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Critique de kuroineko


Par son titre tout sauf banal, La fille qui brûle piquait ma curiosité (toujours prête à l'être, je dois bien l'admettre). Aussi entrepris-je de faire connaissance avec Claire Messud avec ce titre-là.

L'auteure débute par la fin, cédant la narration à Julia Robinson, et l'on sait d'emblée que quelque chose de grave s'est déroulé à Royston deux années auparavant. En une longue analepse, Julia raconte ce qu'il s'est passé et, surtout, son amitié avec Cassie Burns. Devenues inséparables dès la maternelle, elles grandissent et évoluent ensemble, fusionnelles et complémentaires.

Arrive l'adolescence et les choses changent. Au collège, elles ne sont plus dans la même classe et Cassie se rapproche d'une autre fille que Julia sent toxique. Par la voix de sa narratrice, Claire Messud dresse le portrait du passage de l'enfance à l'adolescence, souvent difficiles avec ces bouleversements hormonaux qui éclatent de partout et l'humeur souvent en dents de scie quand elle ne fonce pas directement dans la rébellion. Pour peu que des éléments externes viennent modifier le schéma familial, ça peut vite devenir ingérable.

Julia voit se profiler le délitement de leur amitié, partagée entre colère et amertume. Excellente élève et d'un tempérament posé et mûr, elle comprend que c'est aussi un épisode à suivre dans la transition vers l'âge adulte.
De belles réflexions sur ce passage, sur la difficulté de trouver son identité au sein d'une jeunesse prompte à juger et dénigrer ses pairs via Facebook, Instagram et les couloirs du collège puis du lycée. Que signifie être dans la norme? Et qui le définit? Comment admettre les changements indéniables de celle qui a été des années la presque soeur, celle qu'on croyait connaître aussi bien qu'on se connaît soi. Si tant est qu'on se connaisse réellement avec les mutations induites par cette phase délicate de l'adolescence.

Claire Messud m'a conquise avec son histoire tout en nuances et en interrogations. le thème collégien et lycéen se retrouve très souvent dans la littérature américaine (cf. Joyce Carol Oates qui en a rédigé plusieurs à destination des ados comme Zarbie les yeux verts, Sexy ou encore Nulle et Grande Gueule). Milieu à la fois clos et ouvert, mouvant selon les époques et les nouvelles technologies, mais les questions existentielles, elles, restent intemporelles.
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