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Critique de Leiloona


Un mot ressort quand on referme ce livre : pétillement.
Un pétillement du aux personnages mais aussi à la structure du livre.
Chaque chapitre construit comme un morceau de musique apporte une couleur particulière. Ainsi le passage sur Malaïka se clôturera sur "H.A.P.P.Y" de Valérie Boston. D'autres passages seront bien-sûr plus mélancoliques. le tout composera un album aux couleurs métissées, un album animé par l'amour.
L'amour et ses variations ...

Malaïka, Amahoro, Akasha, Shale, Estelle, Elise.
Des femmes de différents âges, qui se positionnent toutes de façon différente.
Malaïka assume ses rondeurs et sa taille 46. Elle n'a pas la langue dans sa poche et dit même que la taille 38 est en fait la burqa des femmes occidentales. Malgré tout, quand son ami la demande en mariage, des doutes remontent : et s'il voulait se marier avec elle pour avoir des papiers ?
Amahoro, quant à elle, est en froid avec son mari. Celui-ci, suite à une gâterie qui l'a emmené au 7ème ciel, doute de la fidélité de sa femme. Mais où a-t-elle appris ce tour magique ?
Akasha ouvre ce roman. C'est une femme déçue par ses amours avec des subsahariens. Après avoir décidé d'aller à un speed- dating, elle reste finalement chez elle ... Arrivera-t-elle à sortir de sa mélancolie ?
Et Elise, la doyenne du groupe et mère de Shale et Estelle, porte un lourd secret en elle. Et c'est l'heure pour elle de le révéler à sa fille.

Ces femmes possèdent des doutes propres à leur féminité, et bien-sûr, certains doutes naissent aussi de l'origine de ces femmes. Elles n'en sont pas moins françaises. Mais leurs origines leur confèrent une place particulière.

Au cours des années que dura leur union, au fil de la naissance des enfants - Akasha, puis ses deux frères, Ruben et Malcolm -, ce mot serait jeté à la figure de Marianne, comme un crachat glaireux. Elle ne serait qu'une canne à sucre. Une chose faite pour être mâchée, pressée, recrachée. Elle n'avait pas d'ancêtres identifiables, pas de divinités tutélaires, pas de totems, pas d'au-delà où se rendre après la mort, as de langue propre ...

En fait, voici un roman qui donne la parole à ces femmes noires, un roman moins lyrique que les précédents, mais qui lui aussi se fait le porte-parole de femmes qu'on entend peu, ou alors de façon caricaturale.
Un roman contemporain qui soulève le problème de la place des Afropéens tout en démontrant que ces hommes sont avant tout des citoyens parmi d'autres, avec leurs peines, leurs joies et leurs états d'âme.

Néanmoins elle n'en démordait pas, les Afropéens devaient mettre un terme à leur tergiversations identitaires, cesser d'attendre d'être nommés et légitimés par la majorité. Ils devaient s'inventer, s'imposer, se dire.

Des notes fraîches, un tempo bien rythmé, vivement la saison 2 Paris Boogie !
Lien : http://www.bricabook.com/arc..
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