En fouinant à ma médiathèque...cherchant des textes de Thomas Vinau, qui parmi ces "76 clochards célestes ou presque"...auxquels il rend hommage, se trouve cet écrivain précieux, rare, disparu prématurément tragiquement,
dont j'ai lu avec passion, il y un long moment "Journal d'un manoeuvre".
Je veux nommer "Thierry Metz"...
Belle surprise en découvrant cette publication, fruit de la réunion, d'une rencontre de notre auteur avec un autre artiste, Marc Feld... que je découvre parallèlement.
Peu avant de disparaître, Thierry Metz s'est rendu dans l'atelier de Marc
Feld; en parcourant les peintures de Marc F. , Thierry Metz les appréhende,les saisit avec ses mots à lui, sa poésie personnelle....
"Le vrai demeure introuvable si ce n'est qu'il
cherche des outils en nous.
Quelque chose a plus voir avec ce qu'il faut
abandonner parce que le monde n'est qu'une
recherche et que nous n'avons que le temps.
L'oeuvre seule passe par la terre- par le vide.
C'est toujours le dénuement.
Et chaque fois un recommencement.
Vers ce qu'on ne sait pas. (p. 50)"
Un ouvrage pour les yeux , le coeur ,l'ouïe... et l'amour de la poésie....
Se laisser happer par l'univers pictural de Marc Feld... et l'épure des mots de Thierry Metz....
Le nom de la collection est fort appropriée : "L'un dans l'autre":
Ici les toiles de Marc Feld s'enchevêtrent avec les mots délicatement
choisis...pour chaque oeuvre, avec soin et parcimonie...par l'écrivain-ami....
"Revenir. Là.
Gravement. Jusqu'au souffle.
Et puis regarder. L'accompagnement.
De la terre." (p.8)
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Le vrai demeure introuvable si ce n'est qu'il
cherche des outils en nous.
Quelque chose a plus voir avec ce qu'il faut
abandonner parce que le monde n'est qu'une
recherche et que nous n'avons que le temps.
L'œuvre seule passe par la terre- par le vide.
C'est toujours le dénuement.
Et chaque fois un recommencement.
Vers ce qu'on ne sait pas. (p. 50)
Peut-être ne sommes-nous conviés
qu'à de blancs apprentissages.
Brièvement. (p. 17)
écrire ne sera qu’entendre…
écrire ne sera qu’entendre l’eau et le feu
aligner sur la feuille
l’abstinence de chaque mot
ainsi
cette brûlure au seuil du cahier.
Peindre alors jusqu'à ce glissement de tout ce qui
est nous, sinon comprendre, mais réaliser-entrer dans l'essai de soi, maintenir tant soit peu les
origines qu'ouvre une brèche à œuvrer; cet atelier
-mais seulement sur le seuil.
Marc ne fait pas autrement.
Me laissant quelques cailloux. Et autant de cendres
-défiantes. (p. 59)
Je n'agis que pour retrouver- et me retrouver-
au bord d'un fleuve.
L'eau, le sable et la rive: un peu de chaque, mais
les bords sont lointains, ne sont que l'inaccessible,
ne le seraient sans la main. (...) (p. 53)
Terre – Thierry Metz
lu par Lionel Mazari