir. Et rien d'autre.
Mais comme elle contemplait les poings roses et fermés, elle eut pitié de l'intruse. "Si au moins c'était un garçon, se dit-elle. Son sort serait plus facile. Les femmes sont nées pour servir et pour souffrir. Et rien d'autre."
Les femmes sont nées pour servir et pour souffrir. Et rien d'autre
Dans la maison, dans l’air, dans les cœurs, le temps marquait une pause, le silence se faisait poignant. Les rêves, les regrets, les espoirs semblaient alors s’avancer en cortège, dans la lumière incertaine qui baignait le ciel. Et nul n’interrompait les songes vagues, inachevés