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sur 928 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Amanzi, cela signifie « eau » , en Xhosa, la langue de Nelson Mandela.
C'est le nom de la cité-Etat fondée par Willem Storm et quelques autres, après la Fièvre qui a décimé près de 95 % de l'humanité…

Après avoir fait table rase de façon radicale, voici que Deon Meyer reconstruit en RSA, un nouveau monde, réinvente la politique, l’économie, le commerce, convoque Spinoza, Cicéron, Robespierre, et quelques autres.

« Faire société » ça signifie quoi au juste ? ...pour des humains éparpillés et plus forcément en haut de la chaîne alimentaire ?

Et nous voilà partis avec lui et tous ces personnages, Nico, Sofia, Domingo, Nero, Béryl, Birdie…dans les paysages magnifiques d'Afrique du Sud qu'il connaît comme sa poche avec ce récit post apocalyptique surprenant.

Il imagine une communauté vraiment « Arc en ciel », le rêve de Mandela, dans un endroit plutôt réputé ségrégationniste et construit une utopie, alors que le monde est menaçant. Ses personnages sont attachants, humains, complexes. Certes l'environnement est dangereux. La prééminence des militaires, des armes, les batailles et les questions de stratégie, auxquelles on finit par comprendre quelque chose dominent le récit. Ambiance «  Mad  Max »...Une démocratie qui ne se défend pas, a peu de chances de survivre, quand il ne reste rien des institutions du monde ancien.

Toutefois ce que j'aime chez Deon Meyer, c'est l'auteur de polar. Dans ce roman, on est gâté . Il y a des crimes à élucider, sans l’aide de Griessel...on le sait depuis le début, et il faut attendre 600 pages avec plein de suspects potentiels. Une attente maintenue grâce à la technique de récit. Il entremêle le rapport d'enquête de Nico Storm avec les retranscriptions de témoignages des survivants, dans un récit à plusieurs voix. C'est intéressant cette manière de nous faire patienter, alternant moments d'émotions et actions comme tout bon scénariste, avant le coup de théâtre de la fin.

C’est rythmé, dynamique, transgenre, pas de la grande littérature, mais c’est plaisant et efficace.

Monsieur Meyer, je regrette vraiment de vous avoir fait des infidélités littéraires, avec des polars scandinaves, et de vous avoir planté après « 13h ». Je ne recommencerai pas.
Même lorsque vous explorez d'autres horizons, comme dans ce polar post- apocalyptique, vous êtes toujours cet auteur minutieux qui construit une énigme avec le souci du détail et un contexte bien défini.

Alors, merci pour le voyage dans des paysages sublimes….j'aurais juste souhaité une petite carte pour mieux me repérer.

Je remercie les éditions du Seuil et Babelio pour cette agréable proposition de lecture offerte dans le cadre d'une opération Masse Critique .
C'était haletant comme un bon film d’aventures.
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Un livre précieux car offert par Anne ( une ancienne babeliote) lors de notre rencontre" en vrai" début août . Comme quoi le virtuel peut parfois déboucher sur une réelle amitié...

Sept cents pages fort prenantes, mises à part les scènes de combat qui m'ont un peu lassée. Voilà un récit post-apocalyptique troublant car il préfigurait en 2016- de façon plus pessimiste encore- la pandémie, un coronavirus détruisant une grande partie de la population mondiale, appelé dans le livre la Fièvre.

On suit le parcours de deux survivants, un père et son fils, en Afrique du Sud, pays de l'auteur. Une enquête policière apparaît dans la dernière partie du livre. Elle semble secondaire mais conduit à une fin et une explication complètement inattendues!

le père fonde une communauté, soudée au départ; cependant les conflits liés à la recherche du pouvoir apparaissent ensuite. Habilement, le livre entrelace le ressenti du fils adolescent, Nico, et d'autres personnages. L'ensemble maintient le lecteur en haleine et donne à réfléchir. Moi qui ne suis pas très attirée par les romans d'anticipation, j'ai trouvé celui-ci subtil et passionnant. Merci infiniment, Anne!
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Titre : L'année du lion
Auteur : Deon Meyer
Editeur : Seuil
Année : 2018
Résumé : Une fièvre mystérieuse vient de provoquer l'anéantissement de quatre vingt dix pour cent de la population mondiale. Willem Storm et son fils font partie des survivants, ils errent dans une Afrique du sud livrée au chaos et aux bandes armées. Mais Willem est un homme de bonne volonté, un homme qui ne se résout pas à laisser le monde courir à sa perte. Ainsi, il fonde Amanzi, une colonie qui mènera ses habitants de l'ombre à la lumière, de la famine à l'autosuffisance alimentaire. Nico son fils est lui un guerrier hors-pair et un tireur hors-norme prêt à tout pour défendre la colonie harcelée de toutes parts. La relation entre ces deux hommes est compliquée mais lorsqu'un drame intervient Nico n'aura aucune pitié et ne laissera aucun répit aux assassins de son père. Alors commence l'année du lion.
Mon humble avis : On ne présente plus Deon Meyer, auteur surdoué de polars addictifs et fer de lance de la littérature sud-africaine (dans un style plus populaire que Doris Lessing ou le génial JM Coetzee). L'année du lion tranche avec ses productions habituelles, nous sommes ici plus proche de la route de Cormac Mc Carthy ou de Mad Max que d'un policier classique, nous sommes dans un récit post-apocalyptique peu original certes mais d'une puissance sans égale. En effet si l'on met de côté cette fin digne d'un film hollywoodien, cette fin terriblement décevante le texte de Meyer est un modèle d'efficacité et un régal de lecture. Nous avons ici affaire à un maître dans l'art de conter, un auteur qui articule son texte et son récit avec une maîtrise assez exceptionnelle. Oui l'année du lion est un roman addictif, un roman qu'on lit d'un trait tant la tension y est présente et le désir de tourner chaque page irrésistible. Les personnages, citons notamment Nico, Domingo ou Sofia, sont extrêmement bien campés, attachants, parfois irritants mais toujours justes et les aventures de cette poignée de survivants coupés du monde sont passionnantes, sans longueurs mais avec des pics de tension qui cloue le lecteur à son fauteuil (s'il en à un !) . Bref l'auteur sud-africain nous livre ici une dystopie réussie, un roman efficace qui, sans tutoyer les sommets de la route de McCarthy, se révèle être un modèle de bouquin plaisant et dynamique. Chapeau bas Mister Meyer !
J'achète ? : Certainement, tu trouveras dans l'année du lion tous les ingrédients d'un excellent roman populaire mais aussi un questionnement sur l'avenir du monde, sur la propension de l'homme à rebâtir sur des cendres, sur la possibilité d'une société meilleure également. Captivant, à n'en pas douter.
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Je ne suis ni une spécialiste ni une inconditionnelle de la littérature post-apocalyptique , et lorsque je me lance dans ce genre d'ouvrage c'est sur la pointe des pieds et là , je dois avouer que j'ai été captivée par cette histoire de Willem Storn et de son fils Nico en Afrique du Sud, sillonnant les routes à bord de leur camion après la Grande Fièvre qui a décimée une grande partie de la population .

L'idée qui germe dans l'esprit de Willem est de créer une communauté avec des gens comme lui, bienveillants, travailleurs et volontaires pouvant surmonter l'adversité , d'abord celle qui apparait d'emblée, violente et sans lois avec les bandes de Maraudeurs, de motards pilleurs, les hordes de chiens redevenus sauvages puis, une plus sournoise avec l'avidité du pouvoir et la domination par la crainte de Dieu ... Il faut réinventer une nouvelle façon de vivre ensemble , toutes couleurs de peau confondues et cet homme cultivé, utopiste et rêveur croit à la capacité de l'homme de ne pas renouveler ses erreurs . C'est un homme foncièrement bon et simple mais qui va se retrouver lorsque la communauté appelée Amanzi, "l'eau " va s'agrandir face à des personnes qui n'auront pas la même vision que lui et qu'il lui faudra convaincre pacifiquement .

Celui qui raconte l'histoire est Nico, de nombreuses années après cette téméraire aventure et sans concession d'abord vis à vis de l'adolescent qu'il était à l'époque du récit . Astucieusement , l'histoire de Nico est entrecoupé des récits oraux retranscrits par Willem des différents acteurs de la vie de la communauté avec chacun son histoire du passé , les épreuves vécues pendant l'épidémie et son arrivée , son rôle et sa perception des événements dans la vie d'Amanzi .

Bien sûr le début du roman avec ce couple père-fils m'a fait tout de suite penser à La Route de Mc Carty , mais ce dernier est beaucoup plus sombre et pessimiste et la comparaison s'arrête vite .

Par contre L'année du Lion a perdu sa cinquième étoile qui était pourtant largement acquise jusque là , dans la toute dernière partie du roman que j'ai nettement moins appréciée et qui n'est pas , à mon avis dans le même esprit que le reste du roman laissant le lecteur perplexe ...
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J'avoue. J'ai un faible pour les récits post-apocalyptiques. Non que je fantasme en permanence (ça ne veut pas dire jamais hein, mes excuses) sur la disparition de la quasi-totalité de l'humanité mais enfin, comme le dit si bien T.C. Boyle : "si [dans un roman] tout se passe bien dans le meilleur des mondes, ça ne fait pas une bonne histoire mais une bluette totalement nulle." (*)

Dans la famille des livres post-apocalyptiques, il y a à boire et à manger si je puis dire. On y croise le pire comme le meilleur.

A mes yeux, l'année du lion fait partie des bons, des très bons même ! On est dans du gastronomique ! Et jusqu'à 100 pages de la fin, j'avais mon doigt sur la cinquième étoile et puis ....

Mais revenons aux origines ..

Et d'origine il en est question puisque l'action se déroule sur le continent qui a vu naître l'humanité, j'ai nommé l'Afrique. On échappe d'ores et déjà aux clichés survivalistes de l'Amérique profonde. Ouf ! Ça varie le menu !

Là où mon intérêt s'est encore renforcé, c'est lorsque j'ai découvert que l'action se situait en Afrique du Sud. Normal me direz-vous puisque Deon Meyer y réside. J'y vois plutôt un choix hautement symbolique de sa part puisqu'il s'agit de recréer une communauté basée sur l'égalité de chacun et la cohésion de tous. Il met en scène de manière intéressante la reconstruction de l'humanité par des personnes de bonne volonté désireuses de ne pas répéter les erreurs du passé. Mais la paix est-elle possible sans la guerre ? Et que deviennent les religions là-dedans ?
De bien vastes sujets et de grandes difficultés en vue !

Si vous m'avez suivie jusqu'ici, vous vous demandez donc pourquoi mon doigt n'a pas pointé la cinquième étoile ?

Pour la fin, bien sûr, qui n'est pas à mon goût ! Je n'arrête pas de dire à qui veut l'entendre qu'il ne faudrait jamais lire la fin d'un livre. Si j'avais suivi ma propre sagesse, je n'aurais pas découvert les raisons cachées derrière l'apocalypse.

J'espère que cette chronique apéritive vous donnera tout de même envie de vous jeter sur l'année du lion... jusqu'au bout ! C'est un très bon livre sur la recherche d'un monde meilleur.

Mais croyez-moi, le monde meilleur, malgré tout, c'est encore ici et maintenant, quoiqu'on en dise.


(*) voir l'interview de T.C. Boyle dans la revue America n° 10 page 26.
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J'ai fini de lire ce livre il y a 15 jours et je n'ai pas fait de critique. Mais depuis, je n'arrête pas d'y penser. C'est très rare avec un polar. Mais celui-ci est vraiment particulier.
J'ai choisi de lire ce roman car je recherchais des livres traitant de la pandémie. Je n'en ai pas trouvé beaucoup (d'ailleurs si vous avez des titres, je suis preneuse). J'ai lu Pandémia de Thilliez dont le sujet est centré sur le temps de la pandémie.
Dans celui-ci, une pandémie de coronavirus a décimé 90 % de la population mondiale. Meyer nous dit peu de choses sur le temps de la maladie. Nous suivons la vie de Nico Storm et de son père après la pandémie.
Dès la quatrième de couverture, nous savons que Nico veut venger la mort de son père, c'est un polar. Cependant, ce n'est pas l'aspect le plus intéressant. le père va fonder une colonie, nous suivons toutes les étapes de sa création : sa gouvernance, le développement des différentes structures nécessaires à la vie des citoyens, les relations de pouvoir, la place de la religion. La structure du roman alterne entre la narration principale et les témoignages des habitants, sous prétexte d'un projet d'histoire de la communauté. Tous les aspects sont analysés et détaillés dans leur complexité. La défense de la ville occupe également une place prépondérante. J'ai été captivée par cet aspect qui pourtant d'habitude ne m'intéresse pas beaucoup.
Meyer nous donne des pistes pour un monde d'après …Ce livre m'a fait bouger.
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Un gros livre, L'Année du lion ! le sous-titre annonce la couleur tout de suite : Les Mémoires de Nicolas Storm sur l'enquête de l'assassinat de son père, et si vous avez raté le sous-titre puisqu'il n'apparaît pas sur la couverture, vous ne pourrez pas ignorer la première phrase : « Je veux te raconter comment on a assassiné mon père. » Et voilà, en route pour 120 chapitres répartis en cinq parties de longueur inégale : L'année du Chien, du Corbeau, du Chacal, du Cochon et du Lion. J'ai d'abord cru que les deux polices de caractères différentes symbolisaient les deux langues (afrikaans et anglais) dans lesquelles est rédigé ce pavé. Mais non : elles signalent les récits autres que celui de Nico, récits recueillis d'abord par Willem Storm, le père qui sera assassiné, puis par quelqu'un d'autre après sa mort afin d'établir une histoire d'Amanzi.
***
Dans le très bref premier chapitre, un narrateur à la première personne, Nico, 47 ans quand il entreprend ce récit, l'âge de son père quand il est mort, justifie son entreprise par la peur d'oublier les faits et les personnes, et explique qu'il a tardé parce qu'il avait besoin de recul. Nous ne savons pas qui est le « tu » auquel il s'adresse. le récit de Nico proprement dit commence alors qu'il a treize ans : « Nous nous souvenons le mieux des moments de peur, de perte et d'humiliation » ; cette phrase avec quelques variantes reviendra comme un leitmotiv tout au long du livre. Sans cette première phrase, on pourrait croire momentanément que tout est normal, un père et son fils roulent dans un camion un jour d'orage, si ce n'étaient les éclairs « impressionnants », les nuages « incroyables », et à l'horizon, le ciel qui « saigne d'un rouge profond et troublant ». On apprend qu'ils ont trouvé le camion et l'ont pris, que le père a bricolé un système qui leur permet de faire le plein dans un monde sans électricité, et brusquement, ils sont attaqués par une meutes de chiens féroces… « Onze mois après la Fièvre ».
***
Le décor est campé en cinq pages : vous êtes brutalement plongé dans un monde apocalyptique à la suite d'une catastrophe sanitaire qui finira par entraîner des catastrophes écologiques. le nombre de morts est énorme, les bêtes sont retournés à l'état sauvage : les titres des parties prendront ainsi tout leur sens au fil de l'histoire. le temps du récit ne se présente pas de manière chronologique, mais avec de fréquents retours dans le passé (ce n'est pas très original) et de nombreuses incursions dans le futur (c'est moins commun) : Nico parle d'un personnage que nous n'avons pas encore rencontré ou dévoile le dénouement d'un événement qui, pour le lecteur, n'a pas encore eu lieu : « cet hiver horrible, quand j'ai anéanti les types de la KTM, dans l'année du Chacal » (p. 60). Ce procédé attise la curiosité…
***
Dans ce monde hostile, Willem Storm décide de fonder une communauté, Amanzi, formée de gens de bonne volonté, sans distinction de couleur de peau ni de statut social, où chacun amènera son savoir-faire et ses connaissances, où chacun sera libre de pratiquer sa religion, etc. Bref, il s'agit de réinventer une façon de vivre ensemble dans laquelle on tenterait de ne pas recommencer les erreurs du passé. Noble entreprise s'il en est ! Willem Storm est un optimiste, mais ce n'est pas un naïf. Il est conscient des difficultés présentes et de celles à venir. Les problèmes ne tardent évidemment pas à surgir puisque la population s'étoffe. Ils s'incarnent dans certains personnages qui vont défendre bec et ongles leur propre vision de l'avenir quitte à passer par la menace, le chantage ou la trahison. Mais les problèmes ne viennent pas seulement de l'intérieur. Dans un monde qui manque de tout, le relatif confort d'Amanzi fait bien des envieux…
***
Deon Meyer écrit habituellement des romans policiers dans lesquels il décrit l'Afrique du Sud et les problèmes qui se posent à une communauté multiraciale avec un passif très lourd. Il délaisse ici momentanément (j'espère !) Benny Griessel pour mettre en scène un père et son fils dans un monde dont les repères connus se sont volatilisés. Tout autant qu'une dystopie, L'année du Lion est un roman d'apprentissage : construire une relation avec son père alors qu'on aborde l'adolescence dans des circonstances épouvantables, exploiter ses forces sans écraser les autres, acquérir une vraie confiance en soi dans un environnement plus qu'hostile, tomber amoureux, bâtir un monde nouveau, etc. Roman d'apprentissage pas seulement pour Nico, mais pour tout le monde : réinventer la démocratie, tout simplement…
***
J'ai presque tout aimé dans ce roman ! J'en ai parlé autour de moi, j'ai incité des gens à le lire avant même de l'avoir terminé et je fais la même chose ici : lisez-le, Meyer est un maître du récit... Pourquoi ce bémol, alors ? À cause de la toute fin. Non seulement je n'y ai pas cru, mais je n'ai pas vu l'utilité de dénouer un à un chaque fil ni de répondre à des questions que le lecteur ne se posait pas. Ça reste un excellent livre, difficile à lâcher…
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Une situation post-apocalyptique où tout manque, un père, son fils, on pense immédiatement à La route, mais L'année du lion est bien différent du roman de Cormac McCarthy, tout d'abord parce qu'il présente des personnages, quelques-uns du moins, à qui la catastrophe sanitaire n'a pas fait perdre toute humanité, et aussi par son dénouement qui ne manque pas de surprendre.
Dès les premières lignes, on apprend que le fils veut venger la mort de son père, et on peut en déduire pas mal de choses et aussi voir se dessiner beaucoup d'interrogations. Pour faire court, une pandémie à coronavirus à décimé la population mondiale, laissant environ une personne sur dix capable de résister au virus. Tout est désorganisé, et une catastrophe nucléaire dans la région du Cap oblige les rescapés à fuir vers le nord. C'est là, près d'un barrage dont il espère remettre en route la centrale électrique, que s'installe Willem Storm avec son fils de treize ans, Nico. D'autres les rejoignent, pour peu qu'ils adhèrent à leur idée de la démocratie. Des personnages intéressants et venus d'horizons très divers…

Cette pandémie a été décrite par l'auteur en 2016, sans doute parce que les chercheurs qu'il a interrogé lui ont affirmé que ce virus était le plus vraisemblable, s'il voulait prédire une pandémie très rapide et généralisée. La très bonne idée du roman est d'avoir imaginé un groupe d'habitants prêts à intégrer une communauté utopique, alors que le reste du pays semble vivre sous la coupe de gangs dont la survie passe par le pillage et pire encore. Et pourtant, ça fonctionne, et, en prenant beaucoup de précautions contre de possibles attaques, les habitants d'Amanzi (qui veut dire « eau » en xhosa) réussissent à vivre relativement en harmonie. La création d'une société nouvelle, pas à pas, avec ses réussites et ses déboires, se lit avec enthousiasme. L'auteur, au travers du personnage de Willem Storm, développe des idées passionnantes sur la capacité de l'homme à construire une société autour d'un mythe. (je synthétise, l'intérêt est dans l'explication claire de cette idée).
Bien sûr, certains de ces villageois ne sont pas dépourvus de défauts, et de goût pour le pouvoir, et on se demande sans cesse par qui le malheur va arriver. Tout en admirant la résilience de la plupart d'entre eux et leur capacité à s'adapter à des conditions de vie moins consuméristes et plus communautaires que ce qu'ils avaient connu auparavant. Comme Deon Meyer est habitué à tisser des intrigues de polars, le suspense est parfaitement maintenu tout du long des six cents pages du roman. Les rapports compliqués entre le père et son fils adolescent, tous deux à leur chagrin dû à la perte de leur épouse et mère, apportent la touche indispensable de sentiment.
Même si vous avez l'impression d'avoir déjà lu assez de romans post-apocalyptiques, ce serait dommage de passer à côté de celui-ci. Il soulève des questions intéressantes sur notre monde d'aujourd'hui, des questions qu'il s'agirait de prendre à bras le corps dès maintenant.

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Passons sur la quatrième de couv qui racole le chaland en comparant ce post apo à La route de McCarthy, c'est un mensonge grossier. Tout comme d'ailleurs l'extrait cité qui donne l'impression que l'on va assister à la croisade vengeresse d'un fils dont le père a été tué : même pas vrai!
On tient par contre un page turner efficace, bien rythmé, et qui même s'il n'est pas toujours crédible (j'ai eu un peu de mal à avaler la révélation finale) a le grand mérite de plonger le lecteur dans l'atmosphère d'un pays rare en littérature, l'Afrique du Sud, et de le tenir en haleine tout du long.
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Une très belle surprise que ce roman post-apocalyptique dans la Rainbow Nation si chère à Desmond Tutu.

Nico Storm est le narrateur de cette histoire qui se passe environ trente années auparavant. Nous sommes au lendemain d'une pandémie qui a décimé 90% de la population mondiale. Nico, jeune adolescent, parcours l'Afrique du Sud avec son père Willem, tous les deux tentent de survivre tant bien que mal dans le chaos général.

Comment reconstruire un monde meilleur ? Est-il possible de ne pas reproduire les mêmes erreurs ?
Du suspense à gogo, du rififi, de la politique, des réflexions écologiques et philosophiques pertinentes. On pourrait penser que @Deon Meyer est un opportuniste profitant de l'engouement actuel pour l'écologie et le destin sombre que nous prévoient les scientifiques actuels si nous ne changeons pas ce mode de vie où la surconsommation à outrance nous amène droit dans le mur, mais ce serait se méprendre sur les intentions de l'auteur qui nous livre un roman passionnant et extrêmement bien documenté et dans lequel malgré tout l'espoir existe.

La narration, entrecoupée d'extraits des entretiens réalisés par Willem dans le cadre d'un projet ambitieux d'histoire de la création d'Amanzi, nous permet de découvrir toute une galerie de personnages très réussis, ici pas de manichéisme, la nuit tous les chats sont gris. J'ai beaucoup aimé la relation père fils criante de vérité et Nico, l'adolescent rebelle, se rendra finalement compte que son père était un homme exceptionnel.

Un bon gros pavé de 700 pages avalées à la vitesse de l'éclair parce que oui @L'année du lion est un très bon roman.

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