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Critique de Alfaric


Dans ce 7e épisode de la saison 3 intitulé "Sept Maccabées", nous sommes en 1910 : la course aux armements est plus forte que jamais dans tous les domaines entre l'Empire britannique et l'Empire germaniques, et les Rosbifs et les Boches se tirent la bourre pour être les premiers à planter leur drapeau au Pôle Sud… Vous vous souvenez dans le 1er opus de la saga Indiana Jones, quand l'Arche d'Alliance était placardisée dans un entrepôt sans limite de la Zone 51 ? Et bien ici l'Angleterre possède exactement la même chose avec des lustres d'avance sur les USA, donc pour faire d'une pierre deux coups la Perfide Albion déclenche le Plan F issu des travaux d'un savant fou du XIXe dénommé Victor Frankenstein, pour fabriquer des super-soldats zombies et tester leurs capacités et leur viabilité !
Depuis le roman pionnier de Mary Shelley science et horreur ont toujours collaboré avec succès, et ce tome est placé sous son patronage pour lui rendre hommage ! Nous donc dans le survivalisme certes, mais aussi dans l'exploration de la frontière entre la vie et la mort : la traversée de l'enfer blanc antarctique est davantage une catabase personnelle qu'une odyssée collective, et en luttant contre la dégradation des corps et des âmes on suit moins les traces de Shackleton que celles du fils prodigue du bon docteur qui ici joue un peu le rôle du K de Dino Buzzati… Tout se joue donc au niveau des personnages, de l'approfondissement de leur psyché et du développement de leur relationship drama, et force est de constater que les 64 pages sont insuffisantes pour que les auteurs aillent au bout de leurs ambitions ! L'ensemble est néanmoins réussi avec un casting plus proche des Douze Salopards que des Sept Samouraïs qui parvient ô miracle à invoquer les mânes de Sophocle et Yeats : un père et un fils tous les deux sortis d'un roman d'Agatha Christie ou de son héritière Elisabeth George (le senior se demandant s'il a réussi en tant que père, le junior se persuadant qu'il a échoué en tant que fils), un scientifique positiviste, un artiste nihiliste, un misanthrope, une brute, et un espion anglais qui n'aurait pas dépareillé dans le film Quand les Aigles attaquent… L'idée que ceux qui n'ont pas la vie et l'instinct de survie chevillées au corps voient leurs-dits corps se dégrader bien plus vite que celui de ses compagnons d'infortune,
La fin justifie-t-elle les moyens ?

Au fond de la boîte de Pandore de la mort-vivance peut-on trouver l'Espoir ?


Un bon concept de Série B qui grâce au travail d'Henri Meunier, que je ne connaissais pas mais qui ici m'a donné envie de le découvrir davantage, atteint par moment le niveau d'une Série A. Les dessins d'Etienne le Roux, assisté aux couleurs de Thierry Leprévost, sont réussis et soignés : il n'a cessé de s'améliorer tout au long de sa carrière, et j'imagine qu'ici son travail sur les horreurs de la WWI dans la série "14-18" ont dû aider…
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