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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Claire Messud nous parle de l'adolescence, de l'amitié qui se délite dans un roman qui fait la part belle à l'imaginaire, à l'incertain , la relativité de la perception et de la mémoire.

Julia et Cassie sont deux vraies copines qui partagent jeux et confidences dont les parcours vont pourtant diverger. Des contextes familiaux, le parcours scolaire, les fréquentations pèsent beaucoup dans cette évolution qui n'efface pas la force des liens passés au moment de la sortie chaotique et douloureuse de l'enfance. On pense à Frankie Addams et aux autres adolescentes de Carson Mccullers. Claire Messud s'inscrit dans une filiation.

L'auteure situe ce passage vers le monde adulte à la lisière de la forêt derrière la maison, vaste espace inquiétant, propice à la transgression. Il y a là les ruines d'un ancien hôpital psychiatrique qui fascine les deux gamines et devient leur terrain de jeu favori. Confrontation aux ravages du temps, aux frontières de la raison, la symbolique du lieu est très forte.

Julia , la narratrice nous raconte les fragilités de Cassie avec sa silhouette gracile d'elfe, toutes les incertitudes sur cette ado meurtrie qui cache sa souffrance avec un comportement provoquant. le récit de Julia fait la part belle à la subjectivité des émotions contradictoires qui font de Cassie un portrait énigmatique et inachevé , une reconstruction mentale partielle et inexacte, la vérité de l'être humain se dérobant sans cesse .

Cette manière impressionniste de raconter les souvenirs d'enfance est assez touchante de vérité . Au-delà des petites anecdotes factuelles, qui ne sont pas suffisantes pour résumer une vìe, ce sont surtout ces atmosphères spécifiques et les mystères entourant les personnes qui nous restent, car à vrai dire on ne sait rien sur personne.

Porté par une jolie plume , ce message universel fort dépasse la chronique d'une crise d'ado dans une petite ville non loin de Boston. On s'évade du contexte pour une réflexion plus large sur la nature humaine et le temps qui passe.






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Dans la petite ville de Royston, Massachusetts, Julia et Cassie se connaissent depuis la maternelle, se sont les meilleures amies du monde. L'été qui précède leur entrée au collège (et l'entrée dans l'adolescence), elles trouvent dans un vieil hospice en ruine un terrain de jeux idéal pour s'inventer de nombreuses vies et jouer la comédie.
Mais à la rentrée rien ne va plus, et l'amitié des deux jeunes filles s'étiole peu à peu...

Un roman sur l'amitié fusionnel entre deux adolescentes et la difficulté à en faire le deuil quand l'une d'elle s'éloigne; l'écriture est fluide, on se laisse facilement emporter par l'ambiance sombre, et puis finalement ça fait pshiiit. car si tous les ingrédients du fait divers sordide sont réunis : une forêt sombre et touffue, un asile désaffecté, un chien de combat agressif, un beau-père inquiétant ... (ça en devient même un peu too much), Il ne s'agit en fait pas d'un thriller.
C'est traité comme un roman noir mais l'histoire (deuil de l'enfance, passage à l'adolescence, amitié fusionnelle) n'a rien à voir avec un roman noir... Les univers sont chacun bien maîtrisés, mais ne collent pas entre eux, ce qui m'a laissé une drôle d'impression.
(Ça m'a fait penser aux ateliers d'écriture, vous savez ces stages d'été où on pioche des papiers à thème pour cet exercice qui consiste à réunir ses papiers et a en faire une nouvelle. Claire Messud aurai pioché «adolescence», «amitié» et «roman noir»; Parfois les thèmes vont bien entre eux, parfois c'est plus difficile de les faire cohabiter)
J'ai finit par me demander où voulait en venir l'auteur, si il y avait un sens profond ou un but, ou peut-être un retournement de dernière minute... mais non et finalement je suis restée sur ma faim.
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Julia et Cassie sont des amies très proches depuis l'enfance; ce que l'on appelle l'une pour l'autre, une meilleure amie. Inséparables, elles partagent les mêmes rêveries et les mille petits secrets. C'est aussi à deux qu'elles vont, pour la première fois, désobéir à leurs parents en allant s'amuser dans un ancien asile d'aliénées abandonné.
Puis le goût de l'aventure semble gagner Cassie alors que Julia devient une adolescente raisonnable et studieuse. Cassie s'éloigne d'elle et noue de nouvelles fréquentations, lesquelles ne sont pas forcément recommandables.
Et un jour Cassie disparaît. Que s'est il passé dans sa vie d'adolescente qui ait pu lui donner envie de tout quitter? Est ce le nouveau petit ami de sa mère? Est ce son envie de retrouver son véritable père?

L'auteure décrypte avec finesse ce passage délicat qu'est l'adolescence féminine. le corps qui se modifie et qui soudain attise les convoitises peut devenir un enjeu perturbant. L'évolution du psychisme, lui aussi, peut amener bien des troubles, notamment lorsqu'on ignore ses origines.
Un beau roman, mais qui manque peut-être d'actions (à mon goût).
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C'est une histoire d'amitié qui se fait et se défait entre deux jeunes filles (Ça m'a fait penser à L'amie prodigieuse que j'ai lu dans l'intégralité des quatre tomes récemment).
La fille qui brûle, c'est Cassie, autrement dit Cassandre, connue dans la mythologie grecque pour sa beauté, et ses dons prophétiques sans pourtant jamais pouvoir se faire comprendre ni être crue, même par sa propre famille. La Cassie qui brûle lui ressemble, sauf peut-être en ce qui concerne son pouvoir de prédiction, et le roman lui-même a les allures d'un drame digne de ceux des Atrides. Dans le roman, il n'y a cependant pas, à proprement parler, de meurtres, de parricides, d'infanticide, ni d'inceste mais la menace est omniprésente et Cassie est bel et bien victime de son environnement familial délétère, de sa mère mortifère et de son beau-père aux allures perverses. Rien n'est explicite, seulement suggéré et l'on ne saura jamais si un événement particulier provoque la descente en flammes de Cassie. Ce côté sombre du roman est contre-balancé par Julia, son amie en toutes circonstances, et sa famille unie. L'auteure laisse cependant entendre qu'en dépit des apparences, qu'elles soient harmonieuses ou pas, on ne se connaît jamais vraiment les uns les autres: les adolescents en particulier échappent inexorablement à leurs parents aussi proches et aimants soient-ils.
J'ai trouvé là un bon roman tout en subtilité dont je recommande la lecture sans hésitation. De Claire Messud, je crois que le meilleur est à venir.
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C'est l'histoire d'une amitié défunte, entre deux adolescentes dans un coin tranquille des Etats-Unis, de nos jours. Cassie et Julia, la narratrice, sont "amies pour la vie" depuis leurs 5 ans. Sauf que la vie dure 10 ans quand on est enfant, car le temps prend bien soin de séparer ceux qui s'aiment ("tout doucement, sans faire de bruit" oui, oui).
C'est ce que Claire Messud raconte avec beaucoup de justesse et de douceur, sans jamais sombrer dans la mièvrerie. Elle relate les bêtises, élans, découvertes, aventures, rêves, solitudes et interrogations de ces jeunes filles sur le point de basculer dans le monde des adultes. Elle évoque aussi la peur qui les saisit : "Parfois je me disais que grandir en étant une fille, c'était apprendre à avoir peur", comme un signe annonciateur du mouvement Me Too.
C'est une jolie balade un peu triste mais pleine de sève, bien écrite ; j'ai particulièrement apprécié son ambiance à la fois farouche et sereine, et la beauté de la Nature du Massachusetts. Un beau petit voyage à s'offrir le temps d'une lecture !
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Vous voyez cette fille-là, à l'air apeuré et envoûtant à la fois, sur la couverture de ce roman intitulé La fille qui brûle ? Elle s'appelle Cassandra Burns, ça ne s'invente pas. C'est l'amie de Julia depuis la maternelle. Un jour, à l'adolescence, leur amitié cesse brusquement d'exister, sans qu'il ne se soit rien passé de particulier. Il paraît que ça devait arriver.

Filles uniques, depuis toutes petites et telles deux soeurs, elles s'appartiennent. À Royston où elles habitent, elles vont à l'école ensemble, leurs mères les emmènent l'une chez l'autre, elles passent leur été ensemble, à faire des gâteaux, à se raconter leurs secrets.

Un été, en 6ème, elles font un stage à la SPA, Cassie se fait mordre par un chien. Blessée, elles doivent cesser le stage, l'ennui commence, et avec lui le danger. D'errance en envie d'exploration, elles s'enfoncent un jour dans la forêt, jusqu'à découvrir l'emplacement de Bonnybrook, un ancien asile. Elles entreront dedans par effraction, et ce lieu bizarre deviendra le siège et le symbole de leur amitié.

« Me trouver dans cette ruine avec Cassie faisait naître un sentiment très particulier, que je n'ai éprouvé nulle part ailleurs. Si jamais je l'éprouve à nouveau, je le reconnaîtrai aussitôt, comme un parfum longtemps oublié, et cet après-midi-là et les suivants me reviendront avec une intensité viscérale. Bonnybrook représentait à la fois l'expérience la plus invraisemblable et la plus marquante de notre vie jusqu'alors, et un rêve —un rêve que Cassie et moi faisions miraculeusement en tandem, partageant les sensations, les sons, les émotions. L'asile, assombri par la trace de ses différents passés, nous titillait, nous effrayait même à cause de ses silences, mais ce partage nous rassurait. Être à Bonnybrook, C'était comme être en même temps dans la tête de Cassie et dans la mienne, comme si nous avions un seul esprit et pouvions en explorer les limites ensemble, inventant des histoires et nous transformant à notre guise. »
Si le sentiment qui les lie semble indestructible, leur vie et histoire personnelle sont plus éloignées. Julia a un foyer stable, rassurant, des parents cultivés et aisés. L'été suivant, elle peut partir en camp de vacances et découvrir le monde. Pour Cassie, c'est moins évident. Son père est mort quand elle était bébé, et sa mère, infirmière en soins palliatifs, vient enfin de se trouver un nouvel homme, laid et autoritaire envers elle, pour faire basculer définitivement basculer vers la réalité et donc l'âge adulte. Sa fierté, son chagrin, l'éloigneront de Julia sans que cette dernière ne réussisse à l'aider ni se rapprocher. Pourtant, toute sa vie elle ressentira ce lien ombilical entre elles, jusqu'au drame. Que seraient les sentiments humains sans ce manteau de déterminisme qui les brûlent ?

« Tu ne vois donc pas que je suis contaminée ? Tu ne vois donc pas toute cette crasse adulte qui m'entoure ? »
Mon avis
Tissé à la perfection, La fille qui brûle est un récit sur l'innocence fusionnelle de l'amitié et son impossibilité. Par son thème et sa fluidité, il m'a rappelé « L'amie prodigieuse », un texte que l'on lit pour la finesse psychologique des personnages plutôt que pour les rebondissements du roman, impossible à lâcher, une lecture à la fois confortable et puissante.

« Cassie pouvait se montrer à la fois tendre et méprisante, et j'avais toujours l'impression que si je n'y prenais garde, le mépris risquait de l'emporter. »
Même si l'on devine facilement la fin, ce roman livre avant tout un message fort, que je vous laisserai découvrir par vous-même. Par ailleurs, l'auteur apporte à l'histoire quelques digressions contemporaines, comme la place du beau-père dans un duo mère-fille bouleversant ainsi les fondements familiaux, mais aussi être une fille aujourd'hui, dans la rue, ou sur les réseaux sociaux. Les deux amies sont persécutées par ce sentiment de peur qui les étreint depuis le début du roman. Peur d'être voyante, peur de marcher seule, peur de ne pas avoir d'amie, peur de ne pas être désirable, peur d'être intello, peur de ne pas être cool, peur qu'on dise du mal de nous sur les réseaux, peur de l'image qu'on dégage…

« Parfois, je me disais que grandir en étant une fille, c'était apprendre à avoir peur. Pas exactement à être parano, mais à toujours rester sur ses gardes et lucide, comme quand on vérifie l'emplacement de la sortie de secours au cinéma ou à l'hôtel. Vous découvriez, avec une acuité inconnue dans l'enfance, la vulnérabilité du corps que vous habitiez, ses fortifications imparfaites. »
Lien : https://agathethebook.com/20..
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J'ai adoré l'atmosphère qui se dégage de ce roman... On se retrouve ici plongé au coeur de l'enfance et de l'adolescence à travers l'amitié de Ju et Cassandra, et en même temps il s'y mêle un sentiment de malaise que l'on n'arrive pas à définir. On a du mal de savoir pourquoi Cassandra agit ainsi et quel drame se déroule au sein de sa famille. Petit à petit, l'amitié des deux filles inséparables s'étiole. Est-ce dû à leur âge et au simple fait qu'elles grandissent ou y a-t-il quelque chose de plus profond derrière cela ?
Attention cependant à ne pas lire le résumé du livre, je trouve dommage qu'il résume quasiment l'intégralité du livre...
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C'est un beau roman sur l'adolescence, sur l'amitié, sur les liens qui se délitent et la cellule familiale. Il ne se passe pas grand chose mais l'auteure nous capte grâce à une atmosphère un peu fantasmagorique et un climat amical très bien rendu. Une belle lecture
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Julia et Cassie sont amies depuis leur plus tendre enfance, elles sont inséparables, filles uniques , elles sont comme deux soeurs.
C'est à travers les yeux de Julia, que nous découvrons leur parcours, leurs aventures.. Si l'enfance semble les avoir lier pour toujours, le tournant de l'adolescence voit leur relation se distendre.
Un roman qui dépeint avec beaucoup de sensibilité cette amitié entre deux jeunes filles. Une histoire d'aujourd'hui qui a un côté intemporel.
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Julia nous raconte son amitié avec Cassie. Ces deux là ne se quittent plus depuis l'école maternelle et aimé à se croire soeur. Julia nous raconte leurs aventures d'un été ou Cassie est mordu par un molosse, de leurs escapes dans le vieil hôpital psychiatrique laissé à l'abandon et perdu dans les bois à la sortie de leur ville. Mais C'est aussi cet été que les filles vont faire la connaissance d'Anders Shute, le médecin qui s'est occupé de la blessure de Cassie.
Julia nous montre comment leurs liens se sont distendus et étiolés sur 2-3 ans.
Même si Julai dit connaître Cassie sur le bout des doigts et peut nous dire ce qu'elle a pu penser ou faire, elle n'a que des demi vérités car Cassie s'éloigne jusqu'à disparaître.

Un roman dont on tourne et tourne les pages sur cette amitié qui va inexorablement dans le mur. Entre faux-semblant, mensonges ou omissions, Julia et Cassie ne se disent plus tout.
Un roman à une voix qui ne nous montre que le point de vue de Julia. Il me manque un petit quelque chose. Un épilogue avec enfin Cassie qui prend la parole pour qu'elle nous dise où elle en est et ce qui s'est réellement passé avec Anders Shute.
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