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Critique de Darkhorse


Un titre de livre pareil attire forcément, et arrive même à nous faire sourire instantanément.
Sur ce coup-là, Kathleen Meyer, l'auteure, a bien réussi son coup et nous indique clairement la direction "frontale" que prendra sa narration.

Et nous sommes prévenus dans les préfaces (une originelle, et une pour cette nouvelle édition en plus d'une préface française), on va forcément passer un moment assez léger en priant que ce ne soit pas trop lourd quand même...

Au niveau de l'humour, ça passe. L'auteure prend la parti pris de parler sans complexe de la merde dans tout ce qu'elle a de plus naturelle. Et si on n'est pas trop constipé, on adhère à ce ton volontairement ouvert. le titre du premier chapitre, "Anatomie d'une merde", par exemple, me fait immanquablement penser au visage de bouse de mon ancien patron. Et ça, ça n'a pas de prix !

Ce n'est pas juste de la provoc', car son sujet est sérieux et elle souhaite le traiter d'une manière très pédagogique.
Son constat est des plus logiques : les cours d'eau (elle parle ici des cours d'eau d'Amérique, mais on peut étendre la gravité au reste de la planète sans trop de doutes) sont tous pollués à cause des déjections humaines et parasités par la giardiase, un protozoaire qu'on n'a pas du tout envie d'héberger dans nos entrailles !

Kathleen Meyer, guide de raft, va nous exposer différentes manières de prendre soin de notre environnement en gérant au mieux le produit final de nos envies pressantes.
Et il y a plusieurs écoles. Certains préfèrent faire des "trous de chat", et ainsi se servir de la litière naturelle du sol. Bien qu'elle mette en garde contre un manque de professionnalisme trop répandu sur cette technique et qui peut mener à une pollution involontaire, l'auteure nous en tire aussi des points positifs. En grande experte, elle nous conseille de joindre l'utile à l'agréable en profitant de ce moment solitaire pour s'échapper dans une contemplation de la nature environnante. le choix du lieu de dépôt est donc primordial.
Kathleen Meyer prône cependant la technique du "Remportez Tout". L'avantage est qu'on ne laisse pour ainsi dire aucune trace de son passage et qu'on préserve donc l'écosystème de la pollution humaine.
Le désavantage est aussi évident qu'encombrant... Mais une grande partie de ce livre est consacrée aux divers matériels pouvant nous aider dans ce geste dévoué : Toilettes portables de toutes sortes ou techniques plus personnelles, il y en a pour tous les goûts !

En revanche, c'est ici que le livre devient presque chiant. L'auteure nous énumère un paquet de ces systèmes transportables. Les trekkeurs, randonneurs ou encore kayakistes passionnés de longues sorties peuvent y trouver un intérêt (malgré le fait que ce matériel est surtout disponible aux États-Unis), mais ces listes d'urinoirs et de sacs à merde, pourtant parfois semées d'humour, finissent par nous lasser.

Plusieurs anecdotes, indispensables pour illustrer le propos, nous immergent dans des situations impensables et évidemment gênantes pour les impliqués. Elles permettent de nous faire réaliser la problématique mais on a du mal à se retrouver dans ces situations qui concernent souvent de grands sportifs pourtant habitués à délivrer des colis partout sur le globe tels des Fedex de la chiasse.

J'ai trouvé un certain intérêt dans ce livre de part sa dimension écolo et humoristique. Mais sa destination à un public à même de se servir des différents procédés m'a parfois éloigné de mon implication.
Au final, et malgré ma curiosité première, je ne crois pas être prêt à sauter le pas.


Sur ce, et ce n'est pas sans une pointe de culpabilité, je vais aller déposer les potes à la piscine.
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