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Critique de belette2911


Un homme assassiné dans sa maison, un testament volé et une veuve qui, n’étant pas mariée au défunt, va devoir faire une croix sur les pépètes.

Voilà un début aussi trépidant qu’un épisode de l’inspecteur Derrick.

Son avocate qui demande à van Heerden, ancien flic de faire la lumière sur ce papier volé…Passionnant comme un Derrick, toujours.

Là, je m’étais dit qu’au lieu de m’attarder en Afrique du Sud, j’aurais mieux fait de décoller pour l’Europe ou de me taper un roman noir américain. Et j’aurais eu tort de quitter l’Afrique du Sud ! Bien fait de prolonger le voyage, même.

Certes, ça commence un peu lentement, mais une fois accroché, la surprise est de taille !

L’écriture ? Un plaisir ! La narration ? Alternance de récit à la troisième personne (pour les faits présents) et certains chapitres à la première personne parce que Zatopek (Zet) van Heerden va nous raconter une partie de sa vie afin d’expier ses fautes passées.

Van Heerden… Un personnage trouble, troublé, torturé, aigri, mais sans sombrer dans la caricature habituelle. Voyez-vous même : Zet a le caractère d’un Dr House croisé avec un pit-bull qui aurait une épine dans le coussinet, le tout avec des relents d’un Mike Tyson. Monsieur est mélomane aussi.

Il y a de la profondeur dans ce personnage auquel on s’attache immédiatement. Un Erlendur du grand Sud, presque (sauf pour le côté Rocky).

Durant son enquête, tout en ronchonnant et en distribuant quelques coups de poings, on va découvrir son passé, ce qui est arrivé lorsqu’il était enquêteur, ainsi qu’une partie de sa jeunesse.

La mort de son père, ses masturbations, son dépucelage (ah, j’en vois qui relèvent la tête, intéressés), ses études… C’est Zet qui nous écrit sa propre histoire, non pas comme un romancier, mais plutôt comme le témoin de sa propre vie.

Deux mystères dans le roman : qui a tué Jacobus Smit et forcé son coffre et que s’est-il putain bien passé ce jour maudit pour l’affecter autant ?? Comment est-il passé d’un enfant souriant à un homme aigri ? Surtout qu’il nous répète que tout le monde se trompe sur la cause de son mal-être. Rhâââ, suspense.

Ma seule petite critique sera que je n’ai pas vraiment senti (au début de ma lecture) que j’étais en Afrique du Sud : hormis les noms des personnes et les noms des journaux à forte consonance hollandaise. C’était plus prégnant dans "La tuerie d’octobre".

C’est plus loin dans le récit, que l’on sentira alors tout le poids de l’apartheid, toujours fidèle au poste, cette haine latente entre les Blancs et les Noirs, cette haine des Boers, les programmes de développement séparés. Ce sera surtout au travers des souvenirs d’un autre personnage du livre, P’tit Mpayipheli, que nous aurons droit à quelques souvenirs sur cette période trouble.

Niveau personnages, Zet n’est pas le seul a être bien travaillé, les autres aussi, de l’avocate aux mercenaires, en passant par les flics, les militaires et tutti quanti. L’auteur ne les a pas laissé en rade et s’est bien penché sur eux aussi.

Ce roman qui avait tout des airs d’un Derrick pépère se révèle donc plus profond que ce que j’avais pensé au début. Le suspense est présent, savamment dosé et le mystère ne sera dévoilé qu’à la fin des 7 jours d’enquêtes (on est en juillet 2002).

Personnages au poil, avec un Zet qui a les manières d’un Rick Hunter – la précision de tir en moins – la sagacité d’un Sherlock et le caractère d’un ours mal léché qui aurait gagné Master Chef, vu la manière dont il nous mitonne des bons petits plats.

On aura un passage limite "Piège de cristal" avec des balles qui siffleront à vos oreilles et là, je vous conseille de vous planquer derrière le divan parce que vous risquez gros si vous restez planté comme des imbéciles au milieu de la pièce.

Un très beau voyage en Afrique du Sud et je compte bien encore réitérer l’expérience avec l’agence de voyage Deon Meyer.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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