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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il n'y a pas que le roi qui n'a pas ri, moi non plus. Et en même temps, pas sûr que Guillaume Meurice, qui se décrit lui même comme un "bouffon du XIXème siècle" ait vraiment eu l'intention de faire rire avec cette biographie largement romancée de Triboulet, amuseur de rois.

Triboulet fut bouffon à la cour de Louis XII puis à celle de François Ier. Etre misérable, difforme, de basse extraction, Triboulet raconte son ascension, des ruisseaux De Blois aux fastes des tournois. Mais au-delà du zoom que le facétieux chroniqueur de France Inter propose pour éclairer ce personnage, son but est de montrer, de façon plus théorique voire philosophique, la place de l'humour et son pouvoir sur les puissants. Car avec la réputation d'un fou, on peut sans trop de risques dire aux monarques quelques vérités qui font mouche.

L'auteur, à travers l'expérience de Triboulet, donne aussi un témoignage à charge sur la royauté, le pouvoir, la guerre, l'oisiveté et le faste des gouvernants, avec des parallèles faciles à faire quand on connaît les positions de Guillaume Meurice sur la politique, la question sociale et les enjeux sociétaux contemporains qui ont si peu varié depuis la Renaissance.

Un roman court à lire avec curiosité même si le style de Guillaume Meurice ne m'a pas renversée. Sa documentation semble solide mais son expression souvent anachronique.


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Voilà une belle découverte, cette belle écriture de G. Meurice, délicate presque, pour un personnage de l'histoire qui savait lui-même faire de bons mots. Triboulet, bouffons des deux rois, Louis XII et François Ier. G. Meurice qui nous fait rire sur France Inter avec tous ces Français qui réfléchissent assez peu, engoncés dans leurs croyances et leurs avis hors du temps, vient nous parler d'un bouffon dont la parole était fine comme un rasoir, froide comme la lame, et drôle parce que facétieux, impudent. L'intelligence n'est pas toujours là où on la chercherait !
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Pour moi, Triboulet, le bouffon du roi, c'est celui de Victor Hugo dans la pièce le Roi s'amuse. Un monstre grotesque par son physique, cynique par ses saillies et ses piques contre les courtisans, qui vit au milieu d'une cour de débauche. C'est un personnage de monstre hugolien, et un personnage de héros romantique puisqu'il allie le grotesque au sublime, en l'occurrence son amour paternel immense pour sa jeune fille.
Le ton est très différent ici, nous ne lisons pas une tragédie romantique mais un roman comique. Triboulet accumule les jeux de mots et les plaisanteries – même si je trouve que certains jeux de mots ne passent pas à l'écrit, François course toutes les femmes sous l'angle de la gaudriole, les relations diplomatiques sont décrites sous l'angle de la farce lorsque les deux rois se livrent à une bataille en bras de chemises... Farce oui, parce que ce n'est pas de l'humour très fin auquel se livre Triboulet, beaucoup de ses effets reposent sur le comique visuel, sur les mouvements du corps et sur des plaisanteries sur le physique. de nombreuses de ses blagues et de ses piques tournent autour de la sexualité. du moins, au début, puisque progressivement, à mesure qu'il se cultive lui-même, il devient plus fin, plus subtil et moins trivial. J'aurais d'ailleurs bien aimé que les « cours de comédie » qu'il donne à la reine régente soient plus approfondis, le contraste entre l'homme parti de rien, qui excelle dans ce qu'il fait, et la reine toute puissante mais incapable de s'attirer la sympathie et l'amour des autres est assez intéressant.
Rien n'est sacré, on peut rire de tout, des puissants, de l'Église et du sacré, de l'armée – mais pas de la guerre, les passages sans humour sont ceux où Triboulet est confronté à la violence absurde et brutale du champ de bataille. Néanmoins, dans ces passages, j'avais l'impression d'entendre davantage Guillaume Meurice que Triboulet, certaines réflexions étant plus contemporaines que du XVI ème siècle, notamment sur l'inutilité de la guerre, les violences contre les animaux lors de la chasse, ou l'importance de la taxation des riches pour diminuer la misère sociale...
Une lecture sympathique et rapide.
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Et puis un jour, il y eut la blague de trop et le roi n'a pas ri.
C'est le résumé de là vie de Triboulet, bouffon du roi Louis Xll tout d'abord qui lui donna accès à l'instruction et à là culture, puis de François 1er, très grand amateur de bataille et de chasse.
Guillaume Meurice retrace le parcours du bouffon de sa vie misérable parce que laid et difforme, puis sa vie à la cour toujours laid et difforme mais espiègle et ironique.
La plume de l'auteur est vive et enlevée mais laisse percevoir tendresse et sensibilité, tout comme dans ses billets journaliers sur le ondes.
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J'aime beaucoup les chroniques radiophoniques de Guillaume Meurice, et particulièrement la façon dont il met les politiciens face à leurs contradictions. Il est souvent critiqué pour le côté "facile" de ses micro-trottoirs, comme quoi il ferait exprès d'interroger les abrutis, ou en tout cas de ne garder que les perles. Je trouve que c'est lui faire un mauvais procès : depuis qu'existent les micro-trottoirs à orientation humoristique (Desproges, Prévost, Rouland), les coupes au montage ont toujours été abondamment utilisées.
J'étais donc curieux de voir ce que donnait Meurice comme romancier, et j'avoue être mitigé : je préfère de loin le chroniqueur à l'écrivain.
Cette histoire de bouffon n'est pas foncièrement mauvaise, mais elle ne m'a guère convaincu. On sent l'auteur et son combat contre la guerre et contre la chasse un peu trop présent derrière cet improbable bouffon, de sorte que pour un roman historique qui se déroule aux XVe et XVIe siècles, il souffre d'une modernité suspecte, pour ne pas dire anachronique.
Il pèche par ailleurs par quelques invraisemblances : que vient faire ce pitre difforme au beau milieu des champs de bataille des guerres d'Italie ?
François Ier y est présenté comme un abruti de première, ce qui ne paraît guère conforme à la réalité historique.
De même, les ellipses (sans chapitrage) sont parfois un peu brutales, le temps passe vite, on saute du coq à l'âne, on élude pas mal de questions, et tout cela manque un peu de liant.
Reste que la réflexion sur le personnage du bouffon qui peut tout se permettre de dire du moment qu'il est protégé par les puissants, est intéressante, même si Meurice n'est pas le premier à avoir abordé le sujet dans la littérature.
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Oyez ! Oyez !
Gentes dames et damoiseaux,
Vous voyla tous conviés au banquet donné par notre bon roi François. Ménestrels, troubadours et trouvères seront aussi de la partie, assurant à ce festin d'apparat, la prestance digne de notre suzerain bien aimé.

Mais prenez garde, coquins, aux piques empoisonnées lancées par le vil Triboulet. Elles pullulent et champignonnent à la façon de puterelles et te broyent les tripes et ta réputation avec la force d'un qui t'ôte les écailles des yeux. Putrides, elles sont à la hauteur de l'apparence de ce manant à la gueule faisandée.

Reste donc aux aguets, lecteur, et tâche de distinguer, dans ce récit immersif, qui, du bouffon ou du roi, est le plus atteint de cette rage qu'Erasme nommât la folie, qui du vil ou du bellâtre est le plus clairvoyant, et lequel, du rustre ou du gentilhomme est le mieux intentionné...

Diantre ! Il semblerait que la voix de Guillaume Meurice soit bien moins affligeante lorsqu'elle est lue que lorsqu'elle est entendue. Je t'invite donc, cher lecteur, à t'attabler aux côtés de Triboulet, tu auras le plaisir de côtoyer les Grands et de les voir blêmir de près.
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Franchement un peu déçue.
Je m'attendais à quelque chose de plus incisif. Voire un texte plus personnel, vus le sujet et l'auteur.
C'était l'occasion de prêcher pour sa paroisse, il est un peu passé à côté. Par moment, j'ai eu l'impression d'avoir affaire à une mauvaise audiodescription d'une mauvaise adaptation de Notre Dame de Paris.
Marignan et Pavie passent à la trappe aussi, alors que c'était l'occasion de donner un peu de corps à l'histoire. Et la duchesse d'Étampes, qui joue pourtant un rôle si crucial, a à peine son petit moment de gloire, et encore.
Bref, on survole.
Et puis alors, la fin tombe comme un couperet.
Mais bon, effectivement, c'est un peu l'idée.
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Chroniqueur aussi drôle que pertinent Guillaume Meurice s'avère être un auteur qui vaut le détour.
Cette fable bouffonne autour d'un gueux aussi laid qu'intelligent est aussi jubilatoire que documentée.
La cour de François 1er a son lot de laquais serviles et d'intrigants prêts à tout pour être aux côtés du monarque.
Ce petit homme difforme devient très vite haï pour sa verve et ses joutes acidulées.
Mais quand le roi ne ri pas c'est la mort qui rôde et il faut de l'audace pour lui échapper.
Un livre très agréable à lire qui n'est pas aussi léger qu'il y paraît tant la réflexion autour du rire et du verbe est profonde.
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Comment ne pas faire le parallèle entre meurice et triboulet? Est ce qu on peut rire de tout ? même des blagues sur Israë?l, est ce que notre société accepte encore les bouffons lorsqu ils disent des vérités , de façons maladroites parfois.mais qui peuvent faire réfléchir?
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Né difforme dans une famille nombreuse qui le rejette, tel est le sort de Triboulet. Après une enfance difficile, il rencontre le Fou du roi qui l'amène à la cour. Louis XII s'intéressera à lui et le nommera bouffon du roi. Période heureuse dans la vie de ce malheureux plein d'esprit mais habitué à être repoussé, frappé ou ignoré. A la mort de Louis XII, il accompagnera le nouveau roi François Ier dans ses campagnes militaires. Tout se passe bien jusqu'au jour où il dénigrera une dame de la cour…Sujet intéressant mais traité d'une manière un peu monotone. Mais la dernière image pourrait être le début d'un deuxième volume ! G
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