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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lulu et Merry voient leur vie basculer tragiquement lorsqu'elles voient à 10 et 6 ans mourir leur mère sous les coups de couteau de leur père. Pendant que la grande court chercher de l'aide la petite va elle aussi être victime de la violence de ce père mais s'en sortira avec une cicatrice qui lui traverse la poitrine.
Comment vivre après un tel drame ? comment avancer ? peut-on pardonner ? doit-on pardonner ?
Tout ce roman tourne autour de ces questions. le pardon ou le non pardon est au coeur de la réflexion. On va alors voir comment ces deux soeurs vont tenter l'une et l'autre de composer avec ce que la vie leur a donné ou pour être plus exacte avec ce que la vie leur a volé.
Toutes deux vont, à leur manière, souffrir de ce que leur père a fait et du manque de leur mère.
On va les suivre enfants à l'orphelinat, en famille d'accueil puis en tant qu'adultes.
Randy Susan Meyers leur donne la parole à tour de rôle.
Comment grandir et devenir adultes avec pour l'une, le poids de la culpabilité et pour l'autre une cicatrice qui lui rappelle sans cesse que son père à voulu la tuer ?
Ce livre interroge intelligemment sur cette notion de pardon sans tomber dans un manichéisme qui aurait pu être facile.
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L'histoire commence de façon tristement et malheureusement banale, de l'ordre du fait divers : sous l'emprise de l'alcool et de la jalousie, un homme convainc sa fille de lui ouvrir la porte de leur domicile, puis tue sa femme et blesse grièvement sa deuxième fille. Pour lui, l'avenir est assuré : ce sera la prison. Pour les deux soeurs, le parcours s'effectuera loin de leur famille, qui les rejettent, d'abord dans une pension pour jeunes filles (euphémisme pour orphelinat, pas loin d'être digne de Dickens, sauf que l'on est en 1971), puis accueillies par une assistante sociale qui a besoin de se persuader qu'elle est charitable. Peu d'amour dans tout ça.
Le reste du roman tente de nous faire comprendre comment l'on peut grandir et se construire avec un tel passé. Et la réponse n'est pas univoque, comme en témoigne l'évolution des deux soeurs.

L'histoire peine un peu é démarrer, car la situation initiale est peu originale. L'intérêt grandit cependant en même temps de les filles; En effet les liens forts qui les unissent («on n'a que nous») n'empêchent pas qu'elles soient en total désaccord sur l'attitude à adopter vis à vis de leur criminel de père. Pour les deux ce passé est un lourd boulet, qu'elles portent de façon différente. Lulu culpabilise («si j'étais restée, maman serait-elle encore en vie? Est-ce que je serais morte»), et Merry tente de comprendre.

C'est la complexité des relations entre les deux soeurs, et le tour que prend l'affaire avec le courant naturel de leur vie, qui rend le propos de plus en plus passionnant. D'autant que les années passent, et que la peine n'était pas la perpétuité...

C'est aussi une intéressante étude de la société américaine au cours des quarante dernières années (Lulu est médecin, Merry conseillère de probation), servie par une écriture fluide et une bonne traduction.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Elle avait 10 ans, et sa mère le lui avait bien dit " Tu n'ouvres pas la porte à ton père".
Lui, il a su se montrer persuasif. Sa mère ne la gronderait pas. Certain puisqu'elle est morte maintenant, poignardée. Elles sont seules Lulu et la petite Merry qui a été grièvement blessé ce jour là aussi. Leur père est en prison pour longtemps. Après...il y a 30 années de vie qui sont racontées dans ce livre. Des enfants perdus, une famille qui hait leur père, une autre grand-mère toute douce et accueillante. Et puis un orphelinat sordide.
Avec ce roman on est au cœur des sentiments, sans mièvrerie Randy Susan Meyers analyse , nous raconte la vie des 2 sœurs. L'une s'accroche à ce père, il ne lui reste plus que lui comme famille, l'autre refuse même d'y penser à cet homme qu'elle souhaiterait mort.
Une histoire très forte, malgré quelques longueurs. L'impossible pardon... Une vie marquée à tout jamais par un drame horrible et une réflexion sur les liens humains, la famille et les mères.
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Bon, ce ne sera que la troisième fois que je parlerai de ce livre ! Lecture que j'ai vraiment envie de faire partager... sinon, j'aurais démissionné ! Je ne sais pas dans quelle sphère Babelio sont parties mes deux autres bafouilles !

Le roman commence ainsi :

"Quand maman m'a demandé de lui sauver la vie, je n'ai pas du tout été surprise. Dès ma première semaine à la maternelle, j'avais compris qu'elle n'était pas le genre de mère à porter des colliers de nouilles. En gros, maman me considérait comme une servante miniature.
Passe-moi un Pepsi, Lulu.
Sors le lait pour les céréales de ta soeur.
Va m'acheter des Winston.
Et puis un jour, elle est montée d'un cran.
Ne laisse pas entrer ton père dans l'appartement."

D'emblée, on sait que deux petites filles, dans un environnement social et familial précaire, vivent avec leur mère, principalement préoccupée par son vernis à ongles, son apparence et par tout ce qu'elle aurait pu faire si elle n'avait épousé et eu des enfants avec Joey, un beau gosse aussi immature et irresponsable que son épouse... mannequin, star de cinéma : voici ce que la mère des filles aurait DÛ faire si elle n'avait croisé la route de Joey !

L'aînée des petites filles, Lulu (le livre est un récit à deux voix, celles des deux soeurs) pallie les défaillances de sa mère en prenant soin de Merry, la plus petite. Elle prend le billet que lui tend sa mère, bien trop régulièrement, pour emmener sa petite soeur dîner à l'extérieur d'un sandwich et d'un lait malté.
Lorsque Lulu reçoit l'interdiction de sa mère d'ouvrir la porte à son père, ce dernier, fatalement, finit par arriver. Usant de son ascendance sur sa fille aînée, il parvient à pénétrer dans l'appartement. Il est ivre, il est hors de lui. Il poignarde sa femme et blesse grièvement Merry.

De là le parcours de ces deux enfants ballottées à droite et à gauche, dans leur famille qui les rejette comme si elles portaient la responsabilité de la mort de leur mère, dans un orphelinat sordide puis dans une famille adoptive où elles apparaissent comme un devoir porté avec sincérité - je pense - par la mère adoptive mais avec réticence et sans empathie aucune par le père à qui l'adoption a été imposée et avec dédain, jalousie et mesquinerie par la fille du couple, pourtant mariée et mère de famille. La mère est de confession juive. Elle travaille ou a je-ne-sais-plus quel rapport avec l'orphelinat (j'ai lu ce livre cela fait un moment déjà) et s'aperçoit que les petites sont de la même confession qu'elle. de là l'idée du devoir/principe. En dehors de quelques détails du quotidien dans la famille des fillettes, la religion n'a pas plus d'importance que ça dans le roman.

Lulu et Merry sont comme des choses, des objets encombrants à qui l'on adresse parfois la parole, lorsque c'est nécessaire. Elles sont transparentes... on aborde tous les sujets douloureux pour elles, devant elles, comme si elles n'étaient pas là. Ou de façon délibérée mais toujours sans se soucier qu'elles soient des enfants.
La seule affection qu'elles reçoivent est celle de leur grand-mère paternelle, malheureusement malade et incapable de s'occuper d'elles au quotidien. Lulu et Merry lui rendent visite pendant le week-end. Leur grand-mère va voir son fils en prison et seule, Merry l'accompagne. Lulu veut qu'il soit rayé de sa vie. Joey purge sa peine. Il a fait quelque chose de mal (il se donne l'absolution en disant qu'il avait bu et qu'il était "jeune"...), il paie sa dette à la société. Sa réflexion ne va pas plus loin. Il a toujours accablé ses filles de surnoms tels que "Sugar Pop", "Cocoa Puff" etc. niant encore, sans davantage s'en rendre compte que du reste, ses filles en tant qu'enfants puis adultes, individualités propres, êtres humains distincts.
Avant de mourir, sa grand-mère extorque à Lulu la promesse de s'occuper, après elle, de son père. On saura comment vers la fin du livre.

Lulu a été endurcie par le dramatique cours qu'a pris sa vie. Alors qu'elle n'avait pas la parole, elle faisait semblant d'écrire sur son bras ce qu'elle ne pouvait dire. Je me souviens qu'à un moment, elle trace les lettres N.O.N. Un geste qui est comme un élément de son kit de survie. Elle a une volonté d'acier. Elle veut faire des études. Réussit. Elle épouse un homme qu'elle aime et qui l'aime avec lequel elle aura deux enfants, deux petites filles. Elle continue à protéger sa soeur et celle-ci vit quasiment avec le couple et leurs enfants. Merry est belle et toute cassée de l'intérieur. Elle a pris l'habitude de tripoter les cicatrices que son père lui a infligées. Celles qui se voient.
Au contraire de sa soeur, elle continue donc toujours à aller rendre visite à son père en prison et se plie à ses exigences en donnant des nouvelles de Lulu, en lui montrant des photos de sa famille - en dépit de la défense formelle de sa soeur. Elle est perdue et prisonnière des fils de la culpabilité. Voir son père lui gâche la vie. Ne pas le voir la lui rend insupportable.
Lulu a porté - jusqu'à ce qu'elle se reconstruise en fondant une famille mais quelle reconstruction fragile ! Je ne veux rien dévoiler d'autre. - la culpabilité de la mort de sa mère. Si elle avait été plus prompte en allant chercher les secours, sa mère serait-elle encore en vie ?

Comment face à la même douleur, deux soeurs réagissent de façon si différentes ? Peut-on parler de résilience ? Cette question m'intéresse.

Pour finir, les adultes apparaissent sous leur jour le moins flatteur dans ce livre. L'espèce humaine n'est pas tendre. Cet ouvrage restitue tout à fait l'hypocrisie, la violence verbale, les faux semblants, les faux remords, les tours de passe-passe pour se donner bonne conscience, la dureté que peuvent avoir des adultes face à l'innocence à à l'absence de défense des enfants. Cela fait réfléchir...

Lisez ce livre ! Il est bouleversant.
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L'ordre de la maman de Lulu était formel : ne surtout pas ouvrir à son père. Mais lorsqu'on a dix ans et que votre papa vous supplie de l'autre côté de la porte, il est difficile de ne pas céder. Malheureusement, ce n'est pas le papa qu'elle connaît et qu'elle aime qui pénètre dans l'appartement mais un homme radicalement différent : alcoolisé et hors de lui il poignarde sa femme et blesse grièvement la petite Merry âgée de six ans. Après l'emprisonnement de leur père les deux fillettes vont être confiées à leur grand-mère puis finalement envoyées dans un orphelinat avant d'être recueillies par une famille aisée qui, malgré leurs bonnes intentions ne parviendront jamais à les considérer comme leurs propres filles. Lulu et Merry vont pourtant grandir envers et contre tous. Elles vont néanmoins se construire de façon radicalement différente: l'une en niant ce père dont elle ne veut plus entendre parler et en construisant sa propre famille, l'autre en lui rendant visite régulièrement mais sans parvenir à avancer dans sa propre vie.

MON AVIS : Si l'histoire de ces deux jeunes soeurs n'est pas forcément des plus originales (les difficultés de jeunes orphelines ont souvent été abordées dans la littérature) j'ai trouvé la construction du récit et la psychologie des personnages particulièrement intéressantes.

La construction du roman permet au lecteur de suivre les deux soeurs sur une trentaine d'années ce qui laisse à l'auteur tout le loisir d'approfondir les stigmates laissées par le crime du père chez ses filles. Lulu, l'aînée qui culpabilise de n'avoir pu empêcher le massacre de sa mère et les blessures de sa jeune soeur va renier son père et va même, pour protéger ses deux petites filles, jusqu'à inventer un mythe familial : son père et sa mère ont péris dans un accident de voiture. Merry quant à elle, va régulièrement visiter son père en prison pendant trente ans, alors que celui-ci ne lui a jamais réellement demandé pardon. Petite, elle va le voir avec sa grand-mère apeurée, adulte elle continue à aller voir ce père qui refuse de reconnaître qu'il a hypothéqué l'avenir de de ses filles.

J'ai beaucoup aimé la façon dont Randy Susan Meyers décrit la psychologie des deux héroïnes . Je trouve qu'elle sonne très juste. En effet, si les deux soeurs construisent (ou se refusent à construire d'ailleurs) leur vie de manière radicalement différentes, l'on voit tout de même qu'elles ne peuvent se construire qu'en réaction au drame qu'elles ont vécu. L'auteur est très habile pour faire sentir au lecteur ce « déterminisme ». Ainsi, Lulu -qui culpabilise de ne pas avoir sauvé sa mère et sa soeur- est médecin pour pouvoir éviter aux autres de mourir, Merry est quant à elle agent de probation dont la mission est d'éviter à de jeunes adultes la prison. Deux choix de profession qui sont liés au drame qu'elles ont vécus, même si c'est de façon très différentes. Et lorsque qu'elle introduit deux événements qui vont bouleverser l'ordre établit comme dans la vraie vie, et faire que Lulu et Merry vont réenvisager leur vie personnelle et professionnelle de manière quelque peu différente.Randy Susan Meyers ancre davantage ces deux héroïnes dans la réalité et permet à ces deux évènements de solder le douloureux passé des protagonistes.

Je vous recommande ce livre au style fluide que j'ai dévoré, et qui est surtout à mon sens beaucoup plus riche qu'un simple livre de plage.
Lien : http://meellylit.canalblog.com
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Ce livre raconte l'histoire d'un drame qui survient dans la vie de deux petites filles : Louise et Meredith et les conséquences de celui-ci sur leurs vies d'enfants, d'adolescentes et d'adultes.

Il est intéressant de voir la façon dont elles vont chacune gérer les répercussions de l'acte criminel commis par leur père. Et la façon dont elles évoluent, en grandissant. Certaines de leurs réactions semblent compréhensibles, d'autres plus difficiles à envisager… La façon dont Randy Susan Meyers nous raconte cette histoire nous permet de vraiment nous immerger dans l'univers de ces deux femmes, on a alors aucun mal à suivre leurs quotidiens, leurs évolutions ou leurs revirements.

L'impossible pardon est une histoire facile à lire, avec de belles réflexions de la part des personnages et un très beau message d'amour et de solidarité entre les deux soeurs.
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Comment vivre et se construire après un drame familial aussi choquant. Un papa tue sa femme et blesse sa plus jeune fille. Evidemment il passe ensuite sa vie en prison.

Mais ses filles ? Quelle vie après un tel traumatisme ? Lulu, l'aînée se sent coupable et pense être la cause du décès de sa mère car elle n'a pas couru assez vite pour donner l'alerte. Merry, la seconde passe d'homme en homme sans pouvoir s'attacher.

Cette histoire est bien évidemment forte et terrible à la fois. le roman alterne les points de vue des deux soeurs tour à tour. Leur vie défile sous nos yeux pendant de nombreuses années, d'un orphelinat carrément glauque à une famille d'accueil à leur vie d'adulte, Lulu l'aînée se sent toujours responsable de sa soeur.
On va découvrir comment chacune va se construire tant bien que mal après ce drame.

Un roman fort que j'ai bien aimé. Ces deux filles sont attachantes et leur relation reste privilégiée au fil des années.

L'image que j'en garderai : Merry qui touche la cicatrice laissée par l'agression de son père quand quelque chose la tracasse et Lulu qui trace des lettres sur ses bras quand elle veut dire quelque chose qui ne veut pas sortir.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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Un drame familial, un père qui assassine la mère de ses deux filles.
Et ces deux soeurs qui vont réagir de manière très différente à ce drame.
Ce roman est un roman psychologique, écrit à deux voix par alternance de chapitres.
Nous suivons donc les deux soeurs, depuis l'enfance jusqu'à leur vie d'adulte avec comment ce drame a pu influencer leur relation fraternelles.
Un roman émouvant, parfois bouleversant qui aborde la survie et la reconstruction de ces enfants meurtries par la vie.
J'ai beaucoup aimé.
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J'ai totalement accroché au début mais en arrivant au milieu de l'histoire j'ai un peu décrocher parce que ça n'avance plus, on tourne en rond mais heureusement je me suis remise dedans avec la 3 ème partie :) je le conseil ce roman qui d'ailleurs vu comme il est raconter on pourrait croire que c'est un temoignage
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Malgré les horreurs que vont vivre Lulu et Merry dans leur enfance, il ressort une belle histoire d'amour et de solidarité entre ces deux soeurs. Poignant.
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