Trois passions au rendez-vous et nous sommes à un festin de fête, celle de l'amitié, du dessin aux lignes souples, gracieuses, nerveuses et dansantes, géniales d'humour, de clins d'oeil et de justesse, la fête à
Delacroix et à sa peinture fougueuse, magistrale. Hommage de Dumas à
Delacroix, hommage de
Catherine Meurisse aux deux hommes. Banquet somptueux et flamboyant, la flamboyance de Catherine, et nous lecteurs sommes au premier rang à prendre un plaisir fou.
Dumas c'est la voix qui tonne derrière
Delacroix, et le texte de l'album lui appartient entièrement, orchestré par
Catherine Meurisse avec ses dessins pétillants, sa peinture exubérante qui s'allie dans cette ronde de l'amitié, dans l'esprit du rire, bon et vivifiant liant.
Beauté et rire pour soutenir et alimenter le courage de vivre,
Catherine Meurisse l'a fait déjà dans
La Légèreté, après la tragédie de Charlie, pour la trouver réellement dans
Delacroix, elle nous le confie comme une profonde respiration, un soulagement.
La légèreté et la fougue dans les coups de pinceau de
Delacroix, se retrouvent avec
la légèreté du trait de Catherine, dont la spontanéité ne cache pas le labeur, et l'humour ne cache pas le sérieux de la tâche. le superflu s'envole pour laisser la plume légère, pas de case-prison, pas de forme qui enferme, les images viennent dans le texte, et le texte les accompagne au gré des envies, du plaisir à se faire et à partager. Les pas feutrés de Catherine se faufilent et nous emmènent à découvrir un spectacle de théâtre célébrant la couleur en majesté, le trait joyeux et malicieux, les mots d'esprit, l'écriture et l'amitié.
Ce fut "Une sainte fraternité dans l'art" et Catherine la garde, la nourrit, avec humour et générosité. Précieux.