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EAN : 9782072711251
144 pages
Gallimard (02/02/2017)
3.53/5   56 notes
Résumé :
«Elle m’a brusquement quitté un jeudi soir. Je ne m’y attendais pas. Autour de moi, tout s’est écroulé, les murs, le ciel et mes pensées. Et puis il y a eu ce coup de fil de ma mère. En sanglots, elle m’explique qu’Adolphe, un vieux chat asthmatique, a disparu au beau milieu du bois de Boulogne. Et alors? Elle me supplie de l’aider à le retrouver. En temps normal, j’aurais refusé. Mais je n’en avais pas la force ; c’est ainsi que l’aventure a commencé…»
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a toujours un hasard qui guide nos lectures, une incertitude traverse notre chemin de lecture comme Adolphe a disparu, croisé sur l'étale d'une librairie d'enseigne grand public, ce roman en équilibre, dépassant de sa tranche gaufrée d'or au titre trompeur attrape ma curiosité pour l'étancher, le quatrième de couverture réveille mes sentiments en berne d'une histoire amoureuse inachevée. Une part de nous et de notre vie attire ces lectures pour satisfaire notre âme, la nourrir, la soigner, l'apaiser, la tromper d'illusion- Adolphe a disparu est ce livre.
Quelle surprise de découvrir l'auteur, Éric Metzger, le compère humoristique de Quentin Margot du petit journal de Yann Barthès, ce duo comique à l'humour décalé, être dans la littérature, auteur de deux romans, son premier La nuit des trente publié en 2015 à l'édition Gallimard collection L'Arpenteur. Cet auteur pudique aime Fan d'auteurs classiques comme Stendhal, Tolstoï en passant par Balzac, les définissants comme des « tueurs », c'est un ancien khâgneux, étant détenteur d'un master de lettres, écrire est une suite de ces envies, une continuité essentielle, une vie nouvelle et rêvée.
Adolphe a disparu, sonne comme un échappatoire plutôt drôle d'une rupture sans raison, « je t'aime encore mais je ne suis plus amoureuse », débute alors une suite d'évènements pour oublier. Notre jeune homme de 31 ans se laisse bercer par ses émotions pour se remémorer sa vie passée amoureuse et intime, puis de celle de son enfance dans ce périple surréaliste avec sa mère. Débute pour ce nouveau célibataire fraichement détrôné de son rôle d'amoureux principal, une aventure incroyable dans la forêt du bois de Boulogne, la quête improbable d'un chat sauvage blanc à la tache noir sur le museau, signe ostentatoire de son noms d'Adolphe, référence sombre à Hitler, ce qui m'amuse drôlement et amène un peu d'ironie légère à cette histoire, une mère sexagénaire à la retraite mécène des chats errants et de la misère humaine et son fils triste de sa rupture.
Le chat animal chéri par beaucoup de grands auteurs comme Colette, Georges Perec, Baudelaire et d'autres occupe un personnage important de ce roman, surtout de ceux abandonnés, livrés à eux-mêmes, de domestique à la vie sauvage, ces chats oeuvrent dans une misère, la faim, la maladie, la mort en solitaire….
Le décor reste ce bois Boulogne, lieu d'asile de toute époque, la nôtre c'est la prostitution, les chats, et autres marginaux, comme cette mère échappant à son passé de femme hautement diplômée à l'ascension professionnelle élevée, puis éjectée de cette société « comme une comédienne à qui l'on aurait plus de rôle à proposer ». Nous découvrons un panel de personnages atypiques et des vies différentes.
Puis les petits délires du narrateur, celui du petit Poucet au désir sexuel hyperactif, conte lubrique inspiré des préservatifs usagés parsemés dans ce bois aux désirs pervers nombreux, l'huissier de justice constatent la fin de l'amour d'un couple, l'affrontement en lui entre son éducation avec ses certitudes et ses principes puis l'autre nouvelle découvert avec sa mère depuis leur recherche de ce chat nazi, le comparant à un combat de boxe…. Puis amorce l'idée de Romain Gary dans Gros-Câlin, celui de combler sa solitude avec ce chat « à la ressemblance pilaire du Führer ». Avoir une religion, une cause politique pour atténuer cette solitude précoce, puis être un alpiniste de son égocentrisme illumine ses étroites pensées en côtoyant des SDF, comme la folle histoire d'Adolphe un cigare dans le museau, jouant au carte, asthmatique, folie histoire inventée pour cacher sa solitude et tristesse.
Dans le coeur assombrit de ce fils, célibataire surpris, pour un cdd indéterminé traverse au côté de sa maman cette épreuve. Une sorte de psychanalyse solitaire et utérine absorbe lentement l'esprit torturé de notre jeune héros à la recherche d'Adolphe, ce chat perdu, inconnu dans la masse du Bois de Boulogne où un microcosme, sous terrain de notre société, peuple cette nature frontière de ces deux mondes opposés.
J'ai vraiment adoré ce roman, drôle, émouvant dans cette introspection de soi face à un échec amoureux, la mort d'un parent, puis la rupture lente avec sa mère avec cette écriture fluide et direct.
Beaucoup d'espoir félin caresse nos émotions humaines solitaires.
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Il y a peut-être deux façons de lire ce livre. La première, en sachant qu'Eric Metzger officie aux côtés de Quentin et de Yann Barthès et là, on est surpris du ton, de la gravité du roman, surpris aussi par les milieux évoqués, loin du bling-bling bobo qui sévit sur Canal+ ou dans Quotidien. Une autre facette de ce jeune homme à l'humour parfois trash mais parfois aussi si drôle.
La seconde approche : Eric Metzger est un jeune écrivain trentenaire comme les autres. Que lit -on ? Une histoire somme toute banale: rupture amoureuse, refuge avec maman, si pénible, comme toutes les mères qui oublient que leur fils est un adulte, tandis que les fils sont pénibles aussi, à ne pas comprendre qu'une mère reste une mère, soucieuse avant tout du bonheur de sa progéniture. Cette rupture amoureuse va donc se digérer à travers une (très) longue promenade au Bois de Boulogne, allégorie convenue de l'inconscient , à la recherche du "chat nazi"blanc, prétexte à moult rencontres avec le monde de la prostitution sous toutes ses formes. C'est tout ? Oui, c'est tout. C'est un roman simple, à l'écriture simple, à la morale simple (il y a toujours pire que sa situation...sans blague !!! Heureusement qu'il y a la famille...non, vraiment ? ! ). Cela se lit cependant parce qu'on se dit que ça va peut-être décoller, innover.Ou parce qu'on aime les chats. Mais non. Au terme de ce voyage au bout de "sa" nuit, rien ne change, ou si peu pour le personnage, ce dont témoigne la dernière phrase.Petite victoire certes. Sans doute ce roman se veut-il une réflexion sur la solitude nécessaire et la peur qu'elle peut susciter.Pour la renouveler ou du moins lui donner de l'intérêt, il fallait une autre qualité d'intrigue et d'écriture, non des platitudes désespérantes. On ne peut dès lors, pour qui veut échapper aux platitudes sur le sujet, que conseiller le très beau Traité des solitudes de Nicolas Grimaldi.
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Lecture d'un soir... où chacun cherche son chat !
La journée a mal commencé pour Jules car sa petite amie, Lola, vient de le quitter... Elle l'aime mais n'est pas amoureuse... il est perplexe, sombre et perdu.
C'est alors que sa mère, Elise, l'appelle et lorsqu'elle a bégayé au téléphone "Adolphe a disparu", il n'a pas compris...
" C'est qui Adolphe ? - Un de mes chats du bois ! "
Appeler un chat Adolphe, c'est un peu étrange non ? Adolphe est un chat errant blanc, plus au moins agressif, avec une petite tache noire juste au-dessus de la truffe, d'où l'analogie avec le prénom d'Hitler...
Jules n'a rien d'autre à faire ainsi pour combler le vide laissé par le départ de Lola et également faire plaisir à sa mère, il la suit dans ce bois, le bois de Boulogne, où elle nourrit les chats.
Il va découvrir un monde parallèle où chacun a ses habitudes, et dont il ignorait le mode de fonctionnement jusque là... celui des travestis, de la prostitution, de la précarité, de la déviance... un milieu glauque, instable, où sa mère connait tout le monde et navigue avec aisance alors qu'il la pense en danger à chaque tournant.

Le scénario est original et on s'attend à un texte drôle, ce n'est pas vraiment le cas... le parcours à travers bois permet aux personnages de se retrouver et de consolider leur relation mère-fils et la recherche du chat devient une thérapie... Mais le retrouveront ils ?
Un bon moment de lecture




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Quand je pense à Eric Metzger, je vois le drôle de loulou avec un humour plutôt décalé. Je ne m'attendais pas à lire un jour un de ses romans. Cependant, l'occasion s'est présentée lorsque j'ai découvert qu'une amie l'avait acheté. Petit roman, peu de pages, cela ne coûtait pas grand-chose de se laisser tenter, même si je reconnais que j'appréhendais un peu son côté foufou. Si c'est le cas pour vous, dites-vous tout de suite qu'ici nous sommes dans un tout autre registre, beaucoup plus émouvant.

Jules vient de se faire quitter par Lola. Elle l'aime mais n'est plus amoureuse et lui a l'impression de n'être qu'un trou béant. C'est alors que sa mère l'appelle, anxieuse, pour lui annoncer qu'Adolphe a disparu. Adolphe ?! Un des nombreux chats qu'elle nourrit au coeur du bois de Boulogne. Un chat ressemblant à un horrible dicdateur, vieux chat asthmatique et ronchon. Jules pense qu'il ne peut pas être plus malheureux, n'a envie de rien mais n'ose pas dire quand sa mère lui demande de l'aider.

La recherche d'Adolphe commence alors, dans les chemins de traverse du bois de Boulogne. Drôles de rencontres, parfois touchantes parfois choquantes, mais toujours teintées de tolérance avec un brin de folie. Retrouver Adolphe c'est aussi se retrouver soi-même, prendre conscience des priorités et de ce que l'on ressent vraiment. C'est en ça que ce roman est touchant. Qui n'a jamais vécu une rupture en pensant que l'abandon était la chose la plus douloureuse du monde et se rendre compte finalement que nous sommes entourés de petits bonheurs ?

Un roman étonnant par sa simplicité, pour les sourires qu'il crée.
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J'ai découvert ce court roman grâce au magazine Lire. Eric Metzger raconte avec tact les relations mère-fils, l'engagement amoureux, la difficile acceptation du deuil, le rapport à l'autre.
Le héros vient d'être quitté par sa dernière petite amie avec laquelle il était prêt à faire sa vie. Sa mère, qu'il n'a pas vu depuis quelques années fait irruption dans sa vie chaotique. Adolphe, un chat de gouttière a disparu. Les retrouvailles autour de ce chat et le microcosme du bois de Boulogne l'entraînent au plus profond de lui-même, jusqu'au divorce de ses parents, le décès d'une crise cardiaque de son père et leurs conséquences émotionnelles.
Le texte est très bien écrit.
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critiques presse (1)
Lexpress
27 mars 2017
Il montre qu'il sait manier la plume et fichtrement bien trousser un récit. De bout en bout, son roman est une friandise. Le genre qu'il faudrait toujours avoir sous la main, en cas de coup de blues. Tout ça grâce à un félin nazi !
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Parce que le deuil est une guerre secrète, avec son armée de souvenirs coupable de raids multiples : elle vous harasse à chaque instant, sans répit, utilise vos faiblesses en prenant la forme d'un bruit, d'un lieu ou d'une photographie ; elle se glisse dans la bouche de vos proches, fait le siège de vos habitudes, brûle vos nuits et dévaste chaque sourire. Pour la combattre, on peut que se ranger sous la bannière du temps. Il s'occupera d'user las armures, d'émousser le tranchant des armes, il enfantera de nouveaux souvenirs, alors c'est long, d'accord, mais je suis sûr que grâce à lui, un jour, on obtient la paix. Enfin j'espère.
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Le lendemain au bureau, les gens ont bien vu que ça n’allait pas. Et moi de m’empresser de raconter pourquoi. Besoin d’être plaint, sans doute. Je restais suspendu à son invention : « Elle m’aime, mais n’est pas amoureuse? C’est n’importe quoi ce truc!» Durant l’après-midi, je lui ai écrit une lettre, envoyée par mail. Elle commençait comme ça : «C’est l’histoire d’un garçon paumé dans une grande ville nordafricaine. Il tombe sur une jolie fille dans un bar avec laquelle il flirte. Il flirte pour s’amuser, pour s’éviter de penser, parce qu’elle lui plaît. Elle aussi est paumée: elle s’est séparée d’un type avec qui elle devait se marier. Alors, pour s’amuser, éviter de penser, et parce qu’il lui plaît, elle flirte le temps de quelques soirées.» Derniers mots: «Je veux faire ma vie avec toi. Je t’aime.» Bien sûr, ça n’a servi à rien. Les belles lettres d’amour sont des lettres d’adieux. Je ne l’avais pas compris, elle si. Pour toute réponse, elle m’a envoyé un texto lapidaire: « Désolée», contre lequel mes espoirs se sont brisés.
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Il me fallait me confronter à ses yeux défunts d'amour.Si j 'avais pu convoquer un huissier afin d'établir le constat de décès de notre amour, je l'aurais fait : "Plus de flamme dans les yeux...Évidemment, elle ne vous embrasse plus et garde la distance rigoureuse d'un pas et demi entre vos deux corps. Je vous le confirme, votre histoire est bien terminée. Vous me devez cent cinquante-deux euros"
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J'ai repensé au chapitre ''Pleurer'' de Fragments d'un discours amoureux de Roland Barthes : N'en pleurant, je veux impressionner quelqu'un.'' Ce quelqu'un, c'est moi! Je voulais donner corps à ma tristesse pour la regarder de l'extérieur, devenir spectateur de ma douleur.
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Elle m'a quitté un jeudi soir. Je ne m'y attendais pas. Pourtant jusque là, tout se passait bien... Mais lorsqu'elle est entrée chez moi, j'ai tout de suite vu que ses yeux nous avaient abandonnées.
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