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EAN : 9782956444008
684 pages
Ribât Editions (19/09/2018)
4.31/5   8 notes
Résumé :
Des rives de la Méditerranée à celles du Danube ou de la Volga, des millions d’Européens ont embrassé l’Islâm à travers l’Histoire et apporté une immense contribution à la civilisation musulmane sous tous ses aspects ; et quel meilleur exemple que celui des janissaires pour l’illustrer !

Pendant deux siècles, ces fils de chrétiens au service des sultans ottomans sont l’unité d’élite de ce qui est alors la première armée du monde et volent de victoire ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Premier livre d'Issa Meyer, et que dire de ce pavé de 500 pages si ce n'est juste une excellente introduction à la maison d'édition Ribât. le sujet est original en France, je crois que c'est le seul livre qui traite de toute l'histoire Ottomane : du premier Sultan à la monté en puissance d'Istanbul jusqu'à la lente décadence qui finit aux alentours du 19è siècle~début 20è siècle.
C'est à dire environ 500 ans sur 500 pages.

C'est un livre qui ne se contente pas seulement de nous énoncer le nom des sultans avec leurs faits héroïques puisque ce ne sont même pas les principaux concernés dans ce dit roman, bien que leur destinée, elle, se retrouvera fortement lié à leur garde d'élite, les janissaires.
Le corps des janissaires qui fût dans les premiers temps de l'empire Ottoman la carte maîtresse des Sultans, crée dans le double but : de réguler le nombre d'esclave après les guerres tout en utilisant ceux-ci pour créer une armée régulière solide. Craint par leur ennemies, ébahies par leur discipline et leur entrainement et craint ensuite dans les derniers siècles par la population turc ainsi que par les sultans-même, faisant face à une corporation de soldats corrompus.

Ce livre bouche un trou historique ignoré par une grande partie de la communauté musulmane (dont je faisais moi-même partie), L'ère Ottomane. C'est un premier choix d'écriture pertinent, premier d'une trilogie qui s'adressera à ceux et celles soucieux de connaitre les acteurs qui ont porté le flambeau de l'islam jusqu'à nos jours.
Une réussite pour une première !
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Voici un livre magnifique que j'ai lu l'année dernière :

« Le Roman des Janissaires » de 'Issâ Meyer aux Éditions Ribât.

Un livre passionnant qui retrace toute l'histoire du célèbre corps militaire d'élite ottoman des Janissaires.

On découvre comment cette structure est née grâce au célèbre « devşirme », comment elle a perduré, comment c'est ce corps qui a fait des énormes conquêtes et donné à l'Empire Ottoman la forme qu'on lui a connue.

À travers cette histoire, nous retraçons toute l'histoire de l'Empire Ottoman, des débuts à sa chute.

Nous découvrons d'ailleurs la fin de cette structure devenu corrompu, et comme ce sont les Janissaires qui ont en partie mené l'Empire Ottoman a sa perte.

De la prise de Constantinople, à la chute d'Abd al-Hamid II, en passant par les conquêtes des Balkans, du Moyen-Orient ou du Maghreb, ce livre nous retrace une histoire trop peu racontée d'un corps militaire souvent perçu négativement par les Occidentaux.

Un livre passionnant que je conseille à tous.

Un énorme merci à 'Issâ Meyer pour cette écrit de qualité.

PS : Ce livre a été réédité avec une nouvelle couverture et une correction.
Lien : https://www.instagram.com/le..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Face aux milices des princes chrétiens querelleurs et sans cesse en conflit qui s’apparentent parfois plus à des hordes de vagabonds en armes qu’à de véritables armées, les troupes ottomanes, bien nourries, payées et dotées d’un sens moral supérieur, apparaissent bien souvent aux populations des Balkans comme de véritables libérateurs. Par leur discipline et le paiement des vivres, jusqu’ici extorqués par les armées de passage, elles gagnent la loyauté de la paysannerie locale, qui a vite fait son choix entre le servage et le brigandage des princes locaux et l’ordre ottoman maintenu par la main de fer d’un sultan aimé et respecté qui préserve par ailleurs un niveau d’imposition tolérable. Alors que jusqu’au 17éme siècle seuls les Hollandais pourront se permettre financièrement de maintenir des armées régulières – et que l’uniforme militaire n’apparaître en Occident qu’au 18ème siècle, en France –, l’armée de Murad attire même les vocations des aventuriers : les autorités devront aller, dans certaines régions, notamment au siècle suivant en Bosnie, jusqu’à décourager la prolifération des conversions à l’islâm par crainte d’une diminution dramatique des revenus de la jizya.
(…)
Profondément marqué par les valeurs islamiques enracinées dans sa tradition familiale, il ne manque pas une occasion de ressasser les derniers mots de son grand-père Osman – de qui il a symboliquement reçu le sabre lors de son couronnement. Des mots gravés à jamais pour l’Histoire dans son testament : « Fils ! Préoccupe-toi des choses de la religion avant tout autre devoir. Les principes religieux font des états solides. Ne laisse pas les choses de la religion aux gens déloyaux, négligents ou pêcheurs ni aux gens dissipés, indifférents ou sans expérience. Ne laisse pas non plus l’administration de l’État à ce genre de personnes. Car celui qui ne craint point Allâh le Créateur, n’aura aucun respect pour la créature. Celui qui commet un grand pêché et continue à pêcher ne peut être loyal. Les savants, les hommes vertueux, les artistes et les hommes de lettres font la puissance de la structure d’un État. Traite-les avec bonté et honneur. Quand tu entends parler d’un homme vertueux, fais-en un ami et honore-le. Mets en ordre les choses de la religion et les choses de l’État. Accepte de moi cette leçon… Je suis arrivé dans ces terres en position de faiblesse et j’ai reçu l’aide d’Allâh alors que je ne le méritais pas. Suis ma voie, protège l’islam et les croyants. Respecte le droit d’Allâh comme celui de Ses serviteurs. N’hésite pas à transmettre ces conseils à tes successeurs. Remets-toi en à l’aide d’Allâh pour appliquer la justice avec équité. Protège ton peuple des invasions ennemies, et de leur cruauté. Ne te comporte avec personne d’une manière indigne, ou avec injustice. Satisfais ton peuple et sauvegarde-le. » (pp. 35-37)
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Bayezîd sait la bataille déjà perdue, mais il lui reste encore un dernier baroud d’honneur à mener devant l’Histoire. Tamerlan a fait la preuve de sa supériorité stratégique, mais il ne peut se résoudre à le laisser le vaincre sans avoir au moins lavé son nom de tout soupçon de lâcheté. Alors que tous ou presque l’ont abandonné, jusqu’à son beau-frère et même certains de ses propres fils, il peut encore compter sur la loyauté sans failles de ses cinq mille janissaires, prêts à couvrir le sol d’Ankara de leur sang pour défendre leur honneur, et le sien. (...) Le sultan Bayezîd en personne se saisit d’une hache et s’enfonce dans les rangs des Tartares pour n’en ressortir que couvert du sang de ses ennemis ; il perdra au passage un œil dans la mêlée. (...) Les pertes de Tamerlan, exceptionnellement disproportionnées, s’élèvent alors à plus de quarante mille hommes. Partout, les corps tartares jonchent la plaine, et le petit-fils de Tamerlan lui-même, Muhammad Sultân, est blessé à de multiples reprises par la furie des janissaires. Le dernier carré ottoman, quant à lui, a été réduit au fil des heures à un peu moins de trois cents hommes... L’honneur sauf, ils décident alors de tenter de s’échapper du champ de bataille et parviennent à franchir les lignes ennemies à la faveur de l’obscurité de la nuit et du chaos omniprésent dans les lignes tartares pour se répandre dans les montagnes avoisinantes. Dans la poursuite qui s’ensuit, la monture de Bâyezîd est victime d’une flèche ennemie, faisant s’effondrer au sol le sultan, qui est capturé après un dernier baroud d’honneur de sa garde rapprochée. Mains et pieds liés, il est amené devant Tamerlan, paisiblement installé devant une partie d’échecs, qui ne peut s’empêcher d’éclater de rire. “Tu as tort de me prendre en dérision, car ma situation actuelle aurait tout aussi bien pu être la tienne en ce jour !”, s’exclame Bâyezîd, ce à quoi Tamerlan répond : “Je ne me moque pas de toi, je ris de l’ironie d’Allâh qui a partagé le destin de ce monde entre un borgne et un boîteux !”
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Dès qu'il remonte sur le trône, Mehmed, deuxième du nom, n'a plus que cette seule et unique pensée à l'esprit : il sera celui qui accomplira la prophétie de Muhammad, celui qui prendra, enfin, après tant de tentatives infructueuses de la part des musulmans, la fameuse « ville d'Héraclius » mentionnée dans les hadîths prophétiques. (...) La passation de pouvoir avec son père n’a pourtant pas été de tout repos. (...) Mais le jeune homme connaît désormais trop bien les arcanes du sérail pour se laisser à nouveau piéger. (...) Paradoxalement, le souverain mépris que Mehmed inspire à certains de ses commandants va s’avérer son meilleur atout. Les puissances chrétiennes ne tardent pas à se concevoir le nouveau sultan comme un débauché et un incapable dont il n’y a guère à craindre, à l’inverse de son janissaire de père. Mehmed y gagnera les quelques mois de répit qui vont lui permettre d’avancer son jeu et de remodeler avec autorité les structures de son royaume. (...) Par sa réforme foncière, un véritable coup de génie politique. Celui qui était vu comme un prince orgueilleux et détaché de ses sujets devient le héros du peuple et de l’armée. Il gagne même le cœur des janissaires ; ceux qui l’avaient humilié à trois reprises déjà seront, dans l’un de ces paradoxes dont l’Histoire seule a le secret, les artisans de sa plus grande victoire.
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En cet an de grâce 1520, tout semble s’être accordé pour faire d’Istanbul le nouveau centre du monde. Le sultan et son ami d’enfance Ibrâhîm Pasha, qui deviendra bientôt son grand vizir, sont jeunes – respectivement vingt-six et vingt-cinq ans –, charismatiques, d’une audace qui frise la témérité, et ne rêvent que de victoires et de conquêtes. À l’image de leurs infatigables janissaires, rien ne semble pouvoir les rassasier – ni les arrêter. (...) Les campagnes victorieuses de Selîm ont par ailleurs déversé d’innombrables richesses dans le trésor ottoman : Süleymân a les moyens de ses ambitions. (...) Quant à son armée, elle est tout bonnement la première de son temps. Une nouvelle génération dorée de janissaires émerge des campagnes intensives de conscription ordonnées par Selîm. Encadrée par les vétérans des campagnes d’Orient et inspirée par l’entrain et la jeunesse de leur irrésistible héros Ibrâhîm Pasha, toujours à la tête des troupes, elle connaîtra une gloire sans pareille. (...) “Il ne peut exister qu’un seul empire sur la terre, comme il n’y a qu’un seul Dieu dans le ciel“, se plaît alors à répéter Ibrâhîm à ses hôtes occidentaux.
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Profondément marqué par les valeurs islamiques enracinées dans sa tradition familiale, il ne manque pas une occasion de ressasser les derniers mots de son grand-père Osman – dont il a symboliquement reçu le sabre lors de son couronnement. Des mots gravés à jamais pour l’Histoire dans son testament :
“Fils ! Préoccupe-toi des choses de la religion avant tout autre devoir. Les principes religieux font des états solides. Ne laisse pas les choses de la religion aux gens déloyaux, négligents ou pécheurs ni aux gens dissipés, indifférents ou inexpérimentés. Ne laisse pas non plus l’administration de l’État à ce genre de personnes. Car celui qui ne craint point Allâh le Créateur, n’aura aucun respect pour la créature. Celui qui commet un grand péché et continue à pécher ne peut être loyal. Les savants, les hommes vertueux, les artistes et les hommes de lettres font la puissance de la structure d’un État. Traite- les avec bonté et honneur. Quand tu entends parler d’un homme vertueux, fais-en un ami et honore-le. Mets en ordre les choses de la religion et les choses de l’État. Accepte de moi cette leçon... Je suis arrivé dans ces terres en position de faiblesse et j’ai reçu l’aide d’Allâh alors que je ne la méritais pas. Suis ma voie, protège l’Islâm et les croyants. Respecte le droit d’Allâh comme celui de Ses serviteurs. N’hésite pas à transmettre ces conseils à tes successeurs. Remets-toi en à l’aide d’Allâh pour appliquer la justice avec équité. Protège ton peuple des invasions ennemies, et de leur cruauté. Ne te comporte avec personne d’une manière indigne, ou avec injustice. Satisfais ton peuple et sauvegarde-le.”
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Présentation du livre par Thomas Sibille de la Librairie al-Bayyinah "Le Roman des Andalous" de Issâ Meyer aux Editions Ribât.
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