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EAN : 9782080284198
504 pages
Pygmalion-Gérard Watelet (18/05/2022)
4.05/5   10 notes
Résumé :
Plus qu'une biographie, aussi palpitant que la série The Crown, ce livre nous ouvre les portes de Buckingham Palace et nous invite à partager le quotidien pas tout à fait ordinaire d'une souveraine.Après soixante-dix ans d'un règne tumultueux, Elizabeth II reste la femme la plus célèbre au monde. Pourtant, sa véritable personnalité demeure en partie un mystère tant elle est entrée en monarchie comme d'autres entrent en religion.Le devoir chevillé au corps, malgré so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Tout le monde a, paraît-il, un secret inavouable. Moi, j'en ai un et je vais vous le confier... Je suis fan d'Élisabeth II (et, de façon moindre toutefois, des membres de la famille royale anglaise avec des préférences, parfois injustifiées et arbitraires je l'avoue, pour certains d'entre eux).
Je ne suis pourtant ni anglaise, ni royaliste, ni midinette, ni sénile, ni abonnée à Point de vue Images du Monde. Les autres familles royales, qu'elles soient espagnole, belge, danoise ou martienne ne m'intéressent pas ; que leurs membres se marient, se reproduisent, divorcent, se concufient ou passent l'arme à gauche, je n'en ai cure !
Un psychiatre bien éclairé pourrait peut-être expliquer ma marotte par un désir de de stabilité éternelle car quelle autre famille royale peut susciter autant d'intérêt depuis des lustres et réunir autant de téléspectateurs de par le monde devant toute sorte d'événements la concernant (mariages, anniversaires, jubilés, enterrements) ?. Quelle reine peut se targuer aujourd'hui d'être aussi incroyablement populaire après soixante-dix ans de règne (faudrait il encore que cette autre reine puisse atteindre, si elle existe, ce record de longévité !) ?
C'est donc avec beaucoup de plaisir (coupable) que j'ai commencé cette bio avec cependant la crainte qu'elle ne soit une énième hagiographie de plus, people et pipelette, dégoulinante de courbettes et de louanges et surtout inutile car n'apprenant rien de ce que nous savons déjà. Et quelle bonne surprise, Bertrand Meyer-Stabley ( que je ne connaissais pas et qui semble spécialisé dans la famille royale anglaise) manie son sujet (la Reine devient Sujet, c'est le monde à l'envers ! Ahah ! ) avec autant d'anecdotes que de sérieux.
La première partie de cet ouvrage retrace de façon chronologique sa vie en trois chapitres : ses jeunes années de princesse (éduquée comme telle car troisième dans l'ordre de succession au trône après son oncle et son père), ses années de jeune reine et de jeune épouse, et toutes les années qui ont suivi jusqu'à aujourd'hui entre joies, drames, scandales et tutti quanti. La deuxième partie, plus anecdotique mais non moins intéressante, se penche par chapitres, sur ses relations à la presse et à ses premiers ministres successifs, son rapport à la nature et aux animaux (corgis et dadas), ses vêtements et chapeaux ( gérer son dressing et les choix stratégiques de ses tenues selon les occasions relève d'un grand brainstorming bien supérieur à celui que je ressens dès que je dois me mettre sur mon 31 !) mais aussi sur l'entreprise que représente le palais de Buckingham avec ses nombreux employés.
Même s'il se montre respectueux, Bertrand Meyer-Stabley n'en reste pas moins critique voire même très critique envers celle qu'il dépeint comme équilibrée mais d'une intelligence tout à fait moyenne (ô shocking !) , manquant d'imagination et prévisible, caractère qui, au début de son règne, a pu geler sa personnalité et la noyer, dit-il, dans une aura de majesté compassée ; il faut dire que son couronnement l'avait élevée au rang de quasi sainte aux yeux du public ; enfin, l'auteur souligne avec ironie que, si cette famille royale a perdu un empire, avec la fin des colonies, elle s'est trouvée à l'évidence un nouveau rôle, celui de monarchie-spectacle.
Les années et les scandales provoqués par ses belles-filles (entre une Diana qu'elle ne comprenait pas et une Sarah qu'elle appréciait mais dont la conduite excentrique la choquait) et ses fils ( entre un Charles qui l'a toujours déçue et un Andrew qu'elle adore mais qu'elle ne peut plus défendre aujourd'hui) l'ont finalement rendue humaine, laissant voir à tous que, bien qu'intouchable et sacralisée, elle ne peut éviter de subir, comme tout à chacun, les aléas et malheurs propres à la vie terrestre.
On découvre une femme ambivalente, à la fois corsetée par devoir, trop sérieuse et dévouée corps et âme à sa mission, casanière et solitaire, parfois dure et froide, éloignée de la vie réelle de ses "sujets" mais aussi sociable et au penchant spontané pour la fantaisie, globe-trotter et curieuse, économe et simple ( toutes proportions gardées) dans ses inclinaisons entre pique-nique, virées champêtres et cavalcades dans les landes. Difficile donc de cerner cette personnalité complexe, icône pour les uns et parasite (terme employé par un des protagonistes du roman de Jonathan Coe, le coeur de l'Angleterre) pour les autres.
L'épilogue de cette bio décrit avec précision tout ce qui se passera, heure après heure, à partir du moment où Elizabeth II disparaîtra ; qui annoncera son décès et quand ; tout est déjà prévu bien entendu, chronométré et exempt d'improvisation, à l'image de toute sa vie.
Merci à Babelio et aux éditions Pygmalion de m'avoir offert cet ouvrage que j'ai apprécié et dont je conseille la lecture ( à ceux dont évidemment le sujet intéresse).

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Ce magnifique ouvrage de près de 500 pages est une édition remise à jour, plus documentée faite pour les 70 ans du règne d'Elisabeth II, et quel bonheur! Pour l'admiratrice inconditionnelle que je suis, ce n'est pas une énième bio, mais bel et bien un joyau écrit avec talent par Bertrand Meyer Stabley.

Majesté se veut le reportage, côté cour et côté jardin, de la vie de la reine. Celle d'une héroïne à la fois humaine et d'une dureté de diamant, inébranlable et désemparée, drôle et amidonnée, casanière et globe-trotteuse. L'ouvrage est construit de manière chronologique pour les deux premières parties: ses jeunes années de princesse, l'accession au trône et ses débuts en tant que reine. La troisième partie composée par thématique: Buckingham, l'emploi du temps type de la reine, le look de la reine, sa passion pour les chevaux et les corgis.. Les petits secrets de la reine..

Depuis 70 ans, la reine tient bon, bien que sa santé l'oblige désormais à se faire plus rare.. Contre vents et marées, elle fait face..
Le jour de son couronnement, on lui avait promis une ère Elizabethaine et les décennies qui ont suivies lui ont réservé bien des surprises!
Avec courage et dignité, Elisabeth II, devenue veuve, assume les charges de la fonction royale même si ses proches ne lui ont rien épargné: séparations, divorces, crises familiales..
Elle continue toujours à tenir bon la barre, malgré dernièrement, les frasques sexuelles de son fils Andrew et le triste chapitre du couple formé par son petit fils Harry et Meghan, le duc et la duchesse du Sussex..

La reine a dédié sa vie à l'Angleterre et à son peuple.
Elle est le seul membre de cette famille romanesque qui a toujours gardé le cap, qui n'a jamais dévié d'un iota du but qu'elle s'était fixé et dont le parcours est sans faute.
Cet ouvrage passionnant et très instructif- j'ai encore appris beaucoup d'anecdotes jubilatoires- qui m'a permis de redécouvrir et apprécier encore plus la reine Elizabeth II! Un ouvrage que je recommande à tous les passionnés ou pour découvrir la famille royale!
Un grand merci à @babelio et les éditions Pygmalion pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la Masse Critique.

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Ce livre est une bonne lecture d'été, et je suis heureuse de l'avoir reçu dans le cadre de l'opération masse critique.
Cet ouvrage de près de 500 pages constitue une biographie certes subjective (comme toutes les biographies) mais qui recherche scrupuleusement une certaine exhaustivité. Les deux premières parties sont chronologiques, et décrivent l'histoire familiale et personnelle d'Elizabeth II. L'auteur se veut précis, et chaque fois qu'un personnage apparaît, il est situé dans sa généalogie. Au lieu de longues énumérations de noms des ascendants sur deux générations, tant du côté paternel que maternel, on aurait aimé un extrait d'arbre généalogique, qui aurait été plus clair et aurait évité de longues digressions dans le fil rouge du récit. Mais une fois surmonté ce défaut, il faut reconnaître qu'on apprend beaucoup de choses.
J'ai trouvé particulièrement éclairant pour nous, Français, les parties qui s'attachent à expliquer très précisément le rôle de sa très gracieuse majesté dans les affaires du Royaume Uni. On sait en effet qu'elle règne mais ne gouverne pas, mais qu'est-ce que cela veut dire concrètement ? Là, on a toutes les explications.
Cet inventaire chronologique souligne, s'il en était besoin, la diversité des époques et des situations, fastueuses ou tragiques, que la souveraine a traversées, avec une dignité et un sens du devoir qui n'ont jamais failli. Il fourmille également de grands personnages de l'histoire. Dans les pages centrales, quelques photos illustrent quelques épisodes de vie de la Reine ou de sa famille.
L'auteur cherche également à bien faire comprendre le double aspect de la personnalité de la souveraine, qui en public s'est toujours contrainte à afficher une posture à la hauteur de sa fonction, pouvant la faire passer pour une personne froide et indifférente, alors que les nombreux proches témoignent dans le privé d'une personnalité attachante et pleine d'humour. Animée par son sens du devoir et son abnégation (que de renoncements n'a-t-elle pas dû opérer pour assumer le poids considérable de sa fonction !), elle est au fond une femme typiquement anglaise, attachée aux traditions, aimant les bêtes et la campagne, appréciant une certaine sobriété de vie, au-delà des fastes imposés par la représentation royale.
La dernière partie du livre se veut thématique, et présente une multitude d'informations très intéressantes sur la vie quotidienne de la Reine, de ses proches et de ses domestiques. Cela fourmille d'anecdotes savoureuses et de détails pratiques parfois surprenants.
La grande Histoire et les petites histoires contribuent, au cours de ce livre, à forger un portrait souvent admiratif, parfois critique, de la dernière légende vivante de notre époque.
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Particulièrement fan de la famille royale britannique et d'Elizabeth II, c'est avec beaucoup d'impatience et d'attente que je me suis plongé dans ce livre.

Aucune déception, bien au contraire. Cette biographie très complète sur la souveraine est abordée davantage du côté de son règne que de la femme qu'elle a été. Bertrand Meyer-Stabley s'est parfaitement documenté.

L'on revient sur l'enfance d'Elizabeth II, auprès de ses parents, mais également de ses grands parents. L'occasion d'en apprendre un peu plus notamment sur la Reine Mary.
S'en suit son adolescence et surtout son règne de plus de 70 ans. Tout est passé en revue, de façon chronologique.

Cette biographie se décompose entre 2 parties. D'une part, Bertrand Meyer-Stabley revient sur tous les moments de son règne, n'omettant pas de citer la presse britannique, qui n'a pas toujours été tendre envers les Windsor, à de nombreuses reprises.

Et, dans une seconde partie, Bertrand Meyer-Stabley amène - au détour d'anecdotes parfois amusantes - les habitudes d'Elizabeth II (24h dans sa journée, ses tenues, ses manies, ses passions....).

Passionnant, instructif, ce livre a une saveur particulière à la veille de son Jubilé et au lendemain de la fin du règne de cette Grande Reine, qui aura marqué l'histoire à jamais.



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Ce livre est plus qu'une bibliographie de la Reine Elisabeth II.
Il révèle le quotidien de la Reine, les personnes de son entourage, ses habitudes, son mode de vie ... tout le côté monarchique est décrit.
Ce livre est loin d'être monotone de part son écriture. de plus, son auteur évoque quelques anecdotes et rend les difficultés liés autour de la Reine assez sobres.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le mariage de Charles et Diana a enfin lieu le 29 juillet 1981. Sept cent cinquante millions de spectateurs regardent l’événement sur leurs petits écrans (…). Ce mariage fournit une excellente occasion d’échapper aux dures réalités de la vie. « Nous vendons du bonheur », admet un courtisan et il est un fait que, pendant un temps, on oublie les trois millions de chômeurs britanniques, les dix millions de victimes de la famine en Afrique et l’inflation. La famille royale a peut-être perdu un empire, mais elle s’est trouvé à l’évidence un nouveau rôle, celui de monarchie-spectacle.
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Bien qu'elle soit consciente de l'importance de sa fonction, la reine s'est parfois amusée de voir à quel point le moindre de ses déplacements étaient organisé de façon méticuleuse. Pendant un déjeuner officiel en Australie, elle remarqua que, d'après son programme, le repas devait se terminer à 14 heures tandis que son départ n'était prévu que pour 14h17. Sa curiosité fut piquée et elle demanda des explications. Il lui fut répondu qu'il lui faudrait exactement dix-sept minutes pour quitter la table, aller jusqu'à la porte d'entrée du bâtiment en serrant les mains tendues et sortir; le parcours avait été mesuré pas à pas, répété et chronométré à l'avance. La reine ne put s'empêcher d'être un peu sarcastique, "J'espère ne pas renverser mon café, dit-elle. Je n'aurai pas le temps d'en demander une autre tasse."
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Les mariages royaux fortifient la monarchie. Avec l’énergie pompeuse des anciens rituels, ils ressuscitent un apparat épique qui soulève l’émotion. La procession romantique d’une princesse dans un carrosse de verre tiré par des chevaux caracolant vers une vie enchantée où elle sera heureuse et aura beaucoup d’enfants n’a pas d’équivalent, en dehors des contes de fées (..) À part un couronnement, rien n’enchante plus les Britanniques qu’un mariage royal.
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La reine est toujours allée le plus possible à la rencontre de ses sujets, mais elle n'a tout de même qu'une idée approximative de la vie quotidienne ordinaire d'un citoyen anglais. Mises à part les deux randonnées qu'elle fit quand était petite, l'une dans un autobus londonien et l'autre en métro, elle n'a presque jamais voyagé dans un moyen de transport collectif comme un passager payant (...) Jusqu'au jour où elle inaugura un nouveau central téléphonique, elle n'avait jamais composé un numéro de téléphone sur un cadran. Elle ne manipule jamais d'argent en dehors du billet de cinq livres qu'elle donne à l'église pour la quête. Par conséquent, bien qu'elle soit capable d'estimer avec exactitude un tableau de maître ou un pur-sang, elle n'a pas une idée précise du coût de la vie.
Buckingham Palace, entièrement centré sur sa personne, forme une sorte d'enclave. On mesure, en plongeant dans ses rouages parfois surréalistes, que rien ne peut y être ordinaire. Un véritable fossé existe entre la vie quotidienne de tout le monde et celle, ouatée du palais ; et le pont-levis ne s'abaisse qu'en de rares occasions.
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Tous les jours, des passants s'arrêtent devant le palais et lèvent les yeux vers les fenêtres, dans le vague espoir de saisir quelque chose de la réalité qui s'y cache. Et, souvent, au même moment, derrière les rideaux, la reine les observe à son tour, comme si elle-même voulait pénétrer leur monde. Mais l'Alice de Buckingham ne franchira jamais le miroir : l'outside world (le monde extérieur) n'existe pour la reine qu'à l'état de virtualité, à peu près comme les territoires indiens pour Elizabeth première du nom.
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