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EAN : 9782848050997
372 pages
Sabine Wespieser (01/08/2011)
3.93/5   84 notes
Résumé :
Dans une civilisation antique imaginaire, mais qui éveille en nous un curieux sentiment de familiarité, le scribe Asral se voit chargé de produire une copie neuve des lois. Grâce aux questions naïves de son garde Ordjéneb, il s'avise bientôt que la langue sacrée qu'il transcrit est vieillie et que la vraie fidélité à l'esprit du texte consisterait à le reformuler, afin qu'il soit à nouveau compris tel qu'il avait été pensé quatre ou cinq siècles plus tôt. Peu à peu,... >Voir plus
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Ordjeneb, originaire des montagnes, est contraint de fuir à cause d'une dette d'honneur. Il se retrouve dans la ville de Sir, pour y chercher du travail. Il commencera par y trouver des coups puis un peu de réconfort auprès d'une de ses habitantes. Asral, un maitre scribe chargé de recopier les tables de la loi, l'embauchera. La rencontre entre les deux hommes remettra en cause l'interprétation d'Asral sur ces fameuses tables, testament d'Anouher, fondateur des lois de la ville de Sir.
Un livre qui démarre comme un roman, au style bien agréable, mais qui bien vite devient une base de réflexion sur nos principes de vie, tant en terme de croyance qu'en orientation politique.
Un conte qui permettra à chacun de réfléchir sur l'avenir de la société des Hommes. Rien n'est jamais acquis, tout est en perpétuel mouvement.
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Comme d'habitude avec des livres publiés chez Sabine Wespieser, je suis toujours grandement surprise, dès les premières pages ! L'histoire n'est jamais centrale dans ces textes, mais il s'agit plutôt d'une ambiance, d'une philosophie reposantes, loin des romans contemporains pleins de bruits et de fureurs. C'est la raison pour laquelle ces romans ne seront jamais des best-sellers mais appréciés de-ci de-là par quelques lecteurs attentifs, qui recherchent une langue recherchée et un style construit.

Je suis heureuse de découvrir ici encore un bon roman français. de cet auteur, j'avais déjà beaucoup apprécié Les Vivants et les Ombres, quoique très spécial puisque c'était le récit d'une histoire de famille … racontée par la maison familiale ! Un roman très sombre mais dont l'originalité m'avait charmée.

Avec Les Villes de la Plaine, Diane Meur a encore réussi son pari avec moi. Au départ un peu dubitative par l'histoire de ce scribe, Asral, qui recopie les textes sacrés de la ville de Sir, je me suis rapidement laissée transportée au coeur de cette ville antique imaginaire, en particulier grâce au second personnage, Ordjéneb, qui joue le rôle de catalyseur. Enfin, le troisième personnage est bien sûr la ville elle-même, Sir, et son double décadent Hénab. Sir, les habitants, et leur dieu, Anouher.

Comme chaque année, Asral va donc devoir recopier les “tables de la loi” d'Anouher. Mais rapidement, il commence à se poser des questions, à remettre en doute la figure d'Anouher, là tenter de la comprendre, elle et son histoire, qui sont inextricablement liée à l'histoire de la ville. Ce questionnement est en relation avec le sentiment de perdition, de décadence de la ville de Sir que ressent Asral : “Retourne, peuple de Sir, reviens à toi avant qu'il ne soit trop tard ! Mais celui qui tiendrait cette harangue devant le haut palais, les gardes l'éloigneraient comme un énergumène.” Cette dernière phrase n'est pourtant pas d'Asral mais d'Ordjéneb, le montagnard, qui va offrir le recul nécessaire au premier pour amorcer ces questionnements.

Petit à petit, Asral avance dans ses réflexions, et conclut :

“Tout ce que décident les juges se fait au nom d'un Anouher qui n'a plus guère à voir avec le vrai. Dont la parole a été sanctifiée, mais en même temps trahie, détournée de sa lettre. Un Anouher dont la véritable nature a été occultée par une dévotion aveugle, et par l'escamotage de documents gênants.”

Mais une fois qu'il a mené sa réflexion à terme, à l'écart de son peuple, il s'agit de revenir vers lui, de lui offrir le savoir pour lui permettre d'évoluer : “Et maintenant, pensa Asral en jetant à la ville un dernier regard plein d'attentes et d'une certaine appréhension – maintenant il va falloir qu'il leur explique tout ça.” Ce sera le plus dur.

En conclusion :

“Mais Sir, où est donc Sir ? Nulle trace de ses remparts, nulle trace de son orgueilleux saillant sur la plaine subjuguée, rien. Car la ligne inchangée des crêtes environnantes finit par nous le faire admettre : Sir est là, sous nos pieds.” Par une extraordinaire avancée dans le temps, Diane Meur nous a en effet transporté de temps en temps au XIXe siècle, alors que des fouilles sont effectuées dans la région. Et l'on comprend vite que Sir n'existe plus … Incapable de se remettre en question, en refusant d'écouter Asral, le réformateur; en oubliant de réfléchir à ses origines, Sir s'est perdue elle-même.

C'est donc un roman hors normes que nous offre Diane Meur, un de ces romans où l'on ne peut pas dire : j'aurais pu l'écrire. S'il n'est pas facile d'accès, il me semble qu'il nous donne l'occasion de parcourir un véritable chemin philosophique, de nous interroger sur nos croyances, nos valeurs; et il nous donne envie de revenir à la source des textes, de ces croyances. Il nous montre qu'il faut sans arrêt se poser des questions, se remettre en cause, ne pas rester sur nos acquis, car l'on risque de se perdre et de s'éloigner de ce qui nous est le plus précieux …
De quoi réfléchir grâce à ce roman qui sonne tellement juste …
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Venu des montagnes, le berger Ordjeneb cherche un travail à Sir pour rembourser une dette et pouvoir, un jour, rentrer chez lui. Il devient domestique et garde chez le maître scribe Asral qui a été chargé par les juges de recopier les lois édictées par le mythique législateur Anouher. Mais au contact du berger, l'érudit commence à s'interroger sur le sens véritable des textes ancestraux. « Tu as prononcé une phrase dont le sens et l'intention se trouvent hors d'elle, et qu'il faut compléter en pensée. » (p. 39) Asral envisage alors de retranscrire les lois pour qu'elles soient mieux comprises, de rendre le texte plus moderne, bref, de secouer la poussière du dogme pour rendre leur vitalité aux idées. « Nous pensons être fidèles à Anouher en conservant ses mots, mais c'est lui être plus fidèle que de changer ses mots pour garder sa pensée. » (p. 65) Mais le scribe le sait : modifier la parole millénaire d'Anouher pour la rendre accessible au plus grand nombre pourrait lui coûter cher.

Dans cette ville antique fictive, les confréries d'artisans se côtoient et s'affrontent dans des joutes de chant. Les blanchisseuses, dont la belle Djili, vont scrupuleusement nettoyer le sang de chaque lune au grand lavoir. Mais quelque chose est en train de changer, tout le monde le sent, c'est dans l'air. En vérité, quelque chose doit changer, car, depuis trop longtemps, Sir est immobile. « Tu es multiple jusqu'à la monstruosité. Et cependant, pour qui te voit de loin, tu es une et unie, un seul grand corps de pierre dont tes habitants sont les atomes, tous distincts, mais tous toi-même, tu aimes à le penser. » (p. 29) Les fouilles menées par le professeur Neumann, des siècles plus tard, percent bien difficilement les mystères de cette cité disparue. Que cachent les statues et les stèles ? Et comment Hénab, la cité voisine, a-t-elle perduré alors que Sir a disparu ? 'Un jour, cette ville a été rayée de la carte, et nous ne saurons peut-être jamais pourquoi. » (p. 355)

Avec ce roman, je découvre l'oeuvre de Diane Meur et je suis conquise. Cette fable autour du langage rappelle le danger de laisser des mots dominer la pensée : il ne faut pas craindre un texte figé, mais oser se lever contre l'obscurantisme pour réaffirmer la liberté de penser par soi-même. Les villes de la plaine est une ode à la démocratie et au débat, un hommage vibrant à la superbe plasticité de la langue et un appel à l'indulgence envers le travail patient et minutieux des traducteurs. C'est aussi le récit délicat de deux amours lentes, un peu maladroites, mais sincères.
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Sir, une ville imaginaire, qui ressemble un peu, ou de façon fantasmée à une ville de la Mésopotamie antique. Ordjéneb, un montagnard qui a dû quitter son village suite à une dette non réglée, vient y chercher refuge. Il est engagé comme garde du corps par Asral, un maître scribe qui vient de se voir confier une tâche très honorifique, mais très écrasante, celle de copier les lois établies par un mythique législateur, Anouher. Ces lois guident la vie de la cité, elles sont sacrées comme la figure d'Anouher. Mais à lire ces vieux textes, Asral est pris de plus en plus de doutes et de questionnements : les textes se contredisent par moments, d'autres passages semblent obscures, et à la fréquentation d'Ordjéneb il prend conscience que certains mots ont changé de sens avec le temps, et que peut-être on comprend mal le sens de ces passages sacrés. Son travail s'en trouve ralenti, ce qui provoque des inquiétude dans la ville : ce serait un mauvais présage si la copie n'était pas finie à la date prévue pour les festivités. D'autant plus qu'agitations et antagonismes s'expriment de plus en plus fortement dans la ville et que la cité voisine et rivale, Hénab, compte bien tirer profit des troubles éventuels.

Diane Meur a conçu un étrange objet : le livre est très romanesque, avec beaucoup d'événements, des sentiments, des tableaux pittoresques de lieux, comme cette ville antique somptueuse. Mais il y a toujours comme un pas de côté, un second degré. Déjà dans le fait que la ville est imaginaire, et que l'auteur ne prétend pas nous fournir une restitution d'une civilisation du passé, mais créer un lieu à sa guise, même s'il évoque des choses, des salles de musée, des lieux réels. Un humour, un décalage est toujours présent lorsqu'elle évoque ce qui arrive à ses personnages, même si l'émotion, aussi l'envie de savoir ce qui va leur arriver ne quitte pas le lecteur. Nous voyons même des savants européens faire des fouilles sur les lieux, et se tromper allégrement, donner du sens à ce qu'ils voient avec le prisme de leurs représentations, de leurs mentalités, de leurs évidences, qui sont bien sûr très loin de la réalité des habitants de Sir. Nous avons deux mises à distance, celle d'Asral qui essaie de reconstituer la parole et les événements de l'époque d'Anouher, pour revivifier et donner un autre sens à la société dans laquelle il vit, et celle du regard des savants étrangers des millénaires plus tard sur la cité d'Asral.

Surtout au-delà des destins et aventures individuels, Diane Meur s'intéresse au pouvoir, à la façon dont certains s'en emparent, créent des règles, imposent leur volonté, comment les intérêts de la communauté, des groupes qui la composent arrivent à s'exprimer, à établir des compromis ou pas. Et dans ce jeu de forces, la mémoire, l'histoire, la parole écrite qui peut devenir un dogme, est un élément essentiel, enjeu de pouvoir, qui légitime ou renverse ce qui existe.

Un très beau livre, passionnant à lire, avec des sujets de réflexion très actuels, très joliment écrit.
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Voici un livre, qui à partir d'une histoire sympa se dilue entre le conte, la fable et le roman dans une tentative de style oriental qui se veut lent, raffiné et un peu lyrique à la manière antique mais qui est surtout doucereux et assez superficiel. A partir d'une cité imaginaire, l'auteur évoque les relations entre la politique et la religion, la réflexion personnelle et la soumission à l'ordre établi, le rôle des hommes et la place des femmes tout en essayant de mettre en lumière ce qui demeure permanent dans toute civilisation.
Mais ce livre assez bâtard, qui tente une sorte de syncrétisme historique, mais qui n'est ni historique, ni science-fiction, ni antique ni moderne m'a finalement mise assez mal à l'aise et ne m'a guère convaincue, d'autant que l'histoire se perd dans les méandres des descriptions et des palabres un peu comme un fleuve se noie dans les marais de son delta.
Ce texte n'aura pas été une lecture désagréable, mais j'ai franchement eu l'impression à moult reprises de perdre mon temps.
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critiques presse (3)
LeSoir
17 octobre 2011
Dans « Les villes de la plaine », Diane Meur émerveille par une narration rudement bien construite et interroge sur la place de la politique et de la religion dans la société.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Telerama
05 octobre 2011
Limpide et enjouée, la langue de Diane Meur donne une verve à ces combats personnels qui prennent une seule et même source : le refus de se soumettre. La naïveté n'est toujours qu'apparente, et la parole sans cesse remise en question, dans ce livre aussi consistant que léger.
Lire la critique sur le site : Telerama
Actualitte
27 septembre 2011
Les villes de la plaine est d'une grande justesse. Après quelques relectures, le style semble un peu aride, et plus à même encore de la réalité romanesque. L'on garde cette crainte que le sujet ne soit pas très facile d'accès - tout en le regrettant, tant Diane Meur déploie avec élégance et intelligence l'histoire de cette civilisation, grandeur, décadence et destruction.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Non, assurément, ceux qui prétendaient être les porte-voix de l'esprit d'Anouher n'étaient que des naïfs ou des imposteurs. Ils n'étaient porte-voix que de leurs certitudes, et d'une tradition ancienne, mais peut-être erronée. Ce n'était pas l'esprit d'Anouher mais leur esprit à eux qui ressortait de leurs gloses; et si encore toutes leurs décisions s'autorisaient du texte saint! Mais l'arrestation de Djinnet, par exemple, ne pouvait se justifier par aucun paragraphe des lois; nul membre du collège ne s'y était d'ailleurs essayé. Interrogés, ils auraient sans doute argué que l'application des lois et leur respect étant leur mission, il leur incombait aussi d'instaurer les conditions dans lesquelles cette mission pouvait être accomplie: une ville en paix, une population docile. Comment ne pas voir qu'avec de tels raisonnements les lois elles-mêmes reculaient de plus en plus devant les prérogatives des juges, la perpétuation de leur pouvoir?
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A présent elle se sentait toujours dure, mais dure seulement comme ces plaques de sel qu'on trouve en certains points de la plaine: d'un gris clair scintillant au soleil, solides en apparence, inentamables, et qu'un coup de talon brisait. Et en dessous, découvrait-elle avec effroi, il y avait du sable, quelque chose de meuble et de docile qu'agitait le moindre souffle de vent, que le premier venu pouvait faire couler entre ses doigts. Qui n'avait ni assise ni forme, et dans quoi elle ne se reconnaissait plus. Le moindre souffle de vent, c'était par exemple une scène observée au marché qui, sans raison, la bouleversait; un regard critique, que naguère elle aurait balayé d'un haussement d'épaule, et qui maintenant vrillait son âme et venait dire à cette dernière: Ce n'est pas bien, ce que tu fais.
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Tu es, avec Hénab, la seule ville de la plaine ; la seule ville sur terre, pour ceux qui vivent ici et n'ont jamais franchi le cirque des montagnes. Tu as, de ce qui est unique, la démesure, l'infinie multiplicité. Tu regorges d'habitants, de boutiques, de maisons, tu regorges de temples, tu regorges de tout. Tu contiens tant de rues qu'il a fallu se résoudre à leur donner des noms. Tu as tes hauts quartiers bosselés de coupoles, tes bas faubourgs bâtis de planches, de vieux tissus, de tessons de poterie mêlés à du mortier. Et à tes façades disparates il n'est pas deux fenêtres pareilles, et à chaque fenêtre sèche un linge lui-même bigarré, qui laisse deviner une pluralité de vies, d'âges, de sexes - tu es multiple jusqu'à la monstruosité.
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Lui, son métier, c'était de veiller sur des textes, par amour pour la parole écrite et ce qu'elle représentait. Cette parole écrite perpétuant des êtres qui n'étaient plus depuis longtemps, et dont personne, sans lui et ses pairs, ne se serait souvenu, il était fier, lui, de la préserver. Il lui semblait ainsi remporter une petite victoire sur la mort, sur la nature ; car la nature, le sort des bêtes, c'était de crever sans laisser de trace ni de mémoire, après avoir mis au monde des petits tout pareils à soi.
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Je suis dure, se redit-elle encore. Et elle ne savait plus si c'était un rappel à l'ordre. (N'oublie pas : tu es dure) ou un regret, un reproche. Dure, n'aurait-elle pu l'être moins ? Pour le sable soulevé par le vent de la plaine, ou recueilli par une paume qui le laissait doucement, grain à grain, retomber vers le sol, n'était-il pas une façon de se sentir être, de se sentir être soi ?
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Vidéo de Diane Meur
Diane Meur vous présente son ouvrage "Sous le ciel des hommes" aux éditions Sabine Wespieser. Rentrée littéraire automne 2020.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2447879/diane-meur-sous-le-ciel-des-hommes
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