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Critique de florencem


Je me suis lancée dans ma lecture avec deux choses en tête. La première qu'au vu du résumé, l'histoire n'allait pas être tendre avec mon petit coeur. La deuxième que certains n'avaient pas trop accroché, surtout au début. En mode donc "chevalier en armure" pour me protéger d'une déception, alors que j'aime beaucoup l'auteur, ainsi que d'un blues de lecteur. Si, si, je vous assure, c'est une maladie reconnue ! ;) Et pour le coup, je ne sais pas si c'est grâce à cette "préparation" mais j'ai vraiment apprécié ma lecture. Ce n'est pas un coup de coeur, à cause de Catherine notre héroïne (et pas pour les raisons auxquels certains vont penser) mais j'ai passé un très bon moment et Marissa Meyer prouve encore une fois qu'elle a un don pour retravailler les contes de notre enfance en leur donnant un coup de jeune tout en leur restant fidèle.

Mais revenons un peu à nos moutons. Heartless est donc l'histoire de la Reine de Coeur, avant qu'elle devienne la Reine de Coeur. Un point de départ plutôt intéressant. L'auteur a déjà écrit sur la jeunesse d'une méchante reine avec Levana, certes, mais je trouve l'exercice tout de même difficile. Faire d'un personnage qu'on n'aime pas, un héros, est loin d'être un exercice évident. Mais tellement enrichissant ! Pour ma part, la psychologie des antagonistes dans la littérature est une chose que j'adore. J'aime comprend pourquoi un méchant est méchant. Cela peut paraître bateau mais c'est un élément essentiel pour moi. En plus de rendre l'histoire plus riche, cela donne plus de relief et de profondeur aussi. Et là, non seulement j'ai retrouvé tout cela mais en plus, même si Marissa Meyer a pris des libertés, je trouve que cela est crédible et est une explication plausible de la noirceur du personnage du conte.

L'histoire est donc pour moi très réussie. Je n'ai pas trouvé de longueur, même si je l'avoue, il ne se passe pas tout le temps des choses palpitantes. Nous prenons le temps de découvrir Catherine et son environnement. Ses aspirations, ses rêves, sa personnalité volontaire et pleine d'espoir. C'est une rêveuse qui est née dans une famille aristocrate à une époque "victorienne". Pas la très bonne combinaison comme vous vous en doutez. Mais comme elle, on garde espoir, un espoir fou, mais après tout c'est une histoire, non, nous pouvons espérer ? Ah d'ailleurs cette folie... le thème principal d'Alice au pays des merveilles et si ici, ce n'est pas un élément principal, il y en a les prémices. Tout est assez nuancé d'ailleurs. Nous avons après tout une base certes inventée du conte, mais une base tout de même. Comment tout cela a commencé ? Là est la question ! Et même si la romance a une très grande place dans ce one-shot, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Alice et ses futurs aventures. Sans que cela soit une mauvaise chose.

Si nous rencontrons d'ailleurs beaucoup de personnages célèbres d'Alice au pays des merveilles comme le Chapelier et ses amis, Cheshire, le roi de coeur, le Jabberwocky... Catherine reste au centre de tout. J'ai beaucoup aimé Cheshire et Hadda qui ont cette folie douce déjà bien présente en étant en plus des personnages plus développés à mon goût que dans l'original. Badin reste mon personnage préféré. Il est complexe, attendrissant, doux, généreux... le protagoniste auquel il est impossible de rester indifférent. Et ses relations avec le Corbeau ou Hadda sont aussi une réussite. Mais revenons à Catherine. Comme je l'ai dit au départ, je n'ai pas accroché à 100% à notre héroïne. Et pas parce que je savais ce qu'elle allait devenir. Non, c'est en partie pour son côté enfant gâtée, girouette, qui ne réfléchit pas toujours à ses actions. Elle est adorable pourtant, impétueuse, rêveuse, avec du courage à revendre. Mais il y avait un petit quelque chose qui me gênait à chaque fois. Par contre, son personnage dans sa globalité est assez incroyable. Son évolution est un long processus dont on voit les rouages progresser petit à petit. Il y a une dualité très présente dès le départ chez Catherine et à de très nombreuses reprises, j'ai pu voir la Reine de Coeur apparaître en filigrane alors que Cath était bien là. J'ai trouvé cela génial. Et je ne parle même pas de sa transformation finale qui bien que douloureuse est juste parfaite.

Et j'en viens à me dire qu'une suite avec Alice serait une petite merveille. Et oui, aussi un espoir pour moi de voir Catherine trouvait une sorte de rédemption. Car même si je trouve la fin à la hauteur et que je ne l'aurais pas imaginée autrement, je me dis que peut-être... même une nouvelle ou un court roman... Qui sait ? Un one-shot qui est donc pour moi une réussite. J'ai particulièrement aimé le traitement de notre héroïne, ainsi que de voir des personnages connus. Avec cette touche de "destinée", ce rouleau compresseur qu'est le destin si subtilement traité. Nous sommes les propres maîtres de nos rêves mais aussi leurs destructeurs.
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