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"Les feuilles du sol émettaient de légers craquements sous ses pas. L'activité feutrée de la faune engourdie l'enveloppait. Aurore et la forêt ne faisaient qu'une. Elle ne pouvait s'imaginer vivre sans se promener dans les bois."

Aurore, jolie femme blonde aux faux-airs de Bonnie Parker, s'apprête à aller rendre une visite. Elle passe d'abord à la boulangerie acheter quelques douceurs avant de prendre la direction de la forêt.

A l'entrée d'un sentier ombragé, elle gare sa fiat 500, rouge, et se rend à pied jusqu'à une maison au milieu des bois, une maison délabrée, inquiétante, mais qui a sans doute été belle autrefois. Et à l'intérieur, on découvre…

Alors là, surprise, mais alors big surprise !!...

Dans Coeur de bois, en plus de quelques clins d'oeil, les dessins de Régis Lejonc rappellent l'ambiance feutrée des contes de fées de notre enfance. Et c'est justement un célèbre conte que revisite Henri Meunier nous rappelant que les épreuves, si elles ne s'effacent pas et nous marquent à jamais, nous aident à avancer et, le plus important, à grandir.

Comme toujours avec les Éditions Notari, qualité et étonnement garantis !
Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Quelle merveille que cet album ! Aurore, une jolie femme d'une quarantaine d'années, s'apprête soigneusement pour rentre visite à un vieillard impotent qui vit seul dans la forêt. Après un bref trajet en voiture pendant lequel elle s'inquiète pour une de ses filles, elle marche une demi-heure en forêt, attentive à ce qui l'entoure, et arrive dans un pavillon de chasse qui a connu des jours meilleurs. Il faudra au lecteur 16 pages sur les 28 du livre pour comprendre, à la vue du vieillard, qu'il s'agit d'une variation sur un conte de son enfance. Une projection dans l'avenir, pourrait-on dire. Cette interprétation très originale fait une brève références aux versions les plus anciennes, les versions orales qui nous sont parvenues, avec une allusion aux chemins des aiguilles ou celui des épingles, ce qui m'a imposé une petite remise en mémoire... L'histoire que propose Henri Meunier met en valeur la résilience et l'altruisme, tout en insistant pour en exclure le pardon, ce qui donne à réfléchir et peut (doit ?) faire l'objet d'un approfondissement. Ce n'est pas une surprise : cet album paraît dans la collection L'oiseau sur le rhino, section « Les hérons » (pour les plus grands et leurs parents) précisent les éditions Notari (Genève, 2016).
***
J'ai trouvé le texte tout en pudeur et retenue absolument magnifique, et les illustrations très belles et parfaitement adéquates. Régis Dejonc a travaillé avec plusieurs techniques, dont le pastel, me semble-t-il, avec des teintes sombres et un camaïeu de gris, jusqu'au noir qui donne parfaitement à voir la forêt en hiver comme le vieillard grincheux. La couleur de la couverture qui enveloppe le vieillard pendant la balade suggère immanquablement que la vulnérabilité a changé de camp. Presque à la fin, le visage lumineux d'Aurore fait pendant à un texte intense pour illuminer cet album jusque là assez sombre. La double page finale ferme l'histoire avec une conclusion lapidaire et généreuse alors que les deux personnages font corps avec la forêt. Sublime !
Prix Sorcières 2018, Carrément sorcières fiction
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J'ai pris et lu cet album à la bibliothèque parce que j'attendais quelqu'un, j'aurais pu prendre n'importe quel autre posé sur la même étagère. Et là, quelle surprise! coup de coeur inattendu! Ce n'est pas un livre pour jeune enfant , mais plutôt un ouvrage pour adulte ou à lire avec un " grand enfant" pour le commenter, discuter et gérer les émotions qu'il procure. On suit une jolie femme qui se pomponne car "Même pour une balade dans la forêt avec un viellard impotent , elle voulait être irrésistible."De fait, nous entrons dans la forêt puis dans la maison du viellard. Mais que de surprises qui nous plongent dans un conte philosophique. L'éditeur dit que l'album montre à l'enfant comment dépasser ses passions et affronter "le loup" qui a pu nous dévorer, et qui est autant en soi qu'à l'exterieur. J'y ai vu pour ma part une profonde réfléxion sur le pardon, sur la capacité à s'affirmer, sur la possibilité de transformer et de dépasser toute épreuve. Finalement sur la résilience. C'est aussi un beau questionnement sur l'abus de pouvoir, le rapport de force et la façon de créer une relation différente ." j'étais fort autrefois" soupira-t-il.
" Non, non, vous n'avez jamais été fort. Vous étiez puissant. C'est autre chose." réplique Aurore. Et cette phrase sublime d'Aurore: " Je veux être assez forte pour pouvoir aimer.Même vous."
Ceci c'est pour le texte...Quant aux dessins ce sont des tableaux, des pastels magnifiques qui nous permettent d'entrer dans l'univers des contes avec leur luminosité mais aussi leur côté sombre et inquiétant. On pénètre dans le coeur de la forêt avec cette sensation de crainte et d'attirance . J'ai pensé, en terminant ma lecture à La psychanalyse des contes de fées, de B.Bettelheim.
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Aurore (tiens un prénom de conte) part visiter une personne âgée solitaire au fond de la forêt (tiens, tiens). Elle met un petit béret sur ses cheveux blonds, à la Brigitte Bardot de la belle époque et prend le volant de sa Fiat 500 rouge (rouge?). Et nous découvrons finalement qui est la personne isolée : surprise !
Les illustrations, plutôt "adultes", sont absolument magnifiques. Il y flotte comme un léger flou, comme un brouillard. Et l'esthétique 60s renforce ce côté "mature".
Niveau histoire également, ce n'est pas pour les petits. On voyage au coeur du passé, de l'âme humaine, de la capacité à pardonner ou pas, à vivre avec en tout cas.
Un très très bel album, mais pour les plus grands, capables d'en comprendre la profondeur.
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Bien qu'il fasse explicitement référence à l'univers du conte, ce court récit, possible suite du « Petit Chaperon rouge », ne s'adresse pas aux enfants. le texte semble en effet trop complexe pour un jeune public et le cadre dans lequel sont abordées les notions centrales de pardon et de résilience pourra dérouter ou freiner leur compréhension. « Coeur de bois » conviendra en revanche davantage aux adultes et aux adolescents désireux de lire une oeuvre originale, à la morale toutefois quelque peu ambiguë, tout en se questionnant sur ces notions. le récit est plutôt descriptif, mais assez rythmé malgré tout. le dessin de Régis Lejonc est magnifique, d'une qualité parfois photographique. Un ouvrage qui donne (presque) envie de se jeter dans la gueule du loup !
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32 pages... 32 pages pour un inattendu coup de coeur ! Un album dont le titre aperçu dans un espace de la médiathèque qui ne m'est pas forcément familier, m'a fait tendre la main vers ce livre et devant l'intrigante et hypnotique couverture découverte, en prolongement du titre, le faire glisser dans le sac des emprunts, sans hésiter.

Je ne sais pas ce que vous faites, vous, mais moi, quand je découvre un livre, je l'apprivoise, l'ouvre au hasard, le feuillette, et là, celui-ci, comme un miroir saisissant d'abord, parce que comme Aurore la forêt fait partie de moi définitivement, et ensuite, se transformant en un regard en arrière par dessus l'épaule vers les paysages de l'enfance, parce que se promener dans les bois pendant que..., a ouvert une porte, celle d'une certaine forme de nostalgie qui nous fait rechercher parfois dans les pages lues, le bonheur de s'attarder dans un paysage, une atmosphère, un lieu qui deviendrait nôtre sous les coups de pinceaux de l'imagination, ou celle qui nous fait rechercher dans les histoires racontées, l'ombre des contes jadis lus, propice à la rêverie et à la permission d'accéder à un ailleurs connu de nous seuls.
Que deviennent les personnages des contes de notre enfance, que deviennent les loups et les fées ? Je me le suis souvent demandé sans deviner qu'un jour, l'ébauche d'une réponse se profilerait...

Merveilleux petit livre qui, tout en faisant tressaillir l'enfant en chaque lecteur, pose la question d'une forme de pardon, propose de découvrir ce que "aimer" peut écrire pour une vie, peut permettre de reconstruire, dévoilant un renversement inéluctable de la puissance et de la force qui se muent en attention et compassion chez l'autre, celui qui a été tourmenté... Un questionnement murmuré, la réponse chuchotée comme une évidence.

Mais chut ! Je n'en dirai rien de plus. Découvrez, à votre tour, ce récit bouleversant qui devient une forme d'interrogation pour chacun, et dont chacun s'appropriera la lecture sans doute selon sa personnalité : comment les heurts de la vie construisent-ils l'être en devenir, que deviennent les tourments, en parcourant les phrases et en "pénétrant" véritablement dans les magnifiques dessins qui ne demandent qu'à engloutir votre âme et votre imagination pour vous écarter du chemin de la réalité et vous enfoncer dans le sous-bois des rêves et des pensées.

"C'est que j'aime profondément la forêt, l'odeur du sous-bois, le soupir des arbres, le vol fou des geais. Vous ne m'avez pas pris cela. J'ai des lendemains radieux."
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Une jeune fille part dans les bois s'occuper d'un vieillard...

Cet album, qui n'est absolument pas destiné aux enfants, est assez énigmatique. Les traits sont sombres et grisonnants. Il y a beaucoup de noirceur dans ce livre qui se trouve être une histoire de pardon.
Sous une apparence de normalité se cache un conte détourné. Mais, ce conte n'a pas de fin. En effet, l'album s'arrête brutalement et sans aucune explication. Il faudra se rappeler de ses contes "pour enfants" pour faire le lien.
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A la médiathèque cet album était posé bien en évidence et sans le feuilleter je l'ai emprunté. J'ai tout de suite été conquise par le titre et par l'illustration de la page de couverture.
Toutefois, cette enthousiaste a été de courte durée à la lecture du texte. J'ai même été décontenancée par cet album que je n'étiquèterais pas album jeunesse (mais c'est mon humble avis).
Il s'agit d'une femme, la quarantaine, blonde, qui part au volant de sa fiat 500 au coeur de la forêt. Elle va rendre visite à un vieillard qui se révèle être le loup !
J'ai vu en cet album l'avenir du petit chaperon rouge. le petit chaperon rouge adulte (d'ailleurs la femme a une voiture rouge, un manteau rouge) qui revient s'occuper du loup qui l'a dévoré alors qu'elle n'était qu'une petite fille.
Pour un adulte, les dialogues sont assez explicites :
Aurore « Par ici, j'ai cru voir une biche délicieuse tout à l'heure. Elle vous a peut-être attendu ».
Le loup : « Mes enfants ne me connaissent plus. Je ne sais même pas si j'ai des petits-enfants. Je n'ai plus que vous. Vous êtes revenue vers moi, alors que je vous ai dévoré jadis ».
Les illustrations sont sublimes.
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J'ai été saisie par le contenu de cet album fort, puissant, porteur d'espoir.
Il est difficile d'en parler sans trahir l'effet de surprise, le cheminement émotionnel, les questionnements proposés par cette version revisitée d'un célèbre conte .
Un bel éloge de la résilience *-*

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Bel album sur la résilience, une sorte d'excroissance des contes de fées. J'ai aimé, mais je suis restée sur ma faim. Peut-être ai-je lu trop de critiques dithyrambiques ?
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