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Critique de Lunalithe


Je ne suis pas très convaincue par cet ouvrage, qui brille toutefois par un gros travail de recherche, et un soin apporté à l'écriture.
En effet, l'histoire suit un inquisiteur, Johannes Gail, venu enquêter à Schirmeck pour confondre une soi-disant sorcière. C'est un roman épistolaire puisque l'histoire est raconté via les lettres envoyées par le procureur ; pour recontextualiser cette prose, quelques lignes au début nous expliquent que ces feuilles ont été retrouvés à un endroit improbable - c'est presque anecdotique, même si ça permet de boucler l'histoire, ou du moins de justifier l'ensevelissement de ses lettres (car pour la résolution de l'intrigue, le lecteur restera sur sa faim, et se dira "tout ça pour ça")
A la lecture, on se croirait véritablement en 1633, noyé sous la verve emphatique d'un homme de Dieu... Et c'est là où l'auteur m'a perdu. Car si je reconnais le travail impressionnant de l'écriture et du vocabulaire, doublé d'une excellente documentation historique de cette période, lire plus de 200 pages d'envolées à la grâce de Dieu, ça m'a profondément ennuyée - puis, prodigieusement agacée. La misogynie générale, non seulement historique mais aussi lié à la religion catholique (la femme, vile tentatrice et trompeuse, etc), je n'ai plus envie de lire ça. Par ailleurs, je m'aperçois que je préfère les ouvrages qui vont remettre cela en cause, plutôt que de lire les horreurs passées.
On découvre dans ce roman l'histoire (malheureusement assez classique) de la jeune femme du village trop jolie et trop désirable, qui va se faire détester des autres femmes jalouses et des hommes concupiscents. On observe avec dégout comment des commérages conduisent au pire, et comment la méchanceté est contagieuse. Pire, la "crainte de Dieu", et dans l'ensemble la religion prônée comme une loi absolue à de pauvres gens peu (ou pas) éduqués, rend les gens stupides et inhumains - cela est également vrai pour notre narrateur, et son recours systématique à la question.
Tout cela pour un final qui nous laisse plus de questions que de réponses, et qui ne tranche ni d'un côté, ni de l'autre. Je ne dis pas que la fin est mauvaise, mais elle m'a laissé d'autant plus frustrée que je me suis forcée à finir pour en avoir le coeur net !
Bref, je reconnais que l'auteur a accompli un sacré travail de recherche et de reconstitution, mais je n'ai pas été séduite par le résultat. C'est de qualité, mais je suis sans doute trop réfractaire dans l'ensemble !
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